Concours

Ca doit avoir un rapport avec le fait que j'ai quelques manuscrits et que je ne parviens pas à faire la démarche de les soumettre à un editeur.

Pour reprendre efficacement la célèbre réplique d'un film qui ne l'est pas moins : pareil pour moi.

Après dans mon cas, y a eu à un moment un chemin de traverse qu'on apercevait et je l'ai emprunté au grand dam des braves gens comme qui disait Georges le Sètois...

Pourquoi tu le fais pas, Gropl ? Note que cette question peut s'avérer indiscrète, libre à toi de ne pas y répondre, bien sûr.

txoa a écrit:Pourquoi tu le fais pas, Gropl ? Note que cette question peut s'avérer indiscrète, libre à toi de ne pas y répondre, bien sûr.

Je sais pas trop, pour que je sois motivé il faut que je connaisse bien l'éditeur. La dernière fois ça a pas marché, pourtant je connaissais bien les divers protagonistes (dans ma ville) et à mon avis, je leur offrais le meilleur truc possible (un roman dont tu avis lu l'ébauche sur polarnoir). Il y a sans doute, comme dirait Varg, une question d'attachement affectueux à mes textes. Et puis savoir qu'un de mes manuscrit peut se retrouver à la poubelle, ça me rend malade.

Ne serait-ce pas là toute la question existentielle du manuscrit dans sa capacité ou non à se transformer en livre de papier et de carton, tel le chrysalide en papillon...

J'ai souvent observé sur ces forums le cheminement de ces auteurs refaisant sans cesse leur manuscrit et qui au bout de trois, quatre ans, le retouchait encore ; n'est-ce point un probléme d'égo à vouloir sortir le bouquin parfait.

Il se trompent, on écrit pour raconter des histoires parfaites ou imparfaites, rien de plus. Tous le reste n'est que fatuité, suffisance, nombrilisme - oh miroir-livre, est-tu beau ?

Bon pour Edmond, il semble bien que le problème ne soit pas là, ses manuscrits sont achevés et c'est leur aspect éditorial possible qui le chagrine. Une croyance obsoléte en Dieu -l"éditeur peut-étre ?

Je rêve d'un monde où tous les auteurs seraient à égalité devant le peuple, pardon le lectorat....et n'auraient plus à s'agenouiller devant les églises de l'édition.

novi a écrit:J'ai souvent observé sur ces forums le cheminement de ces auteurs refaisant sans cesse leur manuscrit et qui au bout de trois, quatre ans, le retouchait encore ; n'est-ce point un probléme d'égo à vouloir sortir le bouquin parfait.

Il se trompent, on écrit pour raconter des histoires parfaites ou imparfaites, rien de plus. Tous le reste n'est que fatuité, suffisance, nombrilisme - oh miroir-livre, est-tu beau ?

Bien sûr, tu as raison. En faisant et refaisant toujours pour atteindre la perfection, on finit par ne jamais se soumettre au jugement d'autrui qui pourrait nous renvoyer dans l'ombre (parce qu'on sait aussi que c'est très douloureux). Je crois qu'un auteur (ou un artiste) est sur une corde raide. D'un côté il crée un monde qui – le temps de la création – le distingue du reste de l'humanité, ce qui flatte en lui (attention, rien de péjoratif dans l'emploi du terme flatter) ce souci de grandeur, de distinction de l'autre, de supériorité sur l'autre (tout cela étant "naturel", c'est le besoin de l'homme de toujours savoir qui nous sommes par rapport à autrui) que tu nommes fatuité, suffisance et nombrilisme. Ensuite, les chemins divergent. Les exemples suivants sont très caricaturaux :

1) Ceux qui publient et reçoivent consécration par leur lectorat, la critique en délire, les médias : ils peuvent finir par être dupes et penser qu'effectivement ils sont différents des autres et surtout supérieurs à eux, ce qui est quand même rarement le cas,

2) Ceux qui publient et ne reçoivent pas consécration : La situation sans doute la plus délicate, la douche froide. L'autre n'a pas vu en moi le génie que je suis. Dans ce cas, on cherche un bouc émissaire à ce dévoilement de la réalité (public, critiques, éditeurs) ou on s'attaque soi-même, ce qui est pire encore...

3) Ceux qui ne seront pas publiés, refusé par le monde cruel de l'édition : tout aussi violent que dans le 2). C'est toujours l'image de soi qui part en quenouille et c'est toujours très douloureux...

4) Ceux qui ne chercheront pas à être publiés : entretiendront donc la phase décrite au début ad vitam. Pas de déception, mais pas de confirmation non plus...

Novi dit " le mot écrivain me rebute en sens, il faudrait créer un statut de raconteur d'histoire".

