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Les brioches de la gloire

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Les brioches de la gloire Empty Les brioches de la gloire

Message par edmond Gropl Sam 14 Nov - 18:48

Les brioches de la gloire. (nouvelle en deux ou trois parties)



J’étais en train de planer dans ma piaule et ma daronne est entrée :
- Camille, ton père veut te parler.
.Mon père, je ne le vois pas souvent. Il est dans le commerce. Il achète pour rien aux nouveaux pauvres et revend très chers aux toujours riches. Il a du flair et gagne vraiment du pognon, je le hais. Je descends au salon. Il m’attend, debout, son gros cul posé sur un guéridon qui d’après lui vaut cinq années de smic. Il tient un verre de whisky à la main et il a l’air contrarié, enfin, comme toujours quand il me voit :
- Camille, ça commence à bien faire.
Il dit ça, « ca commence à bien faire », c’est un peu bourgeois comme expression, en vérité s’il avait des couilles, il me frapperait. C’est un fumier.
- Qu’est-ce qu’y a ?
- Il y a que ça fait six mois que tu ne sors pas de ta chambre.
- Et alors ?
- Et alors, depuis que t’as raté ton bac blanc tu ne veux plus aller à l’école ?
- C’est quand même mieux de fumer du shit dans sa chambre que d’aller à l’école non ?
- Fais attention Camille
- Quoi ? Tu vas me couper les vivres.
- Oui, exactement. Je te laisse une semaine pour trouver du travail, n’importe lequel, tu bouges ton cul maintenant.
- Du travail ? Mais pourquoi ? on a plus d’argent ?
- Ne rigoles pas Camille, je suis sérieux, si à la fin de la semaine, t’as pas trouvé du boulot.
- Ecoutes Papa, tu veux que je travaille, très bien, je vais commencer demain, ça doit pas être compliqué de gagner de l’argent, tu y arrives très bien.
Sur ce, je suis retourné dans ma chambre.

L’après midi, je suis allé sur la Corniche et j’ai bu un café au snack de Luigi. Il y avait un journal gratuit. J’ai regardé les annonces d’emploi, directement à la catégorie « divers ». La première annonce disait « recrutons dix jeunes commerciaux, formation assurée, débutants acceptés» suivi d’un numéro de téléphone. J’ai appelé sur mon iphone, je suis tombé sur une voix féminine qui m’a demandé mon nom, mon âge, et m’a dit de me présenter demain à sept heures au 123 avenue de la Capelette. Je devais soigner ma présentation et amener une photo d’identité. Je m’appelle Camille Saint-Sauveur et j’ai 18 ans.


Le lendemain matin, je me suis levé à 6h et me suis habillé convenablement, une chemise blanche et un jean noir. J’ai croisé mon père qui buvait son café. Je ne lui ai pas adressé la parole, c’est lui qui m’a demandé ou j’allais travailler, je lui ai répondu « un truc commercial ». Il m’a regardé narquoisement. « ben quoi » je lui ai dit « c’est ce que tu veux non ?, un fils à ton image »

Tout ce qu’il a trouvé à me dire, c’est « le sens du commerce, tu l’as ou tu l’as pas »


*****

10 minutes plus tard, je posais le scooter dans la cour miteuse du 123 rue de la Capelette. Au fond, j’ai vu une dizaine de jeunes branleurs qui attendaient comme des cons, je n’ai pas eu l’impression qu’ils sortaient d’une école de commerce, ou même d’une école tout court. J’ai salué tout le monde d’un signe de menton et ai grogné un bonjour. Quelques autres gars se sont pointés puis un fourgon Iveco est venu se garer devant nous. Deux types en sont sortis, deux baraqués avec des têtes patibulaires. Ils ressemblaient à des marchands de matelas. Ils ont ouvert un entrepôt se sont placés devant la porte et nous, on s’est mis spontanément en demi cercle face à eux. L’un d’eux a commencé à nous jauger un par un, il a commencé par le type de gauche et lui a fait signe de rentrer, puis le suivant. Le troisième gars était vêtu d’un survêtement de l’O.M. flambant neuf.
- Comment tu t’appelles toi ? lui a demandé le patron.
- Enzo Comini..
- Tu viens d’où Enzo ?
- Du Merlan.
- Et ben tu vas y retourner, tu t’habilles correctement et tu reviens demain matin.
Le jeune a voulu répondre mais le patron l’a regardé d’un sale air, alors il est parti en marmonnant. Lorsque est arrivé mon tour, le gros m’a toisé :
- Putain mais tu sors d’où toi ?
- Du Roucas Blanc
- C’est quoi ces fringues, tu vas au mariage de ta cousine ? a ironisé l’autre gars
- Et vous, vous allez au restos du cœur ?
Le patron s’est marré, l’autre pas :
- Tu fais un peu trop le malin toi
- Bon, on est là pour travailler ou pour se lancer des vannes ?
- Ok, c’est bon, rejoins les autres à l’intérieur

