L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
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L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Entendu Philippe Djian dire, en pleine promotion de son nouvel opus, que les romanciers français seraient incapable de s'emparer du thême de la crise capitaliste actuelle, que ce serait forcement un auteur américain qui sortirait le roman de la crise. Il a peut-être raison, encore que ce thême ait déja été traité dans un bouquin de Don Delillo "Cosmopolis" et certainement dans d'autres.
Dans le cinéma, on a "l'argent des autres", Thriller froid tourné en 1978, et à mon avis, tout à fait pertinent, n'ayant rien perdu de sa modernité
Un banquier (Trintignant, toujours formidable)sert de bouc émissaire dans une immense arnaque bancaire, il va devoir défendre son honneur.Face à lui, l'imperial Michel Serrault en banquier superieur, L'impeccable Claude Brasseur, l'escroc (mélange de B Tapie et Madoff, je ne l'ai jamais vu jouer avec une telle justesse). A ses cotés, Catherine Deneuve,majestueuse et naturelle (c'est à dire pas sophistiquée, tranchant avec l'image certainement faussée que j'avais d'elle, image peut-être faussée par sa prestation publicitaire pour les actions Suez, le fameux "reflechissez"). Tout autour, une brochette de second rôle tous aussi épatant les uns que les autres, François Perrot, Françis Lemaire ainsi que Jean François Derec, tout jeune.
Ce film me semble avoir influencé le réalisateur de "la question humaine" autre merveille de thriller glacial, notemment dans la scène de l'entretien du cabinet de recrutement, tout en décor déshumanisant.
Ce film a recu le prix Louis Delluc.
En regardant la filmographie de ce talentueux réalisateur ( que je m'étonnais de ne pas connaitre), je m'aperçois qu'il a réalisé "Malevil" et qu'il a surtout travaillé pour la télé, réalisant plusieurs Maigret. Je me demandais pourquoi un tel réalisateur ( en opposition à tous les pignoufs du cinéma français) n'avait pas réalisé plus de film pour le cinéma. Une des explications, peut-être à coté de la plaque, serait une absence de financement Bancaire. On ne touche certainement pas avec impunité à l'establishement.
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Malevil, ce n'est pas la réussite du siècle. Surtout après lecture de l'excellent roman de Robert Merle.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Entendu Philippe Djian dire, en pleine promotion de son nouvel opus, que les romanciers français seraient incapable de s'emparer du thême de la crise capitaliste actuelle,
Ma foi, vous en connaissez qui en aient seulement le désir !
Je suis venu sur le net, il doit y avoir un an ou deux, en me disant, qu'arrivant du web politique : il devait y avoir quelque part chez les nouveaux auteurs francais, une génèration cachée qui affutait ses armes dans une espèce d'atelier...
Bah, je n'ai trouvé que des écrivains de romans à intrigue, surfant sur une espéce de vague de l'égo : pensez des gens qui s'intéressent moins à leurs droits d'auteurs qu'aux réactions de l'entourage, dérisoire.
Ils sont où les romanciers francais ? on parle même plus d'engagement dans leur cas, du témoignage suffirait.
Djan vous dites, je vais jeter un oeil....
Ma foi, vous en connaissez qui en aient seulement le désir !
Je suis venu sur le net, il doit y avoir un an ou deux, en me disant, qu'arrivant du web politique : il devait y avoir quelque part chez les nouveaux auteurs francais, une génèration cachée qui affutait ses armes dans une espèce d'atelier...
Bah, je n'ai trouvé que des écrivains de romans à intrigue, surfant sur une espéce de vague de l'égo : pensez des gens qui s'intéressent moins à leurs droits d'auteurs qu'aux réactions de l'entourage, dérisoire.
Ils sont où les romanciers francais ? on parle même plus d'engagement dans leur cas, du témoignage suffirait.
Djan vous dites, je vais jeter un oeil....
Dernière édition par novi le Mer 4 Fév - 23:22, édité 1 fois
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
novi a écrit:Entendu Philippe Djian dire, en pleine promotion de son nouvel opus, que les romanciers français seraient incapable de s'emparer du thême de la crise capitaliste actuelle,
Ma foi, vous en connaissez qui en aient seulement le désir !
.
Novi, c'est parce que tu n'en connais pas qu'il n'en existe pas.
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
edmond Gropl a écrit:novi a écrit:Entendu Philippe Djian dire, en pleine promotion de son nouvel opus, que les romanciers français seraient incapable de s'emparer du thême de la crise capitaliste actuelle,
Ma foi, vous en connaissez qui en aient seulement le désir !
.
Novi, c'est parce que tu n'en connais pas qu'il n'en existe pas.
Exact, cher Gropl ....il s'agit d'une forme de thriller en fait ; ils doivent se cacher au fond du couloir chez un minuscule éditeur ou dans une improbable autoédition ; des subversifs !
