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Ne le dis à personne - Guillaume Canet (2006)

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Varg
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Message par stalker Mer 6 Aoû - 15:57

Ne le dis à personne - Guillaume Canet (2006) 58c9f53ecee69b7dcfe5f74418c23eb0

Je n’ai pas lu le roman éponyme d’Harlan Coben, dont le film est tiré. J’ignorais à peu près tout de l’histoire elle-même et je ne connaissais pas non plus Guillaume Canet en tant que réalisateur. Ne le dis à personne est son deuxième long métrage, après Mon idole (2002).

Le film commence à la façon d’un bouquin dont on sent dès les premières lignes qu’il possède un ton spécifique, un grain. Tout comme on perçoit rapidement le soin qu’un auteur a pu apporter à son écriture ; sa manière de traiter le temps et l’espace et d’y mettre en scène des personnages vivants, consistants, et non des pantins en deux dimensions, Canet, dès la première minute, nous confirme qu’il fait du cinéma et qu’il le fait en 2008 – ce qui n’est pas une mince affaire, on le sait, notamment lorsqu’il s’agit d’adapter un best-seller.

Qu’en dira le lecteur de Coben à l’issue du film de Canet ?

L’intrigue procède d’un jeu complexe qui s’organise dans l’ombre et dont les ficelles relient différents personnages entre eux. L’histoire consiste à présenter une énigme et à la dénouer progressivement ; l’auteur offrant au spectateur l’opportunité de précéder le personnage principal dans sa quête, tout en le privant de certains éléments clés qui ne surviennent que vers la fin. L’histoire est particulièrement saisissante pour cette raison ; c’est un fil qui demeure tendu pendant 2 heures. Du beau travail.

Quant au film lui-même – j’entends par là sa plastique, son rythme et sa mise en scène – il ne possède aucune faille qui chagrine ou d’épisode qu’on pourrait trouver tiré par les cheveux, sinon peut-être la scène finale. Chaque séquence possède ses propres qualités, sa propre lumière, son propre tempo et, surtout, ses propres mouvements. C’est un film doté d’un relief et pourvu de souffle. C’est mesuré, c’est réfléchi.
C'est rare.
Le réalisateur a déjoué bien des pièges et des facilités que l’expérience d’adaptation offrait pourtant. C’est un film personnel, « il n’y a pas photo », dit-on (paradoxalement ici).

*

Ne le dis à personne a frôlé l’overdose de Césars en 2007 et a obtenu le prix Jacques Deray, la même année. Guillaume Canet (acteur initialement) possède un rôle dans le film, ainsi que Olivier Marchal (36 quais des Orfèvres), Philippe Lefèbvre (co-scénariste du film avec Canet) et Harlan Coben qui fait un passage éclair dans une scène de gare (non crédité au générique).
A leurs côtés, une belle distribution : François Cluzet, André Dussolier, Nathalie Baye, Jean Rochefort, François Berléand… Le tout sur la musique de M qui contribue largement au grain personnel du film.

.
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Message par stalker Mer 6 Aoû - 16:01

Le synopsis, tout de même :

Alex ne se remet pas du meurtre de sa femme, Margot, survenu il y a 8 ans. Alors que le souvenir de leur relation ne cesse de le hanter, il reçoit un e-mail qui lui présente une vidéo où Margot apparaît au milieu d'une foule.
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Message par Varg Mer 6 Aoû - 16:56

Ouhlala, bon ce coup ci, je vais passer mon tour parce que je n'ai pas envie de m'énerver pour ce truc overdosé de Césars, tu l'as dit, ce qui inquiète quand même quant au niveau du cinoche français. Le goût français est-il à ce point saturé de Julie Lescaut, de PJ et autres Les experts à Marvejols (Lozère) qu'il voit des chefs d'œuvre dans n'importe quel nanar surmédiatisé ?

- Ah bon, Mais ce n'était pas le cas aussi pour 36 ?
- Non, je vous arrête Madame Bouzigues, 36 n'est pas bon mais n'est pas nul. Et en plus, le toujours plutôt mauvais François CLuzet ne joue pas dans 36...
- Mais il ne fait pas une apparition dans Louis la Brocante ?
- Vous avez raison Mame Bouzigues. Là, il est dans le ton. Et sinon, à la maison, ça va ?
- Le petit me fait une bronchite mais sinon, ça va...

