Big Brother
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stalker
Ernest Kurtz
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Big Brother
Il y a quelques jours ont été remis les Big Brother Awards français pour 2010; de bien beaux nominés et de bien beaux gagnants; lien : Big Brother Awards 2010
Re: Big Brother
Très intéressant.
Le respect de la vie privée et des libertés, vaste sujet...
Mais je pense qu'il y a de grosses incohérences dans cette volonté de vouloir à n'importe quel prix défendre tous les droits. Car si tant de mesures et de précautions sont prises, c'est précisément parce que des individus représentent des dangers pour d'autres, à différents degrés. Le nier au nom de la liberté et des droits de chacun revient à autoriser que des débordements puissent avoir lieu. Et ils ont lieu, tous les jours. On s'en offusque (quand on n'a pas le malheur d'en être directement victime).
Je me demande si les mesures prises à l'encontre des libertés de chacun sont plus incommodantes que s'il n'y en avait aucune, ou beaucoup moins. Je me demande ce que dirait "chacun" si rien n'était entrepris pour protéger sa vie, avant sa liberté.
Mais je ne fais allusion ici qu'à une poignée d'exemples cueillis sur la page que tu indiques, colonel Kurtz. Evidemment, beaucoup démontrent qu'on traverse à folle allure une époque qui fait de nous des individus traçables, cernés, potentiellement muselés. Une époque formidable. Une mine d'or pour les auteurs de romans noirs.
Le respect de la vie privée et des libertés, vaste sujet...
Mais je pense qu'il y a de grosses incohérences dans cette volonté de vouloir à n'importe quel prix défendre tous les droits. Car si tant de mesures et de précautions sont prises, c'est précisément parce que des individus représentent des dangers pour d'autres, à différents degrés. Le nier au nom de la liberté et des droits de chacun revient à autoriser que des débordements puissent avoir lieu. Et ils ont lieu, tous les jours. On s'en offusque (quand on n'a pas le malheur d'en être directement victime).
Je me demande si les mesures prises à l'encontre des libertés de chacun sont plus incommodantes que s'il n'y en avait aucune, ou beaucoup moins. Je me demande ce que dirait "chacun" si rien n'était entrepris pour protéger sa vie, avant sa liberté.
Mais je ne fais allusion ici qu'à une poignée d'exemples cueillis sur la page que tu indiques, colonel Kurtz. Evidemment, beaucoup démontrent qu'on traverse à folle allure une époque qui fait de nous des individus traçables, cernés, potentiellement muselés. Une époque formidable. Une mine d'or pour les auteurs de romans noirs.
stalker- Admin
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Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Je remarque qu'a juste titre, la caisse d'épargne a été nominée.
Aujourd'hui, la caisse d'épargne, c'est Big Brother.
(Je ne sais pas si il y a des connaisseurs parmi les noirbazardeux, j'aimerais avoir la preuve que ces derniers temps ils ont optimisé leur logiciel afin de prendre un maximum de frais. Si en théorie, du moins sur les projections à partir desquelles ils établissent leurs logiciel , je suppose qu'ils restent dans la loi, en pratique, ça s'apparente de plus en plus à du rackett et à de la soumission technologique. Lorsque je vais l'insulter (pace que ça ne sert plus a rien d'argumenter, etc..) , mon banquier me répond invariablement, c'est pas moi, c'est l''informatique).
Aujourd'hui, la caisse d'épargne, c'est Big Brother.
(Je ne sais pas si il y a des connaisseurs parmi les noirbazardeux, j'aimerais avoir la preuve que ces derniers temps ils ont optimisé leur logiciel afin de prendre un maximum de frais. Si en théorie, du moins sur les projections à partir desquelles ils établissent leurs logiciel , je suppose qu'ils restent dans la loi, en pratique, ça s'apparente de plus en plus à du rackett et à de la soumission technologique. Lorsque je vais l'insulter (pace que ça ne sert plus a rien d'argumenter, etc..) , mon banquier me répond invariablement, c'est pas moi, c'est l''informatique).
