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Boulevard de la mort - Quentin Tarantino (2007)

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Boulevard de la mort - Quentin Tarantino (2007) Empty Boulevard de la mort - Quentin Tarantino (2007)

Message par txoa Lun 7 Juil - 20:49

L'histoire ? Elle tient en deux lignes: un ex cascadeur (Kurt Russell, plus drôle qu'inquiétant) s'amuse à tuer des bandes de filles à l'aide de sa super bagnole rien que pour son plaisir. Mais un jour, il en croise qui résistent...

Et voilà.
Le scénario est inexistant, reste la mise en scène et c'est un régal, comme souvent chez Tarantino. Des dialogues longs et rigolos (des histoires de filles), des scènes d'action filmées au millimètre et un hommage permanent au cinoche de série B des 60's et 70's. Mais pas plus et c'est bien ennuyeux. Tarantino ne garde de ce cinoche là que l'écume par l'inscription de ces images dans l'imaginaire de nombre de cinéphiles. Mais il me semble qu'il en oublie l'essentiel, à savoir que nombre de ces films s'inscrivaient dans leur époque et avaient, pour beaucoup, un contenu politique qui dépassaient les courses de bagnole, les grimaces de zombies (Romero), le fantastique kitsch (Carpenter, Cronenberg).
Un peu à l'image de notre époque, Tarantino recycle mais ne garde que l'emballage, le reste doit le dépasser.
Du cinéma virtuose certes, mais qui fait pschitt.

]Boulevard de la mort - Quentin Tarantino (2007) Boulevard-mort-film-grindhouse-33f2e
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Message par edmond Gropl Lun 7 Juil - 23:12

Il y a quand même une fort charge anti-machiste.
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Message par stalker Mar 8 Juil - 1:20

Ce film-là, je vais le regarder sans trop tarder.
Merci pour ton regard, Txoa.
J'ai lu un article à son sujet dans un numéro de Art-press qui remonte à quelques mois. Analytique, lourd et hermétique à souhait (l'article), mais révélant quelques trappes au sujet des intentions de Tarantino à travers ce film-là.
Sans l'avoir encore vu, ce que tu dis au sujet des références au sujet des séries B des années 60 et 70 me renvoie à ce qu'il a accompli avec les deux Kill Bill, de façon très audacieuse, risquée et talentueuse.
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Message par txoa Mar 8 Juil - 15:48

Tarantino a du talent à revendre, c'est vrai. Un immense formaliste. Lui manque l'essentiel, à mon avis, mettre ses capacités au service d'un fond. Ca viendra peut être, il est encore jeune.
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Message par stalker Mar 8 Juil - 16:01

Je ne mettrais pas ma main au feu quant à l'absence et les faiblesses de fond de Tarantino. A ce niveau-là, je crois que son cinéma est très référencé ; il grouille d'hommages et de clins d'oeil en terme culturel. Je n'ai pas encore regardé Boulevard de la mort, mais au sujet de Kill Bill, je dirais qu'il procède d'une inconcevable fusion culturelle, en mariant des horizons, des traditions, des formes. En les mariant ou en les mélangeant, plutôt, à la façon d'une confusion parfaitement maîtrisée qui rend un film hybride et complexe.
J'hésite à dire que cette confusion met en valeur chaque référence, ou au contraire les abolit complètement. Le fond se situe ici, à mon avis.
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Message par txoa Mar 8 Juil - 20:34

Mais ce dont tu parles reste de la forme. Et je ne crois pas que l'on "fasse" avec de la forme. Cette dernière est un outil, merveilleux outil pour Tarantino.

Pour revenir à ce que tu disais, Gropl, sur la charge anti machiste. Elle existe mais un peu comme un ressort comique. Voir cette pure incarnation du macho qu'est Kurt Russell sortir de sa bagnole en hurlant comme un goret est assez comique. Tu noteras néanmoins que les filles gagnent sur le même terrain que les mecs. Ca relativise la charge susdite.
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Message par stalker Mar 8 Juil - 20:51

txoa a écrit:Mais ce dont tu parles reste de la forme. Et je ne crois pas que l'on "fasse" avec de la forme. Cette dernière est un outil, merveilleux outil pour Tarantino.


Je ne suis pas d'accord avec toi. Mais je vais regarder Boulevard de la mort sans trop tarder.
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Message par stalker Dim 27 Juil - 3:28

Je viens de regarder Boulevard de la mort et de relire ton commentaire au sujet de ce film, Txoa. J'y ai retrouvé tout ce que tu en dis, du moins toutes les références indéniables dont Tarantino a nourri sa réalisation. J'y ajouterais juste une once de Peckinpah, dont on parle tout près d'ici, puis de Monte Hellmann, pour Macadam à deux voies. Mais ce ne sont que des échos parmi la multitude qui peut nous traverser l'esprit, en flash, tout au long du film.

Sur le plan formel, c'est impeccable, infaillible. Millimétré, comme tu dis. Le casting, de même, offre une succession de performances d'acteurs succulentes, et pas seulement d'actrices, même si les jolies petites américaines constituent bien le coeur du film et la cible du personnage incarné par Kurt Russel.

