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La guerre des vanités - Marin Ledun (2010)

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La guerre des vanités - Marin Ledun (2010) Empty La guerre des vanités - Marin Ledun (2010)

Message par stalker Mar 13 Avr - 15:00

Critique écrite par notre ami Jan Thirion, qui l'offre à Noir Bazar.
Merci à lui.


Dernière édition par stalker le Mar 13 Avr - 15:02, édité 1 fois
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Message par stalker Mar 13 Avr - 15:01

La guerre des vanités - Marin Ledun (2010) Guerre_des_vanites

Tournon, ville du Rhône, que l’on visite à bord d’une Laguna. Au volant, un lieutenant de police qui bat de l’aile. Un cancer du poumon le ronge. Il continue de fumer, il n’a plus rien à espérer. La solitude est déjà son cercueil. Il vient d’ailleurs. Il porte un nom étrange, Korvine, un nom russe. C’est l’étranger qui vient bousculer le petit monde de Tournon, la bien nommée, la ville où l’on tourne en rond, où l’on vous fait tourner en rond, parce que l’on ne tient pas à ce que la vérité éclate, malgré le malheur qui frappe.
Western moderne, pourquoi pas, avec un ange noir foulant la poussière et traquant qui doit l’être. Korvine n’est pas ici pour faire de la représentation. Il travaille contre la montre. Doublement. Des suicides se succèdent à une cadence infernale. Il crève à petit feu. Chaque clope qu’il s’offre le rapproche en accéléré du terminus.
Qui était-il auparavant ? Un flic basique. Peut-être faisait-il bien son boulot. Sa hiérarchie l’a à la bonne, puisque c’est lui qu’on dépêche à Tournon afin de résoudre cette affaire hors du commun. Imaginez. Des ados se tuent l’un après l’autre. Une épidémie de suicides, selon la formule consacrée. Comment des gosses bien dans leur peau, tous issus de familles de la classe moyenne, peuvent-ils se jeter par la fenêtre, se pendre ou se planter un couteau dans le cou ?
Rien ne ressemble à cette enquête qu’on met dans les pattes de Korvine. Surtout qu’aucune aide ne lui est fournit, à part l’auxiliaire qui s’atèle aux tâches complémentaires. Des parents, des autorités de la ville, des policiers municipaux, il ne peut rien attendre. A croire que Tournon préfère sacrifier sa jeunesse et son avenir plutôt que d’ouvrir son cœur. Les étrangers n’ont pas à être mis dans la confidence quand ce cœur a tous les aspects d’une boîte de pandore. Qui l’ouvrira déclenchera des fléaux incommensurables.
Korvine s’acharne. Il a la flamme du flic décrit par Robin Cook dans « J’étais Dora Suarez ». Il a de l’empathie pour les enfants morts et il pense à ceux qui peuvent bientôt le devenir. Lui-même mort en sursis, pas loin des ténèbres qui l’appellent, il sait le privilège de vivre dans la lumière. Ses incrustations de pensées dans un récit tendu nous contaminent. Sa nervosité et son agacement deviennent les nôtres grâce à une écriture qui ne concède rien aux digressions, aux explications, voire au spectaculaire.
Rien n’interfère dans cette intrigue qui laisse le champ libre aux pires interrogations. C’est l’art de la narration de laisser le lecteur dans ses tourments sans lui forcer la main. Pas de sordide, pas de misérabilisme des âmes, pas de réalisme au trait forcé pour acheter l’adhésion. Les façades restent opaques. L’oppression en est que plus intense et l’angoisse plus tenace. Comme pour le héros enquêteur, un flot d’hypothèses vient à l’esprit.
« Suicide Club », comme ce film japonais ou des collégiennes se jettent ensemble sous le métro ? Hypnose, manipulation avec les neurosciences, acupuncture du cerveau, bourrage de crâne comme pour les soldats d'élite ?
Ou syndrome d'Outreau ? Un groupe d'adultes pédophiles, voire une ville entière, avec des enfants qui n'ont plus d'autre choix que de se supprimer pour échapper à leurs bourreaux.
Suggérer suscite des questions et donne toute latitude à l’imagination pour compléter les vides voulus par l’auteur. A travers les interstices, les trous, les jours, les fêlures, les failles d’un récit purement descriptif, celui qui à l’œil y verra le combat titanesque de la raison et des émotions. A l’heure de la résolution, car Korvine a fini par déterrer le secret, on est déjà reparti à rouler en Laguna dans Tournon la bien nommée, la ville qui ressemble à toutes et d’où l’on ne sort jamais.