Re: Big Brother
Stalker, reprenant la liste des nominés, je n'ai rien vu qui puisse accroitre en quoi que ce soit la sécurité de quiconque (hormis la sécurité financière des dirigeants des entreprises à qui les collectivités locales passent commande des caméras, etc...).
Sinon, bien sûr, évidemment, le débat liberté/sécurité...
Sinon, bien sûr, évidemment, le débat liberté/sécurité...
Re: Big Brother
Dans Orwell entreprise, il y a l'exemple de Bio rafale.
Puis, globalement, il y a un sentiment de refus en bloc qui m'interroge. Et le perfectionnement des outils technologiques n'est pas pour rien dans la tentation d'organismes et de personnes d'observer, de suivre, de violer l'espace privé des individus. Puisque les outils le permettent, pourquoi s'en priver ? C'est un peu (paradoxalement) comme les fichiers numériques duplicables (vidéos, musiques, autres), le piratage informatique, on appelle ça. Puisque les outils informatiques le permettent, pourquoi s'en priver ? Sauf qu'on va sanctionner les uns, mais pas les autres. Dans les deux cas, le potentiel croissant de l'outil et de sa mise à disposition sur le marché est en cause.
Ceci fait écho à la remarque de Gropl : c'est pas ma faute, c'est l'informatique.
Le citoyen x est en mesure de le dire aussi, lorsqu'on va lui reprocher de copier des fichiers piratés.
Je suis étonné que personne n'ait encore exploité le marché des caméras qui surveillent les caméras, histoire d'éviter qu'on les casse. Il y a un filon.
Puis, globalement, il y a un sentiment de refus en bloc qui m'interroge. Et le perfectionnement des outils technologiques n'est pas pour rien dans la tentation d'organismes et de personnes d'observer, de suivre, de violer l'espace privé des individus. Puisque les outils le permettent, pourquoi s'en priver ? C'est un peu (paradoxalement) comme les fichiers numériques duplicables (vidéos, musiques, autres), le piratage informatique, on appelle ça. Puisque les outils informatiques le permettent, pourquoi s'en priver ? Sauf qu'on va sanctionner les uns, mais pas les autres. Dans les deux cas, le potentiel croissant de l'outil et de sa mise à disposition sur le marché est en cause.
Ceci fait écho à la remarque de Gropl : c'est pas ma faute, c'est l'informatique.
Le citoyen x est en mesure de le dire aussi, lorsqu'on va lui reprocher de copier des fichiers piratés.
Je suis étonné que personne n'ait encore exploité le marché des caméras qui surveillent les caméras, histoire d'éviter qu'on les casse. Il y a un filon.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Y'a déjà un marché pour les caméras qui surveillent les radars.... C'est un début.
Searclaw- Messages : 312
Date d'inscription : 04/08/2009
Localisation : Terre
Re: Big Brother
stalker a écrit:. Evidemment, beaucoup démontrent qu'on traverse à folle allure une époque qui fait de nous des individus traçables, cernés, potentiellement muselés. Une époque formidable. Une mine d'or pour les auteurs de romans noirs.
Tout cela a été bien exploité par les auteurs de SF.
Re: Big Brother
Notamment Philip K. Dick.edmond Gropl a écrit:stalker a écrit:. Evidemment, beaucoup démontrent qu'on traverse à folle allure une époque qui fait de nous des individus traçables, cernés, potentiellement muselés. Une époque formidable. Une mine d'or pour les auteurs de romans noirs.
Tout cela a été bien exploité par les auteurs de SF.
Re: Big Brother
La surveillance s'est enormement technologisée, alors qu'un bon épouvantail, bien choisi, donnerait des résultats équivalents, et ça reviendrait moins cher.
