Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
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Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
Geoffrey Martin ne s’appelle pas ainsi. Sauf qu’il y a huit ans, quand sa voiture s’est encastrée dans un arbre et qu’il a repris conscience, miraculeusement intact, c’est ce nom-là qui figurait sur ses papiers. De faux papiers d’après la police. Mais personne n’a pu en savoir plus car le dénommé Geoffrey Martin avait laissé sa mémoire dans l’accident. Que faire face à un individu que personne ne reconnaît, qui ne sait pas comment il s’appelle et qui ne figure sur aucun fichier de police ? Le relâcher dans la nature. C’est ainsi que Geoffrey est "né" pour la seconde fois, qu’il a trouvé un petit emploi de technicien d’entretien et a rencontré Tom qui est devenu son ami. Et puis Josépha a déboulé dans sa vie ; il a trouvé le grand amour. Et il s’est fait des copains : Mourad, Susie et Mario. Toute la bande habite le même quartier, dans une banlieue ni pire, ni meilleure que les autres. La seconde vie de Geoffrey aurait pu s’écouler de la sorte, s’il n’y avait pas ce cauchemar récurrent, cette vision irréelle qui lui envahit le cerveau : un œil détaché de son orbite vient rouler dans le caniveau à ses pieds et tombe dans une bouche d’égout.
Une nuit, la réalité la plus terrible se matérialise en la personne du lieutenant de police Lancelot, qui vient lui annoncer que Josépha s’est suicidée. Impensable. Ils allaient vivre sous le même toit d’ici quelques jours, ils avaient des projets communs. L’officier de police ne croit pas non plus au suicide et commence à mener l’enquête, tandis que Geoffrey, dévasté par le chagrin, va se saouler dans un club où le barman ne cesse de lui servir des coupes de champagne. Etonné, il voit un homme s’approcher et lui dire "qu’il a été choisi". Mais à mesure que la soirée avance, Geoffrey est gagné par une ivresse grandissante, jusqu’au moment où il est mis à la porte par les même gens qui l’avaient "choisi". A partir de cet étrange épisode, l’existence de Geoffrey va se transformer en vrai cauchemar, et quand des bribes de son passé finissent par ressurgir, ce cauchemar tourne carrément à l’enfer. Il comprendra (trop tard) qu’il est devenu le jouet d’une invraisemblable machination.
Christian Roux s’était fait remarquer entre autres avec son roman Braquages publié en 2002. Il prouve avec Les ombres mortes qu’il fait plus que tenir ses promesses, entraînant son lecteur dans un machiavélique récit où le suspense fait écho au tragique dans un jeu de perpétuels rebondissements.
Un bon point pour le scénario, une merveille d'ingéniosité machiavélique avec cascade de rebondissement. Peut-être avec le recul apparaitront quelques incohérences mais pour l'instant, je n'en décèle aucune. Ca fait plaisir. Je ne sais pas s'il existe des études sur la forme des scénarios polardeux mais celui ci me semble intéressant par son rapport équilibré entre perfection mathématique et force de l'imaginaire.
L'écriture est agréable. Le style est sobre, sans manièrisme. Une partie du livre se déroule dans une rue de banlieue, une autre dans une ville de l'est et par moment, on est en pleine poésie.
Sur le fond, il s'agit de terrorisme et d'anti-terrorisme, enfin, plus de l'anti terrorisme et plus de la pulsion terroriste que du terrosime effectif, même s'il y a passage à l'acte. L'histoire est située dans un contexte tres actuel et résonne bien avec la récente affaire de Tarnac, même s'il ne s'agit pas de cela, disons que cette affaire donne du crédit au propos tres démonstratif de l'auteur. (propos qui me semblent pertinent, mais je ne suis pas un connaisseur)
Je n'ai subjectivement qu'un seul regret.
le scénario est tellement bon que ce n'était pas la peine de donner tant d'épaisseurs aux personnages, je ne sais pas s'il fallait absolument raconter l'histoire,le passé, l'enfance et les motivations de certains personnages, j'ai trouvé que ça nuisait au potentiel anxiogène de l'enchainement des situations.
Je vois qu'un autre roman est publié chez Rivages "Kadogos" . Il se déroule en milieu hospitalier. Son roman "Braquage" est souvent mentionné, c'est un auteur que je vais suivre.