;-)
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Message par stalker Mer 6 Aoû - 18:57

Il est clair que le coup des Césars n'est pas un argument pour prétendre que ce film est réussi ou pas. Je te dirais que je m'en suis méfié juste d'après ces récompenses, mais j'ai vite oublié mes craintes.
Récemment, j'ai pu voir Pars vite et reviens tard et Contre-enquête - deux films français, deux adaptations. Il me semble indéniable que Ne le dis à personne se situe plusieurs crans au-dessus de ces productions-là, et c'est drôlement rassurant. Même s'il ne s'agit pas de se contenter du moins pire pour prétendre que c'est le meilleur.
Et les crans en question concernent en premier lieu le cinéma lui-même, et non simplement la prestation d'une bande de comédiens ou l'ambiance globale du film. C'est d'abord la qualité du travail de réalisateur et le scénario que je souligne ici. Les Julie Lescaut et les PJ peuvent s'aligner sur ce plan-là.

Quels éléments font, selon toi, qu'on peut rapprocher ce genre de film des séries télévisées que tu cites ?

Je vais essayer de trouver Mon idole, le premier long métrage de Canet.
Puis je vais me faire MR73, d'Olivier Marchal, dans la foulée.
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Message par edmond Gropl Mer 6 Aoû - 21:36

Pour ma part, C'est un des films les plus mauvais que j'ai vu, je ne me rappelle plus exactement pourquoi.
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Message par stalker Mer 6 Aoû - 21:46

Bon alors il faut que tu le revois et que tu nous dises pourquoi...
Gropl et Varg, vous me faites douter. Pourtant, autant j'ai pu m'ennuyer à crever devant certains légumes français (et pas seulement français, mais peu importe) ces derniers temps, autant Ne le dis à personne m'a tout à fait convaincu. C'est la chaleur de l'été, vous croyez ? Un coup de la canicule creusoise ?
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Message par edmond Gropl Jeu 7 Aoû - 6:16

En ce qui concerne les Cesar, une de mes relations qui fait partie de l'academie des Cesars et a qui je faisais part de mon indignation sur les récompenses attribuées à "ne le dis à personne" m'a bien expliqué qu'il ne s'agissait pas de recompenser tel ou tel bon film selon des critéres de qualités artistiques mais plutôt encourager un projet commercial et surtout s'autorecompenser. Vu le casting de ce film, il n'est pas etonnant qu'il ait été si primé puisque c'est celui qui est susceptible de ramasser le plus de suffrage sachant que chacun vote d'abord pour ses interets et ceux de ses copains.

Sur le film, je ne me souviens plus trs bien de quoi ça parle, c'est vrai que ça s'oublie tres vite.
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Message par limbes Dim 10 Aoû - 0:17

Ce dont je me rappelle, c’est le sentiment diffus d’une démonstration, un peu du genre rupture avec le cinéma français actuel – un certain type de cinéma français – avec au final un arrière-goût de sous-cinoche américain.
Sous-cinoche, parce que contrairement à toi, Stalker, il m’a semblé que G. Canet n’imprimait pas vraiment sa marque, mais plutôt cherchait à dire qu’il pouvait faire « pareil ». Sauf que « pareil », ça n’a pas tellement d’intérêt (même dans l’hypothèse où on ne serait pas dans la pâle copie).
Sans avoir lu le bouquin de Coben, je me demande si ça n’a pas à voir avec le lieu, le pays où s’inscrit l’histoire.
Est-ce que n’importe quelle histoire peut se dérouler dans n’importe quel lieu ? Est-ce que tout cela est interchangeable ? Ou est-ce que certaines histoires n’appartiennent qu’à certains lieux, incertains, ou pas ?
J’ai eu l’impression que ça clochait ; que la transposition EU/France effectuée par le réalisateur était ratée, comme s’il y avait un décalage non voulu, donc non résolu, ou non assumé, entre un rétrécissement du lieu (passer des Etats-Unis à la France) et un certain type d’action ou d’histoire.
Mais c’est peut-être parce que les EU ne sont pas une entité réelle, mais un pur produit cinématographique (donc indépassable, pour un certain type de violence ?) que j’ai cette impression là…
A part ça, je me souviens de Dussolier en alcoolo, très bien, comme souvent (j’aime bien ce type qui a l’air tout lisse avec sa voix un peu nasillarde), et de la scène de la fin complètement tarte, qui frise le grotesque.
Et puis, il ne faisait pas assez chaud, Guillaume.

