Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
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Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
L'initiative de Nabe m'interpelle :
http://www.marcedouardnabe.com/
J'ai lu quelque part que ses 1000 premiers exemplaires étaient partis en l'espace d'un mois et qu'il a fait un retirage de 3000 unités. Si je crois moyennement au raz-de-marée de l'édition numérique, je me dis que l'auto-édition pourrait bien, avec les facilités et les coûts réduits de l'impression moderne, être à la portée de beaucoup d'auteurs qui voudraient :
1) un tant soit peu d'indépendance éditoriale,
2) augmenter leur DA d'un rachitique 10% à un plus confortable 60-70% (d'autant plus que Nabe ne s'enquiquine pas, à presque 30 euros le pavé...).
Evidemment, ce n'est valable que pour les auteurs déjà connus, disposant déjà d'une base, d'un lectorat fidèle et établi prêt à les suivre dans cette expérience, mais la logistique est plus que simple : une plate-forme web et un contrat avec un imprimeur.
Vous allez me dire : ça existe déjà, c'est de l'édition à compte d'auteur. Oui, sauf qu'avant la Toile et l'impression numérique, ça revenait surtout à se faire plumer et à encombrer son garage d'une palette de méchants livres invendables. Désormais, les auto-édités peuvent sortir de l'ombre sans forcément passer pour des clampins (à condition qu'ils savent écrire, bien sûr, pour Nabe, j'en sais rien, je ne connais pas sa prose) : le web offre l'organe de promotion et de diffusion qui manquait à ces flibustiers de l'édition, non ?
En tous cas, ça me semble intéressant pour la littérature en générale :
1) pour sa diversité et sa vivacité,
2) ça peut pousser les éditeurs traditionnels à rester attentifs, à ne pas trop verser dans le pré-mâché, s'ils ne veulent pas voir partir tous les lecteurs exigeants vers d'autres horizons (à moins que ce ne soit le but recherché : le lecteur-consommateur pour acheter du dan Brown à la pelle en "librairie" et le casse-burnes intello sur les sites "alternatifs" du web...???).
http://www.marcedouardnabe.com/
J'ai lu quelque part que ses 1000 premiers exemplaires étaient partis en l'espace d'un mois et qu'il a fait un retirage de 3000 unités. Si je crois moyennement au raz-de-marée de l'édition numérique, je me dis que l'auto-édition pourrait bien, avec les facilités et les coûts réduits de l'impression moderne, être à la portée de beaucoup d'auteurs qui voudraient :
1) un tant soit peu d'indépendance éditoriale,
2) augmenter leur DA d'un rachitique 10% à un plus confortable 60-70% (d'autant plus que Nabe ne s'enquiquine pas, à presque 30 euros le pavé...).
Evidemment, ce n'est valable que pour les auteurs déjà connus, disposant déjà d'une base, d'un lectorat fidèle et établi prêt à les suivre dans cette expérience, mais la logistique est plus que simple : une plate-forme web et un contrat avec un imprimeur.
Vous allez me dire : ça existe déjà, c'est de l'édition à compte d'auteur. Oui, sauf qu'avant la Toile et l'impression numérique, ça revenait surtout à se faire plumer et à encombrer son garage d'une palette de méchants livres invendables. Désormais, les auto-édités peuvent sortir de l'ombre sans forcément passer pour des clampins (à condition qu'ils savent écrire, bien sûr, pour Nabe, j'en sais rien, je ne connais pas sa prose) : le web offre l'organe de promotion et de diffusion qui manquait à ces flibustiers de l'édition, non ?
En tous cas, ça me semble intéressant pour la littérature en générale :
1) pour sa diversité et sa vivacité,
2) ça peut pousser les éditeurs traditionnels à rester attentifs, à ne pas trop verser dans le pré-mâché, s'ils ne veulent pas voir partir tous les lecteurs exigeants vers d'autres horizons (à moins que ce ne soit le but recherché : le lecteur-consommateur pour acheter du dan Brown à la pelle en "librairie" et le casse-burnes intello sur les sites "alternatifs" du web...???).
