Aujourd'hui

Attention à la confusion entre culture et tout ce qui est, plus ou moins, de l'ordre de l'art. Par exemple, le fait que les français consomment des cuisses de grenouilles ou des escargots est culturel. Le fait que dans les pays nordiques on dine vers 18h00 est un fait culturel. Le fait d'accompagner ses paroles de gestes de la main plus dans les pays du sud, c'est culturel. Que dans certains pays, on écrive de la gauche vers la droite et dans d'autres dans le sens inverse, c'est culturel. Etc, etc...
Maintenant, s'il est question d'art, j'aimerais bien que quelqu'un puisse me donner les clefs pour dire ce qui en est et ce qui n'en est pas? Van Gogh, c'est de l'art? Et Bilal? Et Hergé? Oui ou non? Beethoven, oui? Mais Joe Dassin? Ou Diam's? Ou Metallica? Et Chateaubriand? Et Marc Levy? Et James Ellroy? Et Max Pecas? Ou Gérard Oury? Ou Martin Scorsese? Elle est où, la ligne de partage? Quels sont les critères -objectifs (?!?!)- qui permettent de dire: "Ça, c'est de l'art; ça, ce n'en est pas?" Et puis, est-ce bien important, est-ce si grave que n'importe quoi, comme le dit stalker, se retrouve avec l'étiquette culture (ou art) ?

(Rien à voir avec ce qui précède)
Aujourd'hui, un pote qui savait que je faisais une broc' demain m'a refilé des cartons de bouquins; au milieu de pas mal de n'importe quoi, 2 Mac Bain, 1 Fredric Brown, 1 Ellery Queen, 1 Jack O'Connel (connaît pas), 1 Jack Ridley (connaît pas plus, mais comme ce sont 2 Rivages, ils méritent au moins un coup d'oeil), 1 Andrew Vachss, 1 Jean Ray, 1 Italo Calvino et 1 John Harvey ! Ça y est, ma PàL a explosé !!

Andrew Wacchs m'avait beaucoup plu a sa lecture, je crois que j'ai tout lu de lui. Il est totalement absent des forums de critiques.

J'ai lu il y a un sacré bon paquet d'années Flood et La sorcière de Brooklyn, mais ces lectures ne m'ont pas marqué. (J'étais peut-être trop jeune ?). Celui-ci est un recueil de nouvelles: Le mal dans le sang. C'est du bon?

Le mal dans le sang est un recueil de texte, certains tres courts, tres percutant, excessifs (ils les récitaient sur France culture au début de l'émission mauvais genre) uniquement dévolus à la lutte antipedophile.
Tres polemique.
Moi j'ai beaucoup aimé (mais peu-être aussi parce que j'étais jeune, faudrait que j'en relise un)

Il a fallu que je vienne chez Mollat à Bordeaux pour enfin trouver "Les enfants de Dracula" de Lortz. Enfin...

Ah, tres bonne nouvelle. Je pense que ca devrait, disons, t'interpeller. Ou alors j'y comprends rien.

Aujourd'hui (enfin hier), je suis allé voir ce qui sera sans doute le plus beau -ou en tous cas à coup sûr l'un des plus beaux- film de 2010 à mes yeux : Poetry, de Lee Chang-dong. J'en reparle dès que je serais parvenu à mettre de l'ordre dans mes émotions et à trouver (à peu près) les mots.

Après le formidable Fellag, le tres bon Adlène Meddi ("la prière du maure" que je n'ai pas chroniqué, n'étant pas certain d'avoir tout compris car ma lecture fut parasitée par des elements exterieurs (la vie quoi!)), le terrible Abdelkader Djemai, je me suis lancé dans la lecture d'un nouveau roman noir Algerien "l'homme de la première phrase" , pour l'instant absolument sensationnel.

C'est l'automne.

L'automne :

Ah bon, c'est l'automne? J'ai un problème avec l'automne, je sais jamais quand ça commence, officiellement.

Je déteste. Hibernation en novembre, réveil en mars.

Ah, l'automne...



Pour un chasseur, c'est le réconfort de la rentrée, la consolation de la reprise du boulot. Les frondaisons qui virent à l'écarlate, l'odeur de la terre humide sous sa couche de feuilles mortes qui monte aux narines, les cris des chiens dans l'air déjà frais, la rosée qui mouille les bas du treillis, les détonations sèches des armes qui claquent à travers le bois, l'adrénaline qui brûle les veines l'espace de quelques secondes, la Mort qui s'invite dans le regard vide du gibier qui vous contemple depuis sa dernière litière de hautes herbes couchées sous son flanc encore tiède...