Sur la vingtaine du départ, on était plus que douze. L’adjoint, qui se prénommait Zok nous a pris nos photos d’identité et s’est éclipsé dans un bureau voisin. Le patron nous a expliqué le boulot :
- Les gars, c’est pas compliqué. Dans le fourgon, il y a 600 brioches. Vous allez vous mettre par deux. Je vais lâcher chaque équipe dans un quartier avec vingt brioches. Vous faites du porte-à-porte et vous accostez les gens dans la rue, vous expliquez que vous sortez de prison et que vous êtes en réinsertion, vous aurez chacun une carte avec votre photo. Vous montrez bien la carte. Si vous devez raconter pourquoi vous étiez en prison, racontez une histoire sans violence, montrez que vous avez appris la leçon. Vous vendez chaque brioche 15 euros. Vous prenez 5 euros par brioche pour vous deux, en une heure, vous vendez les 20, ça vous fait cinquante euros chacun, on fait cinq tournées dans la journée, si vous bossez bien, vous repartez à 15 heures avec 250 euros chacun. Des questions ?
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Message par Searclaw Dim 15 Nov - 13:50

J'aime bien, c'est frais et inhabituel. Comme une une brioche devrait l'être. La suite ! La suite !
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Message par txoa Lun 16 Nov - 0:04

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Message par edmond Gropl Ven 20 Nov - 2:31

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à douze jeunes serrés à l’arrière d’un Ivéco sans vitre, avec une soixantaine de caissettes empilées et pleines chacune de dix brioches. Ca sentait la farine, le gas oil et le parfum bon marché. Au bout d’un quart d’heure, le camion s’est arrêté, les portières arrières se sont ouvertes et un premier binôme est descendu avec chacun ses dix gâteaux.
- Je repasse ici dans une heure, soyez là avec les caisses vides et l’argent.

Trois arrêts plus tard, c’était mon tour ainsi que celui d’un prénommé Baky, un gars de Saint Antoine qui devait mesurer plus d’un mètre quatre vingt dix, tout maigre, il ressemblait à lampadaire vandalisé. On pouvait tout à fait croire qu’il sortait de prison, restait à déterminer pourquoi on l’avait laissé sortir. J’avoue qu’il était inquiétant. Commercialement parlant, ça pouvait être un atout, il est évident que si acheter deux ou trois brioches permettait réellement à Baky reprendre le droit chemin, la plupart des gens achèteraient sans se faire prier.
- Moi, c’est Camille.
- Moi c’est Baky, J’ peux t’appeler Came ?
- Tu peux.

Le camion est parti.

- Dis moi Baky, qu’est-ce tu vas faire avec tes 250 euros,
- Faut déjà qu’on arrive à en vendre une de brioche.
- On va y arriver.
- T’as de l’espoir toi.
- Oui mais qu’est-ce que tu vas faire du fric.
- Je vais monter au quartier,acheter un morceau de shit, dealer un peu et faire les courses pour ma mère.
- Faut trouver un Gimmick.
- Hein, qu’est-ce tu dis toi ?
- Faut trouver un truc, quand tu vend ton shit, comment t’accoste les gens, tu leur dis quoi ?
- Je repère le client, je passe prés de lui et je dis, « tu cherches quelque chose cousin ? »
- Voila, le client y comprend bien, il sait ce qu’il cherche, t’es là, t’as ce qu’il veut, tu vend il achète, tout roule ! Pour le shit, ça roule, et pour les brioches, faut que ça roule pareil.
- Ouais.
- Ouais.

