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Le livre numérique (suite et notes en vrac)

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Message par stalker Ven 19 Fév - 2:19

Info cueillie sur Le Post :

Pour les écrivains amateurs, publier un livre est particulièrement difficile et surtout souvent onéreux.
Certains utilisent le principe de l'auto-publication en ligne (Lulu ou TheBookEdition), d'autres l'édition à compte d'auteur.
De son côté, Amazon vient de mettre en place sa plateforme de "self-publishing", le principe étant de réduire de manière très importante les frais pour l'auteur puisque la vente ne se fait que sur le livre électronique.
L'auteur est libre de fixer le prix de vente (dans les limites du raisonnable), par contre Amazon prélève une commission de 65% (sic).
« Les auteurs et éditeurs du monde entier peuvent désormais utiliser le self-service de la plate-forme de texte numérique du Kindle (Digital Text Platform) afin de télécharger et de vendre sur le magasin Kindle des livres en anglais, en allemand et en français », commente Amazon.
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Message par stalker Ven 19 Fév - 2:22

L'info a écrit:
Pour les écrivains amateurs (...) Amazon prélève une commission de 65%
Qui dit mieux ?
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Message par Searclaw Sam 20 Fév - 15:52

Mieux. Preums.
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Message par stalker Sam 20 Fév - 17:14

Là il faut que tu développes, amigo.
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Message par stalker Sam 20 Fév - 17:29

Le Post a écrit:
Pour les écrivains amateurs, publier un livre est particulièrement difficile et surtout souvent onéreux.
Certains utilisent le principe de l'auto-publication en ligne (Lulu ou TheBookEdition), d'autres l'édition à compte d'auteur.
(...)
Ou Manuscrit.com, dont on a jadis beaucoup parlé sous d'autres latitudes, notamment sur Pol'art noir où la question fut posée et retournée dans tous les sens. Il arrivait qu'un auteur se pointe sur le forum et annonce la sortie de son premier roman, en précisant qu'il était en train de parler du second avec son éditeur (ton éditeur ? lui répondait-on. Et qui est donc ton éditeur ?)
Le Manuscrit.com, avouait alors l'auteur.

Hop, Searclaw, je colle cet édito du site le Manuscrit.com, dont on a causé l'autre soir ensemble, rédigé par un stagiaire.
Il faut ici préciser que l'édito est tout de même resté en ligne 15 jours.

>

Breveté en 2001, notre système unique associe une diffusion numérique des textes à un service d'édition à la demande disponible dans le monde entier, ce qui nous permet de sous-payer des stagiaires et de mal rémunérer nos auteurs. En bref, Nicolas Philippe et Martine Lemalet sont les Thénardier de l'édition, si on peut appeler ça de l'édition.
Grâce à un savoir-faire qui permet une souplesse totale d'édition, eh oui il faut être souple pour bien se faire enculer, nos titres sont toujours disponibles sous un double format : livre imprimé et fichier numérique fourni avec vaseline, et peuvent être édités à volonté, à l'unité ou en grand nombre, tout dépend de votre capacité à absorber les choses.
Le Manuscrit s'est doté d'un site qui lui permet d'accueillir les auteurs dans tous les domaines éditoriaux : de la littérature générale à la poésie, en passant par les témoignages, les documents, les essais, et les travaux de recherches sous un label Manuscrits Université.


<
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Message par Searclaw Sam 20 Fév - 19:19

Ben j'ai dit "mieux", comme tu l'avais demandé. Je suis le premier. Je gagne quelque chose ?
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Message par stalker Sam 20 Fév - 19:45

Un contrat chez le Manuscrit.com
Le droit de venir profiter de mon nouveau poêle à bois.
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Message par stalker Dim 21 Fév - 4:05

Le livre numérique sera peut-être pratique pour pomper pendant les interros.
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Message par Searclaw Dim 21 Fév - 12:24

Ca y'est t'as investi ?
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Message par stalker Dim 21 Fév - 18:14

C'était une remarque tout à fait sérieuse ; une réflexion sur le potentiel de ce nouveau gadget que les USA nous expédient.
Tant pis pour toi.
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Message par Searclaw Dim 21 Fév - 20:42

Le droit de venir profiter de mon nouveau poêle à bois.


Non en fait je parlais de ton poêle à bois (qui d'après toi est nouveau, d'où mon interrogation sur le fait que tu aies investi).

