Vos bibliothèques

Replay, ça ne vaut plus le coup, j'ai loupé la chute...

En parlant de bibliothèques...Il paraît qu’il y a des gens qui se font construire des fausses bibliothèques, avec des faux livres dedans (seules les reliures ont l’air vrai).
Je me demande si c’est ou non comparable avec le fait d’avoir de vrais livres qu’on ne lira certainement jamais, dans sa bibliothèque.
Est-ce qu’il y a des vrais livres de vos vraies bibliothèques ou piles dont vous pourriez dire aujourd’hui que vous ne les lirez sans doute jamais (soit par flemme anticipée, soit que cela fasse l'objet d'une réelle décision: je ne lirai jamais ce bouquin, quoi qu'il arrive)?

C'est très étrange ce phénomène des fausses bibliothèques. Certainement comparable à ces gens qui accumulent des vrais livres chez eux, mais ne les lisent pas. Le résultat est le même. S'agit-il de se convaincre qu'un jour ou l'autre on finira bien par en ouvrir un et prendre le temps de se cultiver ? Ou bien ne s'agit-il que d'une façade à l'attention des visiteurs, histoire d'en jeter ? De paraître ?

Ce phénomène est mis en scène par Manchette dans Le petit bleu de la côte ouest :
https://noirbazar.1fr1.net/breves-de-lectures-f17/manchette-le-nouveau-roman-noir-benoit-mouchart-t52.htm

Chez moi, il y a des livres que je regarde de travers, car je ne les ai pas lus, et je ne les lirai peut-être jamais, parce que je n'en ai vraiment pas envie. Ou bien des livres que j'ai commencés et refermés au bout d'un moment, car ça ne me touchait pas. J'avais écrit une nouvelle qui résultait d'un questionnement similaire à l'égard des livres qui nous entourent au quotidien (L'étrange strangulation de Fried). Je vais la coller dans Ecriture. C'est de l'archive poussiéreuse...

J'ai vu des rangées de reliures collées les unes aux autres qui cachaient des placards dans un mur. C'est de la décoration, un peu comme le faux feu dans la cheminée, ça procure l'impression d'un intérieur douillet.
Je n'ai aucun livre que je ne lirai jamais, ceux là je ne les garde pas.

Je n'ai aucun livre que je ne lirai pas, parce que je n'en ai plus les moyens. Je n'achète que de rares fois à présent, uniquement des livres que je mettrais plus de trois semaines à lire (durée du prêt à Paris) principalement philo et essais. J'emprunte provisoirement tout le reste, livres que je peux abandonner après quelques pages ou presque à la fin, cela dépend.

Pour la même raison (l'absence de sous donc pas d'appareil photo, pas de portable), je n'ai pas de quoi faire une image de mes entassements mais c'est assez proche des vôtres, un peu partout dans l'appartement.

Signé : Cosette ;-)

Ah, l'argent....
J'achète rarement des livres autres que poche à cause du prix donc j'attends, le plus souvent, ou on me les offre. Je fais quelque chose qui m'a valu quelques légers ennuis, aussi, je prends des photos de quelques pages de livres que j'ai envie de lire mais pas envie d'acheter tout de suite, dans le magasin, ou de passages de livre que j'ai bien aimés mais que je dois rendre à la bibliothèque. Une fois, je me suis retrouvée dans la cave d'un supermarché avec des vigiles et un chef de rayon qui tentaient de me faire avouer que je faisais de l'espionnage commercial (j'avais pris en photo aussi tout un étal de livres de fantasy avec d'étonnantes couvertures qui faisaient un bel ensemble).

lol !

