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Histoires de style

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Message par novi Jeu 5 Fév - 20:38

stalker a écrit:suite d'une cogitation débutée ICI


C'est que je ne parlais aucunement des textes, ni de la qualité littéraire, dont avouons le brutalement, je me contrefous un peu !

Des gens qui écrivent bien, de belles plumes ; c'est exponentiel de nos jours avec tous les profs de lettres qui s"y mettent, et pourtant les livres soporifiques sont légions.

En cela, nous différons, divergeons profondément ; je me revendique sur le fond de London, de Arnaud , Giovanni, des gens dont le style et la syntaxe n'était pas la priorité. (l'absence de qualité d'écrit à Arnaud le rendait presque illisible pour des lettrés et ce, aprés correction !)

La seule chose m'intérèssant dans un polar, un roman, c'est l'histoire ! La qualité de l'écriture pouvant étre une cerise sur le gateau dans ce cas, mais pas plus.

D'ailleurs pour la petite histoire, c'est un vieil amateur de polar qui m'a lancé dans l'idée, je ne voulais pas, estimant que lectorat du polar des 70 n'existait plus, que ce milieu actuel était futile sinon ridicule. Il était exaspéré, étant infirme et condamné à lire pour vivre, de ne plus voir de reléve à ces histoires de gangster qu'il aimait tant. Je lui en racontais de temps en temps, de ces rumeurs qui circulent dans les camps nomades et les prisons, et il me conjurait de les écrire quand je lui répondais selon l'expression d'un certain Nogaro, écrire me gave et j'ai autre chose à faire dans la real life de plus rénumérateur.

J'ai tout de suite penser que pour le genre de récit que je devais transmettre, le mimimum de style était l'objectif pour ne pas déteindre sur l'histoire ; l'on m'excusera d'imaginer que le style n'est que l'expression de l'égo de l'auteur et qu'en cela, l'histoire est forcément désservie.

Alors comme pour toute étude de marché, j'ai du me pencher sur la production actuelle et en fait, je n'ai pas ri tout de suite, j'étais plutot consterné au départ; une production absolument homogéne, les mêmes concepts, à croire qu'ils se copient par forums interposés. Seuls quelques uns sont authentiques à ce jeu là.

Le pire, c'est qu'il y a même un lectorat formaté, ceux qui se repaissent aujourd'hui de Manchette et Fajardie, qu'ils auraient lynchés à l'époque. Pour ceusses là, le polar doit répondre à des critères trés précis, une intrigue, des meurtres, des flics, des bons et des méchants !

OUI, je revendique la folie nécessaire qui fait avancer les choses au lieu de les laisser stagner, et de fous, je ne vois guére....

PS : ma derniére grande baffe littéraire aura été le livre auto édité d'un presque analphabéte, pourri de fautes d'ortho et c'est pas peu dire, pour que j'en fasse la reflexion ! Un bouquin grandiose de vérité, le grand frisson : ""legion , je t'accuse" de Rousseau ......un pamphlet au départ qui se transforme vite, passe les pages, en une épopée fulgurante. Comme quoi !
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Message par novi Jeu 5 Fév - 21:05

D'ailleurs en apparté, une fulgurance qui me parait évidente pour enfoncer le clou comme il convient (le bon marteau).

Est ce qu'il vous parait normal ou possible, d'écrire sur la guerre sans y avoir jamais été, d'évoquer un saut en parachute sans avoir jamais sauté, de parler d'armes sans avoir jamais appuyer sur une gachette, d'écrire sur la prison sans avoir jamais étè détenu ?

Il s'agit trés éxactement de la posture du polar actuel ; ces gens pourraient sans nul doutes écrire valablement sur l'éducation des enfants, le monde du travail, les 35 heures et les congés en république dominicaine, que sais je encore, d'excellents polars bien documentés pour le coup....

Mais ils préférent écrire des polars, c'est trés étonnant, je suis trés étonné !
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Message par dahud Jeu 5 Fév - 21:30

novi a écrit:

Est ce qu'il vous parait normal ou possible, d'écrire sur la guerre sans y avoir jamais été, d'évoquer un saut en parachute sans avoir jamais sauté, de parler d'armes sans avoir jamais appuyer sur une gachette, d'écrire sur la prison sans avoir jamais étè détenu ?

