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La bête humaine - Jean Renoir (1938)

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La bête humaine - Jean Renoir (1938) Empty La bête humaine - Jean Renoir (1938)

Message par stalker Mer 17 Fév - 17:10

Témoin d'un meurtre commis par Roubaud, chef de gare au Havre, Jacques Lantier, mécanicien de locomotive, devient l'amant de Séverine, la femme de l'assassin. Ce secret les rapproche et Séverine incite Lantier à tuer Roubaud qu'elle déteste. Mais Lantier souffre d'un terrible mal qui l'empêche de vivre ses passions amoureuses.

La bête humaine - Jean Renoir (1938) La_bete_humaine02

Jean Renoir adapte ici le roman éponyme d’Emile Zola. Avant de le mettre en scène, il le met en image. La séquence d’ouverture est un petit délice pour qui s’attache à la relation cinéma et photographie : nous sommes à bord de la locomotive conduite par Lantier (Jean Gabin) et son collègue, et nous nous dirigeons vers le Havre.
Les plans et les cadrages (et la bande sonore) choisis par Renoir nous permettent d’effectuer le voyage non seulement au plus près des personnages, mais aussi avec la locomotive elle-même. Mais on ne voyage pas seulement dans un paysage ; plutôt dans des photographies noir et blanc en mouvement. Il en va des campagnes que le train sillonne (où l’on voit les saisons se succéder, dira Lantier) et de l’entrée en gare, avec ses entrepôts, ses architectures en métal, sa brume.
Ensuite nous descendons du train, et Renoir en vient aux personnages.

Du mal qui le tient, Lantier dira qu’il s’agit d’une fumée noire qui, parfois, lui monte au cerveau et brouille sa conscience. Il ne sait plus ce qu’il fait, ni ce qu’il dit. L’homme élégant et galant, séducteur et droit, se change en monstre.
Il dira également que tout ceci est à présent terminé. Que le mal l’a déserté.

Mais non, il est là. Latent. Il suffira pour le réanimer qu’une jolie femme émeuve l’homme. Une, puis deux. La seconde s’appelle Séverine. Et le film est mené de sorte à ce qu’on s’interroge au sujet de « La bête humaine » en question. S’agit-il de Lantier ou de Séverine ? N’y aurait-il pas deux bêtes ?
La première ne peut pas vivre de passion amoureuse, à cause du mal toujours vivace. La deuxième ne sait tout simplement pas aimer. Les deux se rencontrent et vont tenter la passion. Elles vont se chercher et se trouver, mais, entre elles, il y aura toujours le mal. Et autour des deux bêtes, il y aura des hommes et des femmes, tous victimes de la vie, du temps – d’une inextricable nécessité dont Séverine dira qu’elle n’est magique qu’au début des histoires, mais qu’elle meure rapidement ; qu’elle abandonne les êtres et les rend malheureux. Qu’elle fait d’eux d’anciens amants, usés, fantomatiques. Il ne leur reste alors qu’à errer dans l’existence, sans but palpable, sans raison.

Et on le sait bien. On le voit. Il est évident que si les deux bêtes parvenaient à s’aimer, le même sort les attendrait plus loin. La passion s’épuiserait et il n’y aurait plus lieu de poursuivre, ni à deux, ni même seul. C’est pour cette raison que les livres et les films s’achèvent plus rapidement que la vie. On les referme et on poursuit néanmoins la nôtre, propre. Que voulez-vous faire d’autre, sinon autoriser la bête à se réveiller et à semer du piment dans le lit de l’existence ?
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