Les jolies petites américaines, justement.

Américaines d'abord, puis jolies, ou plutôt sexy. Vachement sexy, elles le savent. Depuis l'adolescence, elles le savent et ont appris à vivre avec - à vivre pour ? Que ce soit par le regard des hommes ou par les revues de mode ou de cinéma, elles savent. Leur petite gueule et leur petit cul dans les pages des revues, sur des panneaux publicitaires ou dans la mire des types alignés au comptoir, leur seul intérêt consiste à briller par ses atouts de la nature (celles qui ne les détiennent pas n'ont pas droit à la parole dans le film, mais on les voit - elles figurent, elles bavent d'envie). C'est le sens de leur vie et, à les suivre, à les écouter (le film nous en donne le loisir), c'est le sens de LA vie.

Tarantino nous parle de ça. Il nous le brandit à la figure. Les 40 premières minutes sont évidentes à ce niveau-là, et explicites. On se demande où nous entraîne le réalisateur, car on attend le tueur du synopsis, n'est-ce pas. Mais il tarde. Et, en attendant, on est shooté à la nana américaine formatée, moulée, qui donne l'air de se donner, mais ne se donne pas, si ce n'est par une lap-dance aguicheuse qui replace les minettes sur un fil tendu entre le berceau et les trottoirs. Tout s'effondre.

Et les références continuent de se succéder, en effet. Le réalisateur rend hommage à ses maîtres, ou simplement à ceux qui l'ont précédé en dressant à leur sauce d'autres portraits de l'Amérique des années 60 à nos jours, sous forme parodique ou par le biais du cinéma de genre.
Mais le film se déroule bien ici et maintenant. Plein de signes le disent. Des détails : des sms à répétition (qui abolissent l'illusion romantique), Internet, des modèles de voitures sur la voie infernale, les revues sur lesquelles les petites nanas bavent sans cesse, etc.

La scène de carambolage est spectaculaire, ultra-violente. Tarantino insiste dessus, nous sommes bien dans le cinéma américain spectaculaire ; vous en voulez, en voilà : vous allez voir la scène sous 5 angles différents, dont un avec jambe sectionnée de gonzesse, qui finit sur la chaussée au ralenti.

Ce film est un régal de critique de la société américaine contemporaine. Et c'est du grand cinéma.
Et la cerise sur le gâteau, c'est la fin. C'est la victoire de cette société sur le vilain tueur, qui pleurniche parce qu'on lui a volé le beau rôle. Bien joué "les petites suceuses". C'est vous les meilleures. Vous avez de beaux jours devant vous. D'autant que le film ne révèle pas la moindre trace de présence d'une autorité quelconque. C'est le désert sauvage, tout y est permis, y compris de jouer à Mad Max - en se shootant comme il faut au grand rien.
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Message par Varg Lun 28 Juil - 9:55

Vu hier, au lieu du Madigan de Siegel...

Un vide narratif habilement mis en image, rythmé, drôle et totalement vain... C'est aussi politique et critique que du Russ Meyer et Vanessa Ferlito n'est décidément pas Kitten Natividad.
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Message par stalker Lun 28 Juil - 15:47

Une chose me paraît évidente quand je regarde un film de Tarantino, c'est qu'il l'aime cette Amérique. Il l'aime telle qu'elle est, et également telle que le cinéma l'a révélée depuis des décennies. Il se réfère à tout ce qui a pu la dire, la montrer, en la critiquant ou pas, en la parodiant et en la truffant de métaphores. L'intention est-elle critique ? S'agit-il simplement d'un témoignage ficelé en fiction divertissante et grotesque ? Le fait-il exprès ? C'est précisément ce vide narratif qui m'interroge. La narration, c'est la caméra elle-même qui la fait, à la façon d'un corps témoin extérieur qui s'immiscerait dans le rien pour en recueillir matière à cinéma.
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Message par txoa Sam 9 Aoû - 15:34

Tarantino, il me fait penser à un timbré de cinoche qui n'a guère de vision autre que celle des films qu'il dévore. Je me demande, du coup, s'il a une vision de quoi que ce soit vue autrement que par écran interposé. Il a un côté immuable teenager, le Quentin.
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Message par Varg Sam 9 Aoû - 20:01

stalker a écrit:La narration, c'est la caméra elle-même qui la fait, à la façon d'un corps témoin extérieur qui s'immiscerait dans le rien pour en recueillir matière à cinéma.
Je comprends mieux ce que tu veux dire par là après avoir vu le film PTU de Johnnie To, le petit futé de Hong Kong devant qui se prosternent en ce moment tous les spécialistes de la spécialité. Le synopsis tient sur un timbre poste mais la caméra construit de ce rien quelque chose de tout à fait intéressant, visuellement mais aussi narrativement. Sur le coup, on se dit "Vacherie, c'est bôôôôôô... Quel pied le cinoche..." et puis le truc est effervescent, il se dissout déjà dans un autre chose immédiat, reste une sensation de plaisir de 90 minutes dont il est quasi impossible de parler (ou alors en utilisant un vocabulaire technique pas à ma portée). Je suis persuadé que le gars Quentin, c'est un peu ce genre aussi...
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