Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
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Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
À 19 ans il tue ses parents, puis est interné en hôpital psychiatrique d’où il s’évade pour mettre le nord de l’Italie et le sud de la France à feu et à sang.
Ilaria Trondoli, dessinatrice italienne, a mené une véritable enquête, suivant pas à pas le parcours du "tueur de la pleine lune". Jusqu'à trouver une pièce à conviction inédite: une lettre de la main de Succo, reproduite en intégralité dans cet album. Les superbes aquarelles contrastent avec l'ultra-violence de ce fait-divers sordide et surtout, apportent un éclairage pertinent sur la personnalité de ce tueur originaire du Frioul, une région froide et refermée sur elle-même.
Une enquête approfondie ne signifie pas qu’on va pondre un chef d’œuvre formel. Preuve en est cet album, dont Ilaria Trondoni signe le scénario, le dessin, la couleur et, comme l’indique le petit texte ci-dessus, est également parvenue à débusquer un document inédit, écrit par le tueur en personne.
Bien.
Mais fallait-il en faire un album de presque 140 pages pour autant ? Je n’en suis pas certain.
Pour ma part, je ne suis pas allé jusqu’au bout (je me suis arrêté à la page 62 pour sauter ensuite directement au fameux document en question), alors disons que cette chronique consiste avant toute chose à indiquer l’existence de l’album et que, ensuite, chacun fait bien ce qu’il veut.
Je ne suis pas allé jusqu’au bout à cause des dialogues qui me sont apparus dès le départ décalés du dessin, et pour le dessin lui-même, en particulier la représentation des personnages. En bref, le tandem dessins/texte ne tient pas la route. On est très vite perdu et il faut faire un choix : ou bien suivre le dessin en pardonnant les lacunes du texte, ou bien suivre le texte en évitant de regarder les personnages.
Les deux dimensions communiquent mal.
J’ajouterais que les aquarelles en question manquent de profondeur, de densité, de chair. Ce grain pourrait coller à des paysages printaniers, oui, mais pas à un tel récit. Même si la représentation des lieux et des choses rattrape néanmoins les maladresses commises, tout ceci reste light. L’auteur a mis trop d’eau dans son aquarelle, exactement comme on peut nous suggérer de le faire dans nos idées et dans le vin.
C’est regrettable.
L’album est édité chez Emmanuel Proust, dans la collection Atmosphères.
Joli coup médiatique, semble-t-il, mais flop artistique.
Ilaria Trondoli, dessinatrice italienne, a mené une véritable enquête, suivant pas à pas le parcours du "tueur de la pleine lune". Jusqu'à trouver une pièce à conviction inédite: une lettre de la main de Succo, reproduite en intégralité dans cet album. Les superbes aquarelles contrastent avec l'ultra-violence de ce fait-divers sordide et surtout, apportent un éclairage pertinent sur la personnalité de ce tueur originaire du Frioul, une région froide et refermée sur elle-même.
Une enquête approfondie ne signifie pas qu’on va pondre un chef d’œuvre formel. Preuve en est cet album, dont Ilaria Trondoni signe le scénario, le dessin, la couleur et, comme l’indique le petit texte ci-dessus, est également parvenue à débusquer un document inédit, écrit par le tueur en personne.
Bien.
Mais fallait-il en faire un album de presque 140 pages pour autant ? Je n’en suis pas certain.
Pour ma part, je ne suis pas allé jusqu’au bout (je me suis arrêté à la page 62 pour sauter ensuite directement au fameux document en question), alors disons que cette chronique consiste avant toute chose à indiquer l’existence de l’album et que, ensuite, chacun fait bien ce qu’il veut.
Je ne suis pas allé jusqu’au bout à cause des dialogues qui me sont apparus dès le départ décalés du dessin, et pour le dessin lui-même, en particulier la représentation des personnages. En bref, le tandem dessins/texte ne tient pas la route. On est très vite perdu et il faut faire un choix : ou bien suivre le dessin en pardonnant les lacunes du texte, ou bien suivre le texte en évitant de regarder les personnages.
Les deux dimensions communiquent mal.
J’ajouterais que les aquarelles en question manquent de profondeur, de densité, de chair. Ce grain pourrait coller à des paysages printaniers, oui, mais pas à un tel récit. Même si la représentation des lieux et des choses rattrape néanmoins les maladresses commises, tout ceci reste light. L’auteur a mis trop d’eau dans son aquarelle, exactement comme on peut nous suggérer de le faire dans nos idées et dans le vin.
C’est regrettable.
L’album est édité chez Emmanuel Proust, dans la collection Atmosphères.
Joli coup médiatique, semble-t-il, mais flop artistique.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
Je ne connais pas cette BD. Mais je suis stupéfait par la fascination des Italiens pour ce genre d'histoires. Dans les années 60, déjà, l'Italie produisait "Satanik", un roman-photo ultra-violent narrant les aventures d'un tueur qui commettait des crimes atroces. En comparaison, Dexter est très BCBG.
Re: Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
Roberto Succo fascine et pas que l'Italie. Souvenons nous de la pièce de Koltès ou du film de Kahn. Succo fascine un peu à la manière d'une rock star. Il a pas la tronche de Heaulmes, il est beau, et sa folie, partiellement filmée, peut s'apparenter de façon romantique, à une forme de liberté. Il n'en reste pas moins qu'elle recouvre beaucoup de souffrance.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
J'avais précisément en tête le film de Cédric Kahn en découvrant cette BD (peut-être que mon point de vue s'en est trouvé influencé, d'ailleurs). Et je crois que c'est Limbes qui avait fait référence à cette pièce dont tu parles, que je n'ai pas vue. Dans ce phénomène auquel vous faites allusion, je continue de penser que la BD n'était pas utile. A un moment donné, il faut arrêter d'en rajouter.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
Peut-être que ça ne fonctionne pas parce les actes impossibles de Zucco ne peuvent pas être saisis, ou expliqués par une enquête qui prétendrait à la réalité; peut-être que cet impensable-là ne peut s'appréhender que par l'imaginaire d'un auteur, sa lecture, la substance qu'il injecte dans ce qui devient un personnage (c'est une hypothèse).
De la pièce de Koltès on ne sort pas indemne (même simplement en la lisant).
De la pièce de Koltès on ne sort pas indemne (même simplement en la lisant).
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Roberto Succo - Ilaria Trondoli (2008)
Ilaria,
Quelle chance si tu me lis!
Je suis Dominique, la tante d'Agathe que tu as gardé à Nice et qui voudrait que l'on reprenne contact.
Je te félicite pour tes ouvrages, quelle artiste!
drainguez@yahoo.fr
Quelle chance si tu me lis!
Je suis Dominique, la tante d'Agathe que tu as gardé à Nice et qui voudrait que l'on reprenne contact.
Je te félicite pour tes ouvrages, quelle artiste!
drainguez@yahoo.fr
Rainguez- Messages : 1
Date d'inscription : 28/09/2009
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