Ils nous avaient lâché dans une zone résidentielle du coté de la Penne sur Huveaune, des villas cachées derrière des murs d’enceinte uniformes, des rond-points, des rues à la con et des arbres rachitiques. On a vu un muret et on est allé s’asseoir. Baky a sorti une boulette et a commencé à rouler un oinj. J’ai sorti une brioche et je l’ai tâtée du doigt.
- Elles ne sont pas de ce matin.
- C’est des brioches de crevards a rigolé Baky en allumant le joint.
On a fumé sans rien dire. Je réfléchissais, on devait pouvoir se sortir de cette galère par le haut.
- Le mieux Baky, c’est tu me laisse parler et si la femme hésite, tu la regarde bien dans les yeux et tu lui dis « madame, je ne veux pas retourner en prison », ca devrait la faire culpabiliser.
- Tu crois ?
- J’en sais rien, allez on tente, on va prendre cette rue, merde, le sens du commerce on l’a ou on l’a pas, moi je te dis qu’on l’a.
- Bien dit frère, on l’a.

La plupart des maisons avaient une sonnette et un interphone. On a sonné partout, je racontais mon laius en essayant d’y mettre les formes. Personne ne nous a ouvert, les gens m’écoutaient, me répondaient que ça les intéressait pas et quand Baky leur annoncait qu’il ne voulait pas aller en prison, il y avait un silence et ils coupaient la conversation. Deux ont menacé d’appeler la police. On a également croisé cinq personnes, on les a entrepris, trois ont passé leur chemin en accélerant le pas, un type nous a filé deux euros, une mamie nous a quand même acheté une brioche. Elle a un peu tiqué sur le prix mais elle a payé. Baky lui a proposé une brioche en plus, gratuit, pour la remercier, elle a accepté. Bilan, au bout de 40 minutes, on avait vendu une brioche, donné une et mangé la moitié d’une autre. On s’est assis sur un autre muret et Baky a roulé un autre bédo
- Ecoutes Came, ce que je dis, c’est qu’on donne les brioches aux gens et on rentre par le bus. On va au quartier, on prend un morceau a crédit et on va sur le vieux port, y’a tarpin de fumeur la bas et toi, les condés ne te remarqueront pas. On est une bonne équipe tout les deux. Hein Came, ho Came, tu m’écoutes ?
Je lui ai pris le joint des mains, j’ai tiré trois bonnes barres et je lui ai rendu. il continuait à me parler
- Came, on dégage, on les emmerde les deux thénardiers de la boulangerie.
- Regarde !
- Quoi
- La, au bout du chemin, la maison.
- Quelle maison, là bas, c’est un taudis, c’est des gitans qui doivent habiter là, on peut leur donner les brioches si tu veux.
- Non, on va les vendre.
- T’es malade, c’est des roumains là bas !
- NON, on va vendre, je le sens, c’est le sens du commerce, c’est ça, viens.
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Message par edmond Gropl Dim 22 Nov - 10:49

