The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
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The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
J'attendais beaucoup d'un film de Peckinpah tiré d'un roman de Jim Thompson mis en musique par Quincy Jones et j'ai été déçu. Il s'agit de lhistoire d'un mec qui, pour sortit de taule se met en dépendance d'un autre qui l'oblige à braquer une banque. Forcément, à un moment, ça coince...
N'ayant pas lu le roman, je ne sais rien de l'histoire mais je connais un peu la noirceur du romancier et cette noirceur là, je ne l'ai pas retrouvée dans le film (il y a même un happy end). Peckinpah (à qui l'on doit les fantastiques "chiens de paille" et Ostermann week end) se contente d'enchaîner des scènes d'action comme autant de morceaux de bravoure. Si Steve Mc Queen est crédible sans plus, Ali Mc Graw est aussi expressive qu'un bulot et la musique de Q. Jones, omniprésente est assez pénible. Restent quelques scènes d'action pas trop mal (normal chez Peckinpah)...
Une bonne idée cependant qui distille un peu de noirceur et de fond au film, l'apparition très fréquente d'enfants dans les scènes de violence. S'ils n'en sont pas directement victimes, leur incompréhension, leur peur tend à nous secouer et à nous rappeler que cette violence n'est pas un jeu.
Impression mitigée, donc...
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
Je l'ai revu hier car je n'en avais que de vagues souvenirs, parasités de plus par des bribes du remake de 94 avec les Baldwin.
C'est vrai que Hill, qui a scénarisé le roman de Thompson, a donné une fin heureuse à ce Guet-apens contrairement au grand Jim (qui écrivait cependant parfois des fins optimistes, par exemple Éliminatoires ou Le Texas par la queue). François Guérif explique bien que l'un des enjeux de ce début des années 70 aux Zétats-zunis était de montrer que la révolte individuelle devant la pourriture de la société - que le cinéma noir s'attachait à montrer - pouvait payer. Or, il n'y a pas plus individualiste que Doc McCoy, vrai héros de western plutôt que de film noir, et qui vient à bout de ses adversaires par une violence déchaînée, mais sélective : seuls les méchants meurent.
Sur la forme, je plussoie en partie. C'est loin d'être le meilleur Peckinpah (beaucoup moins intéressant en tout cas que The wild bunch, Straw Dogs ou mon chouchou de cette période Bring me the head of Alfredo Garcia), le couple - très thomsonnien par contre - n'étant pas à son avantage avec la présence de MacGraw, hélas superstar grâce à l'ignoble navet Love Story et comédienne (hum) plutôt inexpressive. La musique de Q.J., quant à elle, plombe le film surtout par son aspect très daté.
Maintenant, je n'ai pas passé un mauvais moment. Honte à moi ! ;-)
C'est vrai que Hill, qui a scénarisé le roman de Thompson, a donné une fin heureuse à ce Guet-apens contrairement au grand Jim (qui écrivait cependant parfois des fins optimistes, par exemple Éliminatoires ou Le Texas par la queue). François Guérif explique bien que l'un des enjeux de ce début des années 70 aux Zétats-zunis était de montrer que la révolte individuelle devant la pourriture de la société - que le cinéma noir s'attachait à montrer - pouvait payer. Or, il n'y a pas plus individualiste que Doc McCoy, vrai héros de western plutôt que de film noir, et qui vient à bout de ses adversaires par une violence déchaînée, mais sélective : seuls les méchants meurent.
Sur la forme, je plussoie en partie. C'est loin d'être le meilleur Peckinpah (beaucoup moins intéressant en tout cas que The wild bunch, Straw Dogs ou mon chouchou de cette période Bring me the head of Alfredo Garcia), le couple - très thomsonnien par contre - n'étant pas à son avantage avec la présence de MacGraw, hélas superstar grâce à l'ignoble navet Love Story et comédienne (hum) plutôt inexpressive. La musique de Q.J., quant à elle, plombe le film surtout par son aspect très daté.
Maintenant, je n'ai pas passé un mauvais moment. Honte à moi ! ;-)
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
Je n'ai pas encore vu ce film-là de Peckinpah, ni d'ailleurs lu le roman de Thompson.
Je vais essayer de me le procurer suite à vos commentaires.