Chewie- Messages : 240
Date d'inscription : 13/01/2010
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Je suis pas dans le secret des dieux éditoriaux mais j'ai l'impression que Nabe dit qu'il n'a pas d'éditeur pour rendre son livre cyber vendable. Enfin j'en sais rien. (ceci dit, les premieres pages sont amusantes et techniquement, c'est bien fait. Et s'il en a vendu 1000 à 30 Eur., c'est un bon coup).
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
j'ai l'impression que Nabe dit qu'il n'a pas d'éditeur pour rendre son livre cyber vendable
Mea culpa : j'aurais pas du prendre cet exemple là, je m'en fous un peu de Nabe...
J'en ai un autre "sous le coude", qui est de surcroît beaucoup plus dans la thématique du roman noir :
http://www.flic2rue.com/flic2rue-le-livre/
Dix-huit annnées de Police Nationale en auto-édition, ça devrait être une lecture obligatoire pour tout polardeux qui se respecte, non ?
Chewie- Messages : 240
Date d'inscription : 13/01/2010
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Celui la il est en version papier. J'ai pas trouvé le cyber objet?
(parce que, comment ça s'appelle un livre numerique? un hibouk?)
(parce que, comment ça s'appelle un livre numerique? un hibouk?)
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Mais, le livre de Nabe aussi il est en version papier...!
Les quelques pages qu'on voit sur son site, certes numériques, sont juste un extrait...
Les CGV précisent : "Les livres vendus par marcedouardnabe.com sont identiques à ceux du commerce traditionnel et proviennent de l'ensemble de nos fournisseurs référencés. Ils sont garantis contre tout défaut (à l'exception des livres d'occasion qui peuvent présenter des imperfections et/ou des traces d'utilisation)."
Les quelques pages qu'on voit sur son site, certes numériques, sont juste un extrait...
Les CGV précisent : "Les livres vendus par marcedouardnabe.com sont identiques à ceux du commerce traditionnel et proviennent de l'ensemble de nos fournisseurs référencés. Ils sont garantis contre tout défaut (à l'exception des livres d'occasion qui peuvent présenter des imperfections et/ou des traces d'utilisation)."
Chewie- Messages : 240
Date d'inscription : 13/01/2010
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Tiens, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas parlé d'auto-édition sur le bazar...
L'ami Novi s'y était collé, à une époque. Il avait même parlé de boom de l'auto-édition (il avait été chercher je ne sais plus où - je suppose que son prochain roman sortira en numérique, d'ailleurs).
L'inconvénient est toujours le même, bien souvent, mais pas systématiquement : n'importe qui peut le faire.
A condition de savoir écrire, dis-tu, Chewie. Et c'est ici que le problème se pose (bien souvent).
Je développerai un peu plus tard, avec quelques arguments tout frais. Là, je n'ai pas le temps.
L'ami Novi s'y était collé, à une époque. Il avait même parlé de boom de l'auto-édition (il avait été chercher je ne sais plus où - je suppose que son prochain roman sortira en numérique, d'ailleurs).
L'inconvénient est toujours le même, bien souvent, mais pas systématiquement : n'importe qui peut le faire.
A condition de savoir écrire, dis-tu, Chewie. Et c'est ici que le problème se pose (bien souvent).
Je développerai un peu plus tard, avec quelques arguments tout frais. Là, je n'ai pas le temps.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Bien sûr, l'auto-édition offre une certaine indépendance de l'auteur ; indépendance qui touche à toutes les phases de réalisation d'un livre : le texte lui-même (sur lequel un éditeur ne viendra pas pinailler en exigeant des modifications, des corrections, des ajouts, des suppressions, tout ceci dans le but d'inscrire un roman dans une collection cohérente - beaucoup d'auteurs négligent ce point précis : un éditeur n'édite pas des livres de façon isolée ; ils les réunit dans un ensemble, il dirige une collection. On oublie aussi le sens du binôme auteur-éditeur, similaire à celui de réalisateur-producteur), la mise en page, la mise en forme du livre, sa couverture, son titre, son format, le choix du papier, etc, tout ce qui fait l'objet final.
