Après la presse, c'est l'édition qui meurt
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Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Nouvel article sur le actuel-futur malaise de l'édition. Les commentaires qui suivent sont également intéressants.
Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Bonne lecture !
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Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Bonne lecture !
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Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Je ne conçois décidément pas cette disparition du livre papier au bénéfice du livre virtuel. Visiblement, d'autres non seulement ne la conçoivent pas non plus, mais veulent lutter contre. Utopie, certes, puisque l'outil se développera malgré tout. Il se développe déjà et fonctionne apparemment assez bien.
Je pense que les deux formes vont cohabiter plus longtemps qu'on le croit. Le tout, pour les éditeurs, sera peut-être de laisser le choix aux lecteurs : livre ou format numérique. Limitant peut-être ainsi les risques de retour en masse d'invendus et de pilon. Peut-être.
L'argument écologique, je le trouve bidon. C'est d'abord un argument de vente de nouveaux outils, et non une économie de gaspillage. On brandit la carte de l'écologie pour mieux vendre autre chose : des appareils coûteux (bien que leur prix chutera à mesure que les acheteurs augmenteront, on le sait).
Je trouve également que les expressions "disparition du livre" ou "mort de l'édition" sont un peu excessives. Des grands mots qui ne correspondant pas à une réalité, mais à une perspective de changement. Néanmoins, le livre existe bel et bien et il en sort toujours autant chaque jour, et on aime ça : on aime les transporter dans un sac, les corner, y mettre des marque-pages, les disposer sur des rayons de bibliothèque (quoi de plus chaleureux qu'une bibliothèque ?), les faire dédicacer, les toucher, les prêter, les offrir, souligner des passages, en surligner, les collectionner, etc.
Si mort il doit y avoir, elle sera extrêmement longue, et je pense qu'elle ne sera jamais totale.
Je pense que les deux formes vont cohabiter plus longtemps qu'on le croit. Le tout, pour les éditeurs, sera peut-être de laisser le choix aux lecteurs : livre ou format numérique. Limitant peut-être ainsi les risques de retour en masse d'invendus et de pilon. Peut-être.
L'argument écologique, je le trouve bidon. C'est d'abord un argument de vente de nouveaux outils, et non une économie de gaspillage. On brandit la carte de l'écologie pour mieux vendre autre chose : des appareils coûteux (bien que leur prix chutera à mesure que les acheteurs augmenteront, on le sait).
Je trouve également que les expressions "disparition du livre" ou "mort de l'édition" sont un peu excessives. Des grands mots qui ne correspondant pas à une réalité, mais à une perspective de changement. Néanmoins, le livre existe bel et bien et il en sort toujours autant chaque jour, et on aime ça : on aime les transporter dans un sac, les corner, y mettre des marque-pages, les disposer sur des rayons de bibliothèque (quoi de plus chaleureux qu'une bibliothèque ?), les faire dédicacer, les toucher, les prêter, les offrir, souligner des passages, en surligner, les collectionner, etc.
Si mort il doit y avoir, elle sera extrêmement longue, et je pense qu'elle ne sera jamais totale.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Et ce sujet est aussi l'occasion de reparler, et reparler encore d'un danger croissant qu'on a déjà abordé ici : celui qui consiste à autoriser n'importe qui à éditer n'importe quoi (voir sujet sur l'auto-édition ici), c'est à dire à proposer au public une marchandise médiocre : mise en page nulle, orthographe catastrophique, grammaire abominable, couverture à vomir, histoire sans intérêt.
En somme : injure à l'écriture et à la littérature.
C'est sans doute ici que le travail du critique s'avère indispensable, pour repérer les parasites et orienter les lecteurs vers des auteurs dignes de ce nom. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi. On ne parle quasiment pas de ce danger-là, même si l'importance du travail d'équipe est souligné dans l'article en lien (auteur, éditeur, correcteur, graphiste).
En somme : injure à l'écriture et à la littérature.
C'est sans doute ici que le travail du critique s'avère indispensable, pour repérer les parasites et orienter les lecteurs vers des auteurs dignes de ce nom. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi. On ne parle quasiment pas de ce danger-là, même si l'importance du travail d'équipe est souligné dans l'article en lien (auteur, éditeur, correcteur, graphiste).
Dernière édition par stalker le Mer 22 Juil - 3:43, édité 1 fois
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
L'intérêt de ces articles est évidemment de voir comment se développe le discours autour d'un tel changement.
Il y a actuellement une coïncidence/convergence entre la diminution du nombre global de lecteurs pour certains segments traditionnels de l'édition, l'accélération du nombre de livres édités, l'apparition d'outils numériques et l'éventuel dématérialisation du support (comme pour la musique ou le cinéma), l'auto-édition, etc.