Re: Big Brother
Exact. Je songeais aussi à Gibson.Manuel a écrit:
Notamment Philip K. Dick.
Mais compte tenu que ce n'est plus de la SF, je fais allusion au roman noir.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Nombre d'études, pour la plupart plupart conduites dans mon Angleterre natale, ont prouvé que les caméra, ça sert à rien. Les criminels vont faire leurs affaires là où il n'y en a pas. Ou portent des cagoules. Tous simplement.
Searclaw- Messages : 312
Date d'inscription : 04/08/2009
Localisation : Terre
Re: Big Brother
Pourtant les exemples de faits divers où les caméras de surveillance protection permettent d'identifier des personnes sont assez nombreux : braquages, agressions, accidents de la route...
Je trouve que ce rejet en bloc du principe de surveillance est infondé. Il est excessif, oui, et il se développe, mais il peut être nécessaire, dans une certaine mesure.
Je trouve que ce rejet en bloc du principe de surveillance est infondé. Il est excessif, oui, et il se développe, mais il peut être nécessaire, dans une certaine mesure.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Donc, si je comprends bien, les caméras de vidéo surveillance...
Au fait... WHO WATCH THE WATCHMEN ?
... n'ont aucune incidence en termes de prévention (ce dont je me doutais bien...), mais...Searclaw a écrit:Nombre d'études, pour la plupart plupart conduites dans mon Angleterre natale, ont prouvé que les caméra, ça sert à rien. Les criminels vont faire leurs affaires là où il n'y en a pas. Ou portent des cagoules. Tous simplement.
...n'ont d'effet que pour la répression... C'est un choix, effectivement.stalker a écrit:Pourtant les exemples de faits divers où les caméras de surveillance protection permettent d'identifier des personnes sont assez nombreux : braquages, agressions, accidents de la route...
Je trouve que ce rejet en bloc du principe de surveillance est infondé. Il est excessif, oui, et il se développe, mais il peut être nécessaire, dans une certaine mesure.
Au fait... WHO WATCH THE WATCHMEN ?
Re: Big Brother
Ce qui signifierait qu'aucune répression n'est nécessaire ? Je ne suis pas d'accord. Notre civilisation est exemplaire en terme de débordements, d'actes répréhensibles, de délits, d'excès (pas simplement aux regard de mesures instaurées, mais aussi à l'égard de simples principes moraux, de simples respects de l'ordre et d'autrui). Notre société regorge de délits commis, tous les jours.
Mais la répression aveugle et exclusive est sotte, on est d'accord.
Mais la répression aveugle et exclusive est sotte, on est d'accord.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Enfin, je pense qu'on est d'accord, je ne sais pas.
A vous entendre, on dirait que tout est rose et qu'aucune mesure répressive n'est justifiée.
A vous entendre, on dirait que tout est rose et qu'aucune mesure répressive n'est justifiée.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Non, non stalker, tout n'est pas rose. Je voulais juste pointer du doigt d'une part que je suis totalement d'accord avec searclaw sur le fait qu'on nous raconte des conneries sur ces caméras (elles ne servent en rien de protection) et d'autre part qu'elles correspondent à un choix -quasi philosophique?-, en tout cas représentatif de la façon dont "on" nous gouverne: plutôt de la répression que de la prévention. Les deux sont sans doute nécessaires, mais le déséquilibre, globalement, est trop important en faveur de l'attirail répressif. Punir, c'est facile à utiliser pour de la propagande, il suffit de sortir des chiffres (tant d'arrestations, tant de condamnations, etc...); faire de la prévention, c'est éviter que des choses arrivent et il est beaucoup plus difficile de communiquer sur l'absence d'évènements, sur des choses qui ne se produisent pas.
Je n'ai évidemment pas de solution miracle à proposer, mais j'ai juste parfois l'impression qu'"on" me prend pour un crétin et qu'"on" cherche à me faire avaler de la propagande.