Jan Thirion
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Message par Chewie Mer 14 Avr - 0:07

On peut trouver un extrait de quelques pages ici : http://bibliosurf.epagine.fr/detail.php?ean=9782072311291

Ce qui m'a frappé au cours de ces vingt premières pages, c'est la grosse, grosse influence du Dog : Champ lexical employé, phrases nominales à répétition, renvois de lignes, rythme qui se veut haché... J'aime beaucoup James Ellroy, mais voir son fantôme à chaque page d'un roman qui n'est pas de lui, c'est un peu "perturbant".

Ce pourrait être intéressant d'avoir la critique complète d'un membre du bazar. Sinon, pour pallier à mes lacunes personnelles, c'est qui Jean Thirion ?
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Message par stalker Mer 14 Avr - 1:08

Un vieux complice.
Une aventure polardesque qui remonte à quelques années, chez nos voisins de Pol'art noir.
Puis chacun a fait son bonhomme de chemin.
Il y a un lien sur son nom dans le premier post de ce fuseau, mais je le remets ICI
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Message par Chewie Mer 14 Avr - 9:55

Merci pour le lien, Stalker.

J'ai lu deux de ses textes sur le blog "Visages blêmes" et j'ai plutôt aimé. Si je devais acheter un roman de cet auteur, en aurais-tu un à conseiller ?
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Message par stalker Mer 14 Avr - 13:33

De Jan, j'ai lu Mikko et Ego Fatum, ainsi qu'un court texte paru chez Atelier In8 : Lavocam
Et des flopées de textes courts...
Sans hésiter, je dirais Mikko.
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Message par edmond Gropl Mer 14 Avr - 15:12

J'ai lu "ego Fatum" et "Dieu veille Toulouse" est en cours.
J'ai aussi lu beaucoup de nouvelles sur le net.
C'est une voix singulière dans le noir, tres caustique. "Ego Fatum" pousse assez loin l'humour noir.

Pour "la guerre des vanités", qui narre l'enquête autour d'un phénomène de suicides dans la bonne ville de Tournon sur rhône, je le lirai avec attention (j'attendrai cependant la version poche) puisque j'ai grandi dans cette ville dont mon paternel fut adjoint rouge à la mairie rose (secteur urbanisme).
A noter que Stephane Mallarmé y fut pion (au lycée Gabriel Faure) et que déjà, il s'y emmerdait comme un rat mort.
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Message par edmond Gropl Lun 19 Avr - 12:58

Je suis en train de lire "la guerre des vanités" in situ, c'est à dire sur les lieux de l'intrigue (laquelle est assez proche de Miss Bug)
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Message par Chewie Lun 19 Avr - 13:16

C'est ce qui s'appelle du lectorat de terrain, voire de la lecture d'investigation !

On attend la chronique expédiée depuis le siège de l'AFP locale...
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Message par stalker Lun 19 Avr - 14:29

edmond Gropl a écrit:(...) l'intrigue (laquelle est assez proche de Miss Bug)
J'attends également ta critique du roman. Impatiemment.
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Message par edmond Gropl Mar 20 Avr - 12:48

Je l'ai terminé (je vais pouvoir le rendre à son propriétaire avant de rentrer à Marseille puis filer à Limoges).