Une nuit, la réalité la plus terrible se matérialise en la personne du lieutenant de police Lancelot, qui vient lui annoncer que Josépha s’est suicidée. Impensable. Ils allaient vivre sous le même toit d’ici quelques jours, ils avaient des projets communs. L’officier de police ne croit pas non plus au suicide et commence à mener l’enquête, tandis que Geoffrey, dévasté par le chagrin, va se saouler dans un club où le barman ne cesse de lui servir des coupes de champagne. Etonné, il voit un homme s’approcher et lui dire "qu’il a été choisi". Mais à mesure que la soirée avance, Geoffrey est gagné par une ivresse grandissante, jusqu’au moment où il est mis à la porte par les même gens qui l’avaient "choisi". A partir de cet étrange épisode, l’existence de Geoffrey va se transformer en vrai cauchemar, et quand des bribes de son passé finissent par ressurgir, ce cauchemar tourne carrément à l’enfer. Il comprendra (trop tard) qu’il est devenu le jouet d’une invraisemblable machination.
Christian Roux s’était fait remarquer entre autres avec son roman Braquages publié en 2002. Il prouve avec Les ombres mortes qu’il fait plus que tenir ses promesses, entraînant son lecteur dans un machiavélique récit où le suspense fait écho au tragique dans un jeu de perpétuels rebondissements.
Un bon point pour le scénario, une merveille d'ingéniosité machiavélique avec cascade de rebondissement. Peut-être avec le recul apparaitront quelques incohérences mais pour l'instant, je n'en décèle aucune. Ca fait plaisir. Je ne sais pas s'il existe des études sur la forme des scénarios polardeux mais celui ci me semble intéressant par son rapport équilibré entre perfection mathématique et force de l'imaginaire.
L'écriture est agréable. Le style est sobre, sans manièrisme. Une partie du livre se déroule dans une rue de banlieue, une autre dans une ville de l'est et par moment, on est en pleine poésie.
Sur le fond, il s'agit de terrorisme et d'anti-terrorisme, enfin, plus de l'anti terrorisme et plus de la pulsion terroriste que du terrosime effectif, même s'il y a passage à l'acte. L'histoire est située dans un contexte tres actuel et résonne bien avec la récente affaire de Tarnac, même s'il ne s'agit pas de cela, disons que cette affaire donne du crédit au propos tres démonstratif de l'auteur. (propos qui me semblent pertinent, mais je ne suis pas un connaisseur)
Je n'ai subjectivement qu'un seul regret.
le scénario est tellement bon que ce n'était pas la peine de donner tant d'épaisseurs aux personnages, je ne sais pas s'il fallait absolument raconter l'histoire,le passé, l'enfance et les motivations de certains personnages, j'ai trouvé que ça nuisait au potentiel anxiogène de l'enchainement des situations.
Je vois qu'un autre roman est publié chez Rivages "Kadogos" . Il se déroule en milieu hospitalier. Son roman "Braquage" est souvent mentionné, c'est un auteur que je vais suivre.
Re: Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
Je viens de le terminer et je suis à peu près d'accord avec tout ce qu'en a dit Gropl. Plein de rebondissements, certains un peu téléphonés, une écriture simple sans péjoration. Et d'accord aussi sur des personnages trop fouillés, des fois un peu vainement. Plus de sécheresse, voire de comportementalisme dans l'écriture aurait bénéficié au roman.
Une chose m'a bien gonflé cependant, c'est le discours politico-idéologique, trop marqué, très prévisible, bref très chiant. OK, Bush il est méchant et le monde part en couilles à cause des méchants occidentaux mais pfff, c'est chiant et manichéen.
Une chose m'a bien gonflé cependant, c'est le discours politico-idéologique, trop marqué, très prévisible, bref très chiant. OK, Bush il est méchant et le monde part en couilles à cause des méchants occidentaux mais pfff, c'est chiant et manichéen.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
C'est vrai qu'il aurait pu émanciper son histoire du contexte international, on aurait compris, mais ça ne m'a pas ennuyé, j'ai eu la sensation que ce roman parlait avec conviction de quelque chose de bien réel.
Re: Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
Je suis embêtée, parce que je suis sûre d'avoir lu ce livre, mais je n'en garde aucun souvenir. Même en lisant vos commentaires, rien. Je ne sais pas, ça m'inquiète.
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
Je ne sais pas si ça peut t'aider mais c'est exactement ce qui arrive au personnage principal, il sait qu'il a fait des choses importantes mais il ne s'en souvient plus.
Re: Roux Christian - Les ombres mortes (2005)
limbes a écrit:Je suis embêtée, parce que je suis sûre d'avoir lu ce livre, mais je n'en garde aucun souvenir. Même en lisant vos commentaires, rien. Je ne sais pas, ça m'inquiète.
Figure toi que c'est ce qui m'est arrivé avec Braquage du même auteur. Une écriture trop impersonnelle peut être.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
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