Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
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edmond Gropl
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Noir bazar :: Ecriture :: Nouvelles
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Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
I.
A sept heures du matin, j’ai reçu le premier coup de téléphone :
- Allo
- Norbert ?
- Oui.
- J’ai bien connu ton frère tu sais.
- Vous êtes qui ?
- Pas d’importance. Tu es allé trop loin, beaucoup trop loin. J’appréciais ton frère, comme beaucoup de personnes ici, mais toi, écoutes bien, tu es pas la personne qui peut donner des leçons, tu me comprends hein ?
- Qui vous êtes ? bon dieu !
- T’as pas à le savoir. Je vais te donner un bon conseil, prends tes saletés de bouquins, fais un tas au bord de la route, fous le feu et tires-toi.
- Sinon ?
- Sinon t’es mort.
Il a raccroché. J’ai fait du café et je l’ai bu en m’asseyant sur un carton de livres. A nouveau le téléphone à sonné.
- Oui
- C’est toi Norbert ?
- ..
- C’est Tonio, Pourquoi t’es revenu ? Hein ?
- Laisse moi tranquille Tonio.
- Moi, je vais te laisser tranquille, au nom de notre ancienne amitié, mais j’en connais d’autre qui vont pas te lâcher. Zok te laisse jusqu’à midi pour partir. Il plaisante pas. Considère qu’il te fait une faveur. Midi, et ne reviens jamais.
- C’est tout ce que t’as à me dire ?
Au milieu du séjour, dix cartons de 20 livres, par paquets de cinq emballés sous plastiques.. J’en avais envoyé un à chaque personne concernée. A présent ils me menaçaient.
J’avais du taper juste. Le livre s’appelait « la vérité sur la mort de Richard X. ». Richard était mon frère. On l’a retrouvé gisant dans cette pièce. Overdose. Lui qui entrainait les jeunes au foot et qui n’avait jamais même tiré sur un joint.
- Allo.
- Norbert, c’est moi.
- Qui toi ?
- Ton vieil ami, Marini.
- Salaud.
- J’ai lu ce que tu a écris sur moi.
- C’est toi qu’a shooté Richard.
- Arrête, tu dis n’importe quoi. Tu as écris des belles saloperies sur mon compte. Je suis pas rancunier, je met ça sur le compte de ta douleur. Tiens, je t’ai fait un cadeau. 5 grammes, non coupé, c’est dans ta boite à lettre. Et si t’en veux encore, tu sais ou me trouver.
Je me suis douché et rasé. J’ai pris un costume de Richard, celui qu’il portait quand il y avait des réceptions à l’antenne de la mairie. J’ai poussé tous les cartons vers la porte. Sur le palier, un gamin de dix ans était assis dans un angle. Envoyé par un lieutenant de Zok, chargé de me surveiller, il n’a pas baissé les yeux.
J’ai traîné les cartons devant l’ascenseur. J’ai pris mes deux valises. Le téléphone a sonné.
- Allo
- Norbert.
C’était ma mère.
- Norbert, il faudrait que tu viennes voir ton père, Hôpital-Est chambre 708.
- Maman, ça fait plus de quinze ans.
- Il en a plus pour longtemps, viens.
- Je viendrais ce soir. Tard.
- Tu viendras ?
- Oui.
- Tu vas pas.. faire des bêtises ?
- Non, maman, je vais à Frontignan pour les livres, et je reviens, promis.
En bas, une dizaine d’adolescents entourait ma voiture. Ils se sont écartés sans bruit. Plus loin, appuyés sur les jeux d’enfants, des plus grands qui m’observaient. J’ai chargé les cartons dans le coffre. J’ai ouvert la boite à lettre. Un petit sachet de poudre blanche avec un post-it. « Pour Norbert, Cadeau ». J’y ai pas touché.
J’ai quitté la cité. Des dizaines d’yeux ont suivi la voiture. Le poids de leur regard m’a oppressé longtemps.
* * * *
Il y a trois mois, j’ai vu le Suzuki de Burgos, le responsable du chantier sylvicole de l’association « Horizon-espoir » arriver par la piste. Je venais de débiter un chêne et j’ m’apprêtais à débarder des tronçons de quatre vingt Kilos.
Burgos a stoppé le 4/4 près de la cabane et m’a fait signe de descendre avec le matériel. J’ai pris la tronçonneuse, la sacoche et le bidon de mélange..
Il m’a dit :
- Ta mère a appelé. Ton frère est mort. Overdose. Si tu dois péter un câble, fais le tout de suite.
Plus tard, dans son bureau, j’ai téléphoné. Ma mère était dans tous ses états, elle ne cessait de répéter « c’est injuste, il n’avait jamais touché à la drogue, c’est vraiment injuste » ce qui voulait dire que c’était injuste que ce soit lui qui meure et moi qui vive.
Burgos était assis, les bras croisés, le regard fixe :
- Tu dois aller voir ta famille, je vais t’accompagner.
- Non, ça ira, je peux y aller seul. Je crois que je peux.
- Norbert, tu as passé douze ans dans la poudre, deux ans de cure et ça fait six ans que t’es en post-cure avec nous. Si tu retouches au produit, ton corps ne le supporteras pas.
- Je crois je suis assez fort maintenant.