Les discours se chevauchent, on affutent des arguments plus ou moins crédibles et les prophéties s'entassent sans que l'on sâche vraiment encore ce qu'il en adviendra. Il est intéressant d'en suivre les développements, d'en être au cœur, alors que ce débat n'a pas eu lieu pour la musique.
Le commentaire de narvic, qui suit de près ces développements depuis longtemps, me semble assez équilibré :
Il y a actuellement une coïncidence/convergence entre la diminution du nombre global de lecteurs pour certains segments traditionnels de l'édition, l'accélération du nombre de livres édités, l'apparition d'outils numériques et l'éventuel dématérialisation du support (comme pour la musique ou le cinéma), l'auto-édition, etc.
Les discours se chevauchent, on affutent des arguments plus ou moins crédibles et les prophéties s'entassent sans que l'on sâche vraiment encore ce qu'il en adviendra. Il est intéressant d'en suivre les développements, d'en être au cœur, alors que ce débat n'a pas eu lieu pour la musique.
Le commentaire de narvic, qui suit de près ces développements depuis longtemps, me semble assez équilibré :
narvic a écrit:Contrairement à la presse, tant qu’il reste encore des lecteurs pour les livres papiers l’activité peut rester rentable, et même, grâce à internet, le devenir pour des livres à petite diffusion (en réduisant considérablement les coûts de production/diffusion et le gaspillage du secteur). De surcroit, le livre électronique (pour ceux qui s’y mettront) offre aussi de nouvelles perspectives.
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Le sujet est abordé dans l'article en lien, mais il est clair que le format numérique implique duplication à volonté, sur des plateformes virtuelles (téléchargement sauvage de supports piratés ou simplement copiés) comme les films, la musique, les logiciels, etc.Varg a écrit:
Il y a actuellement une coïncidence/convergence entre la diminution du nombre global de lecteurs pour certains segments traditionnels de l'édition, l'accélération du nombre de livres édités, l'apparition d'outils numériques et l'éventuel dématérialisation du support (comme pour la musique ou le cinéma), l'auto-édition, etc.
On est pour ou on est contre, ça se discute et ça se défend.
Un éditeur qui propose un fichier PDF d'un ouvrage se heurte au problème. Je n'inaugure pas la question, mais je la rappelle quand même : une fois le fichier en possession d'un lecteur, quelques clics suffisent pour l'envoyer à plusieurs autres lecteurs potentiels, gratos évidemment.
Il faut juste le savoir et en tenir compte. Ce n'est pas une loi qui empêchera ça. Si le gouvernement souhaitait vraiment agir de façon efficace contre ce phénomène, il a les moyens techniques de verrouiller tous les sites de téléchargement et de traquer tous ceux qui naîtraient ensuite. On le sait très bien, mais on nous parle de loi, on nous balade avec des arguments contradictoires, et pendant ce temps-là, le numérique prolifère à souhait.
Mais la question n'est pas tout à fait là.
Ce qu'on défend actuellement dans le débat sur les e-books, c'est avant tout le support lui-même : l'outil de lecture. Et non le contenu. Ce serait un trop vaste sujet, sans doute, mais il faut garder en tête que la duplication illégale des livres virtuels aura lieu et sera proportionnelle au nombre de livres virtuels achetés et à celui de possesseurs d'e-book : combien de copies illégales pour 10 achetées initialement ?
Oh joie : le nombre de lecteurs d'un même ouvrage peut ainsi se trouver multiplié. Joie pour l'auteur, d'être lu, et peut-être même de l'éditeur qui aura pris le soin d'éditer aussi le livre en format papier ; livre réel que des lecteurs virtuels peuvent alors avoir envie de posséder vraiment par la suite ? Possible, mais pas sûr du tout.
Une chose est certaine, les éditeurs de livres virtuels ont peu de chances de survivre au phénomène de piratage. Un livre en PDF acheté peut suffire à en produire une centaine très rapidement, voire davantage, ou un peu moins, en fonction de la notoriété de l'auteur, des critiques presse, etc.
Donc les éditeurs courent un gros risque en règle générale, pas uniquement pour l'édition de livres papier.
Et le véritable enjeu, je pense qu'il est commercial. Pas pour le livre (qui est un prétexte), mais pour la machine qui va permettre de les lire en numérique. C'est un business avant toute chose, qui s'empare de la culture pour en tirer bénéfices. C'est pas des livres qu'on va nous vendre, c'est des e-books.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Le papier se prolonge par un autre : http://blog.tcrouzet.com/2009/07/19/reinventer-l%E2%80%99edition-experience-pratique/
Je vais en écrire un troisième, suite à vos objections et bien d'autres qui ont circulé un peu partout.
