Le temps du loup - Michael Haneke (2003)
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Le temps du loup - Michael Haneke (2003)
Quand Anne et sa famille arrivent dans leur maison de campagne, ils s’aperçoivent qu’elle est occupée par des étrangers. Cette confrontation n’est que le début d’un douloureux apprentissage : rien n’est plus comme avant. Ce qui commence comme une histoire de famille devient vite un drame collectif. Mais c’est aussi une légende, donc l’histoire d’un sacrifice, donc une histoire de Saint…
L’ouverture du film évoque inévitablement Funny games (1997), mais Haneke semble ne produire cet écho que pour mieux nous en éloigner. Nous entraîner ailleurs. La transition s’effectue sous nos yeux grâce à des éléments familiers, rassurants, qui vont se désintégrer en quelques minutes et abolir les signes d’un monde moderne, matériel, rationnel, pour s’en tenir à l’être humain strictement.
Un être humain mis à nu, livré à lui-même, ou plutôt livré aux conséquences de ses actes, de ses œuvres – livré aux autres et dorénavant soumis à des forces qui le dépassent et sollicitent sa nature profonde. C’est une histoire où les êtres se cherchent et ne se trouvent pas. Où ils s’interrogent et ne se répondent pas. Où ils se traquent et s’enfuient ; n’en finissent pas de se tenir à distance, sur leurs gardes. Ils restent à distance et refusent de dire qui ils sont, ou bien ne terminent pas leurs phrases. Sont-ils en mesure de le dire ? Savent-ils seulement d’où ils viennent ?
Une chose est certaine, ils ignorent où ils vont. Ils tâtonnent. Ils évoluent dans le brouillard et dans la nuit à la recherche d’une présence, d’un signe de vie qui pourrait sauver la leur, ou simplement la guider.
De même, la caméra tâtonnera dans le brouillard et la nuit. Dans le noir, elle dissimulera les personnages afin de confier au spectateur le soin de les retrouver, de les deviner grâce à leur souffle ou leurs mouvements. Grâce à une flamme, au loin, comme une étoile amochée ; ou un déplacement infime de corps gris parmi ces vastes paysages qui occupent tout le champ. Trouver l’autre est un délicat défi. Une douloureuse épreuve dont on n’avait peut-être pas idée jusqu’alors.
Au commencement, il y a ceux qu’on aime et qu’on pensait si proches ; qu’on était convaincu de connaître et dont, au fond, nous étions pourtant loin. Et, peu à peu, l’expérience se complique encore, car nous allons rencontrer des inconnus, des silhouettes qui se dressent dans la brume. Certains ne parlent pas notre langue et nous regardent à peine. En d’autres temps, nous les aurions ignorés. Avant la pénurie, nous regardions ailleurs et nous ne voyions rien.
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stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Le temps du loup - Michael Haneke (2003)
Je vais essayer de trouver ça...
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: Le temps du loup - Michael Haneke (2003)
J'aime beaucoup ce film, même si j'ai l'impression qu'il a été baclé (a moins que ce soit un coup de gros malin de Hanecke pour rajouter un peu de perturbations). Il y a un montage bizarre, des raccords un peu désynchronisés, une impression de truc pas terminé.
Ceci dit, l'avant dernière scène, celle de l'affiche est de toute beauté.
Et puis les acteurs, I Huppert, D. Duval, Olivier Gourmet, Serge Riaboukine, Maurice Benichou etc.. que du bon!
Ceci dit, l'avant dernière scène, celle de l'affiche est de toute beauté.
Et puis les acteurs, I Huppert, D. Duval, Olivier Gourmet, Serge Riaboukine, Maurice Benichou etc.. que du bon!
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