- Tu es assez fort tant que tu es dans la forêt. Comment tu vas gérer tes émotions ? On va prendre le mini bus, on va tous venir avec toi.
- Non, je dois y aller seul.
- C’est toi qui vois.
A l’enterrement, on étais pas nombreux. Ma mère, quelques jeunes du foot, deux ou trois responsables associatifs. Mon père était à l’hôpital, ça valait mieux que je le voie pas. Je lui en avais vraiment fais baver. Toute la cité savait à quel point j’avais fais vivre l’enfer à ma famille. Je m’attendais pas pour autant à être pardonné, ça n’aurait eût aucun sens. Alors personne ne m’a parlé, sauf un jeune que je connaissais pas. Après la cérémonie, il m’attendait à la sortie du cimetière, il m’a donné une grosse enveloppe « Richard m’avait dit de te donner ça, au cas où il lui arrive quelque chose ». C’est tout ce qu’il m’a dit.
Le soir même, dans l’appartement de Richard (ma mère m’avait chargé de m’occuper de ses affaires), j’ouvrais l’enveloppe. A l’intérieur, un texte imprimé d’une quarantaine de feuille et quelques mots manuscrits « Norbert, J’aimerais que tu lises ça. Tu décideras quoi en faire. Ton frère qui t’aime. Richard ».
Il y a six mois de cela, un jeune nommé Basile était battu à mort dans une cave de la cité. Ce jeune faisait partie de l’équipe qu’entraînait Richard. Il avait eût auparavant des problèmes avec les dealers du quartier.
Richard dit tout dans son texte. Il met en cause Zok et Marini. Il dit pas que c’est eux qui ont battus le jeune Basile mais il explique clairement comment on en est arrivé là. Il dit que c’est eux qui tiennent toujours le marché de la drogue. Bon sang ! Zok et Marini, c’est eux qui, déjà à l’époque dealaient l’héroïne. Je ne dirais pas que c’était mes amis, mais je les ai bien connu. C’est des notables maintenant.
A l’époque, j’avais fais les pires saloperies aux gens qui m’aimaient pour pouvoir m’acheter une dose, volé les étrennes de mon petit frère, les roues de la voiture à mon père, les économies de ma mère, ça c’est rien, j’ai fais bien pire encore.
Aujourd’hui, Zok possède trois salles de sport et deux brasseries au centre ville, Marini à une concession Mercedes et à posé sa candidature aux municipales..
D’abord j’ai scotché sur les murs de l’appartement une trentaine de feuilles blanches sur lesquelles j’ai inscrit des phrases thérapeutiques comme « n’y touches pas », « prends la mesure du temps » ou simplement « la poudre, c’est la mort ».
Ensuite j’ai retravaillé le texte, j’ai ajouté à l’enquête de Richard ce que moi je savais ; des anecdotes vécues, des trucs sur Zok et Marini que je suis le seul à savoir. Au final, ça faisait un sacré bon texte : vingt ans de la vie du quartier, l’ascension de deux malfrats et l'assassinat d'un juste. De la bombe.
J’ai vendu tous les affaires de mon frère et avec les deux milles euros, j’ai fait imprimer deux cent cinquante exemplaires du texte de Richard. J’en ai envoyé une cinquantaine aux gens concernés, Zok, Marini, les gens de la cité, les gens de la mairie, la police, les journalistes...
Et puis je suis tombé sur une affiche du festival du roman policier de Frontignan, c’est pas loin, je me suis dit que je pourrais y aller.
A sept heures du matin, j’ai reçu le premier coup de téléphone :
- Allo
- Norbert ?
- Oui.
- J’ai bien connu ton frère tu sais.
- Vous êtes qui ?
- Pas d’importance. Tu es allé trop loin, beaucoup trop loin. J’appréciais ton frère, comme beaucoup de personnes ici, mais toi, écoutes bien, tu es pas la personne qui peut donner des leçons, tu me comprends hein ?
- Qui vous êtes ? bon dieu !
- T’as pas à le savoir. Je vais te donner un bon conseil, prends tes saletés de bouquins, fais un tas au bord de la route, fous le feu et tires-toi.
- Sinon ?
- Sinon t’es mort.
Il a raccroché. J’ai fait du café et je l’ai bu en m’asseyant sur un carton de livres. A nouveau le téléphone à sonné.
- Oui
- C’est toi Norbert ?
- ..
- C’est Tonio, Pourquoi t’es revenu ? Hein ?
- Laisse moi tranquille Tonio.
- Moi, je vais te laisser tranquille, au nom de notre ancienne amitié, mais j’en connais d’autre qui vont pas te lâcher. Zok te laisse jusqu’à midi pour partir. Il plaisante pas. Considère qu’il te fait une faveur. Midi, et ne reviens jamais.
- C’est tout ce que t’as à me dire ?
Au milieu du séjour, dix cartons de 20 livres, par paquets de cinq emballés sous plastiques.. J’en avais envoyé un à chaque personne concernée. A présent ils me menaçaient.
J’avais du taper juste. Le livre s’appelait « la vérité sur la mort de Richard X. ». Richard était mon frère. On l’a retrouvé gisant dans cette pièce. Overdose. Lui qui entrainait les jeunes au foot et qui n’avait jamais même tiré sur un joint.
- Allo.
- Norbert, c’est moi.
- Qui toi ?
- Ton vieil ami, Marini.
