Brève de rue

Ce matin, à un coin de rue ventée, une petite affichette jaune:



Je poursuis ma route. Il est environ 8h25.

Il faut que tu quittes le Mexique, Limbes.
Viens en France, tu verras, c'est pacifique.

Ancien Chef de Gang devenu Pasteur

Génial....

Mince, j'ai raté une occasion de me confesser..

une autre brève de rue (d'Italie, Marseille)

Juste en bas de chez moi, panneau publicitaire accroché au mur au niveau du N°5 (j'habite au 7):

" OUVERTURE D'UN SALON DE MASSAGE NATURISTE

RECHERCHONS MASSEUSES NATURISTES POUR PRESTATIONS NON THERAPEUTIQUES"

Suivi d'un N° de tel.

Avant, tu n'habitais pas à côté du Temple du Plaisir, ?

Tu as juste traversé la rue ou revendu ton rez-de chaussée un peu sombre & cave privative à Eva Martinez et ses beautés que rien ne voile ?

J'habite au dessus du "temple du plaisir", je crois que c'est lui qui lance cette nouvelle activité.

Je pense que tu vas faire des jaloux...

A un feu:

Une affiche déchirée sur une grille:
Donnez pour la précarité

J'ai déplacé le débat sur les régionales vers "cogitations", etc.

A l'entrée d'un cimetière de banlieue où faut pas venir emmerder les morts...

Faudrait rajouter "aux morts-vivants et aux satanistes"...

Je déduis de personne non vêtue correctement ou ayant un comportement anormal qu'un punk qui souhaite se rendre sur la tombe d'un proche sera refoulé à l'entrée. Il sera obligé de se déguiser en personne normale, alors. C'est humiliant.

Pareil pour les Pokégoths. Et même les hippies.

Mais si c'est interdit aux personnes armées, la force publique ne sera d'aucun recours pour embarquer les éventuels contrevenants...!

C'est assez ubuesque comme arrêté municipal (mais en est-ce bien un ?).

Dans cette rue-là sur un carton des sous pour mon haschich, l’homme dort allongé sur le trottoir, deux fois par jour le troupeau d’aveugles du CAT risque l’écrasement avant d’avoir atteint le café à l’angle (il faut traverser) sur la terrasse riquiqui duquel il fume sa clope, pastis 1,5 € rétrogradé à dix heures du mat au lieu de douze depuis la mort de sa mère avec laquelle il vivait depuis cinquante ans, dans deux appartements décloisonnés non loin, cinquième et même étage.
Dans cette rue-là un bazar presque vide où tout est bien rangé.
Dans cette rue-là un ancien boui-boui à ouvriers devenu café-restau-lounge branché.
C’est plat et ça monte tout droit, le sol on l’ouvre sans cesse pour des histoires de canalisations mal et encore mal refaites.
Dans cette rue-là les petites vieilles se pressent pour aller à la plage avant le réveil des hordes de jeunes venus en bus des quartiers Nord ou du centre ville. Elles ont des prothèses à la hanche et des maris morts; parfois aussi des fils de dix-huit ans suicidés, mais c’était il y a belle lurette, à l’époque où seuls quelques immeubles venaient de se construire, le reste de la rue parsemée de petites maisons à jardinets. La grue était tombée sur l’école maternelle, deux jambes cassées pour le grutier et deux enfants morts, il y a belle lurette, on avait eu peur.
Dans cette rue-là on ne sait pas qu’il y a la mer, si on ne bifurque pas.
Dans cette rue-là comme dans beaucoup d’autres, seuls certains s’attardent.
Un genre de rue parmi d’autres.