Les révoltés de l'an 2000 - Narciso Ibanez Serrador (1976)
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Les révoltés de l'an 2000 - Narciso Ibanez Serrador (1976)
Le film s'ouvre sur une longue séquence qui égrène les violences faites aux enfants au fil des conflits majeurs de la deuxième moitié de XX° siècle (2° guerre mondiale, Corée, Biafra, Viet Nam). Cette séquence est illustrée d'images d'archives. C'est terrible, à la limite de l'insoutenable.
Puis, revenant à la fiction, la caméra s'attarde sur un enfant jouant sur une plage de la Costa Brava. Nous faisons la connaissance d'un couple de touristes anglais, elle est enceinte, ils semblent heureux. Ils embarquent pour un îlot sous le soleil. Sur place, ils ne rencontrent que des enfants au comportement étrange. Les seuls adultes qu'ils croisent sont morts, assassinés. Les enfants semblent vouloir les pourchasser.
C'est un film éprouvant. Dans la forme, on pourrait presque dire qu'il n'y a pas grand chose de neuf: des poursuivis, des poursuivants sur un territoire clos mais voilà, si nul ne trouve à redire à lutter contre des zombis, les empaler, les trucider, c'est beaucoup plus difficile avec des enfants tout simplement à cause d'un inconscient collectif qui dit qu'un enfant est pur par essence, qu'on ne peut le toucher. Pourtant il faudra tuer, tuer des enfants. Un homme, survivant et terrifié est abordé par sa fille en larmes. Que peut il faire d'autre que de la suivre ? D'autant que les enfants n'ont rien d'inquiétant, à priori, ils jouent, rient, pêchent, s'enlacent. Juste des enfants...
Il n'y a que peu de sang mais lorsque c'est la cas, ce n'est jamais gratuit et ça nous fige.
L'image est très belle, éclatante de soleil, à la limite de la surexposition. Les plans sont très travaillés, pouvant nous renvoyer aux meilleurs western.
Et la fin est terrible.
C'est un superbe film méconnu qui porte cet en-tête: Quien puede matar a un nino ? Qui peut tuer un enfant ?
J'aimerais beaucoup que vous le voyez et qu'on en cause car je pense que j'ai ce film en tête un moment.
txoa- Messages : 1108
Date d'inscription : 11/06/2008
Localisation : To lose ou presque
Re: Les révoltés de l'an 2000 - Narciso Ibanez Serrador (1976)
Vu cette nuit.
A chaud, c'est une expérience étrange. Je ne vais pas répéter ce que tu en as dit, Txoa, je suis d'accord sur tous les points. J'ai envie d'insister sur l'efficacité de la rupture entre l'intro (les images d'archives que tu cites) et les premières images en couleur du film. C'est violent et on cogite pendant ces séquences où plein de gens se dorent la pilule au soleil sur une plage grouillante, dans les années 70, et les images où des cadavres en noir & blanc gisent dans des rues ou sont balayés par des bulldozers vers des charniers.
Morale de l'histoire ?
C'est compliqué, car le film nous questionne sans cesse. Il nous sollicite directement. Et il nous mène vers une impasse. C'est assez redoutable. Et tout le long du film, il y a les images d'archives qui défilent dans nos têtes ; tous ces minos massacrés ; des centaines de milliers rien que pour le XXème siècle. Ce film ressemble à un règlement de compte impossible, avec sa part d'irrationnel qui la rend envisageable et pose toutes les questions. Je crois que ce film est un concentré de questions : une à chaque minute.
Je me répète, mais c'est violent. Un film avec plein de petits gosses, très violent.
A chaud, c'est une expérience étrange. Je ne vais pas répéter ce que tu en as dit, Txoa, je suis d'accord sur tous les points. J'ai envie d'insister sur l'efficacité de la rupture entre l'intro (les images d'archives que tu cites) et les premières images en couleur du film. C'est violent et on cogite pendant ces séquences où plein de gens se dorent la pilule au soleil sur une plage grouillante, dans les années 70, et les images où des cadavres en noir & blanc gisent dans des rues ou sont balayés par des bulldozers vers des charniers.
Morale de l'histoire ?
C'est compliqué, car le film nous questionne sans cesse. Il nous sollicite directement. Et il nous mène vers une impasse. C'est assez redoutable. Et tout le long du film, il y a les images d'archives qui défilent dans nos têtes ; tous ces minos massacrés ; des centaines de milliers rien que pour le XXème siècle. Ce film ressemble à un règlement de compte impossible, avec sa part d'irrationnel qui la rend envisageable et pose toutes les questions. Je crois que ce film est un concentré de questions : une à chaque minute.
Je me répète, mais c'est violent. Un film avec plein de petits gosses, très violent.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
stalker- Admin
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Date d'inscription : 03/06/2008
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