Journal d'un écrivain - Virginia Woolf

Un bonheur de doutes, de remises en question, de féminisme précoce et adorable. Un génie de la littérature qui se livre au travers d'un journal intime épuré et non voyeur. Il fait partie des livres qui nous permettent de partager la vie d'un être exceptionnel, nous remettent à la place qui est la nôtre et nous rassurent. A lire et relire lorsque nous ne sommes plus tout à fait sûr de nous, ou lorsque au contraire nos chevilles ou notre tête (ou les deux) enflent démesurément.
J'adore les passages où Virginia raconte la genèse de ses livres, les affres de la page blanche ou ses inquiétudes sur l'accueil que l'on fera à son ouvrage.

"Et maintenant, je m'aperçois, non sans plaisir, qu'il est sept heures, et que je dois préparer le dîner. Haddock et chair à saucisse. Il est vrai je crois, que l'on acquiert une certaine maîtrise de la saucisse et du haddock en les couchant par écrit."

La fin que l'on connaît est tellement noire, tellement absurde.

Un de mes journaux d'écrivain préférés. Leonard a opéré une sélection drastique quant à ce qui était publiable, parait-il.
C'est très loin du polar, Woolf (je ne dis pas ça pour t'empêcher d'en parler, hein)

Il n'y a pas que le polar sur ce forum dans la vie, Replay.

De toute façon, on peut voir du polar partout. C'est juste un histoire d'imagination.

Jean-Michel a écrit:De toute façon, on peut voir du polar partout. C'est juste une histoire d'imagination.

Non. Il y a de la mort partout, mais pas du polar partout.