Blade Runner - Ridley Scott (1982)
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edmond Gropl
Hurlu
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Noir bazar :: Le bazar :: Films
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Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Vous vous souvenez de ce film de Ridley Scott de 1982 ? Harrison Ford, bien avant Indiana Jones y joue le rôle d'un policier chargé d'éliminer des androïdes qui ressemblent si parfaitement à des humains qu'ilsi ont l'interdiction formelle de vivre sur Terre et possèdent tous une puce qui déclenche leur mort au bout de trop peu d'années à leur goût. Quatre de ces androïdes tentent de rencontrer leur créateur, chef d'une puissante entreprise de robotique pour lui demander le sens de leur existence et aussi le droit à plus de vie.
Le film est tiré du roman de Philip Dick Do Androids Dream of Electric Sheep (Est-ce que les androïdes rêvent de moutons électriques?) ; on a souvent tendance à trouver les films moins bons que les romans dont ils sont tirés, mais, même si je suis une inconditionnelle de Dick et de ses réalités décalées, de ses multiples niveaux de réalité qui changent sans cesse, son style d'écriture laisse un peu à désirer : non, ce n'est pas un orfèvre du style, la forme n'est pas toujours à la hauteur du fond. Le film, lui est un bijou qui se laisse revoir près de 30 ans après avec une émotion intacte. La lumière noire qui semble absorber toute énergie, les surfaces mouillées de pluies, les néons qui brillent de toutes leurs futiles publicités, les nombreuses références au Japon tissent une atmosphère poisseuse et angoissante à souhait. La voix off affirme un ancrage dans le style polar noir année 40, encore renforcé par l'image de Rachel (oui, c'est elle sur l'avatar que j'ai choisi). Tout, j'aime tout dans ce film et j'aime surtout qu'il fonctionne, comme les romans de Dick, à plusieurs niveau : polar noir, science fiction, spéculations philosophiques. Oui, je crois que ce qui me plaît autant, c'est que jamais, les frontières ne sont nettes.
Le film est tiré du roman de Philip Dick Do Androids Dream of Electric Sheep (Est-ce que les androïdes rêvent de moutons électriques?) ; on a souvent tendance à trouver les films moins bons que les romans dont ils sont tirés, mais, même si je suis une inconditionnelle de Dick et de ses réalités décalées, de ses multiples niveaux de réalité qui changent sans cesse, son style d'écriture laisse un peu à désirer : non, ce n'est pas un orfèvre du style, la forme n'est pas toujours à la hauteur du fond. Le film, lui est un bijou qui se laisse revoir près de 30 ans après avec une émotion intacte. La lumière noire qui semble absorber toute énergie, les surfaces mouillées de pluies, les néons qui brillent de toutes leurs futiles publicités, les nombreuses références au Japon tissent une atmosphère poisseuse et angoissante à souhait. La voix off affirme un ancrage dans le style polar noir année 40, encore renforcé par l'image de Rachel (oui, c'est elle sur l'avatar que j'ai choisi). Tout, j'aime tout dans ce film et j'aime surtout qu'il fonctionne, comme les romans de Dick, à plusieurs niveau : polar noir, science fiction, spéculations philosophiques. Oui, je crois que ce qui me plaît autant, c'est que jamais, les frontières ne sont nettes.
Thursday Next- Messages : 13
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
La dernière fois que j'ai regardé ce film, j'ai justement trouvé qu'il avait un peu vieilli. Je ne sais plus pour quelle raison exactement (la musique de Vangelis n'y est peut-être pas pour rien). Il faudrait que je revois un de ces jours. Il y a des séquences qui restent bien en tête. Des décors notamment.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Oui, la musique de Vangelis est ce qui passe le moins bien l'épreuve du temps, mais, personnellement , ça me froisse l'oreille quelques secondes et puis je plonge tête première.
Thursday Next- Messages : 13
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
K.Dick était un génie qui transcendait tous les genres.
Emmanuel Carrère a écrit sa biographie. On voit que dès le départ, c'était un personnage de roman noir puisqu'il est né en même temps qu'une soeur jumelle mort-née et que ses parents, s'attendant qu'il passe aussi l'arme à gauche, avaient fait graver son nom et sa date de naissance sur la tombe "des jumeaux", en laissant en blanc la date de la mort.
Un site assez fourni sur cet auteur : http://www.chez.com/pkd/
Emmanuel Carrère a écrit sa biographie. On voit que dès le départ, c'était un personnage de roman noir puisqu'il est né en même temps qu'une soeur jumelle mort-née et que ses parents, s'attendant qu'il passe aussi l'arme à gauche, avaient fait graver son nom et sa date de naissance sur la tombe "des jumeaux", en laissant en blanc la date de la mort.
Un site assez fourni sur cet auteur : http://www.chez.com/pkd/
Hurlu- Messages : 20
Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
J'ai du lire un dixième de son oeuvre, je ne m'en suis pas encore remis.
Je pense vraiment qu'il mériterait d'être considéré comme un écrivain majeur, comme Proust ou Kafka.
Je pense vraiment qu'il mériterait d'être considéré comme un écrivain majeur, comme Proust ou Kafka.
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Je crois qu’il a écrit autour de 40 romans (et des nouvelles, en plus…)
Je me rappelle Ubik, ça m’a fait un peu le même effet que Lynch, au cinéma, ce truc de chercher des explications dans tous les sens, tordre et retordre sans cesse, puis abdiquer, puis rentrer dans d’autres sphères.
J’ai envie de tous les lire.