Comme dit Replay, l'argent...
Mais j'aime bien les témoignages de chacun sur ses rapports aux livres, sa manière de les acheter ou non.
De mon côté je n'arrive même plus à me souvenir de la dernière fois où j'ai acheté un livre neuf (un livre de poche ou non d'ailleurs). Alors il y a les bouquinistes bien sûr mais surtout les vide-greniers et les ventes organisées par les organismes du genre de la Croix Rouge, Secours Populaire (il y a aussi des ventes dans des paroisses et c'est souvent assez amusant de voir des livres inattendus au milieu de bréviaires, livres de saints...)etc, j'écume un peu tout. Par exemple, sur les photos de ma bibliothèque, la pile avec Carver, Genet, Auster, Lafargue etc, j'avais payé l'ensemble 5 euros. Il y a vraiment un plaisir particulier à fouiller, à dénicher des livres inattendus, ou ceux qu'on sait qu'on achètera un jour ou l'autre mais dont on attend l'occasion de les trouver vraiment pas cher. Cela pourrait presque faire un texte, tiens, cette attente, ce plaisir de tomber sur un livre noté depuis longtemps dans un petit coin de la tête.
Et puis il y a aussi le phénomène assez étrange dans certains vide-greniers : à l'intérieur d'une même commune ou d'un même quartier on tombe souvent sur certains livres que beaucoup de gens vendent (et qui seront différents dans la commune voisine), par forcément des best-sellers, c'est plutôt comme s'il y avait eu un phénomène d'achat de masses dans un périmètre restreint. A chaque fois je me dis que je devrais noter les titres de ces livres, faire une sorte de "carte géographique des lectures".
Bref, je divague....

zero a écrit:
(...) Cela pourrait presque faire un texte, tiens, cette attente, ce plaisir de tomber sur un livre noté depuis longtemps dans un petit coin de la tête.

Pourquoi "presque" ?

Hèlàs Zero, l'époque où tu pouvais aller aux puces et avec un billet de cent francs, repartir avec une caisse pleine de livre extraordaires est révolue.
C'est vraiment déprimant les vides greniers, de nos jours, que des frances loisirs à la pelle, des higgins clark et des Patricia Cornwell, des piles de Picsou géants. Même en arivant a 6h du matin, on trouve plus grand chose.

Par contre, c'est vrai, ça donne des indications surprenantes sur la perennité de certains auteurs, c'est le thermometre de la gloire littéraire. Par exemple, Pierre loti ou Henri Bordeaux sont des stars du mètre linéaire du vide grenier.

On peut dénicher quelques perles, tout de même, en grattant bien et patiemment. Cela dit, on peut repartir complètement bredouille aussi. Ce qui est intéressant dans les vide-greniers, je trouve, c'est le principe d'étalage de l'univers des autres - même si l'on part du principe que c'est leur "grenier" et qu'entre temps, leur univers a pu se transformer (évoluer ?).
Il y a la matière d'un documentaire, je pense. Un documentaire social. Une forme de "Striptease" qui n'aurait lieu que par l'intermédiaire des choses.

Au cours des trois ou quatre derniers vide-greniers que j'ai fréquentés (tous en Haute-Vienne), les auteurs les plus courants sur les stands étaient Pierre Bellemare et Rika Zaraï. J'y ai débusqué deux Série Noire en bon état et un roman de Jim Harrison. Deux tabourets de bar, aussi, à restaurer.

Bientot, la trilogie millenium pour 5 euros les 3.

edmond Gropl a écrit:Bientot, la trilogie millenium pour 5 euros les 3.

Cela ne vaut pas plus...

;-)

stalker a écrit:
Pourquoi "presque" ?

Bizarre, j'entends comme une voix au loin qui essaie de me dire quelque chose, mais que je ne saisis pas bien...
Bon, si j'écris ce texte un jour il faudra que tu réalises le documentaire dont tu parles. Socialement c'est plus que révélateur en effet, d'un quartier à l'autre les différences entre les objets en vente sont très marquées.

gropl a écrit:
Hèlàs Zero, l'époque où tu pouvais aller aux puces et avec un billet de cent francs, repartir avec une caisse pleine de livre extraordaires est révolue.
C'est vraiment déprimant les vides greniers, de nos jours, que des frances loisirs à la pelle, des higgins clark et des Patricia Cornwell, des piles de Picsou géants. Même en arivant a 6h du matin, on trouve plus grand chose.