(J'ai entendu dire que le micro-climat creusois portait parfois atteinte aux capacités de discernement de ses habitants, mais c'est peut-être une légende campagnarde, je ne suis pas en mesure de me prononcer.)
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Message par txoa Dim 10 Aoû - 0:41

Que dire de film ? Pas grand chose, pas plus que du livre, d'ailleurs...Je le revisionnerais peut être un dimanche soir, sur TF1, saucissonné de pub. Le film, pas le livre. D'ailleurs je ne lirais plus jamais un roman de Harlan Coben. Faut pas me prendre pour un jambon. J'ai la métaphore charcutière ce soir.
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Message par stalker Dim 10 Aoû - 5:02

Ce que je trouve intéressant sur ce forum, c'est qu'on n'aborde pas les films (ni les livres, d'ailleurs) sous le même angle. Cela dit, tous les angles sont nourrissants, je trouve, et cernent au final le corps visé. C'est mieux que de se contenter d'en dire qu'on l'a trouvé trop trop sympa ou trop trop à chier.

Dans ce film de Guillaume Canet, j'ai trouvé une touche personnelle non pas dans la façon de filmer (pour te répondre, Limbes), mais dans la façon de fabriquer l'image, de la traiter. Je remarque qu'on ne parle jamais, ou très rarement, de photographie lorsqu'on commente un film. C'est regrettable, parce que le cinéma n'est rien d'autre qu'une succession organisée d'images fixes, donc de photographies (24 par seconde au cinéma et 23 en vidéo - 16 au tout début du septième art). C'est la mesure la plus proche des capacités du cerveau à assimiler visuellement le monde et à le restituer.
En somme, le cinéma, c'est avant tout de l'espace, du temps, de la lumière et du mouvement.

Evidemment, on peut en faire plein de choses - tout et n'importe quoi, en l'occurrence, puisque les caméscopes sont en vente libre dorénavant, et que la télévision existe. Mais le cinéma reste un art à part entière, dans certains cas. Dans certains cas, de plus en plus rares, car la société du spectacle l'a muté en produit marchand diffusé et consommé en grande quantité. De fil en aiguille, avec les possibilités et les usages multiples qu'on est parvenus à faire de l'image en mouvement, je pense que le septième art (l'expression en soi) ne s'accorde plus qu'à une quantité infime de créations. Je ne condamne pas forcément le reste en disant ça ; je pense simplement qu'il ne faut pas tout mélanger.

Et ce qui me semble essentiel dans cette branche artistique là, c'est le soin apporté à la forme, c'est à dire à la photographie, mais aussi au rythme, au montage, à l'aspect sonore, entre autres éléments propres au cinéma. Le traitement de l'ombre et de la lumière, le grain de l'image elle-même, la profondeur de champ, la saisie du mouvement, sa mise en scène, etc. Quand je parle de narration par l'image, c'est uniquement ça, et c'est un mode qui s'applique à beaucoup de films dont on pourra trouver le scénario vain, le propos creux et l'intérêt global inexistant.

Et, pour en revenir à Guillaume Canet, qu'il se soit inspiré ou non du cinéma américain (lequel d'ailleurs ?), j'estime qu'il a soigné sa photographie ; non pas en la maquillant pour faire "genre" (à coups d'effets spéciaux à deux balles ou deux millions, ou de décolorisation gratuite), mais en lui accordant le soin qu'elle nécessitait.

Est-ce de l'art pour autant ?

