Dans les entrailles de New York - Ch. Lasbats/ S. Chalandon

Documentaire vu sur la 5.

A New York, on estime qu’il y a entre 2000 et 15000 individus vivant sous terre, dans divers souterrains, égouts, tunnels de métros désaffectés. Certains n’ont pas vu la lumière du jour depuis plusieurs années. Ce documentaire part à leur rencontre.

Dès les premières minutes, on est saisi par l’obscurité. Tout est filmé avec petits projecteurs, les personnes s’expriment à la lumière des lampes de poche. On va croiser divers individus, et une voix-off, celle de Jean Pierre Darroussin, nous explique que ces individus sont ceux qui ont accepté de parler à la caméra,( après moultes négogiations avec deux ou trois bénévoles sociaux ou religieux (ou les deux) qui savent s’aventurer en ces ténèbres). La voix off nous explique aussi que la plupart des résidents ne veulent pas parler et que dès qu’ils sentent que l’équipe de tournage approche, ils s’enfuient dans le noir.
On peux classer les résidents en deux catégories, ceux qui sortent quelquefois à la surface et ceux qui ont renoncés. Parmi ces derniers, le portrait d’un ancien chef de gang latino, recherché par plusieurs polices d’état et ayant déjà purgé plus de vingt ans de prisons. Ce type ne supporte plus l’humanité et attends dans son lieu, « la mort blanche », celle des junkies, (sans d’ailleurs que soit précisé de quelle manière il se fournit, de même qu’il n’est pas dit que la plupart de ces personnes sont sous crack (précision de la réalisatrice dans une interview diffusée après le film)) . Plus loin un autre type qui explique qu’il ne supporte plus le bruit et la lumière et qui ne parvient physiquement pas à ressortir dans la ville, l’expérience est tentée, dès que le type s’approche de la lumière et du sol, il est pris de panique et part vite s’enfoncer dans le noir. Les gars expliquent qu’ils se sentent en sécurité et que la vie est plus tranquille ici, dans le noir et l’humidité, parmi les ordures, les rats et les gravats. Certains habitent à plus de trente mètres sous terre. Un autre type explique qu’il n’a pas besoin de lampes, il voit la nuit. A un moment, dans le tunnel de Hell’s Kitchen, le plus dangereux selon la réalisatrice, un message sur le mur « allez plus loin et vous serez violé ».

On apprend plus tard que ce sont les vétérans du viet-nam qui ont commencé à peupler les souterrains, aujourd’hui rejoints pas les vétérans de la guerre du golf auxquels, apparemment, rien n’est proposé.

Un documentaire exceptionnel, qui coupe le souffle dès les premières images, une plongée en apnée dans un monde infernal, juste sous Manhattan.

Sera rediffusé le 6/02 à 1h. du matin.

Plus de renseignements:
http://wiki.france5.fr/index.php/DANS_LES_ENTRAILLES_DE_NEW_YORK

Ca fait envie. On peut lire, en complément, le meilleur roman de George Chesbro, "Bone" (rivages).

Côté fiction, on peut aussi lire ce livre, sur les gens emmurés sous New-York :

Oui, c'est après la lecture de ce livre (que je ne connais pas) que la réalisatrice a décidé de faire son documentaire.