L.A Confidential - James Ellroy (1990)
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L.A Confidential - James Ellroy (1990)
Trois flics dans le Los Angeles des années cinquante... Ed Exley veut la gloire. Hanté par la réussite de son "incorruptible" de père, il est prêt à payer n'importe quel prix pour parvenir à l'éclipser. Bud White a vu son père tuer sa mère. Aujourd'hui, il est devenu un bloc de fureur, une bombe à retardement portant un insigne. "Poubelle" Jack Vincennes terrorise les stars de cinéma pour le compte d'un magazine à scandales. Un secret enfoui dans sa mémoire le ronge. Il fera tout pour ne pas le laisser remonter à la surface. Trois flics pris dans un tourbillon, un cauchemar qui teste leur loyauté et leur courage, un cauchemar d'où toute pitié est exclue et qui ne permet à personne de survivre. L.A. Confidential est un roman noir épique.
Après Le Dahlia Noir et Le Grand Nulle Part, L.A. Confidential est le troisième volet du "Quatuor de Los Angeles".
J'ai longtemps retardé la lecture du troisième volet du quatuor de Los Angeles à cause du film. Je voulais l'oublier avant, être dépolluer de son scénario plus que de ses images, d'ailleurs.
Quand on lit la quatrième de couverture des trois derniers opus de la série (le grand Nulle part, LA Confidential, White jazz), force est de constater qu'elles se ressemblent toutes; trois flics tourmentés, borderline psychologiquement et moralement, pris dans des affaires qui les dépassent. Au menu, sextuple crime dans un bar de nuit, un réseau de pornographie accolé ou pas à un réseau de prostitution de luxe, une ancienne affaire de psychopathe mal résolue, meurtres en série de prostituées... N'en jetez plus...
Pour autant le ton du roman est assez éloigné du précédent (le grand nulle part); ce dernier avait une dimension socio-politique plus affirmée, plus historique que le LA Confidential. Ici, Ellroy s'occupe en priorité des personnages, se mêle de leur psychologie, avec une approche quasi psychanalytique avec l'un d'entre eux (Ed Exley).
Néanmoins, Ellroy n'en oublie pas pour autant le contexte socio-historique, le LA des 50's en plein développement, le début de l'ère des loisirs (et évidemment, tout est déjà pourri avant même d'avoir commencé), l'institution policière... Il sait comme nul autre mêler sa fiction à la réalité; on y croise Mickey Cohen, Johnny Stompanato (qui tient un rôle important dans le bouquin. Chose passionnante il fut l'amant de Lana Turner et fut assassiné par la fille de l'actrice). A la fin, j'ai du faire deux ou trois recherches pour démêler le vrai du faux. Ellroy ose et c'est passionnant.
Pour ce qui est de sa construction et de son suspens, qui connait l'oeuvre de l'auteur sait dés le départ qui tire les ficelles (mais pas toutes) mais le roman nous tient en haleine tant il est dense, foisonnant, riche, malgré ses 660 pages.
Oserais je parler de chef-d'oeuvre ? N'est ce pas la totalité de la bibliographie (ou presque) de Ellroy qui est un chef-d'oeuvre ?
Il s'agit maintenant d'entamer "White jazz" que je n'avais pas pu poursuivre à cause de son style si particulier mais je vais m'y coltiner une fois encore.
Et puis un jour, entre lecteurs d'Ellry, faudra qu'on ait une discussion sérieuse au sujet de Dudley Smith. N'est il pas le personnage central de la première partie de son oeuvre ?
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: L.A Confidential - James Ellroy (1990)
Ah oui !! D'autant que ce personnage fait sa première apparition avant le quatuor de LA, dans Clandestin. C'est le plus pourri de tous les personnages d'Ellroy et j'ai longtemps rêvé d'un roman qui conterait son histoire, ses origines, ce qui en a fait ce qu'il est devenu. Ci-après le lien avec un article sur Dudley Smith issu du Polar hors série qui avait été consacré à Ellroy (cliquer ici). Attention, spoiler puisque parle de ce qui se passe avec Dudley dans White jazz.txoa a écrit:Et puis un jour, entre lecteurs d'Ellry, faudra qu'on ait une discussion sérieuse au sujet de Dudley Smith. N'est il pas le personnage central de la première partie de son œuvre ?
Concernant White Jazz, je l'ai lu à sa sortie (période de mon grand enthousiasme pour Ellroy) et effectivement, je me souviens qu'il n'avait pas été d'une lecture facile tant Ellroy avait poussé son style jusqu'à un point carrément radical limite de l'expérimental. Ensuite, avec la trilogie Underworld USA, tout en conservant un style bien personnel intégrant quelque chose du quasi-expérimental White Jazz, il est redevenu lisible...
Personnellement, Le grand nulle part est l'apogée du polar à la Ellroy.
Re: L.A Confidential - James Ellroy (1990)
Personnellement, Le grand nulle part est l'apogée du polar à la Ellroy.
En ce qui me concerne, c'est Lune Sanglante.
J'aurais tendance à nettement distinguer chez Ellroy les premières années (jusqu'en 1987), et le reste de sa production (après 1988).
Le pivot étant justement L.A. Confidential, avec sa narration parfaitement maîtrisée, sa galerie de personnages hallucinante, sa gouaille canaille et son ironie que n'ont pas ses premiers écrits. Ce roman est une étape cruciale dans sa carrière et un souvenir de lecture mémorable où il est difficile de lâcher le bouquin tant c'est dense, tendu et noir.
Et pourtant, malgré toutes les qualités de ce livre, je lui préfère le premier tome de la trilogie Lloyd Hopkins, qui est pour moi l'essence même du récit Ellroyien.
Une écriture coup de poing, une force de frappe hallucinante au service d'un récit totalement hardboiled au sens noble du terme. Cette première période n'est pas la plus aboutie, ni la plus maîtrisée, mais elle recèle une forme d'authenticité, une part de tripes indéniable qui rend ses premiers écrits assez addictifs. Une écriture parfois tordue, parfois bordélique, mais saturé de venin glacial qui aboutira au Dahlia Noir en 1987, pas le plus accessible de ses romans, mais un point d'orgue baroque et terrifiant qui, en ouvrant le quatuor de Los Angeles, est surtout une conclusion (à mon sens) de l'écriture de ses premières années.
Chewie- Messages : 240
Date d'inscription : 13/01/2010
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