Il va falloir que je fasse quelques recherches avant de faire ma chronique parce que pour l'instant, je suis totalement incapable de formuler un avis. J'hésite entre livre génial et totale imposture, les deux s'argumentent.
J'ajoute que l'auteur, mon compatriote ardechois, est, c'est dit à la fin, docteur en communication politique, vous entendez ça? "docteur en communication politique". J'ignore ce que c'est mais voila un docteur qui, tel un des personnage du livre, a une manière bien particulière de soigner son lecteur.
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Message par fredgev Mar 20 Avr - 12:51

stalker a écrit:La guerre des vanités - Marin Ledun (2010) Guerre_des_vanites

Tournon, ville du Rhône, que l’on visite à bord d’une Laguna. Au volant, un lieutenant de police qui bat de l’aile. Un cancer du poumon le ronge. Il continue de fumer, il n’a plus rien à espérer. La solitude est déjà son cercueil.

Tiens tiens... Bah.
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Message par stalker Mar 20 Avr - 20:24

Et Marin Ledun est particulièrement actif : petite info sur le site K-libre
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Message par edmond Gropl Jeu 22 Avr - 13:55

Avec ce livre, il y a des choses que j'aime, d'autres que je n'aime pas:

Ce que j'aime:

La quasi totalité du recit narre une enquête en temps réel qui dure deux ou trois jours, qui ne s'arrête pas et qui équivaut au temps de lecture, enfin d'une lecture assidue. L'enquête est plutot bien foutue, nous tient en haleine (de fumeur) et a cette particularité de n'avoir aucun fil. Elle part dans tout les sens, les flics ne savent même pas ce qu'ils cherchent, un coupable, un témoin, un mobile, une explication. Personne ne sait vraiment, du coup cette enquête se boursouffle et nous boursouffle les neurones. L'effet est bon car la vérité policière qui apparaitra au terme de trois jours de fureur, certes, fait retomber la pression mais n'explique rien, elle donne juste un déroulement des faits, permet de boucler le travail. Puis, en fin de recit, une autre vérité apparait, de la bouche d'un témoin adolescent, une verité humaine qui ne s'accorde pas avec la verité policière, ce qui produit un fort feed-back mental qui fait exploser les diverses boursouflures du recit.
Ca c'est bien troussé.

la thématique est également interessante. En gros, les nouvelles technologies, l'adolescence, (encore que l'adolescence ne soit pas, a mon avis, forcement plus vulnerable face a tout ce bordel technologique) le délitement des rapports familiaux et sociaux, c'est pas mal tout ça. On aimerait que certains thêmes soient approfondis (d'autant plus que l'auteur a les moyens de creuser la chose)mais nous sommes dans un polar et finalement, ce livre marque bien la limite du genre, c'est à dire que face aux thématiques du recit, l'interet de l'enquête policière, finalement, est plutot faiblard. (Je ne sais pas si je suis bien clair) Ca me plait cette idée: un polar avec des policiers qui ne servent à rien, un polar qui s'auto détruit, c'est une fois qu'on a supprimé tout les poncifs du genre (tres nombreux dans ce recit, subtilements agencés) que la réalité apparait.
La je dis bravo.

Ce que je n'aime pas.

- D'abord le style. J'en ai un peu marre de lire des polars ecrits comme des scénarios de série TV. C'est pas particulier à ce livre, je retrouve ça dans toute une série d'écrivains qui marchent tres bien mais voila, on en arrive à une sorte de minimum sydical stylistique ou les phrases sans verbe s'enchainent, ou simplement on nous pose des mots et des pointillés, des rébus mentaux de niveau 1. Ca ressemble vraiment à de l'ecriture televisuelle. Bon, ça doit être dans l'air du temps, ou alors c'est un phénomène d'évolution, ou alors je suis un jeune vieux con mais soyons clair, n'importe quel SAS ou Carter Brown est mieux écrit. Heureusement, ce livre nous emmène à quelque part, ca n'est pas juste de la distraction, des questions se posent, parce qu'a aucun moment j'ai eu l'impression de découvrir un univers littéraire, une intimité avec le langage, je sais pas moi, quelque chose qui ressemble à la définition de la littérature. ( bon, si on me dit MAIS C'EST DU POLAR!, je répond que Mac Bain ou Chase aussi).

