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Je mourrai pas gibier - Guillaume Guéraud (2006)

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Je mourrai pas gibier - Guillaume Guéraud (2006) Empty Je mourrai pas gibier - Guillaume Guéraud (2006)

Message par limbes Lun 30 Mar - 1:26

Je mourrai pas gibier - Guillaume Guéraud (2006) Gueraudgibier

La ou le bibliothécaire a écrit au crayon sur la page de titre : « violence familiale »/ « violence chez l’ado ».

1er livre paru dans la collection DoAdo Noir, aux éditions du Rouergue.

Un uppercut littéraire.

C’est un récit à la première personne d’un adolescent, Martial, qui raconte la violence sourde d’un village, Mortagne, et sa propre violence, incompréhensible si on devait s’arrêter avec effroi aux quelques lignes qu’on pourrait lire dans les pages Faits divers d’un journal, du genre « Carnage au mariage », ou « Campagne meurtrière ».
Ce que je trouve particulièrement réussi, c’est la langue employée par l’auteur, qui à la fois exprime de façon très crédible la voix de l’adolescent, et qui, avec une économie de moyens (pas d’effets de style grandiloquents ou d’explications démonstratives et psychologiques), déroule une mécanique tragique, d’une force implacable.
Je voulais en parler pour souligner le fait que la littérature jeunesse c’est aussi parfois de la littérature, et pour donner un exemple d’objet de polémique récurrente quand on parle de ce que « doivent » lire les ados, s’agissant d’un livre qui évoque la violence.
Ici ou là en effet, je lis que c’est une littérature trop sombre, trop désespérée, trop violente aussi en ce qu’elle n’expliquerait rien et livrerait son contenu brut, sans possibilité de réflexion ou de détachement par rapport à celle-ci.
Je trouve ça absolument faux, d’une part parce que ça mésestime la distance critique dont on peut faire preuve, même ado, quand on lit un ouvrage de fiction (ou quand on regarde un film, ou quand on joue à un jeu vidéo) ; d’autre part, parce qu’il s’agit d’une conception de la littérature que je ne partage pas (comme si elle devait avoir une fonction d’éducation, ou porter un message, une morale, ou je ne sais quoi). Par ailleurs en l’espèce, la violence –terrible- n’est pas décrite complaisamment, l’auteur ne se vautre pas dedans avec délectation, il livre par petites touches un cheminement qui conduit à une issue absolument dramatique, en glissant ci et là, des éléments qui peuvent conduire à réfléchir à cette violence-là.
Et en contradiction avec la notion de distance, mais peut-être s’agit-il d’un double mouvement, comme des allers-retours successifs, il me semble que la confrontation au plus noir de la société, et de l’homme, et de soi, est particulièrement importante dans une période comme l’adolescence (et pas que, pour ma part).
limbes
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