Mais combien d'auteur sont donc capables de maîtriser cet ensemble de paramètres ? A contrario, combien en sont incapables et génèrent des livres bancals, mal finis, médiocres graphiquement, lisses au toucher, insuffisamment corrigés, voire pas du tout ? Cette indépendance peut rapidement mener à une forme d'enfermement, d'entêtement à tout vouloir faire seul. Dans de nombreux cas, c'est la frustration de n'avoir jamais pu être édité qui mène à cette décision. Internet grouille de blogs et de forums où des auteurs se réjouissent des possibilités offertes par le numérique et par le coût de moins en moins élevé d'impression d'un livre.
Et cette indépendance signifie aussi que l'auteur se retrouve seul.
Je ne tiens volontairement pas compte de quelques exceptions que tu cites, Chewie, et dont Nabe fait vraisemblablement partie : l'auteur n'en est pas à son premier roman et son parcours n'est pas celui d'un amateur, d'un écrivain en herbe.
Naturellement, dans l'histoire, les rachitiques 10% (tu es généreux, Chewie ; la plupart du temps, c'est 7%, sans compter ici les éditeurs, ou pseudo-éditeurs, qui ne reversent rien aux auteurs, ou les payent en livres : tiens, en voilà 50, tu te démerdes pour les écouler).
Et le terme "rachitique" est un peu déplacé, je trouve. La remarque ne tient pas compte du coût réel de l'opération de réalisation d'un livre et de sa diffusion. A la louche, le processus donne ceci :
Pourcentage libraire : de 25 à 40% (en général c'est 30%)
Pourcentage diffuseur : la plupart du temps c'est 30%
Coût de fabrication de l'objet livre (impression, donc, mais aussi travail de mise en page, de conception de la maquette, etc) : en fonction de la quantité de livres tirés, tu peux compter entre 10 et 15%
Si l'éditeur est soumis à des cotisations (qui comprennent aussi les charges), tu peux ajouter, dans le meilleur des cas, 10%
Frais divers (téléphone, envois postaux, promotionnels et autres, carburant, cartouches d'encre, électricité, abonnement Internet...) : 5% ?
Droits d'auteur : 7%
A la louche, sur ce schéma-là, l'éditeur touche autant que l'auteur.
Mais pas mal d'éditeurs sont aussi diffuseurs, ce qui réduit considérablement le coût. Ils travaillent aussi avec des graphistes au sein de la même boîte. La grosse cavalerie possède aussi son propre imprimeur, etc.
Tout ceci est comparable au producteur de lait : du lait cru à la bouteille qu'on achète en grande surface.
Mais combien d'auteur sont donc capables de maîtriser cet ensemble de paramètres ? A contrario, combien en sont incapables et génèrent des livres bancals, mal finis, médiocres graphiquement, lisses au toucher, insuffisamment corrigés, voire pas du tout ? Cette indépendance peut rapidement mener à une forme d'enfermement, d'entêtement à tout vouloir faire seul. Dans de nombreux cas, c'est la frustration de n'avoir jamais pu être édité qui mène à cette décision. Internet grouille de blogs et de forums où des auteurs se réjouissent des possibilités offertes par le numérique et par le coût de moins en moins élevé d'impression d'un livre.
Et cette indépendance signifie aussi que l'auteur se retrouve seul.
Je ne tiens volontairement pas compte de quelques exceptions que tu cites, Chewie, et dont Nabe fait vraisemblablement partie : l'auteur n'en est pas à son premier roman et son parcours n'est pas celui d'un amateur, d'un écrivain en herbe.