Je vais en écrire un troisième, suite à vos objections et bien d'autres qui ont circulé un peu partout.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Bienvenue et merci pour ce nouveau lien.
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Où le bât blesse toujours, c'est dans le point 6 :
Le travail éditorial sur un texte peut être très exigeant et prenant (en temps) et la promesse de ventes futures (possibles) et de participation Paypal (auxquelles je ne crois pas un seul instant, du moins pas à hauteur "complémentaire" de l'investissement professionnel et humain que nécessite l'édition d'un livre) n'apparaissent guère motivantes pour cette équipe éditoriale participative. Un éditeur de ce genre qui gagne 2 € sur un exemplaire, vente moyenne 300 exemplaires, sans doute moins (il faudrait savoir le chiffre moyen mais je crois que c'est-à-peu près cela) va donc engranger au mieux 600 € pour souvent beaucoup plus de 60 heures de travail (je prends le taux du SMIC horaire à à peu près 10 €). Qui se fera ch... pour si peu ?
Je vois un autre obstacle à cette gestion participative éditoriale, celle de l'ego, notamment entre l'auteur initial et celui qui « travaillera la cohérence du texte » dès lors que les deux semblent se situer dans une stricte égalité et une réciprocité des apports. Qui aura le final cut ? Après combien d'heures passées à négocier ?
crouzet a écrit:En se dématérialisant, le livre devient copiable à l’infini. Il faut accompagner ce phénomène. L’équipe d’édition peut alors demander aux lecteurs qui ont obtenu le livre gratuitement d’effectuer un don d’au moins 6 euros via une plateforme comme Paypal. Cette source de revenus complémentaires sera peut-être suffisante pour donner à l’équipe éditoriale assez d’argent pour tenter d’autres aventures (il faudra que les lecteurs le comprennent s’ils veulent continuer à lire).
Le travail éditorial sur un texte peut être très exigeant et prenant (en temps) et la promesse de ventes futures (possibles) et de participation Paypal (auxquelles je ne crois pas un seul instant, du moins pas à hauteur "complémentaire" de l'investissement professionnel et humain que nécessite l'édition d'un livre) n'apparaissent guère motivantes pour cette équipe éditoriale participative. Un éditeur de ce genre qui gagne 2 € sur un exemplaire, vente moyenne 300 exemplaires, sans doute moins (il faudrait savoir le chiffre moyen mais je crois que c'est-à-peu près cela) va donc engranger au mieux 600 € pour souvent beaucoup plus de 60 heures de travail (je prends le taux du SMIC horaire à à peu près 10 €). Qui se fera ch... pour si peu ?
Je vois un autre obstacle à cette gestion participative éditoriale, celle de l'ego, notamment entre l'auteur initial et celui qui « travaillera la cohérence du texte » dès lors que les deux semblent se situer dans une stricte égalité et une réciprocité des apports. Qui aura le final cut ? Après combien d'heures passées à négocier ?
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
C'est sûr si vous partez du principe que le livre ne se vend pas personne ne gagne. Mais mon modèle à vente égale rapporte déjà plus que le modèle actuel. Je parle de 6€/livre. Pourquoi un tel livre ne se vendrait pas à 5000 exemplaire, à 100 000 exemplaire? Ce sera le cas de certains quand tous les lecteurs auront des readers (ce qui n'est pas dans longtemps que vous le vouliez ou non).
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Parce qu'en édition traditionnelle, la plupart des livres ne se vendent pas, surtout pas à 5000 exemplaires (qui est déjà un excellent et rare résultat), au moins dans le domaine de la fiction et que ce n'est pas une question de prix, du moins pas seulement.
La mise à disposition électronique n'augmentera pas mécaniquement le nombre de lecteurs, ni le nombre de lecteurs par livre...
La mise à disposition électronique n'augmentera pas mécaniquement le nombre de lecteurs, ni le nombre de lecteurs par livre...