Chewie a écrit:
Pour un chasseur, c'est le réconfort de la rentrée, la consolation de la reprise du boulot. Les frondaisons qui virent à l'écarlate, l'odeur de la terre humide sous sa couche de feuilles mortes qui monte aux narines, les cris des chiens dans l'air déjà frais, la rosée qui mouille les bas du treillis, les détonations sèches des armes qui claquent à travers le bois, l'adrénaline qui brûle les veines l'espace de quelques secondes, la Mort qui s'invite dans le regard vide du gibier qui vous contemple depuis sa dernière litière de hautes herbes couchées sous son flanc encore tiède...

Et je suppose que ton avatar est une tenue de camouflage pour mieux bluffer les bêtes ?

L'année dernière, je me baladais dans la forêt (en pleine période de chasse) et je suis tombé sur un chasseur, la cinquantaine, les fesses en appui sur une souche de pin coupé. Il somnolait avec son fusil sur les avant-bras. A trois mètres de lui, il m'entend et sursaute. Je lui dis bonjour. Il me répond la même chose. Il a le nez rouge, et pas que le nez (la quintessence du vide dans le regard d'un chasseur après la pose casse-croûte et Villageoise - dont il abandonne les bouteilles vides dans les buissons). Texto, je lui demande ce qu'il attend.
Le renard, il me répond. Il y en a deux et on en a blessé un ce matin. On devrait l'avoir avant ce soir.

C'était une femelle, blessée à la patte. Ils ne l'ont pas eu.
Un lot de consolation, car ils avaient manqué les chevreuils dans la matinée. La commune n'est pas infestée de renards (et on ne peut rien faire d'un renard abattu, sauf le faire empailler pour son salon de chasseur - où figure généralement aussi une tête de cerf au-dessus de la cheminée), mais elle va être infestée de chasseurs. Enfin, ils ne sont heureusement pas tous aussi stupides.

Je milite pour l'union chasseur-ecologistes. Il y a du travail.

Ah, l'automne, son 3ème tiers provisionnel à régler, sa taxe d'habitation, sa rentrée sociale chaude, ses locataires pauvres qui se disent qu'ils n'ont plus que 3 mois à tenir contre l'expulsion avant d'avoir le sursis hivernal, d'autres (ou les mêmes) plus que ces mêmes 3 mois à tenir avant de pouvoir aller se nourrir aux Restaus du Coeur, son changement d'heure qui d'un coup fait que les employés quittent leurs bureaux de nuit, ses célébrations morbides de novembre, ses premières angines, ses chauffages collectifs qui sont remis en route, sa campagne marketing pour le Beaujolais, la perspective d'avoir froid d'ici quelques semaines... l'automne, quoi.

L'automne, marcher dans les bois au petit matin à la recherche des champignons, puis des châtaignes, les couleurs du paysage qui se transforment, le plaisir d'aller chercher du bois cassé pour allumer un feu de cheminée ou le poêle à bois (prendre un petit verre près du poêle, avec le crépitement des bûches à l'intérieur), ressortir les manteaux, les gants et les écharpes, ranger le bois de chauffe dans la petite grange et en couper un peu tous les jours ; la vapeur qui sort de la bouche quand on discute avec un voisin qui passe par là, les premières gelées, ce calme caractéristique qui couvre les environs ; rapatrier la maison qu'on a plus ou moins désertée pendant l'été, se la réapproprier, regarder les feuilles qui tombent au ralenti en prenant un premier café, au chaud, derrière la fenêtre, en écoutant Tabula rasa, d'Arvo Pärt ; faire brûler des feuilles et des tiges mortes dans le jardin, juste avant la tombée de la nuit ; regarder certains films qui riment avec l'automne et l'hiver qui va suivre...

Hier soir, 20H30, les rayons d'un supermarché en voie de désertion nocturne. Un groupe de jeunes filles bruyantes et fortement peinturlurées. Une crie à une autre en montrant du doigt un rayon précis:
"Dicave, le raillave !!"

Ernest Kurtz a écrit:Ah, l'automne, son 3ème tiers provisionnel à régler, sa taxe d'habitation,

Et la redevance télé.

En cherchant bien, vous devriez pouvoir trouver d'autres trucs négatifs. Il y a des gens qui sont champions dans ce domaine : ne percevoir que le négatif dans une situation. J'ai une voisine qui le fait très bien ; quand on lui dit qu'il fait vraiment beau temps aujourd'hui, elle vous répond que ça ne va pas durer.
Vous avez quand même l'air drôlement tristes, les gars.

Moi, triste ?

C'est la Creuse, ça, Stalker; quand il fait beau c'est mauvais présage.

Ben ce soir, il ne fait pas particulièrement beau en Creuse. Il pleut et le poêle à bois est allumé.
Mais justement, l'épreuve consiste à déceler du positif dans ce froid qui se présage, cette pluie, cette nuit tombe plus tôt, tout ça.
Et demain matin : champignons.