Moi, ça me paraît normal, heureusement qu'on se limite pas à notre vie quand on écrit, sinon autant faire de l'autobiographie. Et puis sincèrement si un auteur de fantasy me dit qu'il a déjà croisé un elfe, je risque de trouver cela fort étonnant! ^^
Je tente de vous comprendre mais j'ai du mal car pour moi, en tant qu'auteur, ça me semble tout à fait normal de soumettre à un éditeur. Après, je soumets pas à n'importe qui, je me renseigne sur les maisons, il faut qu'elles me correspondent. Ça, c'est autre chose.
Après pour la question de l'orthographe qui a été abordée, là je fais des bonds. Car si pour moi, un bon auteur peut faire des fautes, ça ne l'empêche pas de se faire corriger par un autre.
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Message par stalker Jeu 5 Fév - 22:12

Je fais des bonds aussi.
En ce qui concerne l'orthographe, en partie, d'autant que cet aspect de la question est une lacune considérable en ce qui te concerne, Novi. Tu évacues le problème en essayant de démontrer que ce n'est pas si important, et je trouve ça un peu facile.
Mais tu évacues beaucoup de questions, je trouve. Peut-être bien parce qu'elles révèleraient tes lacunes si tu leur accordais de l'importance : l'orthographe, et à présent la forme d'écriture (ce qu'on nomme "le style", donc). Le style London, le style Manchette (puisque tu les cites, entre autres) te seraient-ils passés complètement par dessus la tête ? Penses-tu que les histoires qu'ils racontent, si elles avaient été contées par n'importe quel prof de lettres, auraient marqué l'histoire de la littérature ?
Je ne le pense pas.

Je pense que tu gardes ce qui t'arrange, ce que tu peux t'approprier, et que tu te détournes de ce qui pourrait révéler tes propres handicaps. Seulement, à force de fonctionner de cette façon, tu finis par sortir des bêtises pas pensables (navré pour le terme, mais je pense que ce que tu dis au sujet du style est une injure à la littérature toute entière, quels que soient les registres qui la font).
Cela dit, je continue de relever des idées pertinentes dans tes propos, ça et là, disséminées dans tes incohérences d'auteur frustré et en colère. Je suppose que je ne suis pas le seul, mais il faudrait continuer cette discussion ailleurs, dans un fuseau mieux approprié. Dahud commence à grogner ; elle proposait juste à des auteurs d'envoyer des textes courts pour un projet d'ouvrage collectif, initialement.
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Message par edmond Gropl Jeu 5 Fév - 22:20

Et oui Novi, je suis d'accord avec Stalker, Tu ne dis pas que des conneries mais t'es trop bourrin.

TIens fais moi plaisir, lis Falconer de John cheever,(je te rembourse si ça te plait pas) ce type n'est jamais allé en prison, je suis sur que tout les Taulards du monde reconnaitrait que même s'il n'y est pas allé, il sait.
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Message par novi Jeu 5 Fév - 23:18

TIens fais moi plaisir, lis Falconer de John cheever,(je te rembourse si ça te plait pas) ce type n'est jamais allé en prison, je suis sur que tout les Taulards du monde reconnaitrait que même

Je suis bi-national mexicain et je ne connais pas les prisons mexicaines mais je sais qu'elles n'ont rien à voir avec les francaises.....par contre lorsque quelqu'un écrit des conneries sur les prisons francaises, mais en général ,c'est un sujet où les descriptions précises sont rares,(même un flic ne rentre jamais en prison )

concerne, Novi. Tu évacues le problème en essayant de démontrer que ce n'est pas si important, et je trouve ça un peu facile.

Les éditeurs sont censés fournir des correcteurs et aucun livre n'est absous de quelques fautes, hormis la dictée de Pivot à ce qui parait !

Seulement, à force de fonctionner de cette façon, tu finis par sortir des bêtises pas pensables (navré pour le terme,

Pas grave, je ne suis pas concerné par cet égotisme là, l'expérience des débats politiques autrement moins politiquements corrects à ce niveau et où il faut disposer d'autres rhétoriques que l'attaque perso pour étre crédible.

incohérences d'auteur frustré et en colère.