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Dans mon modèle, plus d'argent va à l'équipe éditoriale. Donc peu importe les ventes, ce sera toujours mieux qu'avant. Aujourd'hui les auteur qui vende 500 exemplaires ne gagnent rien. Même à 5000 on gagne presque rien au regard du travail fourni (ce qui est mon cas pour mes deux dernier livres). Je suis pour que l'équipe éditoriale prenne les risques en équipe.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Ici : http://blog.tcrouzet.com/2009/07/19/reinventer-l%E2%80%99edition-experience-pratique/
Et ce n'est pas terminé, ça ne fait que commencer si l'on en croit le potentiel de la vague numérique qui s'apprête à déferler sur nous (en provenance d'Outre-Atlantique, paraît-il ? Hum hum... Quelle source vous permet donc d'affirmer que l'e-book est en train de cartonner là-bas ? Ne s'agirait-il pas d'un autre argument de vente ? Puisque l'hexagone sait si facilement hériter des tendances qui sévissent au pays de James Ellroy - on écope de leur crise, de leurs hamburgers, de leur Hollywood.............).
Beaucoup de gens ne sont pas prêts à entendre ce genre de constat, car il touche à la liberté d'expression, qui revient dans notre débat à la liberté d'édition. Vous froissez des égos convaincus que ce qu'ils ont écrit vaut la peine d'être édité, que c'est peut-être même un best-seller en puissance. On connaît la chanson, et ce sujet a donné lieu à de multiples débats (fort animés) sur ce forum et sur d'autres.tcrouzet a écrit:
Que se passera-t-il si les amateurs et les écrivains professionnels se mettent à diffuser leurs textes de cette façon ? Nous assisterons à un appauvrissement de notre culture. Elle augmentera en volume sans augmenter en qualité (ou même sans être capable d’en maintenir le niveau).
Et ce n'est pas terminé, ça ne fait que commencer si l'on en croit le potentiel de la vague numérique qui s'apprête à déferler sur nous (en provenance d'Outre-Atlantique, paraît-il ? Hum hum... Quelle source vous permet donc d'affirmer que l'e-book est en train de cartonner là-bas ? Ne s'agirait-il pas d'un autre argument de vente ? Puisque l'hexagone sait si facilement hériter des tendances qui sévissent au pays de James Ellroy - on écope de leur crise, de leurs hamburgers, de leur Hollywood.............).
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Je vous laisse chercher les chiffres du nombre d'ebook vendu là-bas (10% des textes vendu l'année dernière sous format e-book, contre 2% l'année d'avant).
Mais surtout jouez avec des readers, utilisez-les, et vous comprendrez. La bourde d'Amazon ne changera rien.
Mais surtout jouez avec des readers, utilisez-les, et vous comprendrez. La bourde d'Amazon ne changera rien.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Non merci.
La première façon de lutter contre ce phénomène nocif, c'est de ne pas acheter de reader.
La première façon de lutter contre ce phénomène nocif, c'est de ne pas acheter de reader.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
tcrouzet a écrit:Le papier se prolonge par un autre : http://blog.tcrouzet.com/2009/07/19/reinventer-l%E2%80%99edition-experience-pratique/
En se dématérialisant, le livre devient copiable à l’infini. Il faut accompagner ce phénomène. L’équipe d’édition peut alors demander aux lecteurs qui ont obtenu le livre gratuitement d’effectuer un don d’au moins 6 euros via une plateforme comme Paypal. Cette source de revenus complémentaires sera peut-être suffisante pour donner à l’équipe éditoriale assez d’argent pour tenter d’autres aventures (il faudra que les lecteurs le comprennent s’ils veulent continuer à lire).
C'est utopique. Permettez-moi de croire qu'une écrasante majorité de personnes ne jouera pas le jeu.
Qu'on soit prêt à verser une somme libre (même symbolique) pour télécharger le dernier album de Radiohead, je peux le comprendre, puisque c'est Radiohead. Mais pour un piètre inconnu qui vient d'écrire un roman, parmi des centaines et des centaines d'autres piètres inconnus convaincus que leur roman vaut la peine d'être édité, je ne crois pas que ça puisse fonctionner. Il y a trop de monde sur la place, et ça ne cesserait pas de se développer (en terme de quantité) si vos readers obtenaient le succès escompté. Et 6 euros, dans une telle situation, c'est énorme. A la rigueur, 50 centimes. Et encore, vous n'en demeurerez pas moins un inconnu noyé dans une masse d'inconnus.
De plus, sans le soutien de la critique, vous resterez dans l'ombre. Vous ne serez pas remarqué, outre par un cercle de connaissances. Mais ça n'ira pas très loin.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Vous êtes en train de dire la même chose que les gens du disque il y a 10 ans
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
C'est possible.
C'est vrai que, comme un livre papier, on ne pouvait pas dupliquer un 33 tours.
Et les défenseurs du CD, à l'époque, ne s'attendaient pas à être dépassés comme ça par le potentiel du numérique.