Je vois que j'ai été puni de ce malentendu par un nouvel avatar. C'est très moche ce que tu m'as fait. Je vais le garder, parce que comme ça, à chaque fois que tu le verras, tu te rappelleras de cette injustice. ^^
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Message par stalker Dim 21 Fév - 21:02

Joli malentendu, en effet...
Je vais réparer ça.

Et pour atténuer la quantité de petits posts anecdotiques, j'ajouterais dans celui-ci une note personnelle. C'est le but du fuseau. Comme le livre numérique qui pourrait servir à pomper pendant les interros.

Visiblement, des big box comme Hachette et Gallimard sont en train de préparer la déferlante de l'e-book en France. C'est un peu comme dans 2012 ; ils anticipent l'impact, mais ils le calculent avant tout. Certains disent que 2010 sera déterminants, tandis que d'autres sont plus prudents et étendent à 2011. Selon eux, l'e-book va prendre une place importante sur le marché du livre. J'ai encore relevé cette note dans un article, cette nuit, qui consiste à penser que l'e-book pourra inciter des personnes qui ne lisent pas à lire. Ou qui lisent peu à lire davantage. Je trouve ça profondément naïf. Ce n'est pas un gadget technologique qui incitera les non-lecteurs à devenir des lecteurs. Cet espoir est un des indices qui me poussent à continuer de penser qu'on veut nous vendre des machines, mais pas de culture. La culture est un prétexte. C'est une imposture tout à fait digne de notre époque.

Deuxièmement, je note que personne ne fait allusion dans ces articles, ces entretiens, ni non plus dans les réactions libres des internautes, au fait qu'un fichier numérique peut aisément être copié et diffusé gratuitement (piraté, si vous préférez) sur la toile. Personne n'en parle. Personne ne semble redouter le flop possible, non pas de l'e-book, mais des investissements que les éditeurs et les diffuseurs sont en train de préparer.
Pour un livre numérique de James Ellroy acheté en ligne (son dernier roman devrait coûter environ 16 euros, d'après mes calculs, au lieu de 24,50 euros en version papier), combien de copies pirates ?
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Message par Searclaw Dim 21 Fév - 23:57

Moi j'ai rien contre le pirate. Ça a toujours existé, et ça existera toujours. En plus, c'est une de mes convictions profondes que la culture devrait être gratuite. Donc je vais pas gueuler pour ça, au contraire.

Les artistes doivent s'adapter. La démarche de beaucoup de pirates, en tout cas de ceux que je connais, est la suivante : si j'aime et que je peux, je paye. Sinon, je pirate.

Mon cercle d'amis le plus proche, un groupe de musique, ont mis leur album en écoute et téléchargement intégral sur myspace. Leur démarche c'est celle dont je parle plus haut. Vous aimez, offrez vous l'album, c'est un bel objet, et ça nous soutient. Vous aimez pas, ou vous avez pas les moyens, tant pis. Mais on va pas vous dire que parce que vous êtes pauvres, vous avez pas le droit d'écouter notre musique. Et si vous aimez et que vous l'achetez pas, c'est juste que vous êtes radin, et c'est vous qui passez pour un con, pas nous. Leur premier album est auto-produit, et ils sont déjà largement rentrés dans leurs frais en usant de cette méthode (pas loin de 5000 euros de frais je crois). Parce que, notamment, les gens en général et les internautes en particulier, apprécient ce genre de démarche. Pas près de ses thunes. Pas commercial. Authentique. Et du coup, paradoxalement, ils achètent plus.

Le piratage, ça nuit aux gros. A ceux qui ont fait de l'art une marchandise. Parce qu'en fait, quand tu dis ça :

La culture est un prétexte

C'est vrai. Un prétexte pour faire de l'argent. Et quand ils en perdent, c'est pas bien. Pour eux. Un artiste qui gagne (et là je prends dans le bas de la fourchette) 25 000 euros par an, il a pas a aller gueuler parce qu'il aurait pu faire 40 000. Il gagne bien sa vie, et il est diffusé. Parce que le piratage, mine de rien, c'est de la diffusion.

Si on me posait la question : Tu préfères quoi, être lu, ou gagner de l'argent ? Sans hésiter être lu. Sinon j'aurai fait chirurgien.