Parfois, lorsque je trouve un plan saisissant dans un film, je le mets en pause quelques instants, voire davantage, et je l'analyse ; j'observe la façon dont il est construit, dont il occupe le cadre ; dont les personnages sont organisés dans un espace, etc. Ne le dis à personne regorge de tels plans, par exemple. Mais il regorge aussi de plans passe-partout, mille fois utilisés, mille fois couronnés, on est bien d'accord. Je trouve juste que ce film policier français là se situe plusieurs crans au dessus de certains de ses contemporains dont on parle actuellement sur le forum. Raison pour laquelle j'en ai souligné les points positifs.

Limbes, je ne suis pas creusois ; c'est juste une escale.
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Message par Replay Dim 10 Aoû - 11:38

edmond Gropl a écrit:Pour ma part, C'est un des films les plus mauvais que j'ai vu, je ne me rappelle plus exactement pourquoi.
txoa a écrit: Faut pas me prendre pour un jambon.

Mordelol, vous êtes géniaux!

N'ayant pas vu le film, ou n'en gardant pas souvenance, ni aucun autre film de Canet, je n'ai pas d'avis dessus. Par contre, à lire les critiques, je m'en fais une idée. Stalker est dans les cuisines (ou dans le laboratoire, ou dans le ventricule du coeur vibrant de la création, comme on voudra) et les autres dans leur fauteuil. Je pense au type du néolithique qui a inventé le premier magazine de critique d'art et littérature. Quelqu'un a dit au conteur, le soir, devant la hutte éclairée par les flammes du feu tribal: "tu nous radotes toujours la même histoire de chasse, avec le même mauvais esprit qui a cassé ta flèche et le même lapin qui s'est transformé en sanglier." Des hommes ont grogné en signe d'assentiment, mais un autre a dit "pas d'accord: il nous la raconte à chaque fois en changeant quelque chose, et ce quelque chose a une signification. L'aventure du départ se transforme en quête, et les animaux, d'une version à l'autre, ont une représentation de plus en plus symbolique. Le langage, aussi, s'enrichit de termes nouveaux dont la répétition n'est pas fortuite"

Sinon, Stalker, je comprends tes arguments, mais je ne peux pas envisager un film sous cet angle là, où plutôt je veux bien lire tout ce qu'on voudra au sujet d'un film que par ailleurs j'ai vu ou apprécié, mais rien, aucun argument ne récupérera un film que je trouve con, commercial, publicitaire. Tant pis si la photo est irréprochable, si la bande son est extraordinaire, si les effets spéciaux sont inédits, tant pis, tant pis.
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Message par Varg Dim 10 Aoû - 12:35

Alors, moi je suis d'accord avec txoa, qui ne lira plus de Harlan Coben et j'avais déjà pris mes dispositions pour faire pareil. D'accord avec Replay pour ne pas avaler de la daube sous prétexte que l'emballage est joli. Et d'accord avec Stalker pour dire que nous avons ici une attitude critique de néophytes s'agissant du cinéma, trop attachés à la narration "scénaristique" - fols lecteurs pantagruéliques que nous sommes -, alors que l'art cinématographique est beaucoup plus que cela.

Maintenant, il est regrettable que cette discussion se déroule dans le thread du navet canetien, nos visiteurs vont croire faussement que nous l'apprécions.

Message perso : Replay, ta vision néolithique de la chose m'a fait hurler de rire !
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Message par txoa Dim 10 Aoû - 14:39

Détrompe toi, Stalker, je suis à même de chroniquer un film par delà le scénar. Le vieux photographe que je suis apprécie l'image pour ce qu'elle est, sa compo, tout ça. Mais.
Mais, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis, cette vision du 7ème art qui, sous prétexte que techniquement ça correspond à une succession d'image, tente, quand ça l'arrange, de le réduire à cela. Cette justement la succession alliée au scénar, à la profondeur des personnages, à la musique éventuellement, qui font un film.
L'image pour l'image, alliée à la musique, c'est un vidéo clip estampillé 80's.
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Message par stalker Dim 10 Aoû - 15:34

Tu mets trop de mauvaise foi dans ces derniers arguments, Txoa, et notamment dans les mots que tu emploies pour retranscrire ce que j'ai dit.
Mais Varg a raison, ce fuseau n'est pas propice à ce genre de discussion.
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Message par txoa Dim 10 Aoû - 19:06

