La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
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La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Lors d'un court séjour en prison, le pasteur Harry Powell a comme compagnon de cellule Ben Harper, un homme désespéré qui, pour sauver sa famille, a commis un hold-up et assassiné deux hommes. Powell cherche à faire dire à Harper où se trouvent les 10 000 dollars dérobés, mais celui-ci ne cède pas. Le prêcheur fanatique se rend chez la veuve de Harper qui a été pendu. Willa Harper ne tarde pas à épouser l'homme d'Église, ne voulant pas voir que ce dernier ne désire qu'une chose : faire avouer à ses enfants, John et Pearl, l'emplacement du magot.
J’ai vu ce film pour la première fois il y a une quinzaine d’années. Positivement marqué, je m’y suis référé par la suite dans des discutions ; je l’ai encore fait récemment, sans néanmoins l’avoir revu une seule fois depuis. Je supposais que bien des aspects du film s’étaient évaporés dans ma mémoire, car seul un noyau subsistait, et la conviction d’une création en noir et blanc, au grain particulier, et un Robert Mitchum déroutant, et des enfants qui fuient, et une femme blonde morte sous l’eau.
Et bien des détails s’étaient effectivement évaporés…
En particulier le traitement des décors et leur éclairage. Certains ont l’aspect de petites maquettes, en carton ou autres matériaux, installés en studio, sur une table. Sauf que des personnages en mouvement s’y déplacent et qu’aucun montage ne semble avoir été effectué sur ces scènes (pas toutes). La mise en lumière est assez caractéristique, tout comme la multitude de petits assemblages, de compositions qui viennent orner le cadre et au-delà desquels les personnages sont mis en scène. On songe à des bricolages de Tim Burton, mais aussi au cinéma expressionniste allemand et à des constructions dignes de Schwitters, le tout évoquant un conte nocturne pour enfants (où la nature est très présente) où serait injectée la trame d’un récit noir, dramatique – également moralisateur. Cette Nuit du chasseur apparaît comme un étrange ovni : l’accomplissement d’un vieux rêve ou d’un vœu cher.
Extrait de la page Wikipedia consacrée au film :
C'est l'unique film réalisé, aux États-Unis, par l'acteur britannique Charles Laughton, monstre sacré de l'écran. À partir d'une situation construite sur les dichotomies (le bien-le mal, les adultes-les enfants, le jour-la nuit, le studio-l'extérieur, etc.), Laughton a réalisé une œuvre à part, complexe, inclassable, (…)
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_du_chasseur
J’ai vu ce film pour la première fois il y a une quinzaine d’années. Positivement marqué, je m’y suis référé par la suite dans des discutions ; je l’ai encore fait récemment, sans néanmoins l’avoir revu une seule fois depuis. Je supposais que bien des aspects du film s’étaient évaporés dans ma mémoire, car seul un noyau subsistait, et la conviction d’une création en noir et blanc, au grain particulier, et un Robert Mitchum déroutant, et des enfants qui fuient, et une femme blonde morte sous l’eau.
Et bien des détails s’étaient effectivement évaporés…
En particulier le traitement des décors et leur éclairage. Certains ont l’aspect de petites maquettes, en carton ou autres matériaux, installés en studio, sur une table. Sauf que des personnages en mouvement s’y déplacent et qu’aucun montage ne semble avoir été effectué sur ces scènes (pas toutes). La mise en lumière est assez caractéristique, tout comme la multitude de petits assemblages, de compositions qui viennent orner le cadre et au-delà desquels les personnages sont mis en scène. On songe à des bricolages de Tim Burton, mais aussi au cinéma expressionniste allemand et à des constructions dignes de Schwitters, le tout évoquant un conte nocturne pour enfants (où la nature est très présente) où serait injectée la trame d’un récit noir, dramatique – également moralisateur. Cette Nuit du chasseur apparaît comme un étrange ovni : l’accomplissement d’un vieux rêve ou d’un vœu cher.
Extrait de la page Wikipedia consacrée au film :
C'est l'unique film réalisé, aux États-Unis, par l'acteur britannique Charles Laughton, monstre sacré de l'écran. À partir d'une situation construite sur les dichotomies (le bien-le mal, les adultes-les enfants, le jour-la nuit, le studio-l'extérieur, etc.), Laughton a réalisé une œuvre à part, complexe, inclassable, (…)
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_du_chasseur
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Tout à fait.stalker a écrit:un conte nocturne pour enfants (où la nature est très présente) où serait injectée la trame d’un récit noir, dramatique – également moralisateur
Je réagis à chaud et n'ai pas le temps de m'étendre pour l'instant, mais disons juste que tu as oublié de dire une chose simple: C'EST UN PUR CHEF D'ŒUVRE !!!
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Exact, je me suis contenté de le dire entre les lignes.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Moraliste plus que moralisateur. Oui, un un chef d'oeuvre, un film placé dans ma cinémathèque idéale.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Je ne l'ai pas revu depuis une bonne dizaines d'années mais les 3 ou 4 visions antérieures l'ont gravé dans ma mémoire.