Par contre, tout à fait d'accord pour dire que le E-book est une mauvaise idée. Je dirais même plus, c'est une mauvaise idée commerciale. Moi j'aime le papier, l'objet livre. Je pense que la plupart des lecteurs aussi. Personne n'aime lire un écran. Personne.
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Message par stalker Mer 3 Mar - 2:27

Un web-éditeur est apparu récemment, baptisé Caramba Publishing.
Suivez le guide : ICI
Dernière création en date, un recueil collectif de nouvelles, regroupant uniquement des auteurs de Krakoen : Onze balles perdues.
Onze balles, j'ai cru que c'était le prix du recueil au format i-pod, et j'ai bondi, j'ai eu des sueurs, je me suis dit non, c'est pas vrai, ils n'ont pas osé.
Mais non, onze est juste le nombre d'auteurs. Le coût est symbolique (peut-être même provocateur).

Le projet n'a pas l'air de se prendre au sérieux et il s'oriente dans différentes directions, dont l'illustration, la BD, d'autres recueils de nouvelles...
Puis je crois savoir qui est aux commandes de Caramba. Ça ne présage pas une tentative de grosse arnaque aux auteurs en mal d'éditeur.
L'i-pod arrive, alors autant s'en servir aussi sans espérer en tirer capital.
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Message par stalker Dim 21 Mar - 21:45

On ne parle plus de pages, on parle d'écrans.
Des petits écrans qui défilent sous nos yeux, animés de simulations livresques qui inspirent comme une nostalgie du papier qu'on feuilletait jadis (oui, c'est comme une projection dans le temps : imaginez une époque où "papier" apparaîtra comme un mot étrange ; on ne recevra plus de prospectus, ni de factures, ni de cartes postales de papa et maman en vacances à Biarritz - on recevra des écrans sur nos machines de poche ultra-plates (qu'il faudra remplacer souvent, car des nouveaux modèles et de nouvelles options - payantes - sortiront sans cesse). Plus personne ne sera dans nos petits papiers, mais dans nos petits écrans. Les boîtes à lettres seront des antiquités vendues très chères aux enchères ou 15 centimes dans les vide-greniers.

Concernant les recueils qui voient ou vont voir le jour au format i-pod (ou i-autre chose), je me demande comment vont réagir les médias et les critiques. Car, comme c'est parti, n'importe qui va pouvoir sortir son propre roman sous ce format, et faire sa promo (envoyer des mails à des sites qui chroniquent couramment des créations littéraires).
Ces sites vont-ils chroniquer ces textes là ?
L'époque nous dit que l'e-book va déferler, ou déferle déjà, mais va-t-on parler de la même façon d'un roman numérique que d'un roman papier dans la presse ? A mon avis, quelque chose de déterminant va avoir lieu précisément sur ce point. Que va faire la presse des romans numériques ?
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Message par stalker Lun 22 Mar - 5:00

Je n'ai pas l'impression que le sujet intéresse grand-monde. Mais l'indifférence à son égard est une façon de lutter contre lui. Seulement, l'indifférence, c'est comme les abstentions : c'est du silence. On ne sait pas ce qui se passe, ce qui se pense. Et la terre tourne. Des choses ont lieu.

Personnellement, la question de la littérature en numérique, elle m'inquiète. Elle m'inquiète car beaucoup de gens consomment ce qu'on leur suggère (fortement et pas toujours subtilement) de consommer, sans rechigner, sans se demander, sans regarder la dépense, sans se poser la question des conséquences. On achète, on mange, puis on achète encore, puisque le propre du produit de consommation, aujourd'hui, est d'être renouvelable, ou plutôt perfectionable. Ça crée des marchés, comme pour les bagnoles et les machines à laver. Alors on change de machine, parce que le nouveau modèle est dans le vent, qu'il faut le posséder, qu'il est plus plat ou plus adapté aux nouvelles options, etc.

Ma nouvelle machine à laver tient moins de place (environ 23cm cubes dans ma buanderie) et je conduis une 307 XRC grise à la place d'une 307 SRB blanche. Ma femme aussi, je vais en changer ; je vais en prendre une plus plate, comme celle qu'on voit dans la pub yogourt natures.

J'hésite entre l'indifférence et l'action. Tout repose sur le mode d'indifférence et le mode d'action. L'indifférence nécessite une certaine forme de méthode (il ne suffit pas dans ce cas-là ne pas se prononcer, mais au contraire de revendiquer son abstention). L'action aussi (ce n'est pas plus compliqué, il suffit de manifester son choix de ne s'être pas abstenu).