Naturellement, dans l'histoire, les rachitiques 10% (tu es généreux, Chewie ; la plupart du temps, c'est 7%, sans compter ici les éditeurs, ou pseudo-éditeurs, qui ne reversent rien aux auteurs, ou les payent en livres : tiens, en voilà 50, tu te démerdes pour les écouler).
Et le terme "rachitique" est un peu déplacé, je trouve. La remarque ne tient pas compte du coût réel de l'opération de réalisation d'un livre et de sa diffusion. A la louche, le processus donne ceci :
Pourcentage libraire : de 25 à 40% (en général c'est 30%)
Pourcentage diffuseur : la plupart du temps c'est 30%
Coût de fabrication de l'objet livre (impression, donc, mais aussi travail de mise en page, de conception de la maquette, etc) : en fonction de la quantité de livres tirés, tu peux compter entre 10 et 15%
Si l'éditeur est soumis à des cotisations (qui comprennent aussi les charges), tu peux ajouter, dans le meilleur des cas, 10%
Frais divers (téléphone, envois postaux, promotionnels et autres, carburant, cartouches d'encre, électricité, abonnement Internet...) : 5% ?
Droits d'auteur : 7%
A la louche, sur ce schéma-là, l'éditeur touche autant que l'auteur.
Mais pas mal d'éditeurs sont aussi diffuseurs, ce qui réduit considérablement le coût. Ils travaillent aussi avec des graphistes au sein de la même boîte. La grosse cavalerie possède aussi son propre imprimeur, etc.
Tout ceci est comparable au producteur de lait : du lait cru à la bouteille qu'on achète en grande surface.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Tout récemment, sur un salon, j'ai côtoyé un auteur local qui a créé sa propre maison d'édition. Auparavant, il était chez un des éditeurs les plus diffusés et vendus sur la région (grosse collection de romans de terroir : 60 bouquin par an, et un lectorat spécifique, ça cartonne bien). Le type a fait ses calculs (correctement) et s'y retrouve. Son bénéfice est proche des 60%, mais certainement pas 70.
Sur le salon, on constate rapidement que 90% des lecteurs-acheteurs ignorent ce qu'est un éditeur. Pour eux, éditeur et imprimeur c'est la même chose. Ce qui signifie que si l'auteur auto-édité a de bonnes stratégies de vente (potentiel commercial, facultés à vendre un produit au passant, etc), le lecteur achète un livre qui n'a pas été relu, ni corrigé (et je ne parle pas que de l'orthographe, soyons clair là-dessus). C'était le cas de cet auteur, excellent en orthographe, mais qui n'avait rien à dire. Au deuxième livre acheté, il offrait le troisième. Ses couvertures sont abominables, mais le lectorat semble friand d'abominations (histoire de goûts, me dira-t-on, mais il y a des goûts qui se discutent). L'auteur-éditeur a tout fait, comme un grand, et vend des produits médiocres à un lectorat qui n'a aucune exigence. Il suffisait de prendre un moment pour lire un chapitre au hasard pour s'apercevoir que c'était de l'inachevé, du pas relu, du pas amélioré, voire du premier jet, un roman qui peut côtoyer sans rougir les poupées folkloriques ou en coquillages d'un magasin de souvenirs.
Mais le type est indépendant, ouaip.
Sur le salon, on constate rapidement que 90% des lecteurs-acheteurs ignorent ce qu'est un éditeur. Pour eux, éditeur et imprimeur c'est la même chose. Ce qui signifie que si l'auteur auto-édité a de bonnes stratégies de vente (potentiel commercial, facultés à vendre un produit au passant, etc), le lecteur achète un livre qui n'a pas été relu, ni corrigé (et je ne parle pas que de l'orthographe, soyons clair là-dessus). C'était le cas de cet auteur, excellent en orthographe, mais qui n'avait rien à dire. Au deuxième livre acheté, il offrait le troisième. Ses couvertures sont abominables, mais le lectorat semble friand d'abominations (histoire de goûts, me dira-t-on, mais il y a des goûts qui se discutent). L'auteur-éditeur a tout fait, comme un grand, et vend des produits médiocres à un lectorat qui n'a aucune exigence. Il suffisait de prendre un moment pour lire un chapitre au hasard pour s'apercevoir que c'était de l'inachevé, du pas relu, du pas amélioré, voire du premier jet, un roman qui peut côtoyer sans rougir les poupées folkloriques ou en coquillages d'un magasin de souvenirs.