Je suis point en colére, au contraire, j'exulte devant le boulevard polardesque ouvert devant moi ( mon propre livre n'a subi que des critiques positives pour le moins et mes deux autres en cours devraient étre aussi bons à mon gout )

Moi, ça me paraît normal, heureusement qu'on se limite pas à notre vie quand on écrit, sinon autant faire de l'autobiographie. Et

Qui dit que j'évoque ma vie dans mes écrits, il ne s'agit aucunement d'autobiographie.....un reporter de guerre en sait autant qu'un soldat, un journaliste de backchich plus qu'un flic ,etc ....savoir écouter parfois suffit, plus personne ne sait écouter, ils préférent wikipédia et google.

PS/ bon je developpe pas pour ne pas relancer; just une réponse rapide aux questions principales .
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Message par stalker Jeu 5 Fév - 23:38

Mouais, une fois de plus, tu te débarrasses des questions qui trahissent tes failles.

Au sujet des prisons françaises, je ne vais pas m'aventurer sur le sujet.

Au sujet de l'orthographe, je crois savoir qu'un éditeur qui reçoit un manuscrit qui contient trois fautes énormes par ligne, capitule généralement avant la fin du premier paragraphe. Question de respect (de soi, de l'éditeur et de la langue).

Au sujet de la colère, elle me semble nécessaire quand on envisage d'écrire un texte dit "engagé". Je ne parlais pas d'une colère capricieuse, mais d'une colère constructive. Articulée.
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Message par stalker Jeu 5 Fév - 23:42

Cela dit, il me semblerait plus intéressant d'aborder ces questions d'un point de vue général, plutôt que de risquer de les réduire à ta propre personne. Car, tout de même, nos petites personnes n'ont pas beaucoup d'importance au regard de ces questions. Elles existent à peine.
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Message par novi Ven 6 Fév - 0:24

stalker a écrit:Cela dit, il me semblerait plus intéressant d'aborder ces questions d'un point de vue général, plutôt que de risquer de les réduire à ta propre personne. Car, tout de même, nos petites personnes n'ont pas beaucoup d'importance au regard de ces questions. Elles existent à peine.

Entiérement d'accord, d'autant qu'en général, mais il faudrait que je me relise à cet effet, en effet ! ..... que sur un forum, je m'exprime toujours en termes d' idées générales, ne citant un ouvrage, mien ou autres, qu'à titre d'exemple anecdotique.

Un truc marrant d'ailleurs à observer, vous citez un contexte global et il y a des gens qui lévent la main tout seuls pour se dénoncer du truc, un vieux truc des interrogatoires de police ou des techniques du renseignement économique.

Au sujet de l'orthographe, je crois savoir qu'un éditeur qui reçoit un manuscrit qui contient trois fautes énormes par ligne, capitule généralement avant la fin du premier paragraphe. Question de respect (de soi, de l'éditeur et de la langue).

Bah, ils ont édités ce crétin de Pierre Sergent ( la légion à Kolwezi ) et ses crétineries sur l'héroisme soldatesque alors qu'ils n'auraient jamais édité Rousseau pour ses fautes d'orthographe. Dans le polar, ils peuvent se permettre ce luxe de DRH triant des CV puisqu'on en est là ; soumission de manuscrits.

Au début, j'ai fait de la morpho machinlogie , me suis procuré des photos des directeurs de collections, pas difficile avec l'égo de ces gens, j'ai étudié ces visages, les fringues tout ca et puis j'ai dit, c'est bon, on ne vit pas dans le même univers, qui se ressemble, s'assemble ....et nous, on se ressemble pas du tout ( bon, je plaisante mais y à de ça ).

Une autre méthode que celle du Drone, mais proche !

Au sujet de la colère, elle me semble nécessaire quand on envisage d'écrire un texte dit "engagé". Je ne parlais pas d'une colère capricieuse, mais d'une colère constructive. Articulée.

Tout "bon" ouvrage est engagé ! Même inconsciemment, on ne peut écrire inpunément à ce niveau, non ?
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Message par stalker Ven 6 Fév - 0:46

C'est très fort ton propos sur la "morpho machinlogie".
Je suppose que tu as préféré te regarder dans la glace alors, puisque tu t'es auto-édité.
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Message par novi Ven 6 Fév - 1:01

stalker a écrit:C'est très fort ton propos sur la "morpho machinlogie".
Je suppose que tu as préféré te regarder dans la glace alors, puisque tu t'es auto-édité.

