Lynch

Dans le cadre de l'exposition de nombreuses créations de David Lynch, la Fondation Cartier (avec les éditions Xavier Barral) s'est vue tentée d'éditer une flopée de petits produits dérivés, dirons-nous, dont cet ouvrage que j'ai trouvé récemment. Snowmen se compose de photographies noir & blanc prises par Lynch, à Boise, dans l'Idaho, au début des années 90.

On n'en a pas pour notre argent, diront certains qui s'imaginaient en découvrant cet objet sous cellophane qu'il révèlerait bien davantage que 8 images et un texte de l'auteur. Certes, le livre est cher pour le contenu qu'il offre (à partir de 13,60 euros sur Amazon, jusqu'à 20 euros ailleurs), ce qui n'empêche pas de s'attarder sur les images. Justement, plus de temps vous y consacrerez et plus le coût sera amorti, réfléchissez, voyons...

Ils sont tout moches et rabougris, les bonshommes de neige de David Lynch, ou pas très reluisants, même s'ils parviennent à nous faire croire que c'est rigolo, la neige. Tout dégueulasses et tristes, dont certains sont sur le point de chavirer dans la gadoue qui les entoure. Déprimants, mais d'abord déprimés, peut-être. Erigés sur des gazons qu'on soupçonne impeccables, on dirait bien que ceux qui les ont façonnés l'ont fait dans la joie et la bonne humeur - que des bandes de petits marmots tout excités, ou des familles entières, se sont consacrés à la tâche.
Mais Lynch a décidé de les saisir comme ceci : agonisants dans la neige sale, sur fond de baraques typiques, un tantinet noires, un rien lugubres. On se demande ce qu'elles contiennent, d'ailleurs, les maisons. Des bonshommes de neige qui fondent ? Déjà fondus ?