Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
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Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
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Début du synopsis :
Guy Bordeux, leader charismatique de l’Internationale Simulationniste, auteur culte de « La société du spectral » a disparu alors qu’il s’apprêtait à livrer un manuscrit explosif à son éditeur. Celui-ci, affolé, engage un détective privé blasé et sans scrupules, François Dauprat, pour démêler l’affaire (…)
« A la mémoire de Jean-Patrick Manchette », indique l’auteur en ouverture.
Le rythme du roman justifiera l'hommage.
Sans scrupules, c’est le moins qu’on puisse dire de Dauprat. Sans gants ni pincettes, pourrait-on dire de Delcour qui lâche son personnage principal dans la nature, armé jusqu’aux dents. De Paris à Lisbonne, sa trajectoire s’achève dans l’archipel des Açores. Véritable visite guidée des lieux, sur les talons d’un détective devenu tueur à gage au fil des chapitres, et n’épargnant aucun angle de sa nature viciée au lecteur. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il fait ça, ce dernier répond : « Mon côté femme de ménage. »
Mais que révélait donc Blocus, le manuscrit de l’auteur disparu ?
Juste quelques noms, quelques dates et lieux ; quelques actes. On ne lui en demandait pas tant, à Dauprat, mais il fera du recueillement des aveux une affaire personnelle : « Le Front de Libération des Açores, c’est moi. Et Dias, de l’Opus Dei. Et Braga, l’ancien chef secret de la Pide. »
Ou bien : « Le F.L.A. fut un ramassis de tueurs à la petite semaine financé par la C.I.A. et l’Opus Dei. »
Et encore : « De nous tous, le plus coupable est Caetano Dias (…) Il s’habillait en prêtre et nous donnait la communion et l’absolution. Dias nous a persuadé avoir reçu du Vatican même les titres qui lui permettaient d’officier comme ministre du culte. – Vous disiez ; j’ai tué X, j’ai violé Y, et il vous disait ? – Va en paix mon fils. Ce n’est point un pêché, mais une œuvre divine. Et il nous faisait baiser les pieds de la croix. »
Derrière le complexe engrenage historique et politique qui fait la trame du roman, l’auteur ne cesse de nous régaler à la sauce littéraire. Une délicate façon de diluer la salade de piments ou au contraire d’en rajouter, en faisant de Blocus Solus un récit à doubles fond et tranchant qu’on n’a pas envie de lâcher. Non pas que l’intrigue captive simplement, mais parce que l’écriture elle-même nous embobine.
Le jeu est tout à fait pervers et réussi.
Série noire n°2430 (1996)
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Début du synopsis :
Guy Bordeux, leader charismatique de l’Internationale Simulationniste, auteur culte de « La société du spectral » a disparu alors qu’il s’apprêtait à livrer un manuscrit explosif à son éditeur. Celui-ci, affolé, engage un détective privé blasé et sans scrupules, François Dauprat, pour démêler l’affaire (…)
« A la mémoire de Jean-Patrick Manchette », indique l’auteur en ouverture.
Le rythme du roman justifiera l'hommage.
Sans scrupules, c’est le moins qu’on puisse dire de Dauprat. Sans gants ni pincettes, pourrait-on dire de Delcour qui lâche son personnage principal dans la nature, armé jusqu’aux dents. De Paris à Lisbonne, sa trajectoire s’achève dans l’archipel des Açores. Véritable visite guidée des lieux, sur les talons d’un détective devenu tueur à gage au fil des chapitres, et n’épargnant aucun angle de sa nature viciée au lecteur. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il fait ça, ce dernier répond : « Mon côté femme de ménage. »
Mais que révélait donc Blocus, le manuscrit de l’auteur disparu ?
Juste quelques noms, quelques dates et lieux ; quelques actes. On ne lui en demandait pas tant, à Dauprat, mais il fera du recueillement des aveux une affaire personnelle : « Le Front de Libération des Açores, c’est moi. Et Dias, de l’Opus Dei. Et Braga, l’ancien chef secret de la Pide. »
Ou bien : « Le F.L.A. fut un ramassis de tueurs à la petite semaine financé par la C.I.A. et l’Opus Dei. »
Et encore : « De nous tous, le plus coupable est Caetano Dias (…) Il s’habillait en prêtre et nous donnait la communion et l’absolution. Dias nous a persuadé avoir reçu du Vatican même les titres qui lui permettaient d’officier comme ministre du culte. – Vous disiez ; j’ai tué X, j’ai violé Y, et il vous disait ? – Va en paix mon fils. Ce n’est point un pêché, mais une œuvre divine. Et il nous faisait baiser les pieds de la croix. »
Derrière le complexe engrenage historique et politique qui fait la trame du roman, l’auteur ne cesse de nous régaler à la sauce littéraire. Une délicate façon de diluer la salade de piments ou au contraire d’en rajouter, en faisant de Blocus Solus un récit à doubles fond et tranchant qu’on n’a pas envie de lâcher. Non pas que l’intrigue captive simplement, mais parce que l’écriture elle-même nous embobine.
Le jeu est tout à fait pervers et réussi.
Série noire n°2430 (1996)
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Dernière édition par stalker le Sam 2 Aoû - 15:26, édité 1 fois
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
Est-ce qu'il y a beaucoup de parenthèses dans le texte ?
Replay- Messages : 528
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : Bretagne
Re: Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
Curieuse question...
Pas plus de parenthèses que de pourris qui se font refroidir.
Pourquoi ?
Pas plus de parenthèses que de pourris qui se font refroidir.
Pourquoi ?
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
Parce que les livres de Raymond Roussel (Impressions d'Afrique, Locus Solus) sont écrits en langage imbriqué, avec beaucoup de crochets et parenthèses.
Replay- Messages : 528
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : Bretagne
Re: Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
Il me semble qu'il y avait eu un procès, ou une intention de procès entre les ayants droits de Debord et la série noire.. Enfin, il y avait eu un problème.
Re: Blocus solus - Bertrand Delcour (1996)
Ce n'est pas impossible, étant donné la profusion de références immédiates à Guy Debord et à son travail. On trouve dans le roman de nombreux noms de personnalités existantes, ou ayant existé, à peine dissimulées ou complètement évidentes. Le début du synopsis est un exemple.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
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