- Salaud.
- J’ai lu ce que tu a écris sur moi.
- C’est toi qu’a shooté Richard.
- Arrête, tu dis n’importe quoi. Tu as écris des belles saloperies sur mon compte. Je suis pas rancunier, je met ça sur le compte de ta douleur. Tiens, je t’ai fait un cadeau. 5 grammes, non coupé, c’est dans ta boite à lettre. Et si t’en veux encore, tu sais ou me trouver.
Je me suis douché et rasé. J’ai pris un costume de Richard, celui qu’il portait quand il y avait des réceptions à l’antenne de la mairie. J’ai poussé tous les cartons vers la porte. Sur le palier, un gamin de dix ans était assis dans un angle. Envoyé par un lieutenant de Zok, chargé de me surveiller, il n’a pas baissé les yeux.
J’ai traîné les cartons devant l’ascenseur. J’ai pris mes deux valises. Le téléphone a sonné.
- Allo
- Norbert.
C’était ma mère.
- Norbert, il faudrait que tu viennes voir ton père, Hôpital-Est chambre 708.
- Maman, ça fait plus de quinze ans.
- Il en a plus pour longtemps, viens.
- Je viendrais ce soir. Tard.
- Tu viendras ?
- Oui.
- Tu vas pas.. faire des bêtises ?
- Non, maman, je vais à Frontignan pour les livres, et je reviens, promis.
En bas, une dizaine d’adolescents entourait ma voiture. Ils se sont écartés sans bruit. Plus loin, appuyés sur les jeux d’enfants, des plus grands qui m’observaient. J’ai chargé les cartons dans le coffre. J’ai ouvert la boite à lettre. Un petit sachet de poudre blanche avec un post-it. « Pour Norbert, Cadeau ». J’y ai pas touché.
J’ai quitté la cité. Des dizaines d’yeux ont suivi la voiture. Le poids de leur regard m’a oppressé longtemps.
* * * *
Il y a trois mois, j’ai vu le Suzuki de Burgos, le responsable du chantier sylvicole de l’association « Horizon-espoir » arriver par la piste. Je venais de débiter un chêne et j’ m’apprêtais à débarder des tronçons de quatre vingt Kilos.
Burgos a stoppé le 4/4 près de la cabane et m’a fait signe de descendre avec le matériel. J’ai pris la tronçonneuse, la sacoche et le bidon de mélange..
Il m’a dit :
- Ta mère a appelé. Ton frère est mort. Overdose. Si tu dois péter un câble, fais le tout de suite.
Plus tard, dans son bureau, j’ai téléphoné. Ma mère était dans tous ses états, elle ne cessait de répéter « c’est injuste, il n’avait jamais touché à la drogue, c’est vraiment injuste » ce qui voulait dire que c’était injuste que ce soit lui qui meure et moi qui vive.
Burgos était assis, les bras croisés, le regard fixe :
- Tu dois aller voir ta famille, je vais t’accompagner.
- Non, ça ira, je peux y aller seul. Je crois que je peux.
- Norbert, tu as passé douze ans dans la poudre, deux ans de cure et ça fait six ans que t’es en post-cure avec nous. Si tu retouches au produit, ton corps ne le supporteras pas.
- Je crois je suis assez fort maintenant.
- Tu es assez fort tant que tu es dans la forêt. Comment tu vas gérer tes émotions ? On va prendre le mini bus, on va tous venir avec toi.
- Non, je dois y aller seul.
- C’est toi qui vois.
A l’enterrement, on étais pas nombreux. Ma mère, quelques jeunes du foot, deux ou trois responsables associatifs. Mon père était à l’hôpital, ça valait mieux que je le voie pas. Je lui en avais vraiment fais baver. Toute la cité savait à quel point j’avais fais vivre l’enfer à ma famille. Je m’attendais pas pour autant à être pardonné, ça n’aurait eût aucun sens. Alors personne ne m’a parlé, sauf un jeune que je connaissais pas. Après la cérémonie, il m’attendait à la sortie du cimetière, il m’a donné une grosse enveloppe « Richard m’avait dit de te donner ça, au cas où il lui arrive quelque chose ». C’est tout ce qu’il m’a dit.
Le soir même, dans l’appartement de Richard (ma mère m’avait chargé de m’occuper de ses affaires), j’ouvrais l’enveloppe. A l’intérieur, un texte imprimé d’une quarantaine de feuille et quelques mots manuscrits « Norbert, J’aimerais que tu lises ça. Tu décideras quoi en faire. Ton frère qui t’aime. Richard ».
Il y a six mois de cela, un jeune nommé Basile était battu à mort dans une cave de la cité. Ce jeune faisait partie de l’équipe qu’entraînait Richard. Il avait eût auparavant des problèmes avec les dealers du quartier.
Richard dit tout dans son texte. Il met en cause Zok et Marini. Il dit pas que c’est eux qui ont battus le jeune Basile mais il explique clairement comment on en est arrivé là. Il dit que c’est eux qui tiennent toujours le marché de la drogue. Bon sang ! Zok et Marini, c’est eux qui, déjà à l’époque dealaient l’héroïne. Je ne dirais pas que c’était mes amis, mais je les ai bien connu. C’est des notables maintenant.