Là je te crois volontiers, même si je n'ai pas connu cet "âge d'or". Bon, à mon petit niveau j'ai toujours l'impression de faire quelques bonnes affaires mais il faut reconnaître que le découragement n'est jamais loin, quand on voit toutes ces caisses de Henri Troyat, Pearl Buck, Guy des Cars etc etc. Mais ne parle pas trop de l'époque où l'on trouvait de bons livres à foison, je risquerais de m'énerver.

ah la la les France Loisir...

Dans les magasins de meubles d'occasion, les trocantes, il y a des livres bon marché. Et pour ceux qui peuvent, les salles des ventes. Les vieux meurent et les enfants balancent tout. Pour peu qu'on ne cherche pas d'édition rare, on est servi.

J'ai lu Millenium et j'ai beaucoup apprécié, ne vous déplaise, malgré tous ses défauts que je reconnais volontiers. (et s'il y avait un quatrième tome, je me jetterais dessus aussitôt)
Bon, j'attends les coups : )

Replay a écrit:J'ai lu Millenium et j'ai beaucoup apprécié, ne vous déplaise, malgré tous ses défauts que je reconnais volontiers. (et s'il y avait un quatrième tome, je me jetterais dessus aussitôt)

C'est parce que tu es une incorrigible romantique.

Du pur Rocambole au 21ème siècle ! Du vrai livre d'aventures avec une vraie héroïne comme Fantômette!

Pff... Ringarde...

mépriseur hautain de vraie littérature populaire!

Les vides greniers, les brocantes, les puces, finalement, c'est les derniers endroits où on peut avoir des surprises en terme de consommation.

Zero, tu peux encore trouver des bons livres pour pas cher, voir pour rien.
Ca nécéssite un véritable engagement, c'est une quête.
Je te donne quelques pistes.
Il te faut établir une carte des fluxs de livres dans ta ville, ou ton département.
Il faut que tu sois au bon moment, au bon endroit.
Il faut que tu sois identifié comme le type à qui doivent aller les livres
Il faut que tous les acteurs de ces fluxs, brocanteurs, emmaus, responsables de déchetteries (containers vieux papiers), récupérateurs divers, férrailleurs, déménageurs, dépot vente, bibliothécaires (a qui on propose souvent des dons de livres) identifient ta silhouette.
Il faut que tu les soulages de leurs livres. La plupart du temps, les gens sont embarrasés.
Il faut, dès que tu sais qu'un fin lettré décede, que tu suive le convoi funèbre et que tu répande le bruit comme quoi tu étais un admirateur du défunt et que tu avais entretenu avec lui des rapports uniquement autour de sa culture livresque (ce qui demande de pouvoir parler avec conviction sur n'importe quel sujet). Il faut que les héritiers pensent honorer la mémoire du diparu en te donnant toute sa bibliothèque.
Etc...

Ah mais là ce sont carrément des synopsis de polars...Parce que le fin lettré pourrait si vite tomber dans un escalier.
Pour le côté quête, il y a un peu de ça l'air de rien. Finalement je sens que c'est toi qui va nous le pondre le texte sur le sujet.

edmond Gropl a écrit:Il faut, dès que tu sais qu'un fin lettré décede, que tu suive le convoi funèbre et que tu répande le bruit comme quoi tu étais un admirateur du défunt et que tu avais entretenu avec lui des rapports uniquement autour de sa culture livresque...

Mon frère aîné, qui tenait une librairie d'érudition online et en amateur a été appelé un jour à aider des parents à se défaire de la bibliothèque de leur enfant, 25 ans, suicidé. Une histoire terrible, qui le hante encore. Beaucoup d'ouvrages de philosophie, sur les religions... la plupart neufs et jamais ouverts...

zero a écrit: A Gropl : Finalement je sens que c'est toi qui va nous le pondre le texte sur le sujet.

Oui, trêve de bavardage. Il faudrait voir à créer à partir de toute cette matière qui nous anime le ciboulot. Sinon, c'est du gaspillage - ou de la brève de Bazar.

Ici, c'est la littérature générale, avec un peu de noir dedans.


Là c'est le noir, avec un peu de blanche dedans.


Et ça c'est le début de murette...