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Je sais pas ce qui est subversif de nos jours. Certains journaux peut-être, le canard enchainé?, CQFD?, Voici, Closer?. Surement certains artistes..
"La décroissance", journal peut-être subversif.
Ce film l'était peut-être à son époque, aujourd'hui beaucoup moins.
"La décroissance", journal peut-être subversif.
Ce film l'était peut-être à son époque, aujourd'hui beaucoup moins.
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
La culture est parvenue depuis longtemps à revendiquer la subversion, à se l'approprier. Autrement dit, l'Etat a fait siens les propos que des artistes ont pu émettre à son encontre. C'est un comble, ou plutôt c'était un comble. Aujourd'hui, c'est devenu normal. On y voit que du feu.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
stalker a écrit:La culture est parvenue depuis longtemps à revendiquer la subversion, à se l'approprier. Autrement dit, l'Etat a fait siens les propos que des artistes ont pu émettre à son encontre. C'est un comble, ou plutôt c'était un comble. Aujourd'hui, c'est devenu normal. On y voit que du feu.
Je plussois sur la forme !
Quoique l'apologie de la délinquance n'a jamais encore été récupérée et c'est peut étre ce qui rend aujourd'hui la banlieue autrement plus redoutable que les étudiants (certes les tentatives de récup existent, le Rap etc ).
novi- Messages : 681
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
[quote="novi"]
Je suis pas certain de ça, certes la banlieue fait peur, et me fait peur (j'ai pas peur pour moi, j'habite un quartier plutôt chaud sans qu'il soit une cité de non droit, j'y suis bien, j'ai plutôt peur des évenements de violence collective) mais la banlieue ne fait pas reculer le gouvernement, les étudiants (et les routiers) si. (Mais est-ce que les étudiants peuvent faire reculer les mafias de toutes obédiences qui germent par ci par là, je sais pas)
Dans mon travail, le rap est une musique de fond quasiment constante, y'a des trucs que j'aime bien mais ce qui me sidère, c'est la vitesse et la force du système de formatage, de récupération et de commercialisation de cette forme d'expression. Des types passent de l'anonymat au statut de star éphémère(sans que ça se traduise en terme de ventes de disque) et quelques uns choisissent le maquis (ces derniers sont subversifs, je sais pas à quel niveau).
stalker a écrit:
Quoique l'apologie de la délinquance n'a jamais encore été récupérée et c'est peut étre ce qui rend aujourd'hui la banlieue autrement plus redoutable que les étudiants (certes les tentatives de récup existent, le Rap etc ).
Je suis pas certain de ça, certes la banlieue fait peur, et me fait peur (j'ai pas peur pour moi, j'habite un quartier plutôt chaud sans qu'il soit une cité de non droit, j'y suis bien, j'ai plutôt peur des évenements de violence collective) mais la banlieue ne fait pas reculer le gouvernement, les étudiants (et les routiers) si. (Mais est-ce que les étudiants peuvent faire reculer les mafias de toutes obédiences qui germent par ci par là, je sais pas)
Dans mon travail, le rap est une musique de fond quasiment constante, y'a des trucs que j'aime bien mais ce qui me sidère, c'est la vitesse et la force du système de formatage, de récupération et de commercialisation de cette forme d'expression. Des types passent de l'anonymat au statut de star éphémère(sans que ça se traduise en terme de ventes de disque) et quelques uns choisissent le maquis (ces derniers sont subversifs, je sais pas à quel niveau).
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
stalker a écrit: Autrement dit, l'Etat a fait siens les propos que des artistes ont pu émettre à son encontre
L'état et les grands capitalistes.
C'est peut-être une forme de progrès, c'est pas le cas dans les dictatures.
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Plus les marchands que l'état, d'ailleurs.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Pourquoi tu crois ça?txoa a écrit:Plus les marchands que l'état, d'ailleurs.
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Ou la culture, tout simplement.
Ce passage, issu des Fragments d'un discours amoureux, de Roland Barthes, le dit mieux :
Ma folie, simple déraison, est plate, voire invisible : au reste, totalement récupérée par la culture : elle ne fait pas peur.
Barthes cite Werther.
Ce passage, issu des Fragments d'un discours amoureux, de Roland Barthes, le dit mieux :
Ma folie, simple déraison, est plate, voire invisible : au reste, totalement récupérée par la culture : elle ne fait pas peur.
Barthes cite Werther.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: L'argent des autres - Christian de Chalonge (1978)
Le film est magnifique.
Trintignat surtout joue magnifiquement.
Bouquet, toujours dans le role de personnages ambigus, mielleux, comme dans le jouet. A voir ou revoir.
Trintignat surtout joue magnifiquement.
Bouquet, toujours dans le role de personnages ambigus, mielleux, comme dans le jouet. A voir ou revoir.
liberté- Messages : 15
Date d'inscription : 08/02/2009
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