La ferme de la terreur - Wes Craven (1981)

Non, non, ne tirez pas, j'avoue : si je parle de ce film, peu connu et assez ancien, c'est surtout pour répondre à Novi qui, sur un autre fil, ne jurait que par les histoires de gangsters. Celui-ci constitue une bonne réponse. Ici, pas de flics (sauf un shérif, dont le rôle est quasi-inexistant) et pas de gangsters. La preuve que c'est donc possible.

Ce film est classé dans le genre "horreur", à cause de son réalisateur Wes Craven (futur réalisateur de Scream), mais il pourrait parfaitement s'aligner dans la catégorie thriller, ou polar. En effet, on y retrouve le schéma classique : trois filles (très sexys) sont logées dans une ferme isolée alors qu'un tueur en série rôde en poignardant tout ce qui bouge. Juste à côté se trouve une secte religieuse, les Hittites (lesquels sont simplement les Amish, ainsi qu'on le comprend tout de suite), et c'est sur eux que se portent les soupçons. Les fausses pistes vont se multiplier, jusqu'au dénouement, lequel ne surviendra qu'à la toute dernière scène. La maison qu'habite l'héroïne s'appelle "Our Blessing" : quand vous aurez vu la fin, vous comprendrez l'humour au troisième degré !

Ainsi donc, pas de flics et pas de gangsters à l'horizon, et c'est pourtant un polar passionnant et marquant. Une démonstration de virtuosité de Wes Craven. On retrouve la toute jeune et toute mignonne Sharon Stone, dans son premier film, et plus séduisante que dans "basic Instinct". Et aussi le légendaire Ernest Borgnine, fabuleux dans le rôle du patriarche Amish.

D'un point de vue cinématographique, c'est du grand art. D'un autre point de vue... C'est vrai que ce film est déroutant et ambigu. Wes Craven commence par dénoncer le fanatisme religieux des Amish, et à la fin... il leur donne presque raison ! Le message est-il plus complexe qu'il n'y paraît ? Ou bien, plus simplement, avait-il peur d'un procès ? Le spectateur se pose la question.

P.S. : Si vous trouvez le DVD, je vous préviens que la VOST est abominable : les sous-titres sont bourrés de fautes !

En quelque sorte, un film classifié ""horreur" mais dont la connotation servirait à masquer une documention sociétale : pourquoi pas puisqu'il s'agit d'un contexte fermé si j'ai bien compris, concernant des communautés sectaires.

J'aime bien le coté désuet ""les inédits de l'horreur "...C'était vendeur à l'époque?

novi a écrit:En quelque sorte, un film classifié ""horreur" mais dont la connotation servirait à masquer une documention sociétale : pourquoi pas puisqu'il s'agit d'un contexte fermé si j'ai bien compris, concernant des communautés sectaires.

J'aime bien le coté désuet ""les inédits de l'horreur "...C'était vendeur à l'époque?

En fait, le film est classé "Horreur" à cause des 80 dernières secondes, que je ne peux pas révéler. Si on les coupait, ce serait un pur polar.

Sans être un huis-clos, ce film se déroule en effet dans un contexte fermé, un espace réduit où tout le monde se connaît, ce qui explique peut-être le côté ambigu de la dénonciation du fanatisme.

En fait, le film est classé "Horreur" à cause des 80 dernières secondes

C'est étrange en effet parce que si l'on considére l'affiche même avec le recul dû au décalage avec l'époque.

Hittites, pas Amish mais l'idée est la même. Ce qui est frappant dans ce film c'est la part faite au sexe. Il est même au centre du film. Mettez trois bombes dans un microcosme ultrareligieux farci d'hommes à qui Dieu n'a pas réussi à retirer les hormones, rajoutez y une pincée d'homosexualité inavouée, un choix de plan olé olé (le plan du serpent dans la baignoire filmé entre les jambes de la belle est un must) et zou !!
Le plan final qui classe "horreur" est inutile et limite crétin, dommage...

Ben, c'est ce que je disais : sans les 80 dernières secondes, ce film serait un pur et grand polar, ce qu'il aurait dû être.

Oui mais tu n'as pas parlé de sexe. Mfff...