En effet, je me suis regardé ensuite et je me suis dit, ça va pas le faire !

PS: il y avait aussi le probléme, c'est qu'à force de parler de mon bouquin à venir partout, la demande était là et un éditeur classique, c'est trés lent, trés peu réactif, 6 mois à un an pour étre publié .....tandis que l'auto- édition, c'est 48 heures !

En fait, un bléme de timing entre l'auto-promotion et un retard de rédaction.
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Message par dahud Ven 6 Fév - 1:19

stalker a écrit:
Au sujet de l'orthographe, je crois savoir qu'un éditeur qui reçoit un manuscrit qui contient trois fautes énormes par ligne, capitule généralement avant la fin du premier paragraphe. Question de respect (de soi, de l'éditeur et de la langue).

c'est certain même.
Aujourd'hui, les moyens ne manquent pas pour vérifier son orthographe, si un auteur envoie un manuscrit avec des fautes à chaque ligne, il se fout de nous, pourquoi nous nous soucierons de lui ?
Se comparer à Rousseau, ça peut paraître un peu prétentieux. Pas que ça d'ailleurs.
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Message par limbes Ven 6 Fév - 1:37

Novi j’ai l’impression que ta position sur le roman est très moraliste, finalement, comme si tu plaçais sur le champ moral le « droit » à la fiction (un prof de lettres ne doit pas écrire sur les prisons, un humaniste ne doit pas se mettre dans la peau d’un nazi, un taulard n’a rien à dire sur les 35h, un non serial-killer ne peut pas causer d’un serial-killer etc.). Tu laisses entendre ailleurs que l’auteur n’est pas très important, et là on dirait que tu voudrais presque lui accorder un « permis » d’écriture qui serait attribué selon la teneur de sa propre vie. N’est-ce pas un peu contradictoire ?
J’ai plutôt tendance à penser que la littérature n’a rien à voir avec la morale, et que tout y est possible, justement. En plus je ne crois que les gens en général se réduisent à que ce qu’ils prétendent être (un avatar social), même si ça dit quelque chose d’eux bien sûr ; je crois qu’ils sont traversés à leur insu par plein d’autres choses (collectives, culturelles, inconscientes…) et que tout ça peut se frayer un chemin dans l’écriture, et être intéressant.

Quant à cette affaire de style, elle est à mon avis centrale puisqu’il s’agit finalement de rechercher la manière la plus adéquate de raconter quelque chose, notamment lorsqu’on veut dire quelque chose de la société dans laquelle on vit. Ce n’est pas équivalent au beau langage (au sens classique ou scolaire du terme), mais ça implique nécessairement une quête, une tentative d’approcher le son exact qu’on voudrait donner à entendre. Le style est un canal, un vecteur , un miroir qui réfléchit le sens et le fond, il est ce qui provoque la baffe dans la gueule (du lecteur) quand soudain il se trouve face à de l’inouï. Il n’existe pas, tout seul et sans rien derrière, mais sans lui à mon avis il n’y a pas de littérature.
En tant que lectrice fouineuse (opinion toute personnelle), ce que j’apprécie le plus dans la littérature d'aujourd'hui, c’est quand j'ai l’impression de me trouver face à une écriture singulière, peut-être jamais lue auparavant, ou au moins avec une écriture qui se cherche, qui n’essaye pas de faire comme, ou du temps de. Les temps ont changé, la société aussi, il y a de nouvelles voies (voix) à trouver.
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Message par novi Ven 6 Fév - 2:06

Novi j’ai l’impression que ta position sur le roman est très moraliste, finalement, comme si tu plaçais sur le champ moral le « droit » à la fiction (un prof de lettres ne doit pas écrire sur les prisons, un humaniste ne doit pas se mettre dans la peau d’un nazi, un taulard n’a rien à dire sur les 35h, un non serial-killer ne peut pas causer d’un serial-killer etc.). Tu laisses entendre ailleurs que l’auteur n’est pas très important, et là on dirait que tu voudrais presque lui accorder un « permis » d’écriture qui serait attribué selon la teneur de sa propre vie. N’est-ce pas un peu contradictoire ?

