Chambre 1408 - Mikaël Hafstrom (2008)
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Chambre 1408 - Mikaël Hafstrom (2008)
Bien qu'il soit un auteur réputé de romans d'épouvante, Mike Enslin n'a jamais cru aux fantômes et aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n'est que pure invention, et il a passé suffisamment de temps dans des maisons hantées et des cimetières pour le vérifier...
En travaillant sur son dernier ouvrage, il découvre l'existence d'une chambre, la 1408 du Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts inexpliquées et souvent violentes. Malgré les mises en garde du directeur de l'hôtel, Enslin décide d'y passer une nuit.
Face à ce qu'il va vivre, son scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n'est plus de savoir si le paranormal existe, mais d'espérer survivre à la nuit de tous les cauchemars...
Dès l’entrée d’Enslin (remarquablement interprété par John Cusack) dans la chambre 1408, le film devient une succession (compilation) de phénomènes horrifiants. De nombreux clichés y passent, dont certains prévisibles ; d’autres à grands renforts d’effets spéciaux (qui atténuent complètement l’impact) ; d’autres très efficaces, même si on les a déjà vus et revus ailleurs ; et d’autres encore sont des trouvailles dignes d’intérêt (pas nécessairement spectaculaires, par ailleurs – des petits riens suffisent à produire des frayeurs ; la vie le démontre parfois).
Un huis-clos.
Le dernier en date dans ce genre précis, pour ma part, était Inside. Autrement organisé et plus surprenant, à mon sens. Dans les deux cas, nous sommes en présence d’un lieu où des personnages (un seul dans la chambre 1408, mais avec ses propres démons) se retrouvent enfermés. Un lieu où nous savons dès le départ que des phénomènes vont avoir lieu, conçus afin de nous clouer au siège et de nous marquer pendant au moins 20 minutes après le générique de fin (parfois à vie, mais c’est plus rare). C’est un défit qu’on se lance, en somme, et un pari que fait l’auteur du film. C’est entre lui et nous que tout se passe. Vas-y, l’auteur, fais-moi peur.
Le personnage entre dans le lieu où nous savons (et lui aussi) que des choses horribles vont survenir, ayant auparavant entraîné la mort violente de 24 personnes, sans oublier les 32 autres, mortes naturellement. Tout ceci depuis 1912.
Une chambre d'hôtel. Assez grande, tout de même. Deux pièces, deux fenêtres, une salle de bain, une armoire, des tableaux aux murs, un lit. Que peut-il bien se passer ici qui va nous horrifier (des hypothèses nous traversent évidemment l’esprit dès les premières secondes, blasés spectateurs perspicaces que nous sommes : du sang va dégouliner des murs, des corps translucides vont apparaître, un horrible personnage – lynchéen – va tenter de poignarder l’occupant de la chambre, des voix d'outre-tombe vont résonner, un bébé va pleurer quelque part, des altérations du temps et de la vision, etc ; et oui, effectivement, tout ceci survient, entre autres horreurs coutumières qui nous laissent de glace – allez l’auteur, ne te décourage pas, continue).
Il continue.
Ne s’en sort pas trop mal dans certaines situations (qui ne nous feront malheureusement plus peur du tout à l’avenir, puisque d’autres vont les reprendre, on le sait déjà). Enfin, tout de même, il y a des trouvailles et des surprises. On n’est pas si blasés que ça, c’est rassurant. Et on peut noter au passage une chose élémentaire : n’importe quel lieu est en mesure de nous interroger – que peut-il y survenir d’horrifiant ? Les lieux, c’est nous-mêmes. C’est ce qu’on y voit, notre façon d’interpréter ce qu’on y voit : les choses, les couleurs, les ombres et les lumières, les dimensions, l’environnement autour. C’est à dire notre propre histoire qui peut rejaillir d’un coup, par bribes isolées, ou combinées.
La mort est en jeu, tout le temps, et Hafstrom joue avec, du début à la fin (une fin réussie, qui esquive habilement la facilité qui guette). Il joue avec les fantômes, avec le passé et avec le lieu lui-même. Et si nous ne bondissons pas si souvent que ça de peur, c’est probablement parce que nous ne sommes pas Mike Enslin, et que ses fantômes à lui ne sont pas en mesure de produire sur nous l’effet qu’ils produisent sur lui.
Mais le film peut faire cogiter sur le potentiel du lieu lui-même. Celui-ci, mais surtout n’importe quel autre lieu. Nos lieux à nous.