Moâ, de mauvaise foâ ?
Bon, juste un peu alors ?
Vois tu, c'est quand tu dis qu'il s'agit d'un film personnel que je m'étrangle. Il s'agit, pour mézigue, du prototype de film impersonnel, formaté pour les soirées TV du dimanche soir, un produit de consommation courante, quoi...
Son premier film, au gars Canet, était bien plus personnel à mon avis bien qu'assez raté. A son sujet, je ne me pas serais permis un post comme le premier que j'ai balancé sur ce sujet.
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Message par stalker Mar 12 Aoû - 15:34

Certes, on est bien d'accord, ce film échouera sur TF1 aux heures convenables, comme il a décroché des Césars et comme il s'est appliqué à réunir un casting dénué de risque, etc, etc. Je repense à la remarque de Limbes au sujet des résonances étazuniennes qu'il évoque, et je me dis dans ce cas particulier qu'on a certainement quelques leçons à retenir de certains films américains, aussi, parfois, quoi qu'on en dise (la production américaine ne loge pas dans un seul sac), et surtout quand on voit dans quel bain nous aspirent nombre de films français de ces dernières années - larmoyants, compatissants et partisans.

Je ne crie pas Ô chef d'oeuvre !, je dis seulement que dans le sillage de Pars vite et reviens tard, Contre-enquête ou encore 36 quais des Orfèvres, il était judicieux de noter qu'un réalisateur est sorti des rails, pour y revenir en fin de compte au final, mais qu'une somme d'éléments, pas simplement formels (puisque la forme semble peu importer de nos jours), ont marqué une différence.
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Message par Varg Mar 12 Aoû - 18:05

stalker a écrit:"...on a certainement quelques leçons à retenir de certains films américains, aussi, parfois, quoi qu'on en dise (la production américaine ne loge pas dans un seul sac)
La question mérite sans doute un approfondissement. Car qui nous apporte quoi dans le cinéma ollioudien ? Et pourquoi ne pourrions-nous pas développer un cinéma noir ou policier qui ne serait pas d'imitation ?
stalker faisant machine arrière a écrit:Je ne crie pas Ô chef d'oeuvre !
Hmmm...Pas loin...:-)
stalker jouant au bonneteau a écrit:... je dis seulement que dans le sillage de Pars vite et reviens tard, Contre-enquête ou encore 36 quais des Orfèvres, il était judicieux de noter qu'un réalisateur est sorti des rails, pour y revenir en fin de compte au final, mais qu'une somme d'éléments, pas simplement formels (puisque la forme semble peu importer de nos jours), ont marqué une différence.
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Message par stalker Mar 12 Aoû - 20:32

(smiley qui crache des éclairs zen...)

Bon, d'accord, on va se tourner vers la production américaine actuelle, en terme de film policier, et méditer, si vous voulez, sinon Canet va également décrocher des Césars sur le Noir Bazar...

Varg a écrit:Et pourquoi ne pourrions-nous pas développer un cinéma noir ou policier qui ne serait pas d'imitation ?

Entièrement d'accord avec toi.
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Message par txoa Jeu 14 Aoû - 19:50

stalker a écrit:(puisque la forme semble peu importer de nos jours)

Je ne crois pas que ce soit "de nos jours", tu te fais réac sur le coup. Je ne crois pas non plus qfond et forme soient forcément opposables. Le dénie de la forme pour un bouquin ramène à une thèse universitaire, le dénie du fond ramène à la vacuité. Il me semble que la forme est un moyen tandis que le fond est le but. En tous cas pour le cinoche ou la littérature. C'est un autre problème pour les arts picturaux.
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Message par stalker Jeu 14 Aoû - 22:05

Par "arts picturaux", entends-tu arts plastiques ?
Si c'est le cas, je ne vois pas en quoi ce serait un autre problème.

Tu as sans doute raison, cette question de la forme n'est pas liée à notre époque uniquement. Disons que j'essaye de parler de ce que je vois, ici et maintenant, pour tenter d'en sortir quelque chose. Quant au fond et à la forme, loin d'être opposables, je dirais même qu'ils devraient être complémentaires, mais que les exemples de la fusion sont rares. Il me semble. Mais il y en a malgré tout quelques centaines dans l'histoire du cinéma.