Je n'ai évidemment pas de solution miracle à proposer, mais j'ai juste parfois l'impression qu'"on" me prend pour un crétin et qu'"on" cherche à me faire avaler de la propagande.
Re: Big Brother
Protection, c'est le nouveau terme (qui voudrait faire passer la pilule).
J'ai tout de même la nette impression que les quelques arguments qui peuvent justifier la présence de caméras de surveillance dans notre corps social malade sont ignorés. Vous les rejetez en bloc. Comme un type de gauche va rejeter les propositions d'un type de droite (ou inversement - même si certains arguments sont parfois pertinents). Le débat est faussé.
Concernant les chiffres, on est d'accord. On peut y ajouter ceux qu'on nous transmet au sujet de l'opinion publique (basés sur un échantillon de 920 personnes "représentatives" du même corps social, afin de dégager une opinion générale - il en va aussi du moral des français, cette vaste manipulation efficace). Et ces chiffres contaminent les 64 millions restants (et des milliers encore), qui n'ont pas été interrogés. Si 600 personnes sur 920 interrogées se jettent demain sur la farine, vous pouvez être sûr que le lendemain 40 millions s'y jetteront aussi, sans se demander pourquoi elles s'y sont jetées.
En fait, je ne critique pas, ni ne défends, le principe de la caméra de surveillance. Je le constate, simplement. S'y opposer ne changera rien. Elles continueront de proliférer, quoi qu'on en dise. On peut y ajouter les webcam. Et d'autres méthodes en vigueur qui font de nous des individus traçables. On n'y peut rien. On est impuissant face à ce pouvoir.
J'ai tout de même la nette impression que les quelques arguments qui peuvent justifier la présence de caméras de surveillance dans notre corps social malade sont ignorés. Vous les rejetez en bloc. Comme un type de gauche va rejeter les propositions d'un type de droite (ou inversement - même si certains arguments sont parfois pertinents). Le débat est faussé.
Concernant les chiffres, on est d'accord. On peut y ajouter ceux qu'on nous transmet au sujet de l'opinion publique (basés sur un échantillon de 920 personnes "représentatives" du même corps social, afin de dégager une opinion générale - il en va aussi du moral des français, cette vaste manipulation efficace). Et ces chiffres contaminent les 64 millions restants (et des milliers encore), qui n'ont pas été interrogés. Si 600 personnes sur 920 interrogées se jettent demain sur la farine, vous pouvez être sûr que le lendemain 40 millions s'y jetteront aussi, sans se demander pourquoi elles s'y sont jetées.
En fait, je ne critique pas, ni ne défends, le principe de la caméra de surveillance. Je le constate, simplement. S'y opposer ne changera rien. Elles continueront de proliférer, quoi qu'on en dise. On peut y ajouter les webcam. Et d'autres méthodes en vigueur qui font de nous des individus traçables. On n'y peut rien. On est impuissant face à ce pouvoir.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Big Brother
Il faut faire confiance au système pour qu'il se détruise lui-même. En Angleterre, avec la situation économique actuelle, ils sont en passe d'enlever pas mal de caméras. Parce que leur entretien coute trop cher. Le système se tuera tout seul.
Searclaw- Messages : 312
Date d'inscription : 04/08/2009
Localisation : Terre
Re: Big Brother
stalker a écrit:
Puis, globalement, il y a un sentiment de refus en bloc qui m'interroge.
Mais le rejet en bloc dont tu parles, Stalker, n’émane que d’une faible minorité. La majorité des gens sont favorables au développement de ces instruments, à mon sens d’une part parce que c’est a priori indolore (on ne s’en rend pas compte, ça n’impacte pas directement notre vie, et ce d’autant plus qu’aujourd’hui on a l’habitude, dès le biberon on est filmé), et d’autre part parce que c’est un peu comme en médecine, la croyance dans le fait que les technologies finiront par garantir la sécurité puisqu’elles pourront tout repérer et donc tout traiter. Du coup, et corrélativement, la violence qui existe, comme les maladies qu’on n’aura pas détectées, ou pas pu soigner, apparaîtra d’autant plus intolérable. Car en tout cas, d’un point de vue historique, nos sociétés sont bien plus sûres qu’avant.