On tourne en rond.
Il faudrait essayer des choses.
On a des gadgets sous la main, et des consommateurs qui se ruent dessus aveuglément, alors il faut expérimenter la chose, sinon on va passer pour des dinosaures qui disent que le CD n'abolira pas le 33 tours. Il faudrait convaincre James Ellroy de sortir un roman exclusivement pour les i-pod. Ou Houellebecq. Ou Nothomb. Rika Zaraï est à la retraite.
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Message par Searclaw Lun 22 Mar - 13:20

Moi ça m'intéresse. Pas autant que toi manifestement, mais quand même. Tu sais déjà ce que j'en pense. L'édition est en crise. J'ai rien fondamentalement contre l'exploitation de nouveaux medias, mais tout dépend comment, par qui, et dans quel but.

Là on sait comment, par qui et dans quel but. Donc ça craint, et perso je m'abstiens.
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Message par Chewie Lun 22 Mar - 14:14

Je n'ai pas l'impression que le sujet intéresse grand-monde.
Ton impression me semble tout-à-fait fondé. Le livre numérique, c’est un gadget comme tu l’as bien souligné, un truc que des commerciaux et des responsables marketing veulent refourguer à un public qui n’est pas intéressé. Les lecteurs aiment leurs livres, les éditeurs traînent la patte pour changer si radicalement l’essence même de leur travail et les auteurs n’ont pas l’air enthousiaste de se voir brader via des fichiers numériques pour un marché encore flou et mal défini.

Personnellement, la question de la littérature en numérique, elle m'inquiète.
Pourquoi ? Tu penses qu’elle pourrait supplanter l’édition papier et amener sa disparition ? C’est possible, mais ça ne se fera pas avant plusieurs décennies, par des nouvelles générations dont nous serons déconnectées et qui se bâtiront un monde à leur image, pas à celle de leurs grand-pères comme nous…

Je ne connais personne qui aime lire sur écran. Même au boulot, dès qu’un mail fait plus de deux pages, tout le monde l’imprime pour le lire à tête reposée… Parmi les trois cents personnes qui constituent mon « réseau social » (famille, amis, relations, collègues, connaissances), je n’ai jamais entendu quelqu’un dire qu’il préférait lire sur écran que sur papier ou qu’il attendait avec impatience le jour où l’on pourrait lire des livres sur un petit écran personnel.

Des films, oui, de la musique oui, des livres, non.

Tu vas me dire : oui, mais les jeunes, les futures générations ? Tous ces accros du SMS, de l’I-pod, du lecteur MP3, du lecteur DVD portable ?

Ces gens là lisent-ils beaucoup de livres ? Ces gens là ont-ils envie de lire sur un écran ? Pas sûr…

On a des gadgets sous la main, et des consommateurs qui se ruent dessus aveuglément, alors il faut expérimenter la chose, sinon on va passer pour des dinosaures qui disent que le CD n'abolira pas le 33 tours.
La vraie question, c’est : ils sont accros de technologie entre 15 et 25 ans, mais le seront-ils toute leur vie ? Et les générations qui suivront ?
Elles entretiendront sans doute avec ces technologies les mêmes rapports que les enfants d’aujourd’hui avec le micro-ordinateur : un rapport purement utilitaire, qui coule de source, et qui n’entre pas dans le cadre d’un rapport de désir consumériste.

Moi, à 13 ans, je crevais d’avoir mon Amstrad CPC 6128, j’en rêvais la nuit, aujourd’hui les jeunes de 13 ans ne rêvent plus d’ordinateur, il y en a partout : chez eux, chez leur amis, au collège, à la bibliothèque municipale, à la MJC du coin, dans les cyber-cafés... Un ordinateur, c’est un meuble qui permet d’aller sur Internet et sur MSN, mais l’objet en tant que tel n’est plus désirable. Moi j’aimais mon CPC, j’astiquais son écran pour enlever toute trace de doigt, j’aspirais les poussières entres les touches, je nettoyais le clavier à l’alcool… J’entretenais avec lui une passion matérialiste, comme le gars qui astique sa Mégane toute neuve tous les dimanche matin…
Là, je viens de me commander un netbook pour remplacer mon vieux portable agonisant et ça m’agace juste d’avoir claqué 250 euros, je ne suis même pas impatient de recevoir le nouveau, j’en ai besoin, c’est tout.

Alors que restera-t-il de l’I-pad une fois passé de mode, une fois l’objet relégué à son rang utilitaire ?
Un petit appareil portable pour lire du texte téléchargeable. Super.