Nous sommes sur un forum, avec des pseudos pour certains et nous tentons d'expérimenter, quitte à prendre le risque de s'égarer. Mais dans les livres qu'on peut écrire, la vraie vie reprend ses droits....alors certes, un prof pourra toujours tenter de décrire une cellule ou il n'à jamais mis les pieds ou bien décrire une fusillade qu'il n'a vu qu'au cinéma......avec un peu de chance, il trouvera bien un lecteur prét à gober le truc ; l'imposture fonctionnant assez bien de nos jours. Je me demande juste à quoi cela peut bien correspondre pour lui, par contre.

Il me semble justement que l'auteur n' a que peu d' importance dans un ouvrage authentique, car il peut largement s"effacer derriere la dimension de son écrit ....Alors même qu'à l'inverse, les erreurs, les errements ne feront qu'accentuer sa présence dans l'ouvrage.

En ce sens, je vois le style comme un maquillage pour une femme, il peut accentuer ou masquer selon.

je crois qu’ils sont traversés à leur insu par plein d’autres choses (collectives, culturelles, inconscientes…) et que tout ça peut se frayer un chemin dans l’écriture, et être intéressant.

C'est trés intéressant comme remarque, n'est ce pas ce à quoi l'on assiste en ce moment avec l'auto-édition, parfois drolesque avec la maman qui relate son premier enfant ou plus pathétique avec celui qui raconte sa maladie.

Débat passionnant, et je vous souhaite une bonne nuit .....
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Message par limbes Ven 6 Fév - 3:19

Novi tu es contre l’imagination, en fait?
Tu sais que c’est une posture très répandue, les gens veulent du vrai, de l’authentique, de la réalité vraie.
Je pense à Giacometti qui disait (en gros) qu’il voyait les gens comme il les sculptait (tout maigres, étiques, allongés) et pas comme des statues grecques.
Alors bien sûr que l’expérience vécue peut être importante, mais plus important encore à mon sens quand on écrit ou quand on a une démarche artistique, c’est le prisme personnel, subjectif donc, sur une réalité (vécue ou pas). Par exemple, moi, j’ai vu longtemps les gens comme des squelettes ambulants ; alors quand je vois des œuvres de Giacometti, eh bien, je suis soufflée.
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Message par edmond Gropl Ven 6 Fév - 3:29

novi a écrit:[b]
Mais dans les livres qu'on peut écrire, la vraie vie reprend ses droits....alors certes, un prof pourra toujours tenter de décrire une cellule ou il n'à jamais mis les pieds ou bien décrire une fusillade qu'il n'a vu qu'au cinéma......avec un peu de chance, il trouvera bien un lecteur prét à gober le truc ; l'imposture fonctionnant assez bien de nos jours.....

J'ai quand même remarqué, qu'être truands, policiers, juge, avocat, etc..ne prédisposait pas particulièrement à l'écriture de bons polar. ( j'appelle bon polar un truc qui peut-être lu par n'importe qui, n'importe quand, des années après sa parution, sans que le lecteur n'ait besoin de se demander si c'est du vécu ou pas).

Ca serait quand même plus interessant, parce que je crois qu'on a tous compris ta position, que maintenant tu nous parle de tes auteurs favoris, qu'est-ce qui fait que pour toi, Giovanni est bon? ou pourquoi un tel est mauvais? Mais que tu nous raconte autre chose que tes considérations sur le monde du polar et des forums. on t'a compris. Qu'est ce qu'il raconte ce bouquin sur la légion?
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Message par novi Ven 6 Fév - 11:43

Novi tu es contre l’imagination, en fait?
Tu sais que c’est une posture très répandue, les gens veulent du vrai, de l’authentique, de la réalité vraie.


Oui, depuis que la réalité a dépassée la fiction depuis longtemps, ça me rappelle efficacement ces livres de mon enfance édité sous Petain, la fiction historique au sujet de la guerre.

Il me semble hallucinant que dans une époque d'une richesse absolue au niveau de cette fusion entre banditisme et économie ; des auteurs, auto-proclamés d'ailleurs, préférent se refugier dans des histoire sommes toutes bien bisounounours. C'est qu'ils n'ont rien compris à l'époque et ils en seront probablement redevables devant les génèrations futures. L'angoisse existentielle serait elle si forte de nos jours, que l'on se refuse obstinément à éditer des réalités même sous forme de polar.