Une petite clé nous sera proposée vers la fin, non pas pour démolir le mystère, mais au contraire pour l’entretenir. On se souviendra simplement que cette chambre numéro 1408 du Dolphin hotel, c’est celle du Diable.
En travaillant sur son dernier ouvrage, il découvre l'existence d'une chambre, la 1408 du Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts inexpliquées et souvent violentes. Malgré les mises en garde du directeur de l'hôtel, Enslin décide d'y passer une nuit.
Face à ce qu'il va vivre, son scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n'est plus de savoir si le paranormal existe, mais d'espérer survivre à la nuit de tous les cauchemars...
Dès l’entrée d’Enslin (remarquablement interprété par John Cusack) dans la chambre 1408, le film devient une succession (compilation) de phénomènes horrifiants. De nombreux clichés y passent, dont certains prévisibles ; d’autres à grands renforts d’effets spéciaux (qui atténuent complètement l’impact) ; d’autres très efficaces, même si on les a déjà vus et revus ailleurs ; et d’autres encore sont des trouvailles dignes d’intérêt (pas nécessairement spectaculaires, par ailleurs – des petits riens suffisent à produire des frayeurs ; la vie le démontre parfois).
Un huis-clos.
Le dernier en date dans ce genre précis, pour ma part, était Inside. Autrement organisé et plus surprenant, à mon sens. Dans les deux cas, nous sommes en présence d’un lieu où des personnages (un seul dans la chambre 1408, mais avec ses propres démons) se retrouvent enfermés. Un lieu où nous savons dès le départ que des phénomènes vont avoir lieu, conçus afin de nous clouer au siège et de nous marquer pendant au moins 20 minutes après le générique de fin (parfois à vie, mais c’est plus rare). C’est un défit qu’on se lance, en somme, et un pari que fait l’auteur du film. C’est entre lui et nous que tout se passe. Vas-y, l’auteur, fais-moi peur.
Le personnage entre dans le lieu où nous savons (et lui aussi) que des choses horribles vont survenir, ayant auparavant entraîné la mort violente de 24 personnes, sans oublier les 32 autres, mortes naturellement. Tout ceci depuis 1912.
Une chambre d'hôtel. Assez grande, tout de même. Deux pièces, deux fenêtres, une salle de bain, une armoire, des tableaux aux murs, un lit. Que peut-il bien se passer ici qui va nous horrifier (des hypothèses nous traversent évidemment l’esprit dès les premières secondes, blasés spectateurs perspicaces que nous sommes : du sang va dégouliner des murs, des corps translucides vont apparaître, un horrible personnage – lynchéen – va tenter de poignarder l’occupant de la chambre, des voix d'outre-tombe vont résonner, un bébé va pleurer quelque part, des altérations du temps et de la vision, etc ; et oui, effectivement, tout ceci survient, entre autres horreurs coutumières qui nous laissent de glace – allez l’auteur, ne te décourage pas, continue).
Il continue.
Ne s’en sort pas trop mal dans certaines situations (qui ne nous feront malheureusement plus peur du tout à l’avenir, puisque d’autres vont les reprendre, on le sait déjà). Enfin, tout de même, il y a des trouvailles et des surprises. On n’est pas si blasés que ça, c’est rassurant. Et on peut noter au passage une chose élémentaire : n’importe quel lieu est en mesure de nous interroger – que peut-il y survenir d’horrifiant ? Les lieux, c’est nous-mêmes. C’est ce qu’on y voit, notre façon d’interpréter ce qu’on y voit : les choses, les couleurs, les ombres et les lumières, les dimensions, l’environnement autour. C’est à dire notre propre histoire qui peut rejaillir d’un coup, par bribes isolées, ou combinées.
La mort est en jeu, tout le temps, et Hafstrom joue avec, du début à la fin (une fin réussie, qui esquive habilement la facilité qui guette). Il joue avec les fantômes, avec le passé et avec le lieu lui-même. Et si nous ne bondissons pas si souvent que ça de peur, c’est probablement parce que nous ne sommes pas Mike Enslin, et que ses fantômes à lui ne sont pas en mesure de produire sur nous l’effet qu’ils produisent sur lui.
Mais le film peut faire cogiter sur le potentiel du lieu lui-même. Celui-ci, mais surtout n’importe quel autre lieu. Nos lieux à nous.
Une petite clé nous sera proposée vers la fin, non pas pour démolir le mystère, mais au contraire pour l’entretenir. On se souviendra simplement que cette chambre numéro 1408 du Dolphin hotel, c’est celle du Diable.
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