Est-ce que ça sera suffisant pour supplanter le livre en tant qu’objet ? Et le plaisir de la couverture ? Je viens d’acheter deux Harlequin juste pour ça quand même… Et le plaisir du contact avec les pages, de l’odeur de l’encre et du papier ? Et le plaisir d’avoir une belle collection ? Une bibliothèque bien fournie ?

Avoir 10 000 fichiers numériques sur son PC, c’est une chose, mais avoir une belle collection de disque ou de films dans son salon, c’en est une autre, et certains sont déjà en train d’en revenir, du piratage à tout va et du tout numérique. Pour les romans et leur contenu purement intellectuel, ni graphique, ni sonore, ça me semble encore plus pertinent. Et même les beaux-livres : ça ne me dérange pas de mettre 40 ou 50 euros dans une histoire illustrée de la NASA avec des photos qui vont me couper le souffle et que je pourrais feuilleter avec plaisir, mais si vous me proposez les mêmes photos dans un fichier numérique à 10 euros, ça ne m’intéresse pas le moins du monde.

J’aime mes livres, les toucher, les ranger dans ma bibliothèque, et même les sentir. Grande joie l’autre jour : ma fille de 5 ans m’a demandé si je pouvais lui faire sentir le livre de son histoire du soir (d’ailleurs un moment sacré et demandé systématiquement)… Toutes les semaines, son institutrice les emmène à la bibliothèque de l’école, où elle choisit religieusement son livre hebdomadaire. Mes filles ne savent pas encore lire mais ont déjà plus d’une cinquantaine de livres dans leur chambre. Alors, on peut espérer que tout n’est pas perdu…

Ce n’est pas parce qu’on a une génération de jeunes quasi incultes drogués au SMS, aux blogs débilitants, aux « lâché vo koms ! », que le reste suivra. Cette génération, j’ose l’espérer comme un cul-de-sac, un cul de basse-fosse historique, une conjoncture effroyable des inepties éducatives post-soixante-huitardes, de la démission parentale, de la violence banalisée et de l’ultra-libéralisme sans foi ni loi. Ces crétins ne sont pas l’avenir de l’humanité, ce sont juste des esclaves acculturés du capitalisme mondialisé totalitaire, une décadence temporaire du genre humain, qui n’est en rien définitive… Les livres leur survivront sans problème.

Il faudrait convaincre James Ellroy de sortir un roman exclusivement pour les i-pod. Ou Houellebecq. Ou Nothomb. Rika Zaraï est à la retraite.
Stephen King fut le premier auteur reconnu, « établi », à publier un texte en exclusivité pour Internet : Riding the Bullet (Un Tour sur le Bolid’). A l’époque, on annonçait déjà la mort du livre au profit du Net… A 2,50$ le texte, ce fut un succès aux USA, sans plus. Et surtout parce que c’était Stephen King, qui, comme il l’a dit lui-même, pourrait arriver à vendre sa liste de courses…

C’était il y a… dix ans ! Stephen King a-t-il arrêté de publier des livres papier depuis ? Bien sûr que non. Le marché de la publication en ligne d’auteurs connus a-t-il explosé ? Non, pas vraiment. Il n’y a même pas un seul écrivain professionnel du virtuel, qui gagnerait sa vie uniquement en ligne, alors de là à ce que cela se généralise à tous les écrivains, il y a de la marge…plusieurs décennies au sans doute… Tout le monde a même compris qu’internet était complémentaire de l’édition, mais pas concurrent à proprement parler.

L’édition numérique a évidemment sa place : dans une offre complémentaire, comme tu l’as très bien compris avec Polychromes Blancs. Pour des découvertes, des collectifs, des actions temporaires, des fanzines ou des netzines comme L’Angoisse, des supports à des manifestations, que sais-je.

C’est un nouveau champ d’investigation, une possibilité supplémentaire, non ?
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Message par edmond Gropl Lun 22 Mar - 14:19

C'est tres difficile de savoir comment tout ça va tourner.
On en arrive à un point ou la puissance technologique rend obsolète le questionnement philosophique. Le temps qu'on se pose et qu'on délimite la question du livre numérique, et hop, on sera passé au livre interactif, un mélange de texte image et jeu.
C'est effrayant. Les informaticiens et leur pensée binaire (1 0 0 11 00) ont pris le pouvoir. Dans les administrations, leur logiciels obligent tout le personnel et les usagers à se plier à des ordres binaires; Peut-être que la prochaine révolution viendra de là, la révolte contre l'ordre binaire.
Le slogan sera "Binons contre le binaire"
Les ados avec qui je travaille se promènent tous avec 1000 euros de technologie sur eux. Ils passent leur temps à bancher leur ipod sur leur PSP relié à leur ordinateur offert par le conseil général, tout ça pour echanger 2000 fois le même morceau de rap. ET puis quand tout Bug, le système et leur cerveau, ils prennent une BD, un manga ou un livre de vampire et vont sagement se coucher.
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Message par Searclaw Lun 22 Mar - 14:38

Ils passent leur temps à bancher leur ipod

Tout va tellement vite aujourd'hui, que même moi, du haut de mes 25 ans, il y a des verbes de d'jeuns que je connais pas.