A l’époque, j’avais fais les pires saloperies aux gens qui m’aimaient pour pouvoir m’acheter une dose, volé les étrennes de mon petit frère, les roues de la voiture à mon père, les économies de ma mère, ça c’est rien, j’ai fais bien pire encore.
Aujourd’hui, Zok possède trois salles de sport et deux brasseries au centre ville, Marini à une concession Mercedes et à posé sa candidature aux municipales..
D’abord j’ai scotché sur les murs de l’appartement une trentaine de feuilles blanches sur lesquelles j’ai inscrit des phrases thérapeutiques comme « n’y touches pas », « prends la mesure du temps » ou simplement « la poudre, c’est la mort ».
Ensuite j’ai retravaillé le texte, j’ai ajouté à l’enquête de Richard ce que moi je savais ; des anecdotes vécues, des trucs sur Zok et Marini que je suis le seul à savoir. Au final, ça faisait un sacré bon texte : vingt ans de la vie du quartier, l’ascension de deux malfrats et l'assassinat d'un juste. De la bombe.
J’ai vendu tous les affaires de mon frère et avec les deux milles euros, j’ai fait imprimer deux cent cinquante exemplaires du texte de Richard. J’en ai envoyé une cinquantaine aux gens concernés, Zok, Marini, les gens de la cité, les gens de la mairie, la police, les journalistes...
Et puis je suis tombé sur une affiche du festival du roman policier de Frontignan, c’est pas loin, je me suis dit que je pourrais y aller.
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Même si ça s'arrêtait là, ce serait bien.
Fais gaffe aux secrets. Pense à Pierre Jourde, sauf qu'à Marseille, ce ne sont pas des cailloux que tu recevras.
si tu veux des corrections ortho, tu le dis, hein ? (smiley)
Fais gaffe aux secrets. Pense à Pierre Jourde, sauf qu'à Marseille, ce ne sont pas des cailloux que tu recevras.
si tu veux des corrections ortho, tu le dis, hein ? (smiley)
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Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : Bretagne
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Un premier type s’est approché et a jeté un œil circonspect sur mes cartons de livre. Il s’est saisi d’un exemplaire, l’a retourné plusieurs fois dans ses mains et l’a ouvert en le tenant près de son nez. Puis il l’a reposé le livre et s’est barré.
Je m’étais installé sur un bout de trottoir, a quelques mètre de la tente où une trentaine d’auteurs présentaient leur bouquins. Je pensais m’installer parmi eux mais un gars de l’organisation m’a gentiment refoulé en prétextant que je n’avais pas été invité. Il m’a proposé de me mettre à l’entrée en disant « Comme ça, t’es dans le festival Off ». Alors j’ai posé mes cartons et j’ai attendu debout. J’en étais à me demander ce que je foutais là lorsqu’un autre gars s’est approché. Il a pris un livre en main et comme le client précédant l’a observé sous toutes ses coutures. Puis il m’a demandé d’un air suspect :
- C’est une auto édition ?
- C’est à dire ?
- Et bien, vous avez un éditeur ?
- Comment ça un éditeur ?
- Vous l’avez imprimé à vos frais.
- Ah oui ! J’ai porté les feuilles à Serge, un collègue, il est imprimeur. Il m’a fait une facture et j’ai payé.
- Il vous a salopé le travail, l’ami Serge, regardez, c’est imprimé de travers.
Il m’a montré. En effet, le texte était un peu de biais et sur le bas, les phrases n’étaient pas complètes. Il manquait un ou deux mots, mais c’était pas sur toutes les pages.
- C’est pas très grave.
- Quand même ! a repris le gars. Vous le vendez combien ?
Je n’avais pas réfléchi à ça :
- Je sais pas, dix euros.
- Ca parle de quoi ?
- C’est mon frère. Il est mort d’une overdose. La vérité c’est qu’il a été assassiné par Marini. Il m’a laissé un dossier. Je raconte tout dedans, c’est que la vérité.
- C’est de l’auto fiction ?
- C’est la vérité. Zok et Marini tiennent le business de la cité depuis plus de 20 ans. Mon frère a les preuves que c’est eux qui ont commandité l’assassinat de Basile.
Le type m’a dit « bien » et il a reposé le livre. Je lui ai proposé :
- Cinq euros si vous voulez.
- Non, je m’intéresse qu’aux œuvres de fiction.
- Prenez-le, gratuit.
- Non, je veux pas m’emba..
- Prends le ! je te dis.
Le gars a fait mine de partir. Je l’ai pris par le bras et lui ai fourré un livre dans son sac.
- Bon dieu, je te dis que c’est la vérité. Tu prends ce livre et tu fermes ta gueule.
- Ok ! ça va ? je le prends, je le lirai.
- Ben voilà,
Il est parti. Je me suis demandé s’il n’allait pas le jeter dès qu’il aurait disparu de mon champ de vision.
J’avais élevé la voix et du coup, un petit attroupement se tenait à deux mètres de mes cartons. J’ai repris :
- Mesdames et messieurs, le livre que je vous propose, c’est juste la vérité sur la mort de mon frère. Prenez-le ! lisez le ! C’est pas pour la thune, c’est gratuit.
Comme personne bougeait, j’ai pris quelques exemplaires et j’ai voulu leur donner. Certains ont accepté en souriant mais d’autres s’éloignaient, j’étais obligé de les rattraper. Ca a commencé à m’énerver. Une jeune fille un peu zonarde m’a dit :
- Soyez pas agressif comme ça ! Moi je vous l’achète.
