Le Dresseur - Serge Rezvani (2009)

J’avais entendu l’auteur en parler sur France-culture, et il avait attisé ma curiosité.
C’est l’histoire de deux femmes qui se retranchent à l’écart du monde, dans une maison isolée dans la campagne. Craignant pour leur sécurité, elles achètent un chien, un Rottweiler, mais ne parvenant pas à le maîtriser elles font appel à un dresseur, qui va peu à peu s’incruster dans leur vie, affublé de sa femme et acolyte Angine (dite Cruella), puis les dominer comme il domine des chiens, sévices compris.
C’est un roman qui est largement desservi par une écriture assez atroce, il m’a semblé, essentiellement dû à des dialogues indigents et mièvres. C’est vrai que c’est compliqué les dialogues, car soit ils sont écrits comme on écrit et sonnent alors faux, soit on tente de les écrire comme on parle mais on risque presque l’incompréhensible (il faudrait les blancs, les hésitations, les erreurs, pas de ponctuation car elle ne correspond presque jamais aux pauses réelles de la langue parlée, etc.). Là, ce sont des dialogues écrits qui sonnent malheureusement faux ; du coup les personnages n’apparaissent pas comme des êtres humains auxquels on pourrait croire, mais plutôt comme des marionnettes manipulées par l’auteur pour alimenter son propos.
Alors ça donne un effet assez curieux, au final, cette forme assez appliquée dans le genre Harlequin (j’exagère un peu, mais ça m’a fait penser à de la littérature à l’eau de rose), et le fond lié à l’ultra-violence de la société, y compris peut-être dans sa manière de formater des « dominés » (des dominées, en l’occurrence, surtout).
La forme a alors tendance à réduire à la caricature ou à la complaisance ce qui pourrait être de l’ordre du questionnement provocateur : qu’est-ce qui fait que ces femmes (les deux citées, puis une autre ensuite) a priori fortes et indépendantes, se laissent si facilement soumettre ?
L’éditeur dit, au dos du livre, « De la lecture de ce chef d’œuvre du noir, nul ne sortira indemme. ».
Ben si, justement.

Une apparté pour en rire ou en pleurer ; les SPA regorgent de Rottweiler et autres Pitbull abandonnés.

A un bénévole que j'interrogeais sur l'incongruité de tenter de refourguer de tels molosses, il me répondit:

Détrompez vous, ceux qui sont là, ne le sont que pour absence d'agressivité la plupart du temps, des chiens trop gentils !

Braves gens ......

Peut étre dans la même veine que ce livre.

Serge Rezvani,....euh, celui qu'on connait, le parolier-musicien ?

Oui, je crois que c'est lui (le tourbillon, dans Jules et Jim, etc.), mais il a aussi beaucoup écrit de romans, notamment chez Actes Sud. Je vais en lire d'autres, pour voir, je pense.

Curieux tout cela.
Doit plus être très jeune Rezvani. (80 ans selon Wiki..)
Etonnant ce livre.