Mais le type est indépendant, ouaip.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Je vois que j’ai touché la corde sensible de l’éditeur ! Mais il y a un malentendu : l’objet de ma réflexion initiale n’était pas motivée par un quelconque ressentiment envers les éditeurs, c’est juste que la démarche de Nabe m’a interpellée, tout comme celle d’Alain Chamfort dans le domaine musical.
Les éditeurs n’ont rien de spécifiques. Dans tous les domaines professionnels, il y a des gens qui aiment leur boulot et essaient de bien le faire, avec un minimum de respect pour client et fournisseur, et d’autres qui veulent juste vendre à la tonne en privilégiant les gros réseaux de distribution massive. Littérature, agriculture ou industrie, même combat.
D’ailleurs, je ne comprends pas la justification des 30 % du libraire dans ton tableau des coûts. Certes, ils finalisent l’acte d’achat, comme on dit, mais à part gérer du stock et payer une caissière, ils ne font pas grand-chose d’autre ? Je ne vois pas rien qui justifie que leur marge soit supérieure à celle de l’auteur ou de l’éditeur ???
C’est pourquoi j’ai employé le terme de « flibustiers ». Je pense qu’il est bien, pour la diversité et la liberté d’expression, que des pirates comme Nabe ou Chamfort, qui ont tous les deux déjà un public, aient la possibilité avec l’auto-édition de continuer à produire du contenu pour leur public, en dépit du système qui a décrété du jour au lendemain qu’ils n’étaient plus « bankables » (appréciation démentie par les ventes des deux artistes concernés).
C’est une saine façon de faire la nique, non pas aux éditeurs qui aiment leur boulot et le littérature, mais aux marchands de tapis vulgaires qui ont lancé des OPA sur des groupes d’édition musicale ou littéraire et qui entendent appliquer à l’art leur conception du libéralisme global pour un parterre de lobotomisés.
Enfin, quand j’écrivais « DA rachitiques », c’était de la narration subjective, vue par le seul côté de la lorgnette de l’auteur, en sachant très bien que ce n’est pas le point de vue de l’éditeur ou du diffuseur.
Nous sommes d’accord : littérature, agriculture ou industrie, même combat.
Les éditeurs n’ont rien de spécifiques. Dans tous les domaines professionnels, il y a des gens qui aiment leur boulot et essaient de bien le faire, avec un minimum de respect pour client et fournisseur, et d’autres qui veulent juste vendre à la tonne en privilégiant les gros réseaux de distribution massive. Littérature, agriculture ou industrie, même combat.
D’ailleurs, je ne comprends pas la justification des 30 % du libraire dans ton tableau des coûts. Certes, ils finalisent l’acte d’achat, comme on dit, mais à part gérer du stock et payer une caissière, ils ne font pas grand-chose d’autre ? Je ne vois pas rien qui justifie que leur marge soit supérieure à celle de l’auteur ou de l’éditeur ???
C’est pourquoi j’ai employé le terme de « flibustiers ». Je pense qu’il est bien, pour la diversité et la liberté d’expression, que des pirates comme Nabe ou Chamfort, qui ont tous les deux déjà un public, aient la possibilité avec l’auto-édition de continuer à produire du contenu pour leur public, en dépit du système qui a décrété du jour au lendemain qu’ils n’étaient plus « bankables » (appréciation démentie par les ventes des deux artistes concernés).