On s’est approché de la baraque. C’était un petit pavillon en préfabriqué posé dans un enclos grillagé au milieu de quelques vieux pins à moitié desséchés. A l’intérieur deux autos pourrissaient, une DS et une américaine des années 60 bouffée par la rouille. Derrière la maison, on distinguait un bout de caravane qui semblait occupée par des poules, des lapins ou je ne sais quoi. Au fond un enclos et un tuyau d’eau laissaient supposer un potager. Sitôt qu’on s’est approché, une meute de chiens s’est jetée sur le grillage, que des bâtards.
- On met les bouts. me dit Baky
- Non, laisse moi faire, je te dis c’est bon là.
- Came, regarde le nom Ascencioni
En effet, le nom était peint sur un morceau de bois.
- Putain c’est des Corses, Ho Came !
Les chiens se sont subitement tus. De la cabane, un vieux s’approchait.
- Merde il a un pompe ! a beuglé Baky
D’après Baky le fusil qu’il tenait dressé vers nous était un fusil à pompe, mais c’était juste un fusil de chasse. Le vieux avait au moins soixante dix ans, quasiment chauve, petit et costaud, il avait l’air bien vaillant et déterminé. Baky commençait a flipper, moi, j’étais en mission, je devais vendre ces foutues brioches. Le vieux s’est arrêté, nous a dévisagé un instant sans pour autant baisser le canon. Puis il a parlé :
- Et maintenant les jeunes vous allez m’expliquez clairement ce que vous faîtes ici.
- Pardonnez nous monsieur, ai-je dit sans me démonter, nous sommes des jeunes, des ex délinquants en réinsertion, nous vendons des brioches pour l’association, ça nous aide à remettre un pied dans le monde du travail. Le bénéfice de la vente sert à financer nos projets.
- Dis moi minot, tu m’as bien regardé ? J’ai une tête à manger des brioches ?
J’ai poursuivi, je disais n’importe quoi :
- Baky et moi avons l’intention de monter une boulangerie à l’ancienne. Nous avons appris le métier en détention, nous pensons que faire du bon pain est une bonne chose, nous pensons que les gens ont oublié le goût du bon pain. C’est pas ces brioches industrielles qu’on aimerait vendre, croyez nous, ça, c’est pour l’association, on est pas fier de déranger les gens pour ça, mais on a pas le choix, on l’a dit au responsable, nous ce qu’on voudrait, c’est vendre nos propres brioches, on sait les faire, c’est sur qu’on aurait beaucoup plus de fierté à vendre des brioches à l’ancienne, vous savez, de ce genre de brioches qui vous tiennent au ventre et au cœur, c’est ça qu’on veut.
- Monsieur, je veux pas retourner en prison a gémi Baky avec un surprenant air de sincérité.
Le vieux nous a fixé. On en menait pas large. Il s’est adressé à Baky :
- T’es musulman toi ?
- Non monsieur, je suis rien,
- Alors on va boire un coup et pas d’entourloupe les jeunes.
Il nous a ouvert le portail grillagé. Les chiens n’ont pas bronché. Il nous a fait entrer dans sa maison. On s’est retrouvé assis autour d’une table et tout en gardant le fusil à portée de main, il nous a servit un verre de vin à chacun dans des verres propres, d’ailleurs, c’était nickel chez lui. Il a bu son verre d’un coup et nous a fait signe d’en faire de même, puis il a resservi.
- Alors comme ça vous êtes allé en cabane ?
- Oui monsieur. ais-je menti
- Et pourquoi donc ?
- Je…
- Non, dis rien, je ne veux pas le savoir, ça se dit pas ces choses. Moi les enfants, j’ai fait 55 ans de trou, vous entendez 55 ans.

Il y a eu un silence. Baky regardait son verre et moi je commençais à me dire qu’il valait mieux renoncer aux brioches, tant pis, j’avais essayé. Je ne tenais pas pour autant à rester une minute de plus avec ce type. Je voyais bien qu’au bout de deux verres de vin, comment dire, sa physionomie avait changé, ses yeux étaient de suite devenus vitreux et sa voix se modifiait. C’était un poivrot, je m’en battais l’oignon qu’il ait fait cinquante-cinq ans de prison. Pour le dérangement, on allait lui donner les brioches pour ses chiens et on suivrait les plans commerciaux de Baky.
- 55 ans les jeunes, J’ai jamais parlé. J’ai jamais avoué quoi que ce soit.
- Excusez moi monsieur, je crois qu’on vous a assez dérangé, on vous laisse les brioches, elles sont plus très fraiches, vous les donnerez aux chiens, mais nous on doit travailler monsieur. On vous remercie pour le vin.
- Attends petit, tiens bois un coup, je t’explique. en prison petit, j’y ai passé cinquante-cinq ans et j’ai donné personne.
- Vous êtes pas une balance a approuvé Baky
- Non Bamboula, je suis pas une balance, et qu’est-ce que ça m’a rapporté ? hein ? J’ai 82 ans, j’ai pas d’enfant, pas de femme, pas de famille, parce que moi petit, quand j’étais minot comme vous, personne ne m’a aidé, personne ne m’a proposé de faire le pain. La première fois que suis allé au trou, c’était pour des broutilles, quand j’avais votre âge..
Il nous regardait plus, il commençait à parler tout seul,
- Si j’avais eu la chance comme vous que quelqu’un me tende la main, j’aurais pu me ranger, je serais rentré au pays, j’aurais pris une femme du village, j’aurais pris Martine. J’aurais une famille, j’aurais des fils, peut-être je serais boulanger comme vous, c’est un beau métier..