- Ensuite, un gros problème personnel. Ce live se déroule à Tournon, ville de mon enfance, ville dépeinte dans ce livre comme une annexe de l'enfer. Les bars y sont lugubre, les campings miteux, plusieurs fois dans le recit, la ville est un personnage Tournon protège les siens "Tournon ne livre pas ses secrets" "Tournon detruit ses enfants", les habitants sont des abrutis etc.. OK. (je rappelle quand même que c'est juste une petite ville de province avec je crois, j'en suis pas certain, je n'y habite plus, un tissu social encore préservé, une forte vie associative, enfin, je connais des villes bien plus lugubre(meme si j'en conviens, quelques rues n'ont pas été rénovées et pourraient tout a fait servir de décor a un telefilm misérabiliste se déroulant dans les années 30)

Donc deux choses:

Soit l'histoire est totalement fantasmée, sans lien direct avec la ville et dans ce cas la il aurait été plus opportun de créer une ville anonyme car forcement cette histoire va chevaucher la réalité et particulièrement la mienne (des choses écrites sont tres proches de ma propre histoire dans cette ville, et hèlas, nous sommes (ma famille) tres violemment attaqué (au détour d'une phrase)). IL ne faudra pas crier au muselage de la liberté littéraire si la ville ou un type que je connais (et qui, ironie de l'histoire voit son patronyme utilisé dans une affaire bien trop proche de sa réalité) ou n'importe qui qui se sente bléssé, portent plainte pour diffamation ou calomnie. (je rappelle que la calomnie est aussi une fiction). Pour moi, il y a faute professionnelle. Un auteur qui veut utiliser un cadre réel pour une fiction se doit d'enquêter préalablement, il se doit de prendre des précautions pour savoir dans quelle mesure sa fiction va chevaucher la réalité. Dans ce livre, aucune précaution n'est prise, ca me dérange profondément. (bon, moi, je n'intenterais aucune action en justice car j'ai bien aimé la fin mais je suis obligé de poser une question directement à l'auteur: dans ce roman, des adolescents de Tournon se suicident, as-tu (ou avez vous, cher docteur en communication politique ) enquêté sur les suicides réels s'étant passé dans cette riante petite ville? oui? Non?

Ou alors, cette histoire a un fond réel, ancré dans la ville. C'est hèlas possible mais dans ce cas la, c'est une enquête qu'il faut faire, pas un roman, ou alors comme a fait Paul Colize (un roman plus un dossier) avec son roman sur les tueurs du brabant.


J'ai vu qu'a plusieurs reprise, un film japonais (suicide club) était cité comme référence, je ne sais pas a quel titre. Moi, j'ai pensé à "Benny's Vidéo" de Hanecke et a "Phénomène" de Night Shyamalan (film que je considére comme un pur chef d'oeuvre, mais je crois bien être seul dans ce cas)

Un truc qui m'a fait rire, a un moment il est question de "Pont d'Isère" petite bourgade entre Tain l'Hermitage et Valence. Dans le livre il est dit (de mémoire) "située entre Tain et Valence, autant dire nulle part" ,Bon ce village a pour particularité, un monument le rappelle, d'être situé exactement sur le 45° parrallèle, c'est à dire au milieu exact du pôle et de l'équateur, on peut le situer exactement d'un doigt sur un globe sans risque de se tromper sur sa lattitude, avec peu de risque d'erreur quand à sa longitude car nous sommes pas tres loin du meridien de Greenwich (je sais pas, 3 ou 400km à l'est).
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Message par stalker Lun 26 Avr - 16:20

Une longue interview de Marin Ledun vient de paraître ici, c'est à dire sur le site de la librairie Entre deux noirs, à Langon, réalisée par Christophe Dupuis (rédacteur de feu-L'ours polar).
Bonne lecture
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Message par stalker Mer 18 Aoû - 10:09

Il y a ce passage dans le roman :

Amir Grandier, un gamin de sa génération.
Aucune identité. Rien. Personne ne s'en est rendu compte et il y a de quoi trouver ça curieux.
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Message par limbes Mer 18 Aoû - 16:54

