Haas, Wolf - Quitter Zell (1996 - Rivages 2007)

Un couple d'Américains âgés est retrouvé gelé, chacun au terminus d'un télésiège de la ville de Zell, dans les Alpes autrichiennes. L'enquête de police ne donne rien, sauf qu'elle entraîne la démission de Simon Brenner qui se retrouve, neuf mois plus tard, à tenter de résoudre le mystère, cette fois pour le compte d'une agence de détectives privés.

Premier polar de Wolf Haas, Quitter Zell bénéficie de la relative méconnaissance du genre de l'auteur (il avoue qu'il en avait peu lu avant mais il en a pourtant assimiler tous les codes) et de son goût pour une expérimentation stylistique et narrative en provenance peut-être de sa formation supérieure de linguiste.

Haas confie le récit à un narrateur totalement extérieur à l'histoire, qui la raconte comme on le ferait d'un conte lors d'une veillée, au coin du feu. Digressions, parti pris du narrateur, jugement à l'emporte-pièce des actes du héros transforme la lecture en une expérience tout à fait passionnante qui peut quand même décontenancer ceux qui aiment que les choses soient à leur place.

Ajoutez à cela un détective également hors norme, faux naïf mais vrai marginal dans une société policée et hypocrite, qui semble plus faire confiance aux contingences qu'à l'intelligence pour résoudre ses affaires et vous aurez, à travers une critique acerbe de son environnement savoureusement monstrueux, une expérience polardeuse totalement inédite.

Biographie de l'auteur


Cette chronique est la 50ème de notre entreprise commune d'épuisement de la collection Rivages/noir