Je croyais que bancher c'était un truc illégal dans certains pays. Apparemment, ils font ça avec leurs I-Pod maintenant... Dégoutant.
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Message par Ernest Kurtz Lun 22 Mar - 14:55

D'accord à fond avec Chewie sur l'essentiel de son post. Moi aussi, je suis de cette vieille génération accro à l'objet livre. Quand j'en attaque un nouveau, je commence par passer la main sur la couverture, par sentir (au toucher et à l'odeur) le papier, etc. Et une fois terminé, il y a le rituel de lui trouver la bonne place dans la bibliothèque. J'ai un rapport quasi fétichiste avec ma bibliothèque, la regardant parfois avec une immodeste fierté, passant les doigts sur l'alignement des tranches, envisageant des reclassements, des réorganisations, etc...
La lecture sur écran ? Ça va pour lire une brève nouvelle à lire d'une traite. Au delà, il me manque quelque chose.
Mais effectivement, l'avenir ne m'appartient pas.

Chewie a écrit:
Tu vas me dire : oui, mais les jeunes, les futures générations ? Tous ces accros du SMS, de l’I-pod, du lecteur MP3, du lecteur DVD portable ?
Ces gens là lisent-ils beaucoup de livres ? Ces gens là ont-ils envie de lire sur un écran ? Pas sûr…

Ce n’est pas parce qu’on a une génération de jeunes quasi incultes drogués au SMS, aux blogs débilitants, aux « lâché vo koms ! », que le reste suivra. Cette génération, j’ose l’espérer comme un cul-de-sac, un cul de basse-fosse historique, une conjoncture effroyable des inepties éducatives post-soixante-huitardes, de la démission parentale, de la violence banalisée et de l’ultra-libéralisme sans foi ni loi. Ces crétins ne sont pas l’avenir de l’humanité, ce sont juste des esclaves acculturés du capitalisme mondialisé totalitaire, une décadence temporaire du genre humain, qui n’est en rien définitive… Les livres leur survivront sans problème.
Euh, non, là, plus d'accord. Parler de génération inculte ? Pas sûr du tout que la proportion des béotiens y soit plus élevée que parmi la mienne ou n'importe quelle autre ! Des lecteurs -papier!-, j'en croise de tous âges dans les transports en commun (et des accros à leur Ipod etc..., j'en vois énormément parmi les hommes trente-quarante-cinquantenaires au look typiquement cadre...). Et moi aussi, ma fille de 10 ans va à la bibliothèque de son école chaque semaine et le lit -entre deux BD, qui sont aussi de la littérature- avec plaisir ce qu'elle en ramène.

En tous cas, à court et même moyen, aucun risque de substitution: le livre a encore de longues années devant lui, ce sont simplement de nouveaux supports de lecture qui s'ajoutent. Et de diffusion !! Je crois beaucoup à l'idée -banale certes, presque clichée, je le reconnais- d'un médium plutôt séduisant pour les nouvelles générations qui permet aux auteurs et créateurs de tous poils de shunter (pour un temps peut-être) les grosses structures traditionnelles pour se faire connaître. Je ne parle pas d'en vivre financièrement, évidemment.

@ Edmond Gropl: Non, le slogan d'avenir, c'est ce vieux lancé il y a quelques dizaines d'années par Norman Spinrad : "Les pixels au peuple !"
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Message par stalker Mar 23 Mar - 1:44

Tout ce que vous avez écrit me fait cogiter, et je suis d'accord avec vos différents points de vue, y compris lorsque Chewie évoque une génération inculte - sauf qu'elle n'est évidemment pas totale (lui-même cite des exceptions, ainsi que le colonel Kurtz - j'en ai aussi, même si je n'ai pas d'enfants). Mais j'ai beaucoup d'exemples en tête, qui rejoignent de multiples constats et observations de comportements, de réactions, de propos, de raisonnements, de réflexes - exemples qui me poussent à penser que cette masse énorme de divertissements et d'outils prévus à cet effet (divertir, diversion : manoeuvre conçue afin de détourner l'attention) n'ont aucun rapport avec la culture d'un savoir. Mais ces phénomènes participent néanmoins de notre culture : nous en sommes là.