A une époque, je me suis fait une série de westerns, dont toute une flopée de John Ford, et j'ai découvert Peckinpah avec Pat Garrett et Billy le Kid, puis, juste après, Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia. Ce qui m'a frappé dans ses films, c'est l'usage de la violence - c'est à dire la façon qu'a le réalisateur de traiter cette violence. Je crois qu'il l'utilise vraiment, en la montrant, en la brandissant, contrairement à des films dont on peut dire qu'ils sont plein de scènes d'action au sens spectaculaire.
Je trouve que cet aspect est flagrant dans Les chiens de paille (avec Dustin Hoffman), où tout le film semble organisé pour accoucher de cette violence ; lui donner un sens ; consacrer les deux premiers tiers du films à dire : je vais vous expliquer pourquoi ça va être violent.
Je vais essayer de me le procurer suite à vos commentaires.
A une époque, je me suis fait une série de westerns, dont toute une flopée de John Ford, et j'ai découvert Peckinpah avec Pat Garrett et Billy le Kid, puis, juste après, Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia. Ce qui m'a frappé dans ses films, c'est l'usage de la violence - c'est à dire la façon qu'a le réalisateur de traiter cette violence. Je crois qu'il l'utilise vraiment, en la montrant, en la brandissant, contrairement à des films dont on peut dire qu'ils sont plein de scènes d'action au sens spectaculaire.
Je trouve que cet aspect est flagrant dans Les chiens de paille (avec Dustin Hoffman), où tout le film semble organisé pour accoucher de cette violence ; lui donner un sens ; consacrer les deux premiers tiers du films à dire : je vais vous expliquer pourquoi ça va être violent.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
stalker a écrit:Ce qui m'a frappé dans ses films, c'est l'usage de la violence - c'est à dire la façon qu'a le réalisateur de traiter cette violence. Je crois qu'il l'utilise vraiment, en la montrant, en la brandissant, contrairement à des films dont on peut dire qu'ils sont plein de scènes d'action au sens spectaculaire.
Je trouve que cet aspect est flagrant dans Les chiens de paille (avec Dustin Hoffman), où tout le film semble organisé pour accoucher de cette violence ; lui donner un sens ; consacrer les deux premiers tiers du films à dire : je vais vous expliquer pourquoi ça va être violent.
Tu as tout à fait raison, avec le jusqu'au boutisme vers lequel Peckinpah a porté les grands thèmes ou genres hollywoodiens, la violence - il s'agissait surtout d'une vraie réflexion - était sa "marque de fabrique". Cette violence montrée participait aussi/ainsi de cette déconstruction de l'hypocrisie du monde/cinéma antérieur...
Il faut dire aussi qu'historiquement, c'était la fin du Code Hays et le cinéma du début des années 70 n'a pas été avare de grandes violences, comme pour se rattraper (?).
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
C'est curieux ce que tu écris Stalker; tu dis que, finalement, Peckinpah raisonnait à l'envers, que le moyen devenait finalité. Il me semble que la violence n'est que la conséquence de diverses causes. Supposer le contraire du réalisateur reviendrait à, finalement, douter de sa sincérité. Un côté un peu putassier que j'ai du mal à voir chez SP. Mais qui sait ?
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: The getaway (guet apens) - Sam Peckinpah (1972)
On en revient un peu à la question de la forme et du fond.
Ce que j'écris ne signifie pas du tout que le moyen devient finalité. Je dis que la forme cinématographique parvient ici à révéler les intentions du réalisateur (en l'occurrence sa façon de montrer la violence), sans user de bavardage, comme peuvent le faire nombre d'oeuvres militantes à la forme creuse, inexistante.
Je ne pense pas qu'on puisse parler de finalité, d'ailleurs. Mais plutôt d'objectif - d'intentions de l'auteur d'utiliser le cinéma (la pellicule) pour révéler, questionner, et non pas simplement raconter une histoire.
Ce que j'écris ne signifie pas du tout que le moyen devient finalité. Je dis que la forme cinématographique parvient ici à révéler les intentions du réalisateur (en l'occurrence sa façon de montrer la violence), sans user de bavardage, comme peuvent le faire nombre d'oeuvres militantes à la forme creuse, inexistante.
Je ne pense pas qu'on puisse parler de finalité, d'ailleurs. Mais plutôt d'objectif - d'intentions de l'auteur d'utiliser le cinéma (la pellicule) pour révéler, questionner, et non pas simplement raconter une histoire.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
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