Et qu'en as-tu pensé, de ce roman?
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Message par stalker Mer 18 Aoû - 19:22

Je ne l'ai pas terminé, j'ai trouvé ce passage hier. Je tenais à le relever.
Et toi, Limbes ?
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Message par limbes Mer 18 Aoû - 19:34

ça fait un petit moment que j’y réfléchis, à ce que j’en ai pensé (à force d’y réfléchir le roman réel s’efface, certainement, et mériterait sans doute une relecture)
Je me rappelle d’une discussion avec Gropl et on est tombé d’accord sur le fait qu’un personnage était particulièrement intéressant dans l’histoire, et qu’on regrettait peut-être que l’auteur ne l’ai pas plus développé.
Mais je vais rassembler mes idées et je les écrirai.
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Message par stalker Sam 28 Aoû - 18:18

a écrit:
Amir Grandier, un gamin de sa génération.
Aucune identité. Rien. Personne ne s'en est rendu compte et il y a de quoi trouver ça curieux.

Je reste sur ce passage du roman, car il constitue à mon sens une forme de clé, tant dans son déroulement que dans sa "résolution" (même si rien n'est véritablement résolu au terme du récit, et j'apprécie par ailleurs cet aspect : l'auteur ne prétend pas avoir réglé le problème, mais l'a seulement soulevé et développé sur 400 pages – La guerre des vanités n'appartient donc pas au vaste clan des romans qui finissent bien).

Aucune identité. Rien.
Et les nouvelles technologies.
C'est ce qui m'intéressait : que le roman noir se penche sur cet univers, ou plutôt ce complexe réseau qui nous tient. Très peu l'ont fait pour le moment. Le cinéma semble s'y investir davantage, avec des films comme Kaïro, Demon Lover, Intraçable, Traque sur Internet et quelques autres. Avec ce roman, le sujet est au premier plan, même si, finalement, on ne le pénètre pas tout fait ; on évolue en lisière des écrans à pixels, mais on les manipule peu étant donné le choix de narration : un lieutenant de police parachuté à Tournon (usage de la première personne) et un narrateur braqué sur le même lieutenant (troisième personne) ne s'immisçant dans la tête d'aucun autre personnage. En somme, l'auteur suit son personnage principal comme une ombre, et la méthode pose différents inconvénients. Mais j'y reviendrai plus loin.
Le lieutenant Korvine n'est pas un as de la technologie et, de toute façon, il est assisté dans cette enquête par une équipe compétente en la matière. L'objectif n'est donc pas de démontrer une maîtrise de ces technologie, mais bien d'examiner en détails les ravages qu'elle est en mesure de commettre, ici et maintenant (oui, j'insiste avec cette expression, mais les romans écrits aujourd'hui et donnent l'impression qu'ils se déroulent dans les années 80, ça m'ennuie profondément).

Bien entendu, les ravages ne touchent pas que les adolescents, comme l'indique Gropl dans sa critique, mais là c'est un choix. L'oculaire est braqué sur eux. Le champ est immense et j'ose supposer que des auteurs se consacreront rapidement à l'exploration des dégâts que les nouvelles technologies sont en train de semer sur la société complète. Il y a du travail. C'est un sujet en or pour les auteurs de romans noirs.

Concernant Tournon et le fait que des habitants de la ville puissent se sentir visés, intimement, je le comprends, mais je ne sais pas dans quelle mesure ; je n'en connais aucun et n'ai jamais mis les pieds dans cet endroit (le roman de Marin ne m'en donne d'ailleurs pas du tout envie). Mais je pense que ce roman aurait pu se dérouler dans beaucoup d'autres villes de province. Dans cette idée, Tournon apparaîtrait comme un échantillon représentatif d'un territoire beaucoup plus vaste, par exemple hexagonal. Observez Tournon de très près, attentivement, et vous avez des chances d'avoir saisi le fonctionnement d'une mécanique plus importante géographiquement - celui d'une époque qui se coltine une Histoire, comme un boulet, et les mentalités qui vont avec (plus ou moins vieillissantes, plus ou moins invalides à présent, plus ou moins indifférentes et aptes à comprendre ce qui se déroule sous nos yeux, là, maintenant).