- Non, cadeau.
- Je vous offre une bière alors !
- D’accord.
Elle est revenu cinq minutes plus tard avec deux canettes de cinquante cl. Elle m’en a donné une, s’est assise sur le trottoir et a commencé à lire mon livre. J’ai ouvert la canette et je me suis enfilé une bonne rasade.
A l’association « Horizon espoir », l’alcool était bien évidemment interdit. Ca faisait donc plus de huit ans que j’en avais pas bu. J’ai terminé la canette et j’ai senti la chaleur de la bière me monter au cerveau. Je suis vite allé en acheter deux autres. Je pensais en donner une à la jeune fille mais elle était absorbée par sa lecture et n’avait même pas ouverte la sienne. J’ai donc bu les deux. Les choses ont commencé à s’éclaircir.
- Cool ton livre !, c’est vachement bien. m’a dit la fille, sans relever la tête.
La situation devenait limpide. J’étais là, debout derrière mes cartons. Des gens s’approchaient. Je leur disais de se servir. Deux ou trois m’ont posé des questions mais j’ai eut du mal à répondre. J’avais la tête ailleurs. Je me contentais de dire :
- Prenez le livre, gratuit ! C’est une histoire vraie. .
Je le distribuais , les gens me souriaient. J’étais Zen. La vérité était ailleurs. Elle commençait à se formaliser dans mon esprit apaisé.
- Putain, c’est trop bien. S’exclama la jeune fille en me souriant.
Oui, merci.
C’est trop bien.. Oui, et ce qui était surtout trop bien, c’est qu’il y avait cinq grammes de poudre blanche, non coupée qui m’attendaient sagement dans la boite aux lettres. Gratuit.
* * * *
- Occupes-toi des livres, je reviens.
La jeune fille était d’accord.
J’ai racheté quatre canettes. pris la voiture et j’ai foncé sur cent cinquante kilomètres. Je suis arrivé à la cité en moins de deux heures. Je me suis rué sur a boite aux lettres. Le sachet étincelait.
Je suis monté dans l’appartement. Le gamin était toujours là . Je l’ai salué, il a pas bougé les lèvres.
Bon sang ! J’étais rayonnant.
Mais je compris vite que l’appartement de Richard était bien le dernier endroit ou je pouvais trouver une seringue.
* * * *
Ma mère m’a regardé, elle avait envie de pleurer. Ca se voyait même si elle essayait de le cacher. On ne s’est embrassé avec distance. Elle m’a juste dit :
- t’es pas drogué au moins ?
- Non maman, j’ai juste bu de la bière.
- C’est bien d’être venu. Ton père t’attend. C’est une question d’heure.
Je suis entré dans la chambre. La dernière fois que je l’avais vu, c’est il y a plus de quinze ans. C’était un gaillard. Il tenait un fusil « ne remets plus les pieds ici, Norbert, ou je te tues »
A présent, il était au bout du rouleau.
- Approches Norbert.
- Papa !
- J’ai lu ton livre. Je suis fier de toi.
- Il y a pas de quoi, Papa.
- J’ai peut-être fait des erreurs avec toi Norbert.
- Je crois pas. Je vous en fais baver.
- C’est pas toi, c’est la drogue. Tu n’en prends plus ?
- Non Papa, depuis presque 8 ans.
- En tout cas, t’as pris des risques. Zok et Marini vont vouloir ta peau. Mais je suis fier de toi mon fils. Je suis fier de toi.
- Papa !
Il s’est mis à tousser comme un diable. Je suis sorti.
- Maman, papa se sent mal.
Elle est rentrée. Je suis tout de suite allé voir les infirmières. Je connais bien les hôpitaux.
- Vite, mon père est en train de mourir.
Les deux infirmières sont sorties en trombe. Je suis entré dans leur bureaux. Je savais exactement ou se trouvaient les seringues.
FIn.
Je m’étais installé sur un bout de trottoir, a quelques mètre de la tente où une trentaine d’auteurs présentaient leur bouquins. Je pensais m’installer parmi eux mais un gars de l’organisation m’a gentiment refoulé en prétextant que je n’avais pas été invité. Il m’a proposé de me mettre à l’entrée en disant « Comme ça, t’es dans le festival Off ». Alors j’ai posé mes cartons et j’ai attendu debout. J’en étais à me demander ce que je foutais là lorsqu’un autre gars s’est approché. Il a pris un livre en main et comme le client précédant l’a observé sous toutes ses coutures. Puis il m’a demandé d’un air suspect :
- C’est une auto édition ?
- C’est à dire ?
- Et bien, vous avez un éditeur ?
- Comment ça un éditeur ?
- Vous l’avez imprimé à vos frais.
- Ah oui ! J’ai porté les feuilles à Serge, un collègue, il est imprimeur. Il m’a fait une facture et j’ai payé.
- Il vous a salopé le travail, l’ami Serge, regardez, c’est imprimé de travers.
Il m’a montré. En effet, le texte était un peu de biais et sur le bas, les phrases n’étaient pas complètes. Il manquait un ou deux mots, mais c’était pas sur toutes les pages.
- C’est pas très grave.
- Quand même ! a repris le gars. Vous le vendez combien ?
