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Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006)

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Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006) Empty Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006)

Message par stalker Mar 11 Aoû - 1:44

Au cinquième jour de la sanglante bataille d'Iwo Jima, cinq Marines et un infirmier de la Navy hissent ensemble le drapeau américain au sommet du Mont Suribachi, tout juste repris aux Japonais. L'image de ces hommes unis face à l'adversité devient légendaire en l'espace de quelques jours. Elle captive le peuple américain, las d'une guerre interminable, et lui donne des motifs d'espérer.
Pour mettre à profit cet engouement, les trois "porte-drapeaux" sont livrés à l'admiration des foules. Leur nouvelle mission : servir leur pays en vendant les précieux Bons qui financent l'effort de guerre.
Le laconique John "Doc" Bradley, le timide Amérindien Ira Hayes et le fringant Rene Gagnon se prêtent au jeu avec un dévouement exemplaire. Ils sillonnent sans relâche le pays, serrent des milliers de mains et prononcent des allocutions. Mais, en leur for intérieur, une autre bataille se livre...


Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006) 18660706

Le mont Suribachi se trouve à la pointe d’une île en forme de côte de porc et son sol est couvert de cendre volcanique. Un endroit rêvé pour mener une guerre et mourir en héros pour sa patrie, déchiqueté ou décapité par un obus, ou éventré, les tripes en spectacle aux yeux de ses compatriotes, et autres réjouissances conventionnées par les Etats du monde entier.

Un nouveau chef-d’œuvre, disent les Inrocks.
Un film de guerre, et même un extraordinaire film de guerre, avance le Nouvel Obs’.
Ce qui fait la vraie valeur du film, c’est sa richesse narrative et émotionnelle, dit Mcinéma.

Deux ans après Mémoires de nos pères, Clint Eastwood a réalisé L’échange, dont on peut dire qu’il manque de nerfs et mise davantage sur le pathos que sur la chair de l’Histoire qu’il aborde dans les deux films cités. Et la chair, ce n’est pas la viande des soldats exhibée à l’air libre, ni les larmes des mères qui pleurent sur des stèles froides. Car dans le premier cas, on détourne les yeux, et dans le deuxième on verse une larme sur fond d’orchestre symphonique fabriqué pour. Toutes ces douleurs à cause de conflits d’Etats et d’enjeux qui passent bien au-dessus de la tête des êtres humains qui ont tout à y perdre et pas grand-chose à y gagner. L’intention d’Eastwood consiste à révéler les rouages de la mécanique politique qui éjacule à la vue d’un drapeau planté sur un mont aride, au prix de milliers de vies humaines – le combustible des guerres.

Bien.
Message reçu.

Mais le film est d’une mollesse remarquable. Il nous embarque dans un procès tissé de chagrin et de manipulations étatiques ; il a davantage les airs d’un documentaire sophistiqué que d’un film digne de ce nom. Le ventre ne produit aucun signe à la vue des cadavres, ni à celle des mères tristes, et le scénario de ce film rend une catastrophe. S’y alternent flashes-back, cérémonies lugubres et témoignages sans nerfs. S’y accumulent clichés, lenteurs et hommages. S’y succèdent démonstrations techniques, vieilles querelles entre Sioux et conquérants niais, têtes à claques au pouvoir et gueules d’anges sur le point de se faire décaniller la cervelle par les vilains japonais (des chimpanzés sur le point de se muter en sauvages lorsqu’ils surprennent les soldats US qui somnolent dans un trou de terre, mais qui se réveillent heureusement à temps pour les embrocher).

La mémoire au burin combinée à l’effet spécial donne un goût amer, synthétique. Deux heures et quart consacrées à une histoire de porteurs de drapeau morts pour l’Amérique, avec un scénario aussi médiocre, donne des bâillements à répétition. Un grand film de guerre, oui, mais juste parce qu’on nous a soufflé auparavant que c’en était un, et qu’on n’a donc forcément pas idée d’imaginer que ça puisse être un mauvais film.

*

Notes :

Mémoires de nos pères fait partie de la saga Iwo Jima, qui comprend aussi Lettres d’Iwo Jima (que j’ai sous le coude, mais que je n’ai vraiment pas envie de regarder).

Evitez également Gran Torino, toujours d'Eastwood, réalisé en 2008. C'est un désastre.
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Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006) Empty Re: Mémoires de nos pères - Clint Eastwood (2006)

Message par Varg Mar 11 Aoû - 9:08

Eh bien, tu aurais tort de le garder sous le coude mon cher Stalker parce que Lettres d'Iwo Jima m'a semblé particulièrement réussi là où l'autre était effectivement plutôt emmerdant zé pontifiant.

Quant à ta formule lapidaire pour renvoyer Gran Torino elle ne te ressemble guère. J'aurai bien aimé savoir pourquoi tu le considérais comme un désastre, car il y eut foire d'empoigne à sa sortie sur les blogs critique cinéma.
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Message par stalker Mar 11 Aoû - 15:06

Je vais tenter Lettres d'Iwo Jima.

En ce qui concerne Gran Torino, la VF dont je disposais n'est peut-être pas innocente à mon point de vue sur ce film, mais ce n'est pas tout. La seule chose que j'ai trouvé pertinente, c'est le portrait des Etats-Unis offert (pluri-ethnique, mais aussi un portrait de la culture américaine elle-même : ses valeurs et ses comportements) que propose Eastwood, et les conflits qu'il crée ; le poids de l'histoire, les anciennes haines toujours vivaces, mais souvent incomprises (un héritage inconscient qui se transmet sans qu'on le maîtrise), ainsi que le personnage incarné par Eastwood lui-même qui aurait pu être intéressant, mais qui tourne à la caricature dès les premières minutes. Il en devient drôle et touchant, alors que son côté obscur est laissé pour compte. Le scénario devient rapidement moralisateur et conciliant.

Généralement, j'apprécie les films réalisés par Eastwood. J'y entre sans méfiance, comme ce fut le cas avec Impitoyable, Mystic river ou encore Minuit dans le jardin du bien et du mal. Je suis entré dans Gran Torino (avant de voir Mémoires de nos pères), confiant, et, au bout d'une heure, je me suis aperçu que je regardais un mauvais film où on nous fait miroiter l'espoir. Je l'ai perçu sous cet angle-là.
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Message par Varg Mar 11 Aoû - 16:48

stalker a écrit:Je vais tenter Lettres d'Iwo Jima.
Oh, ce n'est pas une obligation, il y a beaucoup d'autres choses à voir certainement plus intéressantes. C'est un travail académique (c'est du Eastwood) mais bien moins déplaisant – à mon sens – que son "jumeau" associé.

Merci de m'avoir exposé tes raisons concernant Gran Torino que j'avais trouvé moche, excessif dans le jeu et dans la démonstration – encore une fois – de la filiation, de la transmission et enfin un brin trop auto-référentiel-cinéphilique.
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