Crime parfait ?

Je me demande, un crime parfait c'est quoi en fait ? Peut-il exister un crime parfait commis sur des proches de l'assassin ? Difficile je pense. Le mieux serait peut-être de choisir une victime au hasard, au dernier moment, dans la rue, lors d'un déplacement à l'étranger.

Si je choisis un dimanche froid mais ensoleillé de début octobre dans Manhattan, descendu au Grand Hyatt Hotel juste au-dessus de Grand Central Station. Ce n'est pas la première fois que j'y mets les pieds dans cet hôtel, j'y descends régulièrement pour mon boulot. L'ambiance de l'hôtel peut être qualifiée de touristique mais comme il doit bien y avoir un millier de chambres là-dedans, l'anonymat y est de fait garanti. De plus, le prix exhorbitant du petit-déjeuner et le décalage horaire font que les touristes sont pour la plupart dehors très tôt, cela ne surprend personne. Je descends donc vers les 8 heures du matin et me mets en quête du Starbucks du coin, pour y consommer quelques donuts à la cinamon accompagnés d'un demi-litre de café américain brûlant. J'en sors assez rapidement, évite la 5e avenue et emprunte les autres rues de Manhattan qui sont désertes. Les new-yorkais ne sont pas levés, plus tard ils iront "bruncher" d'oeufs Benedict, d'omelettes au jambon ou de Din Sum dans Chinatown. Il me reste à peu près deux heures. Je repère un homme seul, avec son T-Shit "I love NY" à 5 dollars. Le doute n'est pas permis : ce n'est pas un autochtone. Dans Washington Square il prend des photos, il est 9 heures les joueurs d'échec sont déjà là. Je le suis. Il se dirige vers Soho, j'ai dans ma main gantée le tournevis que j'ai volé la veille sur un chantier dans Central Park. Parvenu dans Broome Street il se retourne. Je ne bouge pas, ne fuis pas son regard. Je le plante et pousse son corps sanguinolent sous une voiture. Les places de parking sont rares, je sais que la voiture ne bougera pas jusqu'au lendemain.
Mon vol de retour pour la France est à 19h. Qui va me retrouver ? Je me le demande.

Et si dans l'avion, ton voisin pose le tournevis sur la tablette?

Je demande à parler à l'hôtesse en expliquant qu'un dangereux énérgumène, certainement fou, a réussi à tromper la vigilance des magnifiques contrôleurs américains et se trouve dans l'avion avec un objet susceptible de blesser quelqu'un. Il faut le maîtriser au plus vite, ils ont des calmants pour ça. Il sera arrêté dès notre arrivée à Charles de Gaulle et ce n'est que plus tard que l'on découvrira (j'aiderai peut-être à cela) que le tournevis que cette personne avait en sa possession est le même que celui qui a tué ce pauvre Japonais dans Broome St.

PS : M'étant assuré que l'homme que j'ai roulé sous la voiture était bien mort, je me refuse à penser que c'est lui que je retrouve ressuscité dans l'avion.

Je pensais plus à un témoin, un maitre chanteur ou un flic.

Mais je ne crois pas que tu pourrais ne pas perdre ton sang froid à la vue de ce tournevis, du moins, garder son sang froid nécessite une certaine dose de psychopathologie.

Mais ça pourrait marcher, le coup de l'accuser.

Un flic, m'aurait arrêté avant, cela devient si compliqué ensuite de faire revenir un suspect étranger pour l'interroger.
Un maître-chanteur, s'il a reussir à obtenir toutes les infos concernant mon vol, il peut me retrouver facilement. Plus facile pour lui de me harceler à distance.
J'aime bien l'idée du témoin, dont le vol de retour en France était prévu. Ce serait donc une coïncidence qu'il soit à côté de moi dans l'avion. Par contre pourquoi aurait-il garder ce foutu tournevis avec lui ? Tellement dangereux (voire impossible) de le passer au contrôle, même un coupe-ongle ne peut pas passer.

Sinon sans coïncidence, cela pourrait donner :
- Meurtre.
- Le Témoin récupère le tournevis.
- Il me suit (s'il récupère le tournevis avant, il a de grande chance de me perdre, s'il le récupère après, Broome St sera pleine de monde).
- Je rentre à l'hôtel (après déjeuner), il m'a suivi tout ce temps et ne sait toujours pas qui je suis.
- Il est 15:30 je pars en taxi à JFK. Dans l'hypothèse où il attend dehors que je ressorte, il comprend que je m'en vais (mais où ?)
- Il prend un taxi et me suit (pas évident car devant l'hôtel les taxis sont réservés pour les clients).
- Nous arrivons ensemble à JFK, 2h avant pour les vols internationaux.
- Il prend un billet pour la France (son passeport ?).
- Passe le controle avec pour tout bagage, un tournevis ensanglanté.

Si cet homme n'est pas fou !

Jean-Michel a écrit:Je me demande, un crime parfait c'est quoi en fait ? Peut-il exister un crime parfait commis sur des proches de l'assassin ?

Beaucoup de veufs/voeuves te répondront oui.

Oui mais dès lors, elles et ils seraient immanquablement démasqués.

Mais non, puisque par essence, le crime parfait, c'est celui qu'on ne détecte pas. Si ta femme déprimée mélange alcool et médicaments, se suicide de temps en temps, va chercher les enfants à l'école en titubant, c'est logique de la retrouver un jour en bas de l'escalier, bizarrement tordue et définitivement froide. Comment pourrait-on te soupçonner de quoi que ce soit, elle allait aussi bof que d'habitude, et quand tu es parti au boulot, elle venait à peine de se réveiller ? On ne va pas mobiliser la police scientifique pour chercher dans les poubelles de l'autre côté de la ville la serviette avec laquelle tu t'es essuyé les mains après avoir violemment cogné sa tête contre plusieurs marches et lui avoir cassé la nuque, jusqu'à ce qu'elle ne respire plus du tout.

PS:
(moi aussi, j'ai perdu plusieurs êtres chers dans des accidents idiots).

Replay a écrit:
PS:
(moi aussi, j'ai perdu plusieurs êtres chers dans des accidents idiots).

Hum hum... Je te trouve effectivement bien au courant sur ces questions du crime parfait...

Rappelle-moi de ne jamais te rencontrer IRL...
:-P