Bien sûr, cette histoire de points de vue et d'exigences restera toujours personnelle. A moins qu'il existe une certaine somme de paramètres qui permettraient de dire si oui ou non tel film possède un sens, à la fois au regard de l'histoire du cinéma, et à la fois au regard de son époque - ces paramètres excluant ainsi les avis personnels qui, au fond, ne sont que des opinions.
Ce qui rejoint la remarque de Limbes au sujet de "l'oeuvre en soi".
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Message par limbes Ven 15 Aoû - 0:23

Ma remarque sur l’éventuel dessein de G. Canet d’épouser les codes du cinéma américain était un peu à la noix. D’abord parce que, bien sûr, ce n’est pas mal (!) ou inintéressant en tant que tel, et puis il n’existe pas un seul cinéma américain, un grand sac uniforme et formaté. Et puis aussi, je l’ai vu quand il est sorti en salles, ce film, et je ne m’en rappelle plus vraiment. Il faudrait que je le revoie. C’était un vague souvenir que quelque chose clochait fondamentalement (pour moi). Peut-être une question de rythme.

Sur le fond et la forme, mais c’est ce que vous dites, il me semble que les deux sont aussi importants l’un que l’autre, quel que soit l’art envisagé. Il y a 36 000 manières de raconter une histoire, ou de dire quelque chose, et la façon dont on le fait peut tout changer. En ce sens, le fond est tributaire de la forme ; il n’existe pas indépendamment d’elle. L’engagement de l’artiste, je le verrais dans ce travail d’articulation-là, dans la recherche de cet accord le plus intense possible entre ce qu’il veut donner à voir, et comment il le fait. Accord qui ne veut pas nécessairement dire concordance, ou adéquation ; il peut y avoir un choix délibéré d’opposition, de contraste, de distorsions inquiétantes (ou non). Le minimum est peut-être qu’il y ait une intention, un parti pris?
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Message par txoa Ven 15 Aoû - 14:05

Dans ce débat, je ne mets pas sur le même plan un art qui repose sur une histoire à raconter et un autre qui est lié intimement à une émotion visuelle. Soulages est, à mon sens, un grand peintre, Basquiat aussi.
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Message par stalker Sam 16 Aoû - 0:01

Cette émotion visuelle (en admettant que les deux exemples que tu cites, Txoa, puissent se réduire à une émotion visuelle - ce sur quoi je ne suis pas d'accord du tout), on peut la susciter à travers le cinéma. En jouant mon chieur, je dirais même que c'est la moindre des choses lorsqu'on fait du cinéma, de ne pas oublier la valeur visuelle, plastique, puisqu'on est en présence d'un art qui n'existe initialement que grâce à la lumière (précisément comme l'oeuvre de Soulages).
Mais la valeur plastique, aussi discrète soit-elle aujourd'hui dans le registre du cinéma, se voit confrontée à un monstre de taille : la valeur spectaculaire.

Ne le dis à personne n'échappe pas au phénomène, mais, à défaut de valeur plastique digne de ce nom, on peut reconnaître à Canet un soin particulier apporté à la photographie, qui n'en fait pas uniquement un produit commercial divertissant et politiquement correct.
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Message par stalker Sam 16 Aoû - 0:02

Ce forum, on aurait aussi pu le baptiser L'écho des cavernes.
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Message par txoa Sam 16 Aoû - 13:30

Je ne réduits rien, Stalker, je faisais part de mon admiration pour certains peintres abstraits. Et j'ai mis ces deux là côte à côte et c'est une erreur. Si Soulages me semble dans l'émotion, la profondeur quasi mystique, la peinture de Basquiat est nettement plus conjoncturelle et politique. Bref...

Tu as raison, le cinéma est aussi un art visuel. Ce que je voulais exprimer, peut être maladroitement, c'est qu'un film uniquement constitué de belles images peut s'apparenter à une coquille vide (c'est un peu ce que je pense, mais de façon nuancée, de Tarantino) , mais quand les belles images servent un propos, c'est magnifique. Spontanément, je pense aux moissons du ciel de Terence Malick (et malgré Richard Gere).
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