La réalité d'aujourd'hui,c'est le banditisme, c'est les jeux de monopoly incroyables qui se jouent dans les entreprises ; hors comtemplez un rayon polar à la Fnac, outre la toute aussi impressionnante investiture des romans étrangers. Rien, nada de consistant hormis les eternelles et tant rabachées histoires de serial killer, d'enquétes policieres toutes plus bidons les unes que les autres.

J'ai quand même remarqué, qu'être truands, policiers, juge, avocat, etc..ne prédisposait pas particulièrement à l'écriture de bons polar. ( j'appelle

Peut étre que ceux là n'ont aucun intéret pour le polar, je connais quelques poulets de par le sport, ils trouvent le polar inconsistant et ridicule ( sourires de circonstance à l'évocation du seul mot ).

Quoique Maitre MO, avocat blogueur, a édité une nouvelle récemment qui fait froid dans le dos ; à se dire que lorsqu'un de ces gars veut s'y mettre au polar possible, ca peut faire trés mal. Si j'étais éditeur, je saute sur mon télèphone pour joindre ce mec d'urgence .

Giovanni et d'autres du même tonneau, étaient bons dans la mesure ou ils détenaient la matiére du polar. Un style dépouillé à l'extréme tout au service d'une histoire. Un fait divers souvent anecdotique dans la réalité mais dont le developpement de façon romanesque pouvait emmener au voyage valablement.

Pour exemple frappant, je suis en train de lire du Manuel Ruiz en ce moment, j'en ferai une chronique ici si cela intérèsse. Voila un auteur qui détient une saga entiére, un talent certain mais dont je me dis à la premiére impression de lecture que s'il avait transposé cette saga ésotérique ( il évolue dans ce contexte), de la matiére sectaire trés fictionnelle. c'est à dire de remplacer le mot ""sociétè secrete "" par les mots,"filiales" "consulting" , "multinationale " ...voyez où je veux en venir ! Son truc serait de la bombe pouvant reléguer "Millenium" chez "Bisounours éditions SA ".
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Message par stalker Ven 6 Fév - 12:03

La nuit porte conseil.

novi a écrit:(...)

Il me semble hallucinant que dans une époque d'une richesse absolue au niveau de cette fusion entre banditisme et économie ; des auteurs, auto-proclamés d'ailleurs, préférent se refugier dans des histoire sommes toutes bien bisounounours. C'est qu'ils n'ont rien compris à l'époque et ils en seront probablement redevables devant les génèrations futures. L'angoisse existentielle serait elle si forte de nos jours, que l'on se refuse obstinément à éditer des réalités même sous forme de polar.
(...)

Ce genre de réflexion, à mon sens, mérite qu'on s'y attarde.
Bien entendu, elle te met à dos un paquet de gens du milieu qui se détournent de certaines questions liées à la réalité, et elle explique aussi pourquoi tu te fais éjecter de tous les forums où tu passes.

Dans le polar, il y a beaucoup d'auteurs qui écrivent pour le plaisir, avant toute chose. De même, les lecteurs sont nombreux à seulement vouloir se divertir, prendre du plaisir, en lisant des polars (et des thrillers, etc.). On ne peut pas exiger de tous qu'ils se préoccupent des questions que tu soulignes là. Je dirais même que beaucoup de polars ne sont pas concernés.

Néanmoins, je pense que tu abordes deux domaines importants qui peuvent ne pas être réunis, mais traités de façon spécifiques par des auteurs : premièrement l'économie et le banditisme ; deuxièmement la question des angoisses existentielles (qui peuvent donc ne pas être liées au banditisme et à l'économie).
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Message par stalker Ven 6 Fév - 12:07

Et au sujet du roman de Manuel Ruiz, tu le chroniques ici quand tu veux, naturellement.
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Message par novi Ven 6 Fév - 15:46

Ce genre de réflexion, à mon sens, mérite qu'on s'y attarde.
Bien entendu, elle te met à dos un paquet de gens du milieu qui se détournent de certaines questions liées à la réalité, et elle explique aussi pourquoi tu te fais éjecter de tous les forums où tu passes.