On parle de la peur, ailleurs. Je ne suis pas sûr que la peur, en général, soit un bon moteur pour réfléchir.
Pour moi leur développement veut aussi dire quelque chose de l’impuissance des sociétés organisées face à des formes de violences qu’elle n’arrive pas à contenir ou à limiter : violences urbaines de masse, actes terroristes... C’est un peu comme la manifestation explicite d’une passivité politique qui ne dit pas son nom : d’un côté on renforce le contrôle qui porte sur les individus (tous potentiellement dangereux), en laissant croire que ça règlera le problème des violences, et de l’autre on abdique sur le projet politique en tant que tel, sur le vivre-ensemble. Je ne suis pas contre la répression, je suis même pour (même si je pense qu’elle doit être repensée), au sens où à partir du moment où on se fixe des règles pour vivre en société, il est normal d’en sanctionner leur transgression, mais il me semble que ce n’est pas en créant un climat de suspicion généralisé (l’ère de l’homme louche), ni en déchargeant l’Etat (la police) de ses fonctions pour les transférer à tout un chacun (voisin vigilant, technologies, ou autres) ou en la pressurisant pour qu’elle fasse du chiffre, qu’on règlera ce genre de problèmes. Et encore, je reste à la surface de l’iceberg.
Dans une certaine mesure, la caméra introduit un filtre entre la société et la vie qui s’y déroule, et ceux qui sont chargés de sa sécurité. On peut se poser aussi la question de ce qui est vu, et par qui, et dans ce qui est vu, qu’est-ce qui apparaît comme bizarre, et où vont toutes ces images (sont-elles conservées, combien de temps, etc.), qui en fait quoi, est-ce qu’on peut les voir si on en fait la demande. Et puis, il faudrait alors les mettre partout, ces caméras de protection : dans les familles, dans les caves, dans les conseils d’administration, dans ces endroits secrets et éminemment privés où nombre de crimes et délits se commettent.
Et on peut peut-être distinguer entre ce qui relève de la surveillance d’Etat (caméras et autres fichiers), et ce qui relève du quadrillage du consommateur par des outils surpuissants.
Enfin, je suis d’accord avec le fait que ce n’est pas la caméra en tant que telle, qui nous rend moins libres. Sans caméras aussi, on ne l’est presque pas (mais veut-on vraiment l’être ?)
Et puis sur la violation des éléments privés des personnes, il faut quand même bien constater que les gens ne se font pas violer, ils sont consentants et actifs pour livrer pas mal de chose d’eux à tout vent (facebook, etc.).
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Big Brother
Bien sûr, ce réseau de surveillance, de plus en plus perfectionné, est une façon de tenter de combler des lacunes en terme de sécurité effective. Une façon de tenter de rassurer, de prétendre que des choses sont mises en oeuvre pour que l'ordre n'explose pas trop. Il y a aussi les radars fixes sur la route, c'est un peu le même problème, les mêmes raisons. Le nombre d'accidents et de victimes sur la route n'ont pas vraiment diminué pour autant, ça dépend des périodes et du nombre de véhicules en circulation, tout un tas de paramètres. C'est juste une image de la sécurité.
Et je pense que la minorité (si c'en est une) qui rejette en bloc ces procédés de surveillance, le fait à l'égard non pas des procédés uniquement, mais pour la provenance de la décision de les instaurer. Si je me trompe, tant mieux. Et ce n'est pas très important, si c'est ça. Même si ce n'est pas ça. Ce qui importe, c'est ce qui échappe à ceux qui instaurent de tel procédés. Ce qui leur échappe, c'est des événements imprévisibles, qui ne se rangent pas forcément dans des catégories, qui passent au travers des mailles du filet technologique : les environnements non surveillés dont tu parles, Limbes. Mais pas seulement les lieux. Les cerveaux humains. On ne peut pas les surveiller, eux, ni les maîtriser. Et les conflits entre cerveaux non plus. Les alchimies qui commettent des dégâts, les circonstances qui les provoquent, les causes.