Je n’avais pas réfléchi à ça :
- Je sais pas, dix euros.
- Ca parle de quoi ?
- C’est mon frère. Il est mort d’une overdose. La vérité c’est qu’il a été assassiné par Marini. Il m’a laissé un dossier. Je raconte tout dedans, c’est que la vérité.
- C’est de l’auto fiction ?
- C’est la vérité. Zok et Marini tiennent le business de la cité depuis plus de 20 ans. Mon frère a les preuves que c’est eux qui ont commandité l’assassinat de Basile.
Le type m’a dit « bien » et il a reposé le livre. Je lui ai proposé :
- Cinq euros si vous voulez.
- Non, je m’intéresse qu’aux œuvres de fiction.
- Prenez-le, gratuit.
- Non, je veux pas m’emba..
- Prends le ! je te dis.
Le gars a fait mine de partir. Je l’ai pris par le bras et lui ai fourré un livre dans son sac.
- Bon dieu, je te dis que c’est la vérité. Tu prends ce livre et tu fermes ta gueule.
- Ok ! ça va ? je le prends, je le lirai.
- Ben voilà,
Il est parti. Je me suis demandé s’il n’allait pas le jeter dès qu’il aurait disparu de mon champ de vision.
J’avais élevé la voix et du coup, un petit attroupement se tenait à deux mètres de mes cartons. J’ai repris :
- Mesdames et messieurs, le livre que je vous propose, c’est juste la vérité sur la mort de mon frère. Prenez-le ! lisez le ! C’est pas pour la thune, c’est gratuit.
Comme personne bougeait, j’ai pris quelques exemplaires et j’ai voulu leur donner. Certains ont accepté en souriant mais d’autres s’éloignaient, j’étais obligé de les rattraper. Ca a commencé à m’énerver. Une jeune fille un peu zonarde m’a dit :
- Soyez pas agressif comme ça ! Moi je vous l’achète.
- Non, cadeau.
- Je vous offre une bière alors !
- D’accord.
Elle est revenu cinq minutes plus tard avec deux canettes de cinquante cl. Elle m’en a donné une, s’est assise sur le trottoir et a commencé à lire mon livre. J’ai ouvert la canette et je me suis enfilé une bonne rasade.
A l’association « Horizon espoir », l’alcool était bien évidemment interdit. Ca faisait donc plus de huit ans que j’en avais pas bu. J’ai terminé la canette et j’ai senti la chaleur de la bière me monter au cerveau. Je suis vite allé en acheter deux autres. Je pensais en donner une à la jeune fille mais elle était absorbée par sa lecture et n’avait même pas ouverte la sienne. J’ai donc bu les deux. Les choses ont commencé à s’éclaircir.
- Cool ton livre !, c’est vachement bien. m’a dit la fille, sans relever la tête.
La situation devenait limpide. J’étais là, debout derrière mes cartons. Des gens s’approchaient. Je leur disais de se servir. Deux ou trois m’ont posé des questions mais j’ai eut du mal à répondre. J’avais la tête ailleurs. Je me contentais de dire :
- Prenez le livre, gratuit ! C’est une histoire vraie. .
Je le distribuais , les gens me souriaient. J’étais Zen. La vérité était ailleurs. Elle commençait à se formaliser dans mon esprit apaisé.
- Putain, c’est trop bien. S’exclama la jeune fille en me souriant.
Oui, merci.
C’est trop bien.. Oui, et ce qui était surtout trop bien, c’est qu’il y avait cinq grammes de poudre blanche, non coupée qui m’attendaient sagement dans la boite aux lettres. Gratuit.
* * * *
- Occupes-toi des livres, je reviens.
La jeune fille était d’accord.
J’ai racheté quatre canettes. pris la voiture et j’ai foncé sur cent cinquante kilomètres. Je suis arrivé à la cité en moins de deux heures. Je me suis rué sur a boite aux lettres. Le sachet étincelait.
Je suis monté dans l’appartement. Le gamin était toujours là . Je l’ai salué, il a pas bougé les lèvres.
Bon sang ! J’étais rayonnant.
Mais je compris vite que l’appartement de Richard était bien le dernier endroit ou je pouvais trouver une seringue.
* * * *
Ma mère m’a regardé, elle avait envie de pleurer. Ca se voyait même si elle essayait de le cacher. On ne s’est embrassé avec distance. Elle m’a juste dit :
- t’es pas drogué au moins ?
- Non maman, j’ai juste bu de la bière.
- C’est bien d’être venu. Ton père t’attend. C’est une question d’heure.
Je suis entré dans la chambre. La dernière fois que je l’avais vu, c’est il y a plus de quinze ans. C’était un gaillard. Il tenait un fusil « ne remets plus les pieds ici, Norbert, ou je te tues »
A présent, il était au bout du rouleau.
- Approches Norbert.
- Papa !
- J’ai lu ton livre. Je suis fier de toi.
- Il y a pas de quoi, Papa.
- J’ai peut-être fait des erreurs avec toi Norbert.
- Je crois pas. Je vous en fais baver.
- C’est pas toi, c’est la drogue. Tu n’en prends plus ?
- Non Papa, depuis presque 8 ans.
- En tout cas, t’as pris des risques. Zok et Marini vont vouloir ta peau. Mais je suis fier de toi mon fils. Je suis fier de toi.
