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les espions ne meurent jamais part 3

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Message par dark horse Dim 31 Oct - 21:12

L’immeuble était vieux et kitsch.

Son créateur lui avait donné l’allure surchargée d’une cathédrale moyenâgeuse et l’architecture néogothique de l’ensemble jurait dans son environnement de béton et de verre.
La tour 8C était cependant bien plus haute que ses voisines, et les gargouilles qui ornaient chaque coin de la terrasse paraissaient jeter sur la cité un regard menaçant.
Le sommet de la cage d’ascenseur était lui aussi surmonté d’une figure monstrueuse. Double zéro sept cent vingt huit l’examina de près et compris que ce n’était qu’un vulgaire singe qui sonnait creux comme du bois.
- Dame Nation, s’écria t-il tout bas. Le singe en solde de Portobello !
La statuette avait été grossièrement collée là pour masquer un mécanisme complexe et parfaitement entretenu. Probablement un système d’ouverture à distance pensa-t-il.
Il consulta son plan. Celui-ci indiquait un conduit d’aération parallèle à la cage de l’ascenseur. Une simple paroi boulonnée séparait les deux tunnels. Il serait aisé, une fois dedans, de se laisser descendre jusqu’au 8ème étage.

Un coup de tournevis cruciforme suffit à faire sauter la grille. Il se glissa dans le conduit et se laissa descendre de quelques mètres. A l’aide du chalumeau miniaturisé qui équipait sa lampe torche, il fit fondre les boulons d’un regard qui donnait sur l’ascenseur. Il attrapa un câble et se hissa dans la cage. Elle était vaste et silencieuse comme une cathédrale abandonnée et le sifflement du vent, infiltré par une ouverture dissimulée, résonnait jusqu’aux niveaux du sous-sol.
L’agent secret descendit quelques étages, en rappel, le long des câbles. Il s’arrêta, une dizaine de mètres plus bas et se fixa contre la porte. Il la déverrouilla de l’intérieur et pénétra sur le pallier. Une goutte de sueur glissa le long de sa tempe, en suivant le tracé d’une imperceptible cicatrice. Peut-être serait-il en retard pour le déjeuner chez son frère, demain.
Il venait d’entrer au neuvième étage.

Une fenêtre, orientée vers le nord, se trouvait juste au dessus de l’appartement 666. Il s’y accouda et fit descendre une caméra tubulaire souple jusqu’à la fenêtre de Redbattlefield. La caméra, reliée à l’écran de sa Rollex Master II, ne capta aucun mouvement dans l’appartement. Il descendit par l’escalier de service et sonna au 666. Personne ne répondit. L’appartement était bien vide.
Il déconnecta une alarme silencieuse glissée entre la porte et son montant puis crocheta la serrure. Il pensait à madame Coulignon, qui dormait paisiblement avec ses enfants, quelque part dans l’immeuble. Puis la porte s’ouvrit, sans un grincement, et son esprit tout entier revint à sa mission.
D’un coup d’œil il embrassa le salon-salle à manger qui baignait dans la pâle phosphorescence d’un clair de lune hivernal. Il était élégamment meublé de commodes, de tables et de canapés IKEA. Seul le Pouf en peau de chameau provenait de chez Bloomingdale’s.
L’unique fausse note de cette partition était un rai de lumière crue filtrant par la porte de la cuisine entrouverte. L’agent sortit le SIG SAUER de son étui et vissa le silencieux . Puis il tourna doucement la poignée.

Il ne pu réprimer un haussement de sourcil devant la scène qui s’offrait soudain à lui.

La comtesse portait une superbe robe fourreau noir qu’on avait déchirée sur le coté jusqu’à hauteur de sa cuisse, laissant ainsi entrevoir une peau claire et veloutée, sur laquelle se dessinait la dentelle d’un porte-jarretelles noir. Ses mains étaient attachées au chambranle d’une porte de placard et son visage, masqué par sa chevelure noire de jais reposait sur son épaule dénudée. Elle avait renoncé depuis longtemps à essayer de se libérer.
Zéro zéro etc. balaya la pièce du canon de son SIG et entra dans la cuisine. En l’entendant, la comtesse releva son visage et cligna des yeux avec élégance.
Elle était ligotée sous une bonbonne de liquide incolore. De son bouchon pendait une cordelette à laquelle était attaché un morceau de viande crue, oscillant au dessus d’une caisse grillagée.
Deux gros rats affamés se disputaient le droit d’accéder à la viande.
On les entendait couiner et gratter les planches de la caisse. Il paraissaient à bout de force mais toujours aussi agressifs.

- Vous tombez bien, dit la comtesse avec un léger accent hollandais. Pouvez vous m’aider à me libérer ?
l’agent lui jeta un coup d’œil, puis son regard retourna à la caisse.
- Ils se battent depuis plus d’une heure. Ce cher Ernesto les a affamé pour les rendre plus hargneux. Celui qui attrapera la viande ouvrira la bouteille d’acide et je serai brûlée vive. Si je bouge trop, c’est pareil!
Elle disait cela avec un sang froid stupéfiant.
- Charmant, répondit-il.
- C’est le coté mégalomane d’Ernesto, poursuivit elle. Il tient à ce que seul les plus forts participent à son oeuvre... S’il vous plaît, mister?
- Je m’appelle Versan, Paul Versan.
Il lâcha quelques balles à travers le grillage. Les premières firent sauter la boite crânienne des deux muridés, les suivantes éparpillèrent un peu plus la viande sanguinolente sur les parois de la caisse.
- Cela peut vous paraître cruel, dit Versan en s’approchant, mais j’ai horreur de ces sales bêtes.
Il tira de nouveau, prétextant que cela bougeait encore, puis dénoua les liens étroits qui enserraient la jeune femme.
- Comme je vous comprends mister Versan, dit elle en se massant les poignets. Moi même, dès que j’en ai l’occasion, je n’hésite pas à ... Comment dire?
- Ne dites rien, vos paroles pourraient être mal interprétées. Ce n’est pas très correct de vouloir du mal à des animaux à fourrure, surtout dans une histoire comme celle ci... Puis je savoir qui vous êtes et ce que vous faisiez dans cette position?
- Veuillez m’excuser, je manque à mon éducation... Je suis la comtesse Natacha Van Dongen, une amie de monsieur Redbattlefield. Du moins je le croyais, jusqu’à ce que je découvre ses plans, qu’il s’en aperçoive et qu’il me soumette à ce supplice horriblement long et psychologiquement insoutenable.
Versan rechargeait son arme en écoutant le récit de la comtesse.
- Son plan, avez-vous dit?
- Une sombre histoire de vengeance dont je n’ai pas saisi grand chose. Je sais seulement que lui et quelques uns de ces amis veulent réduire la capitale en cendre avec un missile atomique
- Thermonucléaire, précisa Versan.
- Peut être... En tous cas ils sont à la cave et ils devraient bientôt déclencher le compte à rebours.
Il n’y avait plus un instant à perdre. double zéro sept cent vingt huit invita Natacha à le guider. Celle ci le prit par la main et l’entraîna vers l’escalier de service. Elle ôta ses chaussures à hauts talons et dévala les marches jusqu’au second sous-sol. Versan apercevait, dans le mouvement, les jambes de la comtesse écarter le satin déchiré de sa robe. Le galbe parfait des mollets de la jeune aristocrate éveillait en lui un désir qu’il tenta de réprimer, sans le vouloir vraiment.
Avant d’atteindre les dernières marches, Versan passa devant elle, arme au poing.
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