(Extrait) Privé de titre - Andrea Camilleri
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(Extrait) Privé de titre - Andrea Camilleri
Je mets ci-dessous tout un passage de ce bouquin. Il y a dans cet extrait tout un tas de petits trucs qui me réjouissent (sans compter les mots inconnus). J'ai adoré ce début de chapitre et j'adore de toute façon vraiment cet auteur. Si ce qui suit incite à le découvrir, tant mieux.
Cela se passe en Sicile, en 1921.
Cela se passe en Sicile, en 1921.
Cela dit, je me demande où le traducteur est allé chercher certains mots.L'apparition de Michele Lopardo trampalant sur ses jambes, le visage barchouillé de sang, la veste dessampillée, les cheveux en pétard, les yeux écarquillés comme des pains de six livres et le revolver au poing, sur le cours Vittorio-Emanuele vivement éclairé puisqu'on était dimanche, vaut celle de l'ange qui dit "amen" et pétrifie tout le monde.
Dans l'immobilité générale, seule mame Melina Lorusso, épouse Tricase, pousse une quinchée suraiguë et, quoiqu'au bras de son mari, s'acasse par terre, évanouie. Personne ne la secourt, pas même son époux, monsieur Arturo Tricase, négociant en fèves, qui, éberlué, a comme les autres les yeux rivés sur Michele, lequel avance sans même s'en rendre compte.
Un instant après, tout le monde se ressaisit et prend ses jambes à son cou, c'est la défarde générale dans le désordre et les cris, comme en 1912, au moment du tremblement de terre. Monsieur Arturo Tricase aussi s'est instinctivement mis à pataler, puis il s'est souvenu de sa dame, il a rebroussé chemin en jurant ni peu ni trop, il s'est baissé, a chargé sur son dos mame Melina qui pèse son quintal et a disparu vers le nord-nord-est. Les seuls qui restent où ils étaient sont deux carabiniers en faction dans les parages et le groupe habituel des cheminots devant leur local.
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