Je me demande aussi si la science-fiction n’a pas une force de critique sociale encore plus grande que le polar, finalement, tant elle extrapole la réalité pour mieux nous la retourner férocement à la gueule.
Je me rappelle Ubik, ça m’a fait un peu le même effet que Lynch, au cinéma, ce truc de chercher des explications dans tous les sens, tordre et retordre sans cesse, puis abdiquer, puis rentrer dans d’autres sphères.
J’ai envie de tous les lire.
Je me demande aussi si la science-fiction n’a pas une force de critique sociale encore plus grande que le polar, finalement, tant elle extrapole la réalité pour mieux nous la retourner férocement à la gueule.
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Je n'ai pour ma part par revu Blade runner* depuis longtemps mais je relis fréquemment Dick qui, l'âge aidant, m'offre des angles d'appréciation de son œuvre toujours renouvelés. D'autant que l'image de l'auteur, forgée par la critique SF française dans les années 80, commence à perdre de sa prégnance comme de sa fausseté.
Le thème du double qui hante ses livres et qui est profondément lié à la "présence absente" de sa sœur est sans doute pour moi le plus fascinant parce qu'il porte aussi la quête ontologique de Dick et une religiosité (un mysticisme diront certains) que nous ne pouvons plus limiter à la période ultime de sa vie.
*Dans l'ensemble, je n'apprécie guère ce que le cinéma a fait de son œuvre, le Scott peut-être mis à part...
Le thème du double qui hante ses livres et qui est profondément lié à la "présence absente" de sa sœur est sans doute pour moi le plus fascinant parce qu'il porte aussi la quête ontologique de Dick et une religiosité (un mysticisme diront certains) que nous ne pouvons plus limiter à la période ultime de sa vie.
*Dans l'ensemble, je n'apprécie guère ce que le cinéma a fait de son œuvre, le Scott peut-être mis à part...
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
J'ai lu ses romans il y a longtemps et ses nouvelles récemment (éditées en deux gros volumes Quarto) et pour moi K.Dick est un très grand écrivain (d'accord avec Gropl) qui n'écrit pas toujours très bien (d'accord avec Thursday) mais qui a une imagination extraordinaire et un monde intérieur fait d'univers imbriqués ce qui fait qu'on peut le lire ou le relire, en en tirant un sentiment différent à chaque fois.
Je conseille une de ses premières nouvelles (ou la première publiée, je ne sais plus): Rough. Il dit, dans la préface de cette nouvelle (l'histoire d'un chien qui a peur de monstres, en fait des éboueurs, narrée par le chien) que toute son oeuvre à venir était dedans et qu'il n'a rien changé à sa façon d'écrire.
Une interview de Philippe K.Dick dans le Figaro où il est question du thème du double.
Je conseille une de ses premières nouvelles (ou la première publiée, je ne sais plus): Rough. Il dit, dans la préface de cette nouvelle (l'histoire d'un chien qui a peur de monstres, en fait des éboueurs, narrée par le chien) que toute son oeuvre à venir était dedans et qu'il n'a rien changé à sa façon d'écrire.
Une interview de Philippe K.Dick dans le Figaro où il est question du thème du double.
Replay- Messages : 528
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : Bretagne
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Sinon, au cinéma, je ne sais pas si vous avez vu l'adaptation de substance mort.
Il s'agit de A scanner darkly (titre original du livre).
C'est très étrange esthétiquement. Ça n'aurait pu être que de l'esbroufe mais je trouve que ça colle bien à la thématique abordée par K.Dick.
La bande annonce :
Il s'agit de A scanner darkly (titre original du livre).
C'est très étrange esthétiquement. Ça n'aurait pu être que de l'esbroufe mais je trouve que ça colle bien à la thématique abordée par K.Dick.
La bande annonce :
zero- Messages : 71
Date d'inscription : 11/06/2008
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Adapter Substance mort relevait du défi au même titre que Naked lunch de William Burroughs. En tout cas, ces deux livres restent côte à côte, bien en vue, dans ma tête.
Noté pour Substance mort.
Noté pour Substance mort.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
zero a écrit:Il s'agit de A scanner darkly (titre original du livre).
C'est très étrange esthétiquement. Ça n'aurait pu être que de l'esbroufe mais je trouve que ça colle bien à la thématique abordée par K.Dick.
Le procédé (la rotoscopie, que Bakshi avait grandement utilisée précédemment dans une version fidèle mais atroce du Seigneur des Anneaux) montre quand même rapidement ses limites. A l'exception d'une séquence d'ouverture très réussie et de quelques excellentes trouvailles (i.e. le costume furtif des agents de New Path) j'ai trouvé que c'était plus fatiguant qu'autre chose. Surtout cela masquait mal une absence de tonus et de direction dans la mise en scène...
Séquence d'ouverture
Philip K.Dick comme composante du costume furtif
L'impression permanente d'être dans le jeu GTA
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Blade Runner - Ridley Scott (1982)
Je ne vais pas défendre le film plus que ça, parce qu'il est loin d'être exempt de défauts (c'est vrai qu'au niveau du rythme, par exemple....) mais je n'ai pas du tout trouvé le procédé lassant, au contraire, passé le temps d'adaptation il y avait quelque chose "d'envoûtant". (Les graphismes de Gta sont quand même beaucoup moins réussis, mais je comprends le parallèle...).
Je ne connais pas du tout l'adaptation du Seigneur des anneaux par Bakshi, je note, pour voir si c'est si atroce que cela.
Je ne connais pas du tout l'adaptation du Seigneur des anneaux par Bakshi, je note, pour voir si c'est si atroce que cela.
zero- Messages : 71
Date d'inscription : 11/06/2008
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