Et de culture (du savoir), je n'entends pas beaucoup parler. Il faut connaître quelques personnes et bien les choisir, si l'on veut parvenir à se rassurer et constater qu'on peut encore mener des discutions constructives, critiques, argumentées. C'est un pourcentage extrêmement réduit de la population. Du coup, par exemple, je n'ai pas entendu la moindre allusion à la culture au cours des campagnes régionales, ni à la radio, ni sur Internet, ni dans les paroles reçues en direct. Pas de trace de la culture. Du tourisme, oui, du travail, oui, de l'écologie, oui, du droit au logement, oui, etc. Et quand il est question de culture, dans les médias ou dans la bouche de beaucoup de gens, je constate qu'il s'agit très souvent de culture du divertissement.

Je ne vais pas revenir sur chacun des points que vous évoquez. On est d'accord sur l'essentiel, il me semble.
Concernant la déferlante, soit disant, des petits gadgets en question, il faut attendre un peu. Et observer. Discuter avec des personnes qui en possèdent ou vont en acheter dans les mois qui viennent. Leur demander pour quoi il s'en servent, etc. Prendre la température.
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Message par Ernest Kurtz Mar 23 Mar - 12:22

stalker a écrit:Et de culture (du savoir), je n'entends pas beaucoup parler. Il faut connaître quelques personnes et bien les choisir, si l'on veut parvenir à se rassurer et constater qu'on peut encore mener des discutions constructives, critiques, argumentées. C'est un pourcentage extrêmement réduit de la population. Du coup, par exemple, je n'ai pas entendu la moindre allusion à la culture au cours des campagnes régionales, ni à la radio, ni sur Internet, ni dans les paroles reçues en direct. Pas de trace de la culture. Du tourisme, oui, du travail, oui, de l'écologie, oui, du droit au logement, oui, etc. Et quand il est question de culture, dans les médias ou dans la bouche de beaucoup de gens, je constate qu'il s'agit très souvent de culture du divertissement.
La culture n'est plus un critère très pertinent de nos jours; en tout cas plus mise en valeur.
J'aimerais raconter rapidement une anecdote véridique qui m'a frappée et a pour moi valeur de symbole:
Il y a quelques années, je bossais dans une ville de banlieue. J'y allais en RER, puis une quinzaine de minutes de marche. Durant ma marche, je passais chaque jour devant une librairie (pas une librairie-papeterie). Donc arrêts fréquents de ma part, ne serait-ce que pour voir ce qui y était en vitrine et quelques fois achats. Un jour, cette librairie commence à brader son stock, puis finit par fermer. Pendant des mois, ce magasin reste vide, la devanture masquée par des panneaux de bois. Puis, un matin, je vois que des travaux commencent à y être effectués. Et au bout de quelques semaines, un nouveau magasin y ouvre: un centre de bronzage !
J'ai eu le sentiment que c'était une parfaite illustration de l'époque: pas besoin d'être cultivé, l'important, c'est de présenter bien.
Depuis, je vois sans cesse de multiples exemples de cela. Comme le chantait Brel: "Être une heure, une heure seulement, beau, beau et con à la fois."
Attention, je ne veux pas dire que les gens s'intéressant à la culture disparaissent; je dis simplement que ce que met en valeur notre société, c'est l'apparence, le look, qui sont devenus des critères fondamentaux qui nous sont présentés comme indispensables pour réussir (dans une époque où "réussir" signifie "être connu").... "Beati pauperes spiritu" !!!!!

stalker a écrit:Concernant la déferlante, soit disant, des petits gadgets en question, il faut attendre un peu. Et observer. Discuter avec des personnes qui en possèdent ou vont en acheter dans les mois qui viennent. Leur demander pour quoi il s'en servent, etc. Prendre la température.
Assez d'accord avec cette idée; il y a pas mal d'exemples de cas où un produit technologiquement innovant mis sur le marché avec un usage déterminé (par le marketing par exemple) a échappé à cet usage, les utilisateurs en faisant autre chose: juste un exemple trivial dans cet ordre d'idée: Internet.
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Message par Chewie Mar 23 Mar - 14:42

stalker a écrit: (...) y compris lorsque Chewie évoque une génération inculte - sauf qu'elle n'est évidemment pas totale (lui-même cite des exceptions, ainsi que le colonel Kurtz - j'en ai aussi, même si je n'ai pas d'enfants) (...)

