One false move - Karl Franklin (1992)

One False Move, écrit par le multicarte Billy Bob Thornton et son camarade de jeu Tom Epperson (on leur doit également A family Thing en 1996 et The Gift en 2000) est un film indé à petit budget assez peu connu mais tout à fait intéressant.

Ray - le blanc -, Pluto et Fantasia/Lila - les noirs - braquent deux planques de coke à L.A. et laissent derrière eux six cadavres et un jeune enfant que Lila a sauvé de ses complices. Les flics de L.A. ne tardent pas à identifier ce joli petit monde et ne leur trouve qu'une destination possible : la petite ville de Star City, dans l'Arkansas, d'où sont originaires Ray et Lila.

Le film va se développer selon deux axes : un road movie pour les fuyards et une opposition "classique" ville/campagne pour les flics qui vont leur tendre un piège à destination. La partie road movie montre la lente décomposition d'un trio hétéroclite, dont l'horizon se rétrécit à mesure que la violence le contamine, seule Lila semblant avoir encore un objectif concret, humain. Pendant ce temps, le trio formé par le chef de la police Dale "Hurricane" Dixon et les deux flics angelinos (dont un noir) subira une décomposition identique. Flic efficace pour arrêter les ivrognes à mains nues - ce qui est son lot quotidien - , Dixon admire sans réserves ces deux flics urbains habitués au grand banditisme mais qui - passée la première cuite commune - le regarderont avec condescendance et mépris.

Dixon et Lila ont finalement deux positions identiques dans leur groupe respectif, ce qui les poussera à s'en détacher, puis à anticiper une rencontre finale qui laisse un goût amer.

Pas de message, juste une histoire de ploucs* qui pensaient pouvoir s'en sortir mais qui, vivants ou morts, resteront des ploucs.



* rien de péjoratif dans l'emploi du mot plouc