Rien ne t'empêche de faire du théâtre ou sous n'importe quelle forme, conter ou raconter tes histoires à un public.
j'avoue en ce qui me concerne et conscient de mes lacunes en matière de scènographie et de diction, que c'est une experience qui me tente, qui correspondrait peut-être plus à ce que je suis que produire un livre.

Toute la question est de savoir si 100 ou 500 exemplaires permettent de satisfaire l'ego de l'auteur (financièrement, c'est peanuts naturellement...) et si il se contente de cette "consécration"...

5000, c'est déjà un très beau score en édition, cela n'a plus rien à voir...

Varg a écrit:Toute la question est de savoir si 100 ou 500 exemplaires permettent de satisfaire l'ego de l'auteur (financièrement, c'est peanuts naturellement...) et si il se contente de cette "consécration"...

5000, c'est déjà un très beau score en édition, cela n'a plus rien à voir...

Effectivement, quoique 500 lecteurs ayant acheté dans les difficultés que l'on connait, ouvrage peu visible, auteur inconnu, carte bancaire éxigée, donc ayant acheté en toute connaissance de cause et se déclarant prèt à se procurer par tous les moyens le prochain. Ca vaut peut-étre mieux que 40 000 fourgué façon paquet cadeau d'anniversaire et qui finissent tout aussi rapidos chez le bouquiniste ( j'ai fourgué mon Millenium ! ).

Sans compter la durée dans le temps, Millenium dans 10 ans ne se recherchera pas comme un bon vieux Houssin ou un Arnaud, un ADG, un Manchette,etc etc ...

ET Edmond devrait y penser ... qu'une fois fini un manuscrit devient un livre et qu'un livre n'appartient plus à son auteur, il doit partir vivre sa propre vie, il a des années devant lui pour cela - l'auteur non, il est mortel ! Les éditeurs aussi

Varg dit "j'avais dû faire ressortir de la réserve centrale des Biblios de Paris les exemplaires de Sjöwall et Wahlöö qui n'étaient plus proposés dans la soixantaine de bibliothèques parisiennes."

L'histoire te donne raison, ce duo polardeux (dont je n'ai jamais rien lu) revient à la mode, enfin on en parle sur divers supports et ça sort ou ressort chez Rivage.

Oui, je crois que je me contrefiche un peu du temps qu'il fait, quant à savoir si le monde change : bah il me semble qu'on joue toujours aux gendarmes et aux voleurs, non ? ...et que c'est donc l'essentiel quant à ce qui retourne d'écrire des polars bien noirs.

Oups, Varg et Novi ! je crois que je vous ai bousillé vos message!

Inconscient de mes superpouvoirs dadministrateurs, j'ai fait editer au lieu de citer. Milles excuses

Dis plutôt que tu ne trouves pas le forum assez bordélique espèce de vandale

J'me souviens plus trop ce que je racontais donc... tant pis... pas grave...

Madre de Dios, un terrible abus de pouvoir administratif a semé la confusion dans cette conversation. Bon tant qu'Edmond ne conduit pas une locomotive, on lui pardonne ses inversions de manettes...

Afin de conférer une historicité à cet incident, je tiens à signaler que:
- hier, suite à une panne electrique empêchant toute cuisine, j'ai invité Groplette au restaurant, en l'occurence un établissement (le seul ouvert à une heure tardive) de cuisine hybride nommé sushi center, enfin un truc comme ça, et sus-nommé "fusion food"(sic!). Bref, c'était pas mauvais mais le vin certes excellent , béni par le rabbin local était d'un coût prohibitif, ce qui ne m'a pas empêché d'en boire plus que ce que me permettait un usage raisonnable de ma toute nouvelle carte bleue (permise après 10 ans d'interdiction) et de me reveiller en début d'après-midi avec une serieuse casquette, celle-ci brouillant quelque peu les fonctions "citer" et "editer", sachant que je voulais conjointement"citer" et "editer".
Enfin, comme sous-entend Novi, heuresement que je ne travaille pas dans le nucléaire. ( A ce propos, lu dans "Atomic Park", un terrible ouvrage sur le nucléaire, et sous reserve de ma mémoire altérée que l'acccident de "three miles island" (a moins qu'il s'agisse d'un autre problème) était dû à un post-it qu'un technicien avait apposé sur le tableau de bord, lequel post-it dissimulait un voyant d'alerte)

Dans le même registre, la sonde de Vénus Mariner 1 fut perdue en 1962 à cause d'un trait d’union oublié dans un programme Fortran, et qui a coûté plus de 80 millions de dollars.
Exemple de bug cité sur Wikipédia.

edmond Gropl a écrit:(...) j'ai invité Groplette au restaurant, (...)

:-)