Police - Charlie Chaplin (1916)

Revu cette nuit, ce petit bijou du cinéma muet où Chaplin, dès sa sortie de prison, se lance à l’assaut de la ville, de ses rues et des individus qui les jonchent. Sitôt sorti, sitôt cueilli par un bienveillant personnage qui lui propose de le remettre sur le droit chemin.
Chaplin s’esquive, renonce de justesse à détrousser un ivrogne qui n’a provisoirement plus toute sa tête, et tombe entre les mains d’un bienveillant personnage qui lui propose de le remettre sur le droit chemin.
Chaplin s’esquive.

Qui sont donc tous ces gens qui voudraient vous ramener à l’ordre ? Et vous empêcher de vous associer à un vandale de passage pour cambrioler une luxueuse demeure ? Et, par là-même, vous empêcher de toucher de vos propres mains les richesses d’autrui et, aussi, de croiser cette charmante demoiselle qui surgit des étages tandis que vous braquez la noblesse ?
Chaplin s’esquive.
Nous ne sommes qu’en 1916. Le mythique vagabond est loin d’en avoir fini avec les valeurs prônées par le pouvoir instauré. Bien des épreuves l’attendent au détours des rues en ce début de XXème siècle. Bien des personnages qui lui proposeront – cordialement ou pas – de le ramener à l’ordre.
Mais quel ordre ?
De quoi parlons-nous au juste ?
De la pellicule et du 16 images par seconde qui nous tire les larmes ?
D’un cinéma populaire qui nous fait toujours autant rire ?
D’une œuvre engagée ?