Lehane, Dennis - Un dernier verre avant la guerre (1994 - Rivages 2001)

Amis depuis l’enfance, Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont détectives privés. Ils ont installé leur bureau dans le clocher d’une église de Boston. Un jour, deux sénateurs influents les engagent pour une mission apparemment simple : retrouver une femme de ménage noire qui a disparu en emportant des documents confidentiels. Ce que Patrick et Angela vont découvrir, c’est un feu qui couve « en attendant le jet d’essence qui arrosera les braises ». En attendant la guerre des gangs, des races, des couples, des familles.


Un dernier verre avant la guerre est le premier roman de Dennis Lehane, un des maîtres du roman noir actuel. C'est également le premier livre mettant en scène le tandem de détectives privés bostoniens Kenzie-Gennaro.

Ce livre est un pur bonheur. Dans le genre du "roman noir", je peux difficilement attendre mieux. J'y ai trouvé tout ce que j'attends d'une telle lecture.

Une intrigue qui démarre somme toute assez simplement avant de se complexifier.
Lehane est un conteur hors-pair : les personnages, et les relations qu'ils entretiennent entre eux sont authentiques.Kenzie, Gennaro et Bubba sont tous attachants, et je n'ai pas eu de mal à me mettre dans la peau du premier cité.
Que dire des lieux ? Le Boston de Lehane peut vraiment rivaliser avec le Los Angeles d'Ellroy. On découvre ses milieux interlopes, des politiques corrompus aux guerres de gangs en passant par les méfaits racistes.
En plus d'une noirceur impeccable, Lehane sait faire preuve d'un certain humour, dont je suis assez admiratif, notamment par l'intermédiaire des répliques de Kenzie.

Lehane, que j'avais découvert avec Mystic River et Shutter Island m'impressionne vraiment. Chacun de ses livres est exceptionnel et je ne me lasse pas de les découvrir.

Mouais, ton enthousiasme fait plaisir à voir mais enfin comparer Lehanne à Ellroy sur la série du tandem Kenzie-Gennaro me parait osé. Le problème dans cette série est que le comportement du héros n'est pas du tout crédible. Surtout dans ce livre, où on le suit se balader avec désinvolture en plein milieu d'une guerre des gangs. Sans jamais avoir peur... Irritant comme Bebel dans ses plus mauvais films. On me dira, "Ouais, c'est le personnage de Kenzie, il est comme ça, c'est sa façon d'être". D'accord, mais comme le héros ne croit pas au danger, nous non plus. Et les "méchants" - très classiques ici - sont vite oubliés.

Si tu m'as bien lu (peut-être est-ce moi qui me suis mal exprimé) la comparaison ne valait que pour la description des villes respectives, à savoir Boston pour Lehane et LA pour Ellroy. Je ne parlais en aucun cas des personnages respectifs des deux auteurs (et puis je suis assez mal placé pour juger puisqu'il me reste beaucoup à lire d'Ellroy).

La lecture de ce roman m'ayant véritablement happé je n'ai sûrement pas pu prendre assez de recul pour voir ou percevoir ce dont tu parles. J'ai vibré avec Kenzie qui est un de mes personnages de polar préférés (avec le commissaire Erlendur d'Indridason, le Sharko de Thilliez et peut-être bientôt le shérif Longmire de Johnson).
Et puis contrairement à toi je me souviens encore des méchants, c'est dire !