(...)
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Message par stalker Sam 28 Aoû - 19:44

Au sujet du style, pour rebondir sur les remarques de Gropl et de Chewie, je ne parlerais pas d'Ellroy (que je n'ai pas suffisamment lu), mais certainement pas non plus de scénario télévisuel. On est davantage en présence d'une écriture urgente, taillée au sécateur, sans doute assez proche du sujet du roman : ce qu'implique Internet, à savoir cette même urgence, cette nécessaire rapidité, sans le massacre de la langue auquel MSN et les SMS procèdent.

J'ajouterais que le choix de narration (une connexion immédiate au cerveau du flic en scène) implique une autre forme d'urgence : celle de la pensée, de la réflexion instantanée, de la confusion, et une fois encore de l'urgence. On est loin de la forme écrite d'un scénario de film et, en ce qui concerne Ellroy, si Marin Ledun s'en approche (apparemment), je pense que ce n'est pas un mauvais héritage. Il aurait pu écoper de bien pire, il me semble. Et cette écriture saccadée, aux phrases tranchées, parfois télégraphiques, est assez proche de celle de David Peace, selon moi. Autre référence pas négligeable.

Au niveau du choix des points de vue, je reste très sceptique sur celui du narrateur, celui qui colle le flic tout au long du récit. Il facilite la tache de l'auteur dans ses intentions. Le flic lui-même, complètement seul, à la première personne, n'aurait-il pas été en mesure de mener du début à la fin cette narration ? Sans le soutien, voire l'assistance d'une seconde voix au-dessus de lui ? Je pense que si. Sa colère était suffisamment importante, tout comme sa lucidité et sa propre histoire (dont presque rien ne sera dévoilé - choix judicieux qui nous épargne des lourdeurs et des considérations pathétiques).
Ce deuxième point de vue m'apparaît maladroit. Pas inutile, bien sûr, puisqu'il consiste à tantôt suivre, tantôt précéder le flic dans ses investigations, mais son absence aurait permis des incertitudes, des zones d'ombres qui, du coup, se trouvent braqués par des projecteurs : l'auteur est trop bavard.

L'auteur ou, comme le dit Gropl, Tournon. La ville en tant que personnage, ou entité. C'est peut-être bien la ville qui nous parle, et précède ainsi le flic dans ses questionnements. J'hésite. Mais certains passages me sont apparus trop explicites : des raccourcis pour les besoins de l'enquête et pour que les intentions de l'auteur soient mieux articulées. Cet inconvénient présente néanmoins un avantage non négligeable : La guerre des vanités ne se limite pas à une intrigue policière parsemée d'adolescent(e)s atrocement mutilé(e)s, mais envisage à juste titre d'interroger une société malade.

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Message par edmond Gropl Ven 24 Sep - 16:55

stalker a écrit: mais envisage à juste titre d'interroger une société malade.

Il interroge tout en noyant le poisson. C'est à dire que le fait divers du livre existe, je veux dire des histoires d'épidemies de suicides adolescent à peu près, à mon avis, telles qu'elles sont narrées dans le livre, se déroulent devant nos yeux. C'est une des qualités du livre d'être present là.
Mais le livre reste en surface, ca reste une variation (brillante) autour du fait, du journalisme, de l'observation(sauf sur les dernières pages, où pour moi le veritable livre commence et s'arrête tout aussitot). Et puis ce personnage, le principal témoin des faits, celui qui semble-t-il a pressenti quelque chose (on ne saura pas quoi) si c'est scénaristiquement malin (le type qui meurt avec son secret, a mi parcours) mais , au final; ça joue a contre emploi. (sauf si on ne voie qu'un thriller).
Je suggère à l'auteur d'ecrire la vie de ce type, un tome 2. (la vanité des guerres, par ex.), c'est un personnage à tres fort potentiel romanesque.
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La guerre des vanités - Marin Ledun (2010) Empty Re: La guerre des vanités - Marin Ledun (2010)

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