C'est mal vu d'écrire que notre société est tout de même un peu malade, et que les virus sont multiples. Si on l'admet, il faut bien reconnaître que certains virus échappent aux lois, à la raison, et à ceux que les virus rongent. Et c'est bien beau de coller des caméras et des radars, et de tenter de nous tracer de mieux en mieux grâce aux technologies, mais c'est bien beau aussi de s'imaginer que là où on en est, je ne pense pas qu'on puisse parvenir à équilibrer ce petit monde grouillant. Il est trop complexe. Beaucoup de gens n'en ont pas fondamentalement envie.
Quant à la liberté, c'est bien joli aussi de la proclamer, de la défendre, de la mettre à toutes les sauces. Mais elle concerne chacun d'entre nous (presque 65 millions de notions de la liberté dans l'Hexagone). A partir du moment où on est suffisamment mûr, où on a suffisamment grandi et vécu (un peu), la liberté c'est celle qu'on est en mesure de s'accorder soi-même, et non celle que d'autres sont en mesure de nous ôter ou de nous offrir. Alors bien sûr, il y a des libertés qui concernent tout le monde, des libertés collectives, accordées à des catégories sociales et pas d'autres. Mais jamais tout le monde ne sera contenté. Jamais. C'est impossible. Et c'est de plus en plus impossible.
Et je pense que la minorité (si c'en est une) qui rejette en bloc ces procédés de surveillance, le fait à l'égard non pas des procédés uniquement, mais pour la provenance de la décision de les instaurer. Si je me trompe, tant mieux. Et ce n'est pas très important, si c'est ça. Même si ce n'est pas ça. Ce qui importe, c'est ce qui échappe à ceux qui instaurent de tel procédés. Ce qui leur échappe, c'est des événements imprévisibles, qui ne se rangent pas forcément dans des catégories, qui passent au travers des mailles du filet technologique : les environnements non surveillés dont tu parles, Limbes. Mais pas seulement les lieux. Les cerveaux humains. On ne peut pas les surveiller, eux, ni les maîtriser. Et les conflits entre cerveaux non plus. Les alchimies qui commettent des dégâts, les circonstances qui les provoquent, les causes.
C'est mal vu d'écrire que notre société est tout de même un peu malade, et que les virus sont multiples. Si on l'admet, il faut bien reconnaître que certains virus échappent aux lois, à la raison, et à ceux que les virus rongent. Et c'est bien beau de coller des caméras et des radars, et de tenter de nous tracer de mieux en mieux grâce aux technologies, mais c'est bien beau aussi de s'imaginer que là où on en est, je ne pense pas qu'on puisse parvenir à équilibrer ce petit monde grouillant. Il est trop complexe. Beaucoup de gens n'en ont pas fondamentalement envie.
Quant à la liberté, c'est bien joli aussi de la proclamer, de la défendre, de la mettre à toutes les sauces. Mais elle concerne chacun d'entre nous (presque 65 millions de notions de la liberté dans l'Hexagone). A partir du moment où on est suffisamment mûr, où on a suffisamment grandi et vécu (un peu), la liberté c'est celle qu'on est en mesure de s'accorder soi-même, et non celle que d'autres sont en mesure de nous ôter ou de nous offrir. Alors bien sûr, il y a des libertés qui concernent tout le monde, des libertés collectives, accordées à des catégories sociales et pas d'autres. Mais jamais tout le monde ne sera contenté. Jamais. C'est impossible. Et c'est de plus en plus impossible.
stalker- Admin
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