Il y aurait tant à dire sur ce film...
Il y a Robert Mitchum: je me souviens comment j'ai été fasciné par son rôle la 1ère fois que je l'ai vu, la même fascination que son personnage d'Harry Powell a sur les habitants de la ville où il débarque; ce rôle, ce n'est pas un grand rôle, c'est un rôle mythique!
Il y a comme le dit stalker cet incroyable mélange des genres, c'est un film noir, puis une chronique villageoise, puis il y a cette hallucinante rupture de ton poétique lorsque les enfants descendent le fleuve (avec ses plans incroyables sur la faune !!), puis il y a une chronique familiale (avec des scènes d'humour !) avec parfois un brin de mélodrame. Et par moment, il y a aussi une ambiance qui rappelle les grands films fantastiques de la Universal des années 30! Et le tout s'enchaine avec bonheur!
Il y a effectivement cette mise en scène sous influence du cinéma expressionniste allemand qui donne lieu à des images de toute beauté et qui restent en mémoire!
Il y a la critique de l'hypocrisie des gens (cf le changement de comportement des habitants de la ville), de l'église (voir l'image choisie par stalker du moment du meurtre: est-ce un hasard si la chambre évoque un clocher d'église ?).
Il y a toutes ces références bibliques, toutes ces références aux contes (le croque-mitaine). Il y a aussi une petite touche de psychanalyse.
Il y a aussi un discours sous-jacent sur la soi-disant innocence de l'enfance (la toute première scène des enfants chantant "Hing, hang hung" qui d'ailleurs me rappelle la toute première scène de La horde sauvage de Peckinpah, avec les enfants mettant des scorpions au milieu de fourmis rouges...).
Il y a encore sans doute mille trucs à en dire!
Quand on pense que c'est le seul film réalisé par le génial Laughton !!
Bon, j'ai l'impression de partir un peu dans tous les sens, mais ce film fait partie des quelques uns à propos desquels je me laisse déborder par l'enthousiasme. En tout cas, merci stalker de m'avoir donné envie de le revoir encore une fois.
Il y aurait tant à dire sur ce film...
Il y a Robert Mitchum: je me souviens comment j'ai été fasciné par son rôle la 1ère fois que je l'ai vu, la même fascination que son personnage d'Harry Powell a sur les habitants de la ville où il débarque; ce rôle, ce n'est pas un grand rôle, c'est un rôle mythique!
Il y a comme le dit stalker cet incroyable mélange des genres, c'est un film noir, puis une chronique villageoise, puis il y a cette hallucinante rupture de ton poétique lorsque les enfants descendent le fleuve (avec ses plans incroyables sur la faune !!), puis il y a une chronique familiale (avec des scènes d'humour !) avec parfois un brin de mélodrame. Et par moment, il y a aussi une ambiance qui rappelle les grands films fantastiques de la Universal des années 30! Et le tout s'enchaine avec bonheur!
Il y a effectivement cette mise en scène sous influence du cinéma expressionniste allemand qui donne lieu à des images de toute beauté et qui restent en mémoire!
Il y a la critique de l'hypocrisie des gens (cf le changement de comportement des habitants de la ville), de l'église (voir l'image choisie par stalker du moment du meurtre: est-ce un hasard si la chambre évoque un clocher d'église ?).
Il y a toutes ces références bibliques, toutes ces références aux contes (le croque-mitaine). Il y a aussi une petite touche de psychanalyse.
Il y a aussi un discours sous-jacent sur la soi-disant innocence de l'enfance (la toute première scène des enfants chantant "Hing, hang hung" qui d'ailleurs me rappelle la toute première scène de La horde sauvage de Peckinpah, avec les enfants mettant des scorpions au milieu de fourmis rouges...).
Il y a encore sans doute mille trucs à en dire!
Quand on pense que c'est le seul film réalisé par le génial Laughton !!
Bon, j'ai l'impression de partir un peu dans tous les sens, mais ce film fait partie des quelques uns à propos desquels je me laisse déborder par l'enthousiasme. En tout cas, merci stalker de m'avoir donné envie de le revoir encore une fois.
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Une question: le livre dont est tiré le film, est il aussi bon que ce dernier ?
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Je l'ai lu il y a une quinzaine d'années et pour être sincère, aucun souvenir du bouquin tellement le film occupe toute la place dans mon esprit. A mon avis, comme cela arrive souvent, j'ai dû le lire en recherchant à retrouver le film plus qu'à tenter d'apprécier le bouquin. En revanche, je me souviens d'un petit recueil de nouvelles/contes du même Davis Grubb parû chez Rivages intitulé "Personne ne regarde" qui était pas mal du tout.txoa a écrit:Une question: le livre dont est tiré le film, est il aussi bon que ce dernier ?
Re: La nuit du chasseur - Charles Laughton (1955)
Je l'ai revu il y a peu et j'ai été surpris par l'importance de la religion, omniprésente, au delà de l'évocation du bien et du mal.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
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