C’est une saine façon de faire la nique, non pas aux éditeurs qui aiment leur boulot et le littérature, mais aux marchands de tapis vulgaires qui ont lancé des OPA sur des groupes d’édition musicale ou littéraire et qui entendent appliquer à l’art leur conception du libéralisme global pour un parterre de lobotomisés.
Enfin, quand j’écrivais « DA rachitiques », c’était de la narration subjective, vue par le seul côté de la lorgnette de l’auteur, en sachant très bien que ce n’est pas le point de vue de l’éditeur ou du diffuseur.
Tout ceci est comparable au producteur de lait : du lait cru à la bouteille qu'on achète en grande surface.
Nous sommes d’accord : littérature, agriculture ou industrie, même combat.
Chewie- Messages : 240
Date d'inscription : 13/01/2010
Re: Le numérique, mouais, mais l'auto-édition, oui ??
Dans le domaine musical, on peut aussi relever l'expérience de Radiohead, assez remarquable et tout à fait rentable pour l'artiste (et le public).
Concernant le libraire, il tient une boutique qui a un coût et il doit tirer un salaire de son activité. Les 30% sont largement justifiés. De plus, il existe des libraires qui ne se tiennent pas à la gestion d'un stock de marchandises à codes barres. Il y en a qui défendent des livres. Ils en parlent avec les lecteurs qui leur demandent conseils. Il y a des libraires passionnés par la littérature, et qui ne sont pas simplement des marchands de livres. J'en connais deux qui refusent de disposer dans leur boutique la moindre tête de gondole. Ils font leur propre choix et orientent leurs clients vers ce qu'ils estiment être de la littérature nourrissante. Pas de Dan Brown dans leurs rayons ; pas de Jacques Chirac non plus. Vade retro satanas.
Le terme "liberté d'expression", je m'en méfie de plus en plus. Il peut donner lieu à un grand n'importe quoi. Avant Internet, le désastre était plus discret, mais dorénavant c'est une déferlante sans mesure. On pourrait alors se dire : c'est au lecteur de faire la différence entre un auteur digne de ce nom, et un pseudo-écrivain du dimanche qui vise l'indépendance. Mais beaucoup de lecteurs ne savent pas la faire ; ils n'ont aucun critères d'exigence (il serait mal vu de dire ici "critères de jugement", et c'est regrettable, car comme le dit très bien Limbes dans un fuseau voisin : nous sommes aujourd'hui LIBRES de consommer de la merde - l'important c'est d'être libre).
Concernant le libraire, il tient une boutique qui a un coût et il doit tirer un salaire de son activité. Les 30% sont largement justifiés. De plus, il existe des libraires qui ne se tiennent pas à la gestion d'un stock de marchandises à codes barres. Il y en a qui défendent des livres. Ils en parlent avec les lecteurs qui leur demandent conseils. Il y a des libraires passionnés par la littérature, et qui ne sont pas simplement des marchands de livres. J'en connais deux qui refusent de disposer dans leur boutique la moindre tête de gondole. Ils font leur propre choix et orientent leurs clients vers ce qu'ils estiment être de la littérature nourrissante. Pas de Dan Brown dans leurs rayons ; pas de Jacques Chirac non plus. Vade retro satanas.
Le terme "liberté d'expression", je m'en méfie de plus en plus. Il peut donner lieu à un grand n'importe quoi. Avant Internet, le désastre était plus discret, mais dorénavant c'est une déferlante sans mesure. On pourrait alors se dire : c'est au lecteur de faire la différence entre un auteur digne de ce nom, et un pseudo-écrivain du dimanche qui vise l'indépendance. Mais beaucoup de lecteurs ne savent pas la faire ; ils n'ont aucun critères d'exigence (il serait mal vu de dire ici "critères de jugement", et c'est regrettable, car comme le dit très bien Limbes dans un fuseau voisin : nous sommes aujourd'hui LIBRES de consommer de la merde - l'important c'est d'être libre).
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
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