Il a parlé comme ça une bonne demi-heure. Il nous a assommé avec ses regrets. Baky était tout ouïe. Moi entre le shit et le vin, je commençais à me sentir mal. A un moment, il s’est arrêté de parler, il nous regardait tout les deux, on osait rien dire.
- Maintenant les jeunes, vous allez m’attendre ici. Je reviens, vous bougez pas, de toute façon les chiens ne vous laisserez pas partir.
Il a pris le fusil et a disparu par la porte de derrière.
- Trop bon ce vieux. a dit Baky, mais quand même il me fait de la peine.
- Mouais,
- Tu crois que je peux rouler un bédo.
- Non, abstiens toi.
- Putain c’est presque onze heure, ils doivent nous attendre les autres.
- On s’en bat les couilles.
- T’as raison frère.
Le vieux est revenu, il tenait une boite à sucre en fer blanc, elle était pleine de biftons :.
- Maintenant écoutez bien ce que je vais vous dire, voila tout ce que j’ai, c’est pour vous, c’est pour la boulangerie, ça suffira pour démarrer. C’est pas de l’argent très propre mais c’est le mien. Je vous demanderez qu’une chose, je vais bientôt crever, j’ai l’assurance pour les obsèques, je veux que vous veniez à mon enterrement, regardez le journal cette semaine, demain ou après demain on va parler de moi et à chaque toussaint, vous viendrez fleurir ma tombe et partager une brioche.
- Monsieur, c’est abuser, on viendra même si vous donnez pas l’argent a promis Baky.
- Prenez cet argent et déguerpissez maintenant.


Le lendemain, lejournal racontait qu’un vieil homme, Ange Ascensioni, bien connu des services de police avait abattu ses chiens et s’était tiré une balle dans la bouche. Baky et moi, on a partagé l’argent, ça fait une belle somme. Lui à investi dans le shit mais il a réellement le projet de reprendre une boulangerie, « c’est la couverture idéale pour blanchir l’argent, je vais l’appeler les brioches d’Ange, en souvenir du vieux ». On est allé à l’enterrement, on était les seuls, on se reverra à la toussaint.

Quant à moi, avec l’argent j’ai lancé une petite affaire de négoce, un truc que mon père a pas pensé, ça marche fort, il est fier de moi.
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Message par txoa Dim 22 Nov - 23:30

Les dialogues sont très bons, pas de langage marseillais d'opérette comme certains, la mise en situation des personnages aussi. Il y avit moyen d'en faire plus avec ces personnages et ce truc des brioches.
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Message par edmond Gropl Lun 23 Nov - 18:34

txoa a écrit: Il y avait moyen d'en faire plus avec ces personnages et ce truc des brioches.

Oui, je crois aussi; En fait, Chester Himes dit quelque chose du genre "si t'as une bonne histoire, d'abord raconte la, après ecrit la", il me reste à l'ecrire (il faudrait un concours de nouvelles du genre polar et boulangerie..)
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Message par André Toutou Mer 25 Nov - 22:06

Impression mi-figue, mi-raisin, comme Txoa... La fin, on la voit arriver et la conclusion amorale ne surprend pas vraiment. C'est dommage, parce qu'il y a une bonne idée de départ (les brioches, les "entretiens d'embauche", le camp du vieux)... A laisser reposer dans un coin et, en effet, à réecrire, peut-être avec un ton plus décalé...
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Message par George Weaver Lun 2 Aoû - 18:58

Bon, j'arrive un peu tard, mais je trouve ça excellent, et il me semble que c'est précisément ce pourquoi on aimerait tant que ce soit plus étoffé, que ça dure plus longtemps. Mais tel quel, c'est nickel !
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