Bref. Je dis peut-être la même chose qu'eux, à quelques détails près tout de même, mais si je ne le dis pas, si personne ne le dit, on n'a plus qu'à faire bêêêêêê et à subir et à consommer ce qu'on nous impose de consommer.
C'est vrai que, comme un livre papier, on ne pouvait pas dupliquer un 33 tours.
Et les défenseurs du CD, à l'époque, ne s'attendaient pas à être dépassés comme ça par le potentiel du numérique.
Bref. Je dis peut-être la même chose qu'eux, à quelques détails près tout de même, mais si je ne le dis pas, si personne ne le dit, on n'a plus qu'à faire bêêêêêê et à subir et à consommer ce qu'on nous impose de consommer.
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Il y a quand même une spécificité du livre que n'avait pas la musique. La musique, tout le monde la consomme, à tout moment et n'importe comment. Elle ne nécessite pratiquement et pour 90% de la population, aucun effort, aucune attention...tcrouzet a écrit:Vous êtes en train de dire la même chose que les gens du disque il y a 10 ans
Le livre, et vous le signaliez très bien dans votre article, demande un investissement, en temps, en émotions, en attention, et c'est sans doute pour cela que le nombre de lecteurs va en diminuant alors que le nombre d'auditeurs va croissant. C'est pour cela aussi que je pense que le livre mérite d'être considéré comme un problème ne se limitant pas seulement à la question de sa dématérialisation et de son partage via des readers.
Le temps et l'envie des lecteurs – dont le nombre sur certains segments de l'édition va diminuant – n'est pas extensible à l'infini non plus.
Vous n'avez pas rebondi sur ma remarque concernant la répartition des taches et le final cut entre l'auteur et l'éditeur dans le groupe participatif. Je pense que le vrai problème se trouve là.
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
C'est l'éditeur qui reste l'animateur, c'est lui qui choisit l'auteur comme par le passé... il me semble.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Vous parlez là d'un éditeur traditionnel, déjà installé non ?
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Non. Même dans une version dynamique, c'est lui qui trouve l'auteur, le fait travailler son texte, coordonne l'équipe... c'est son taff.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
tcrouzet a écrit:Non. Même dans une version dynamique, c'est lui qui trouve l'auteur, le fait travailler son texte, coordonne l'équipe... c'est son taff.
Payé donc 2 € l'exemplaire sans vrai possibilité de se rattraper, comme en édition traditionnelle, avec un gros vendeur...
Je reviens donc à ce que je disais dans mon premier message : qui cela peut-il vraiment intéresser, à ce maigre tarif là ?
Je comprends votre point de vue, celui de l'auteur qui souhaite rééquilibrer l'argent qu'il touche de la vente des exemplaires de ses écrits mais je ne suis pas certain que cela soit la meilleure solution.
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Qui a parlé de 2€, c'est vous pas moi.
En plus l'idée de se refaire n'a plus aucun sens puisqu'il n'y a plus de mise de fond initiale.
Je pense que l'équipe peut se partager 6€ sans problème (ce qui donne le prix du livre version eBook). Si aujourd'hui un éditeur faisait entrer 6€ dans les caisses pour chacun des livres qu'il vend, il serait heureux.
En plus l'idée de se refaire n'a plus aucun sens puisqu'il n'y a plus de mise de fond initiale.
Je pense que l'équipe peut se partager 6€ sans problème (ce qui donne le prix du livre version eBook). Si aujourd'hui un éditeur faisait entrer 6€ dans les caisses pour chacun des livres qu'il vend, il serait heureux.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Les deux euros sont donnés par vous dans votre article initial.
Quand je dis se refaire, c'est amortir financièrement le temps que représente le travail éditorial que vous avez exposé ci-dessus :
« Même dans une version dynamique, c'est lui qui trouve l'auteur, le fait travailler son texte, coordonne l'équipe... »
On doit y ajouter dans doute la promotion et les ventes ?
Quand je dis se refaire, c'est amortir financièrement le temps que représente le travail éditorial que vous avez exposé ci-dessus :
« Même dans une version dynamique, c'est lui qui trouve l'auteur, le fait travailler son texte, coordonne l'équipe... »
On doit y ajouter dans doute la promotion et les ventes ?
Dernière édition par Varg le Mer 22 Juil - 19:09, édité 1 fois
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Après la presse, c'est l'édition qui meurt
Exemple 2€ pour l'éditeur, c'est pas mal pour 0 en mise de fond initiale (et ce n'était qu'un exemple possible de répartition). Celui qui fait la promo doit aussi se partager une part du gâteau.
tcrouzet- Messages : 10
Date d'inscription : 22/07/2009
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