C'est clair !

Mais relativisons cette mauvaise réputation, banni de "deux" forums lorsque j'en fréquente des dizaines d'autres, de la politique à la musique ( bluesland.zikforum.com , petite pub au passage pour les blueseux hexagonaux).

D'autant qu'en général, je ne fait que balancer une page promo de mon ouvrage ; point barre (vu la quantité de foreux existants, plus ou moins morts d'ailleurs ).

Le web s'est suicidé en fait ! pour protéger tel des épiciers une poignée d'intervenants fidéles, les webmasters n'ont plus pour rank que des visiteurs anonymes qui viennent lire tout aussi anonymement.

Lorsque je me suis heurté au petit noyau dur chez Polarnoir, j'ai étè trés étonné de voir des intervenants inconnus venir pousser un coup de gueule quant à mon exclusion......et j'ai mieux compris le pourquoi de mes ventes de livres en paralléle.

On pourrait citer l'histoire de "malo terminus" qui bénéficie à priori d'une bonne médiatisation, alors même qu'on tenta de le casser sur les forums en question.

Je crois que l'on peut en tirer deux sentiments pour ceux qui ont dû affronter cette adversité là ; soit en garder une amertume, soit recadrer les choses à leur juste valeur.

Dans mon cas, peut étre parce que j'exerce des activités commerciales et que je sais ce qu'est un concurrent, un client : je relativise.

PS: Pour Ruiz, j'ai pris conscience qu'il s'agit d'une oeuvre globale, englobant des thémes et un univers dédié, et non point d'un ouvrage en "one shot "....je vais donc lire les deux que je détiens, pour en parler mieux.
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Message par edmond Gropl Ven 6 Fév - 16:25

Peut-être; par souci de clarté, tu devrais commencer toute tes interventions par "avant tout, dans le polar, je suis contre l'imagination.." et rappeler pourquoi, là je commence à comprendre.

Moi je ne peux pas dire que je suis contre l'imagination mais je suis d'accord pour penser qu'effectivement, certainement, dans le polar d'aujourd'hui le rapport réalité/imaginaire n'est plus le même qu'il y a 30 ans.
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Message par novi Ven 6 Fév - 18:25

Moi je ne peux pas dire que je suis contre l'imagination mais je suis d'accord pour penser qu'effectivement, certainement, dans le polar d'aujourd'hui le rapport réalité/imaginaire n'est plus le même qu'il y a 30 ans.

Mouai, je suis assez d'accord avec cette définition !

D'ailleurs, j 'avouerais qu' au niveau de ma propre littérature. La réalité des faits m'ayant servi de base étant relativement difficile en tant que matiére. Il m'est arrivé sur des chapitres, de gommer le trait volontairement, pour l'estomper, à fin que cela reste appréhensible pour le lecteur point au fait de ces réalités là. Il faut dire que j' étudiais le lecteur possible de trés près sur les forums ; la ménagère de moins de 50 ans, tout ça !
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Message par stalker Ven 6 Fév - 18:32

Tu ne peux donc pas t'empêcher de revenir à ta "propre littérature" dès que l'occasion se présente.
C'est vraiment fatiguant.
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Message par novi Ven 6 Fév - 19:30

stalker a écrit:Tu ne peux donc pas t'empêcher de revenir à ta "propre littérature" dès que l'occasion se présente.
C'est vraiment fatiguant.

Le ""d'ailleurs, précisait une trés légère apparté, rien de plus.

[b]D'ailleurs, j 'avouerais qu' au niveau de ma propre
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Message par novi Ven 6 Fév - 20:05

Pour reprendre sur le style et les dégats qu'il a occasionné dans le polar (rire) !

Prenez un auteur que j'apprécie beaucoup pour les thémes : Marignac Thierry - je fais un tiret comme lui ! Il n'y a pas plus chiant et pesant au niveau du style, Logorrhée verbieuse hallucinante, vertige assuré à la troisiéme page pour un presbyte. En cela, je suppose que des millions de lecteurs auront préféré se procurer le dernier SAS qui se passe aussi en Russie, que le dernier Marignac.

Aprés, il faut savoir si la culture doit parler qu'aux cultureux ou à tous le monde.
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