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La trilogie berlinoise, volume 1: L'éte de cristal - Philip Kerr (1989)

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La trilogie berlinoise, volume 1: L'éte de cristal - Philip Kerr (1989) Empty La trilogie berlinoise, volume 1: L'éte de cristal - Philip Kerr (1989)

Message par Ernest Kurtz Ven 12 Mar - 16:56

La trilogie berlinoise – Philip Kerr (Le Masque 2008 – Le Livre de Poche 2009)
Volume 1. « L’été de cristal » (« March violets » – 1989)


La trilogie berlinoise, volume 1: L'éte de cristal - Philip Kerr (1989) 9782253128434-G

4ème de couv’ de la trilogie : Publiés pour la première fois entre 1989 et 1991, « L'été de cristal », « La pâle figure » et « Un requiem allemand » ont pour toile de fond le IIIe Reich à son apogée et, après la défaite, l’Allemagne en ruine de 1947. Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Phlip Marlowe est à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire, témoin de son époque. Des rues de Berlin " nettoyées " pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques, à celles de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir hollywoodien, c'est que les rôles principaux s’appellent Heydrich, Himmler et Goering...

« L’été de cristal » : En 1936, à Berlin, au moment des Jeux Olympiques, Bernie Gunther est engagé par un riche industriel pour découvrir qui a assassiné sa fille et son beau-fils, puis incendié leur domicile, mais aussi – et peut-être surtout- pour retrouver le collier de diamants –voire autre chose- qui leur a été dérobé. Bernie va donc mener une enquête qui va l’emmener au contact tant d’une organisation criminelle que de la Gestapo ou des hautes sphères du pouvoir nazi et de ses luttes politiques internes.

L’éditeur évoque Philip Marlowe et la Californie des années 30. Effectivement, et c’est peut-être ce qui a fait que dans un premier temps, ce livre ne m’ait que moyennement emballé : il a été écrit en 1989 mais les péripéties qui s’y déroulent ont furieusement un goût de « déjà lu », voire même de cliché (même si l’auteur en joue peut-être, citant à un moment donné explicitement « La moisson rouge »). Avec quelques substitutions de personnages, ç’aurait pu être n’importe quel polar « hard boiled » se déroulant à Los Angeles ou New York. Quoique...
En effet, au-delà de l’intrigue, par touches, nous est décrite l’ambiance qui règne dans la ville, du fait du pouvoir politique en place. Mais cela ne semble guère affecter le personnage principal, donnant ainsi une première impression que ces éléments historiques n’ont qu’un rôle décoratif –certes relativement original pour un polar-. Puis on comprend qu’il s’agit-là de la perception qu’en a Bernie, personnage détaché, quasi indifférent, voire cynique, vis-à-vis de l’atmosphère environnante et de ce qu’elle génère, préoccupé uniquement par les femmes et l’argent ; et de fait, même s’il se déclare socio démocrate, il se montre capable de compromissions avec le pouvoir.
Du point de vue strictement polar, l’avancée de l’enquête, classique, embrouillée à souhait, avec de multiple personnages appartenant au milieux les plus divers, se suit néanmoins avec plaisir et... se voit en grande partie réglée à quarante pages de la fin.
Car avec les quarante dernières pages, Bernie –et le lecteur avec lui- bascule quasiment dans « autre chose » (difficile d’en parler sans en révéler la teneur). Et ce sont ces pages qui m’ont poussé à quelque peu réévaluer le livre et repenser le personnage principal.
Certains pourront estimer que j’accorde trop d’importance à ce final et ne le trouveront peut-être pas aussi inattendu que cela, notamment concernant une supposée évolution du personnage. Pour ma part, cette fin de roman m’a pourtant satisfait et amené à réaliser que mon attente –déçue- d’y ressentir un climat plus pesant compte tenu du contexte, était celle d’un lecteur de 2010 (qui connaît la suite des événements), pas ce qu’aurait pu vivre un personnage de 1936.
De plus, l’auteur laisse in fine en suspens un mystère -dont je ne sais encore s’il sera ou non résolu dans les volumes suivants- qui s’avère singulièrement révélateur de la période.
Au final, j’ai plutôt tendance à conseiller ce livre à l’amateur de polars classiques –pas tant que cela finalement- avec ce héros dur à cuire toujours l’insolence à la bouche que la réalité finit par rattraper. Pour ma part, je me lancerai volontiers dans la lecture des volumes suivants.

PS. Pour les amateurs du genre « polar se situant dans le contexte historique trouble des années pré ou post seconde guerre mondiale », j’ai envie de recommander la lecture de « Carte Blanche suivi de L’été trouble » et de « Via delle Oche », deux livres de Carlo Lucarelli parus en SN en 1999 et se situant en Italie dans la période post mussolinienne, avec pour personnage principal un ancien commissaire de la police politique de l’état fasciste.
Ernest Kurtz
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