Maigret tend un piège - Jean Delannoy (1958)
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Maigret tend un piège - Jean Delannoy (1958)
Un tueur la nuit,dans le quartier du Marais a Paris assassine des femmes seules. Le commissaire Maigret soupçonne le criminel de chercher à le provoquer. Il fait arrêter un faux coupable consentant, Mazel, de manière à obliger le vrai meurtrier à agir une fois encore lors de la reconstitution du dernier crime. Le tueur attaque une auxiliaire de la police, mais parvient de nouveau à fuir...Pendant ce temps, l'inspecteur Lagrume a pris en filature une jeune femme, Yvonne Maurin, dont l'attitude lui avait paru suspecte.
Maigret, c’est Jean Gabin. Yvonne Maurin, c’est Annie Girardot.
Elle avait alors 27 ans, et lui 54.
Et c’est la mécanique du roman de Simenon dont ce film est tiré, puis la mise en scène de Delannoy, qui vont nous concentrer en particulier sur ces deux visages. Ce noir et blanc jeté sur le quartier du Marais de l’époque fait le reste, assorti de la prestation des autres comédiens qui, même s’ils demeurent dans l’ombre des deux premiers, ne cesseront pas pour autant de se venger de ce sort cruel en brouillant savamment les pistes, jusqu’à la fin.
Le cœur de cette histoire se déroule dans un point précis, situé entre deux maisons, ou plutôt un passage et une maison – une cour et un mur auxquels une porte permet de communiquer. Une histoire de clé qu’on possède ou qu’on ne possède pas. Un passage qui dépend d’une clé, ou un accès qui repose sur des liens plus profonds – peut-être des souvenirs et des secrets mal enfouis ; de ces douleurs qui n’en finissent pas de pointer leur nez dès qu’un déluge survient, un glissement de terrain ou un simple coup de vent qui chamboule les feuilles mortes. Simenon aime bien jouer avec ces passés qui respirent encore (n’en finissent pas de respirer), et Delannoy en fait ici son affaire.
Maigret cherche. Il ne fait que ça.
Et l’histoire fait en l’occurrence intervenir madame Maigret, à un moment donné, en présence d’Yvonne Maurin. Bien des choses se déroulent à notre insu dans cette scène. Il cherche, il fouine, Maigret, et dans cette quête il sait faire mine de s’égarer, de se tromper, en ne manquant jamais de présenter toutes ses excuses à ses témoins, ou suspects. Puis de revenir en arrière en prétendant qu’un détail insignifiant vient de lui revenir en mémoire.
Toute l’intrigue fonctionne de cette façon. Sur des petits riens. Des détails qui passent et auraient aussi bien pu s’évaporer. Sur des regards qui fuient et d’autres qui s’accrochent. Sur un objet qui gît ici, au bon moment et au mauvais endroit.
L’histoire s’achève sur un long interrogatoire, mémorable, où tout va se jouer. S’y affronteront les stratégies d’un flic et l’obstination de ses suspects. Les dialogues sont signé Michel Audiard.
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