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La troisième vague - Paul Colize (2009)

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La troisième vague - Paul Colize (2009) Empty La troisième vague - Paul Colize (2009)

Message par stalker Lun 16 Mar - 19:21

Quel est le point commun entre la mort inopinée d’un paparazzo en plein coeur de Bruxelles, l'éducation criminelle d'un voyou à Montréal et les deux vagues d’attaques bestiales survenues entre 1982 et 1985 dans les supermarchés du Brabant wallon ?
A priori, aucun.
Pourtant, lorsque Vassili Sokolovski abandonne les faubourgs de Bagdad pour la capitale de l'Europe, bien décidé à faire la lumière sur la mort de son ami, il se retrouve dans la focale d'oiseaux qui n'ont rien à voir avec les volatiles de la Place Poelaert. Assisté de limiers improvisés de l'Associated Press, il lance son enquête personnelle. Celle-ci dévoilera les dessous d'une affaire criminelle sans précédent qui suscite encore et toujours des interrogations.
La troisième vague déferle
...

La troisième vague - Paul Colize (2009) 1349-la-troisieme-vague-zoom

Je me souviens clairement de ce texte court qui mettait en scène une Toyota sur le point d’exploser, quelque part en Irak. Je l’avais découvert sur un forum et retenu pour plusieurs raisons. La scène en soi captivait l’attention, et elle était soutenue par une écriture qui possède deux qualités propres : elle nous permet d’entrer sans délai dans le texte et, en même temps, elle semble trop soignée, trop parfaite, pas assez naturelle ; ce qui, en temps normal, devrait nous éloigner d’un texte.
Mais le paradoxe fonctionne.
Ce court texte, remanié, constitue le deuxième chapitre de La troisième vague. L’ouvrage est assorti d’un dossier rédigé par Michel Leurquin, consacré à l’affaire des tueurs du Brabant, dont on dit qu’elle est aussi célèbre en Belgique que le dossier Mesrine en France.

Le paradoxe s’étire tout le long du roman. L’écriture est impeccable, composée avec une rigueur obsessionnelle, mais sait aussi se truffer de grains de sable si nécessaire ; de petites touches tranchantes ou épineuses qui font tout son relief.
Et l’intrigue est là, monumentale. Un nœud extrêmement compliqué qui aurait dû dépasser l’auteur, même si ce dernier précise d’entrée de jeu qu’on est bien en présence d’une fiction. Et au lieu de se laisser dépasser, il s’accapare l’Histoire, en l’isolant et en la réinjectant dans son récit qu’il trouve encore le moyen de complexifier.
A ce jeu dangereux s’ajoute une part documentaire impressionnante qui touche à tous les domaines abordés au fil des chapitres. C’est ici que bien des auteurs se plantent, en trahissant souvent leur écriture à coups d’intrusions pédagogiques lourdes, incongrues et souvent ennuyeuses. Ici, ça fonctionne, car la forme d’écriture propre à Colize tolère ce genre d’injection. On pourrait même dire qu’elle l’exige et qu’elle en est friande.
C’est du beau travail.

Trop parfait ?
Peut-être bien. En l’occurrence, les dialogues souffrent sans doute de cette rigueur de l’écriture. Certaines répliques sonnent faux, comme décalées du contexte, trop appliquées. Trop similaires au mode de narration. On a envie que les personnages crachent leur tripes, mais ils les retiennent. C’est un peu trop propre de ce point de vue là.
De même, on reste un peu sur sa faim en ce qui concerne les rapports humains organisés. Une distance est maintenue par une approche des personnages sans doute trop romancée, pas assez vive, pas assez crue. Les émotions créées demeurent en surface. On les cerne, on les saisit bien, elles sont justes, mais elles n’étonnent pas, sans doute parce qu’on les a déjà vues quelque part.
C’est le seul manque, à mon sens. Une telle maîtrise de l’écriture et du sens de l’intrigue aurait mérité davantage de meurtrissures intimes, pour ne pas dire charnelles, de celles qui nous cramponnent précisément les tripes.

Pour en savoir plus sur l’auteur, il se livre ici : http://polarsdeux.1fr1.net/paul-colize-f9/

Editions Krakoen
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La troisième vague - Paul Colize (2009) Empty Re: La troisième vague - Paul Colize (2009)

Message par edmond Gropl Jeu 5 Nov - 11:41

Oui, c'est un bon thriller, sans aucune chute de tension, sans faiblesse et sans dispersion. Je suis d'accord avec ça. Le scénario est très bien fabriqué. On est serieusement happé. (par le roman, puis par l'histoire dont il s'inspire, donc double aspiration pour le prix d'une)
Je regrette un peu son formatage cinématographique et je pense que les problèmes familiaux du héros sont en trop, mais c'est un détail.
Parce que ce qui me parait important n'est pas là.
Ce qui est tres singulier dans ce polar, c'est de proposer une fiction se basant sur un fait divers réel, effroyable et enigmatique, et, conjointement, un dossier présentant toutes les données du fait et toutes les hypothèses. Ce dossier est d'ailleurs passionnant et tres bien fait et là, il se produit une sorte de rencontre entre l'historien et l'écrivain. Puisque après des années d'enquêtes les enquêteurs en sont toujours au point mort, pourquoi ne pas faire dans la fiction?
L'auteur propose une piste, fictionnelle, qui peut-être ne plaira pas à tous les lecteurs belges, enfin ceux qui ont vécu de près et de loin ces evenements traumatisants, On pourait penser que c'est n'importe quoi ou que tout cela, au regard de la gravité des faits (cette affaire me parait beaucoup plus importante que l'épopée Mesrine) est quand même bien léger mais lorsqu'on lit l'enquête en béotien, c'est tellement hallucinant que tout discours romanesque devient légitime, si les écrivains ou autres créatifs ne s'en emparent pas (puisque la police est incapable de proposer une histoire), cette histoire va finir dans l'oubli et ce serait dommage pour la société Belge mais aussi pour la criminologie car il serait quand même interessant de savoir comment des hommes, dans une société civilisée, en sont arrivé à une telle folie meurtrière.
A ce titre, ce livre (c'est à dire le tout, roman plus dossier) me parait très engagé et ça me plait.
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