Filatures - Yau Nai Hoi (2008)
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Filatures - Yau Nai Hoi (2008)
Une branche secrète de la police de Hong Kong mène des filatures sophistiquées. Le Capitaine Huang engage Piggy, une débutante au visage ingénu, donc, insoupçonnable. Ensemble, ils vont tenter de remonter jusqu'au " cerveau " d'un casse. Mais le cerveau devine le danger et disparaît. Piggy est assignée à une nouvelle affaire. Alors qu'elle est en pleine filature, sa route croise celle du cerveau...
Comme son titre l’indique.
Les techniques de filatures constituent ici la forme même du film et la filature l’intégralité de son contenu. Il n’y aura de place pour rien d’autre. Aucun souffle, aucune pause nous permettant d’en apprendre davantage des personnages en jeu dans cette histoire ; aucune intrusion dans leur vie privé. Tous sont au service de l’Etat, dans l'ombre, et leur vie n’a pas la moindre importance. Nous ignorons qui ils sont et d’où ils viennent. Le scénario nous laisse clairement entendre que ça n’a pas d’importance ; que ça ne nous avancerait pas à grand-chose de le savoir ; qu’on perdrait du temps.
C’est un choix et il est assumé jusqu’au bout. Presque. La fin déçoit, mais elle peut aussi réjouir. C’est une question d’attente, ou plutôt d’espoir. On n’a pas envie que ça finisse mal, mais tout porte à croire que ça ne peut pas finir bien.
Le film défile en vitesse accélérée, est-on tenté de dire lorsqu’on s’autorise une pause en cours. Sa forme et son rythme sont fidèles à sa thématique et aux outils qu’il emploie pour être ce qu’il est : un film éclair. Il ne souffle pas, mais nous non plus. C’est du trente images par minute en moyenne. Les premières minutes m’ont évoqué la catastrophique deuxième partie de la saga Bourne (réalisée par Paul Greengrace). Mais non, nous n’y sommes pas.
L’organisation du film démontre à l’évidence que Bourne est loin derrière, embourbé, tandis que Yau Nai Hoi garde le contrôle du rythme et de la forme d’image qu’il a choisi pour définir son film. Il ne subit pas, contrairement à Greengrass et son application du mode vidéo-clip fastoche et attendu, étourdissant et vain.
On se passerait néanmoins de quelques effets récurrents, infligés à certaines fermetures de séquences. On se passerait aussi de la musique permanente qui (à 80%) est inutile. On imagine par moment l’impact de telle ou telle scène si elle avait été privée de musique (électronique) et si le son naturel seul, urbain en l’occurrence, avait été conservé. De même, certains mouvements de caméra sont de trop. Mais si peu, au fond.
Un (deux ?) zest de facilité. Un film à deux doigts (trois ?) d’offrir une expérience particulière, étonnante, qui coupe le souffle. Quatre doigts. Disons que Filatures et un film qui nous épargne des détours (Eros est absent ; maman aussi) et se consacre exclusivement à sa forme, sans pour autant aller au bout. Il stoppe en chemin et semble dire : « C’est pas moi, c’est mon producteur qui n’a pas voulu que j’aille plus loin. »
Le producteur se nomme Johnnie To, cela dit.
Il y aurait un film plus abouti à réaliser à partir de ce principe. Il ferait un flop en salle. Il esquiverait les ficelles commerciales qui permettent au bon public de s’installer confortablement dans son siège en serrant les fesses. Il irait au bout de ses intentions et ne nous rassurerait pas. Il ne finirait pas forcément bien. Il poserait des doutes qui nous suivraient au-delà du siège, jusque dans la rue. Il se déroulerait dans cette rue, précisément. Il ne se serait pas décarcassé pour nous divertir, car à quoi bon ? A la sortie des salles, la vie est d’autant plus cruelle quand on vient de nous mentir, ou de nous dire la vérité à moitié. Un film réussi est un film qui nous pousse à parler d’autre chose que de lui-même quand on sort de la salle.
Comme son titre l’indique.
Les techniques de filatures constituent ici la forme même du film et la filature l’intégralité de son contenu. Il n’y aura de place pour rien d’autre. Aucun souffle, aucune pause nous permettant d’en apprendre davantage des personnages en jeu dans cette histoire ; aucune intrusion dans leur vie privé. Tous sont au service de l’Etat, dans l'ombre, et leur vie n’a pas la moindre importance. Nous ignorons qui ils sont et d’où ils viennent. Le scénario nous laisse clairement entendre que ça n’a pas d’importance ; que ça ne nous avancerait pas à grand-chose de le savoir ; qu’on perdrait du temps.
C’est un choix et il est assumé jusqu’au bout. Presque. La fin déçoit, mais elle peut aussi réjouir. C’est une question d’attente, ou plutôt d’espoir. On n’a pas envie que ça finisse mal, mais tout porte à croire que ça ne peut pas finir bien.
Le film défile en vitesse accélérée, est-on tenté de dire lorsqu’on s’autorise une pause en cours. Sa forme et son rythme sont fidèles à sa thématique et aux outils qu’il emploie pour être ce qu’il est : un film éclair. Il ne souffle pas, mais nous non plus. C’est du trente images par minute en moyenne. Les premières minutes m’ont évoqué la catastrophique deuxième partie de la saga Bourne (réalisée par Paul Greengrace). Mais non, nous n’y sommes pas.
L’organisation du film démontre à l’évidence que Bourne est loin derrière, embourbé, tandis que Yau Nai Hoi garde le contrôle du rythme et de la forme d’image qu’il a choisi pour définir son film. Il ne subit pas, contrairement à Greengrass et son application du mode vidéo-clip fastoche et attendu, étourdissant et vain.
On se passerait néanmoins de quelques effets récurrents, infligés à certaines fermetures de séquences. On se passerait aussi de la musique permanente qui (à 80%) est inutile. On imagine par moment l’impact de telle ou telle scène si elle avait été privée de musique (électronique) et si le son naturel seul, urbain en l’occurrence, avait été conservé. De même, certains mouvements de caméra sont de trop. Mais si peu, au fond.
Un (deux ?) zest de facilité. Un film à deux doigts (trois ?) d’offrir une expérience particulière, étonnante, qui coupe le souffle. Quatre doigts. Disons que Filatures et un film qui nous épargne des détours (Eros est absent ; maman aussi) et se consacre exclusivement à sa forme, sans pour autant aller au bout. Il stoppe en chemin et semble dire : « C’est pas moi, c’est mon producteur qui n’a pas voulu que j’aille plus loin. »
Le producteur se nomme Johnnie To, cela dit.
Il y aurait un film plus abouti à réaliser à partir de ce principe. Il ferait un flop en salle. Il esquiverait les ficelles commerciales qui permettent au bon public de s’installer confortablement dans son siège en serrant les fesses. Il irait au bout de ses intentions et ne nous rassurerait pas. Il ne finirait pas forcément bien. Il poserait des doutes qui nous suivraient au-delà du siège, jusque dans la rue. Il se déroulerait dans cette rue, précisément. Il ne se serait pas décarcassé pour nous divertir, car à quoi bon ? A la sortie des salles, la vie est d’autant plus cruelle quand on vient de nous mentir, ou de nous dire la vérité à moitié. Un film réussi est un film qui nous pousse à parler d’autre chose que de lui-même quand on sort de la salle.
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