Merci d'avoir rectifié pour moi. J'utlise ici le terme "génération" non comme un tout social ou humain mais plus comme un courant majoritaire, un certain penchant d'une même tranche d'âge. De même que les années 60 n'ont pas produit que des beatniks, loin s'en faut, la génération actuelle des 15-20 ans n'est pas composée que d'incultes, mais disons que la masse de ceux qui la composent n'a pas élévé la culture ou le savoir au rang de ses priorités, certains revendiquant même l'horreur graphique de leur sous-dialecte SMS ou se vantant de n'avoir jamais ouvert un livre ou d'être un cancre absolu au collège (Il fait ses devoirs, ah le suceur ! Il dit madame à la prof, ho le bouffon, il lit des livres, style, il veut faire "son différent", etc., etc.).

Quant à la culture, mais c'est déjà en soi réactionnaire, mes pauvres, donc absolument proscrit, c'est presque fasciste la culture mes amis, car non égalitaire, puisqu'il faut de la cervelle et du savoir pour se bâtir une culture. Hors, dans ce monde de divertissement sans fin, seul compte désormais le paraître pour tous (très justement souligné par le colonel), illettrés et crétins compris, et l'abrutissement sans fin d'une spirale de gadgets technologiques qui vont de la TV au PC en passant par les MP3, I-pods, et tutti quanti, tous ces supports qui clament la victoire définitive de la forme sur le fond puisqu'ils ne produisent plus que du vide pour nous, les vieux fous attachés à la raison et l'argumentation, et qu'on nomme contenu en terme de marketing. Un contenu insipide, pré-mâché, pré-pensé, déjà digéré au moment même de l'ingestion et qui ne contient rien d'autre si ce n'est l'appel perpétuel vers d'autres formes de contenu tout aussi vides...

ce qui est frustrant, ce n'est pas que ce soit pire qu'avant (que lisait la masse rurale de la France du début du 20ème siècle ? Lisait-elle d'ailleurs ?), c'est que désormais la culture est à la portée de tous, de toutes les bourses et de tous les habitants de la planète, mais que comme l'a dit Stalker, les gens se laissent "divertir", et donc détourné, du savoir, de l'élévation personnelle, par la sarabande consumériste du fast-entertainment qui n'a d'autres objectifs que de les aculturer pour réaliser le rêve utlime de tout marchand de tapis : le même consommateur, avec les mêmes habitudes, les mêmes références, la même sous-culture, de L.A. à Shangaï, d'Oslo à Johannesburg.

Finies , les coûteuses adaptations à chaque marché local, vive le produit unique, en vente partout sur le globe.

D'où la fumeuse propagande pour la Diversité, qui est justement tout le contraire : un appel à la fin de toute spécificité des groupes humains au servie de la victoire du capitalisme global.

Quand vous voyez des gamins noirs au Cameroun avec un maillot de foot de Chelsea, des enfants descendants de mayas avec des maillots de Manchester United dans les bidonvilles de Quito ou des petits mongols portant les couleur du Milan AC, ce n'est pas la victoire de l'impérialisme et la culture américaine qu'on constate, c'est l'effroyable aculturation, l'appauvrissement catastrophique du genre humain en terme de savoirs et de visions du monde différentes, si bien symbolisée chez nous par ces centaines de milliers de gamins des cités, déracinés de leur culture d'appartenance, rejetant la culture d'accueil qu'on leur propose et se réfugiant dans une sous culture fantasmée de gangsters fabriquée par le fast-entertainment.


Dernière édition par Chewie le Mar 23 Mar - 19:30, édité 1 fois
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Message par Ernest Kurtz Mar 23 Mar - 16:57

Tiens, histoire d'alimenter le débat, ci-dessous le lien avec un vieil article de fin 2008, de l'Obs, sur un sujet connexe mais qui présente in fine un argument en faveur du livre électronique auquel je n'avais pas songé. Par ailleurs, cet article devrait bien filer les blues aux auteurs.

http://bibliobs.nouvelobs.com/20081030/8211/le-cauchemar-du-pilon

PS. J'habite à moins de 10 Kms de l'endroit décrit et je suis parfois traversé par le fantasme d'y faire une razzia nocturne...
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