- Papa !
Il s’est mis à tousser comme un diable. Je suis sorti.
- Maman, papa se sent mal.
Elle est rentrée. Je suis tout de suite allé voir les infirmières. Je connais bien les hôpitaux.
- Vite, mon père est en train de mourir.
Les deux infirmières sont sorties en trombe. Je suis entré dans leur bureaux. Je savais exactement ou se trouvaient les seringues.
FIn.
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Quelle horreur! arch!
La chute est excellente.
critique habituelle: le zapping des négations me gêne (pas dans les dialogues, mais dans la partie narration)
La chute est excellente.
critique habituelle: le zapping des négations me gêne (pas dans les dialogues, mais dans la partie narration)
Replay- Messages : 528
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : Bretagne
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Une fois modifié ce qui cloche et fautes corrigées, il me reste à trouver le concours adéquat pour l'envoyer.
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Oui, c'est clair, les thèmes de concours devraient s'adapter à nos textes au lieu du contraire.
Sans commentaires au sujet des corrections.
La trame est très bonne. Ce qui est remarquable, c'est ta façon de révéler - dénuder - progressivement ton narrateur. La dernière phrase est redoutable à ce niveau-là. Si je croise un sujet de concours qui colle, je te file le lien.
Sans commentaires au sujet des corrections.
La trame est très bonne. Ce qui est remarquable, c'est ta façon de révéler - dénuder - progressivement ton narrateur. La dernière phrase est redoutable à ce niveau-là. Si je croise un sujet de concours qui colle, je te file le lien.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
J'aime beaucoup la progression, et la chute, terrible. J'aime bien la confrontation histoire vraie- relégation / fiction-pignon sur festival.
C'est tragique cette histoire, puisque de tous côtés, il n'y a aucune issue.
C'est tragique cette histoire, puisque de tous côtés, il n'y a aucune issue.
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
NOVI, j'aimerais avoir ton avis sur cette nouvelle, ce que tu comprends? Est-ce que ça te parles?
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Oui, j'ai du tout relire d'un bloc d'ailleurs, car le fait que les deux textes soient séparés sur le fil ci haut, géne la musique, au niveau du rythme surtout.
Je déteste cordialement les histoires de came, (j'y ai perdu un beau-fils aimé, et oui, je suis pas exempt ). Mais j'ai fait un gros effort parce que c'est vous.
Je ne sais pas, on n'écrit pas innocemment et aussi bien sur un tel thème, pour que cela reste dans le stric cadre d'une nouvelle et du coup, l'on est donc trés loin en qualité du genre d'essai que l'on croise habituellement dans ce genre de concours. Je subodore donc que derriére ces quelques lignes, se cachent des théses, une oeuvre compléte même si pas encore réalisée.
J'ai fait bien sur la relation avec votre autre nouvelle, celle du gitan ....et même si la variante d"écriture est réussie. J'y vois un lien profond d'autant que par gout personel, j' aime assez les auteurs ayant des théses.
Pour moi, c'est ....hors concours ! Ca se note pas sur 20 ! ça s"édite, point barre !
Vous me demandiez ce qu'était un bon polar à mon gout, c'est un peu cela : sur deux pages, la drogue, l'auto-édition en diagonale, la sociétal, le passé et le présent lorsqu'ils se mélangent dans la vie des gens et des lieux ( l'imprégnation des lieux et des personnages étant une obsession d'auteur et de lecteur chez moi ).
Je déteste cordialement les histoires de came, (j'y ai perdu un beau-fils aimé, et oui, je suis pas exempt ). Mais j'ai fait un gros effort parce que c'est vous.
Je ne sais pas, on n'écrit pas innocemment et aussi bien sur un tel thème, pour que cela reste dans le stric cadre d'une nouvelle et du coup, l'on est donc trés loin en qualité du genre d'essai que l'on croise habituellement dans ce genre de concours. Je subodore donc que derriére ces quelques lignes, se cachent des théses, une oeuvre compléte même si pas encore réalisée.
J'ai fait bien sur la relation avec votre autre nouvelle, celle du gitan ....et même si la variante d"écriture est réussie. J'y vois un lien profond d'autant que par gout personel, j' aime assez les auteurs ayant des théses.
Pour moi, c'est ....hors concours ! Ca se note pas sur 20 ! ça s"édite, point barre !
Vous me demandiez ce qu'était un bon polar à mon gout, c'est un peu cela : sur deux pages, la drogue, l'auto-édition en diagonale, la sociétal, le passé et le présent lorsqu'ils se mélangent dans la vie des gens et des lieux ( l'imprégnation des lieux et des personnages étant une obsession d'auteur et de lecteur chez moi ).
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Ah, merci Gropl d'avoir enlevé toutes ces toiles d'araignée de la rubrique nouvelles.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
stalker a écrit:Ah, merci Gropl d'avoir enlevé toutes ces toiles d'araignée de la rubrique nouvelles.
Je reconmmence à écrire apres plusieurs mois d'imaginaire à plat.
Je vais en remettre.
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
novi a écrit:
Vous me demandiez ce qu'était un bon polar à mon gout, c'est un peu cela : sur deux pages, la drogue, l'auto-édition en diagonale, la sociétal, le passé et le présent lorsqu'ils se mélangent dans la vie des gens et des lieux ( l'imprégnation des lieux et des personnages étant une obsession d'auteur et de lecteur chez moi ).
