Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
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Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Film de 1973, réalisé par José Giovanni, avec Alain Delon et Jean Gabin.
THÈME : Un repris de justice se voit accorder une remise en liberté grâce à un éducateur. Mais dès son retour dans la société, il se voit confronté à des problèmes. D'abord, sa femme se tue dans un accident. Ensuite, et surtout, il est rattrapé par ses ex-complices et le policier qui l'a arrêté. Les premiers veulent absolument qu'il réintègre la bande et le second est persuadé qu'il va le faire. Pris en tenaille, le repris de justice finit par craquer et assassiner le policier. Cela lui vaudra la condamnation à mort.
SUR LE FILM : Aussi incroyable que cela paraisse, je n'avais jamais vu ce film qui date de 1973. Pas glorieux pour un cinéphile ! Je viens donc de le découvrir, et je ne le regrette pas. Tout simplement parce qu'il est bon. Le principal intérêt du scénario est évidemment la situation du héros, pris en tenaille entre ses ex-complices et un policier obtus. On comprend assez vite qu'il ne s'en sortira pas. Il n'y a donc pas de vrai suspense, mais plutôt la description détaillée de la chute d'un homme. De ce point de vue, la réussite est totale : l'interprétation de Delon, Gabin, Bouquet, Lanoux est magistrale. Et on redécouvre Mimsy Farmer, remarquable actrice oubliée. Et on découvre les jeunes Depardieu et Giraudeau. Quant à la mise en scène, elle est précise et nerveuse : je le dis en toute franchise, car je n'ai jamais classé Giovanni parmi les grands du cinéma français. Ce film peut être considéré comme le meilleur de sa carrière.
CE QUE J'EN PENSE : Au-delà de sa qualité, ce film m'a laissé une impression étrange. En effet, et que je sache, pas plus Delon que Gabin ou Giovanni n'ont jamais appartenu aux franges « gauchistes » de la population. Or, c'est bien la sensation que donne ce réquisitoire contre la police, la justice et la peine de mort ! En fait, on y retrouve tout ce que la droite actuelle dénonce avec virulence : le « laxisme », « l'angélisme », la « prise de parti pour les criminels et pas pour les victimes », etc. C'est bien simple : si on diffusait aujourd'hui ce film dans un meeting de l'UMP, on n'ose imaginer les réactions qu'il provoquerait ! Alors que, répétons-le, il fut réalisé par des gens « plutôt de droite ». Il faut donc en conclure que, dans la société française, c'est la droite qui a évoluée, et peut-être pas dans le bon sens.
Re: Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Je ne crois pas qu'on puisse tirer des conclusions politiques du paradoxe que tu soulignes (à juste titre), ou alors le film serait raté.
Re: Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Ce film est très marquant. Et important parmi la production des années 70, à mon sens.
Sophie en avait aussi fait une très bonne critique, je me souviens, sur le forum de Pol'art noir.
Il manquait au Bazar.
Sophie en avait aussi fait une très bonne critique, je me souviens, sur le forum de Pol'art noir.
Il manquait au Bazar.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Justement, je n'en tire aucune. Je trouve ça rigolo, voilà tout.edmond Gropl a écrit:Je ne crois pas qu'on puisse tirer des conclusions politiques du paradoxe que tu soulignes (à juste titre), ou alors le film serait raté.
Re: Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Moi ça m’inspire deux trucs, ce que tu dis Manuel :
D’abord ça montre bien la distinction qu’opère nécessairement un auteur ou un acteur, il me semble, entre des convictions politiques personnelles, et ce qu’il écrit, ou filme, ou représente, ou joue, non pas que les deux ne puissent pas se rejoindre, mais pas sous une forme de démonstration (dans laquelle on organise l’œuvre pour convaincre, on tord les réalités humaines à notre convenance, pour persuader, on ne questionne pas, on assène);
Ensuite qu’il me paraît possible de raisonner en dehors de toute panoplie (la panoplie dite de droite, la panoplie dite de gauche), je dis panoplie au sens de costume à arborer précisément, en tous points, de la même façon, et que si on met le chapeau de travers, on est un traître, un vendu à la cause (je veux dire, cette question de droite ou gauche est parfois bien pratique soit pour renoncer à penser, soit pour faire semblant et s’intégrer à un groupe).
Mais je m'éloigne du film... (faudrait d'abord que je le revoie)
D’abord ça montre bien la distinction qu’opère nécessairement un auteur ou un acteur, il me semble, entre des convictions politiques personnelles, et ce qu’il écrit, ou filme, ou représente, ou joue, non pas que les deux ne puissent pas se rejoindre, mais pas sous une forme de démonstration (dans laquelle on organise l’œuvre pour convaincre, on tord les réalités humaines à notre convenance, pour persuader, on ne questionne pas, on assène);
Ensuite qu’il me paraît possible de raisonner en dehors de toute panoplie (la panoplie dite de droite, la panoplie dite de gauche), je dis panoplie au sens de costume à arborer précisément, en tous points, de la même façon, et que si on met le chapeau de travers, on est un traître, un vendu à la cause (je veux dire, cette question de droite ou gauche est parfois bien pratique soit pour renoncer à penser, soit pour faire semblant et s’intégrer à un groupe).
Mais je m'éloigne du film... (faudrait d'abord que je le revoie)
limbes- Messages : 640
Date d'inscription : 05/06/2008
Re: Deux hommes dans la ville - José Giovanni (1973)
Totalement d'accord. Moi, je ne tire aucune conclusion de ce film. Simplement, quand on le revoie (et si tu le revois, tu réagiras comme moi), on trouve rigolo le paradoxe entre son propos et l'identité des auteurs. Ce n'est pas une critique, c'est simplement amusant.limbes a écrit:Moi ça m’inspire deux trucs, ce que tu dis Manuel :
D’abord ça montre bien la distinction qu’opère nécessairement un auteur ou un acteur, il me semble, entre des convictions politiques personnelles, et ce qu’il écrit, ou filme, ou représente, ou joue, non pas que les deux ne puissent pas se rejoindre, mais pas sous une forme de démonstration (dans laquelle on organise l’œuvre pour convaincre, on tord les réalités humaines à notre convenance, pour persuader, on ne questionne pas, on assène);
Ensuite qu’il me paraît possible de raisonner en dehors de toute panoplie (la panoplie dite de droite, la panoplie dite de gauche), je dis panoplie au sens de costume à arborer précisément, en tous points, de la même façon, et que si on met le chapeau de travers, on est un traître, un vendu à la cause (je veux dire, cette question de droite ou gauche est parfois bien pratique soit pour renoncer à penser, soit pour faire semblant et s’intégrer à un groupe).
Mais je m'éloigne du film... (faudrait d'abord que je le revoie)
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