Ce qui m'amusait ( on s'amuse comme on peut), c'était que ce personnage me faisait un peu penser à toi. (juste la partie ou il est au festival) Il écrit un livre comme étant la vérité, il va à un festival et il se fait snober. (bon ce personnage, c'est un peu moi aussi)
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Ce qui m'amusait ( on s'amuse comme on peut), c'était que ce personnage me faisait un peu penser à toi. (juste la partie ou il est au festival) Il écrit un livre comme étant la vérité, il va à un festival et il se fait snober. (bon ce personnage, c'est un peu moi aussi)
La vérité dans le livre, comme le bonheur est dans le pré ; c'est toujours difficile, presque une incongruité de devoir défendre un ouvrage devant des gens qui ne l'ont pas lus,et de toutes façons n'ont pas l'intention de le lire, et ne le liront pas.
Paradoxalement, lorsque je ramais sur Polarnoir à cet effet, j'avais la curieuse et indéfinissable impression de m'adresser publiquement à des gens en face de moi, tandis que c'était d'autres personnes qui m"écoutaient !
Un peu moi, un peu vous, un peu nous tous ,non ?
La vérité dans le livre, comme le bonheur est dans le pré ; c'est toujours difficile, presque une incongruité de devoir défendre un ouvrage devant des gens qui ne l'ont pas lus,et de toutes façons n'ont pas l'intention de le lire, et ne le liront pas.
Paradoxalement, lorsque je ramais sur Polarnoir à cet effet, j'avais la curieuse et indéfinissable impression de m'adresser publiquement à des gens en face de moi, tandis que c'était d'autres personnes qui m"écoutaient !
Un peu moi, un peu vous, un peu nous tous ,non ?
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Comme toujours, c'est très bon, Gropl. (Pourtant ?) ça sent le premier jet, cette nouvelle est promise à un brillant avenir.
fredgev- Messages : 235
Date d'inscription : 26/07/2008
Age : 48
Localisation : lille
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Exellent, Gropl.
liberté- Messages : 15
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Horrible. Je ne sais pas si je pourrais raconter ce genre d'histoire. Je ne le pense pas. Autant je suis audacieux avec des sujets comme "Toute la vie devant soi", autant je resterai plume sèche devant un thème pareil. Peut-être le manque de vécu. Sûrement.
P.S. : Le type qui se fait snober au festival du livre, ce n'est pas Novi, c'est nous tous ! Nous croyons tous raconter des histoires passionnantes et nous découvrons tous qu'elles ne passionnent personne. En tout cas, ça se passe comme ça pour moi.
P.S. : Le type qui se fait snober au festival du livre, ce n'est pas Novi, c'est nous tous ! Nous croyons tous raconter des histoires passionnantes et nous découvrons tous qu'elles ne passionnent personne. En tout cas, ça se passe comme ça pour moi.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le festival du roman noir. (nouvelle en deux parties)
Le type qui se fait snober au festival du livre, ce n'est pas Novi,
Trés trés bien vu en effet, puisque Novi ne fout jamais les pieds sur des festivals de livres, ne voyant sincérement pas ce qu'il pourrait bien y foutre...
Aprés vu de l'autre coté de la barriére, celle du lectorat qui se passionnerait ou pas. J'ai mis un peu de temps que j'ai perdu sur des forums dits d'amateurs passionnés de polars pour comprendre que ces gens -qui sont ceux probablement que l'on retrouve comme badauds sur ces salons - ne se passionnent absolument pas pour des livres rares, subversifs, aventureux, insolites...mais sont en recherche d'estampillé, du validé pour eux, bref de leur Canigou quotidien qu'ils avalent depuis tant d'années tout en s'en plaignant de temps en temps.
Par contre, je reconnais trainer chez les bouquinistes,y faire parfois des rencontres improbables et étonnantes...
Globalement, j'ai du pratiquer la vente à l'arraché, le marketing classicos marchand de lessive ...autrefois ! Mais aujourd'hui dans mes affaires, j'ai coutume de dire que les limites que doit se fixer un vendeur digne de ce nom sont celles ou commence le travail de client...
Trés trés bien vu en effet, puisque Novi ne fout jamais les pieds sur des festivals de livres, ne voyant sincérement pas ce qu'il pourrait bien y foutre...
Aprés vu de l'autre coté de la barriére, celle du lectorat qui se passionnerait ou pas. J'ai mis un peu de temps que j'ai perdu sur des forums dits d'amateurs passionnés de polars pour comprendre que ces gens -qui sont ceux probablement que l'on retrouve comme badauds sur ces salons - ne se passionnent absolument pas pour des livres rares, subversifs, aventureux, insolites...mais sont en recherche d'estampillé, du validé pour eux, bref de leur Canigou quotidien qu'ils avalent depuis tant d'années tout en s'en plaignant de temps en temps.
Par contre, je reconnais trainer chez les bouquinistes,y faire parfois des rencontres improbables et étonnantes...
Globalement, j'ai du pratiquer la vente à l'arraché, le marketing classicos marchand de lessive ...autrefois ! Mais aujourd'hui dans mes affaires, j'ai coutume de dire que les limites que doit se fixer un vendeur digne de ce nom sont celles ou commence le travail de client...
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
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