Loughran Peter - Londres express (1967)
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Loughran Peter - Londres express (1967)
Evidemment, vous direz que je suis un monstre. Que je n’aurais jamais dû me saouler dans les bas quartiers ni courir les filles. Ni flanquer des briques dans les fenêtres. Ni me conduire de façon aussi abominable dans le train qui m’emmenait au port de Londres. Eh bien, c’est vous tous, avec vos vices et votre méchanceté qui m’y avez obligé. Je ne suis pas plus monstre que vous, bande d’hypocrites !
Commentaire personnel : Dans un compartiment de wagon à destination de Londres : un homme, deux nonnes et une fillette. Au fil du roman, cette combinaison va se modifier et déterminer l’orientation du long monologue que constitue Londres Express.
Un monologue mené par « je » ; ce type dont le visage visible en couverture de la réédition chez Folio Policier nous donnera une idée de la tronche et de l’accoutrement. Sosie de Tony Curtis ou gueule de crapule, on l’ignorera jusqu’au bout.
« Je » baise des putes japonaises répugnantes et je conserve au plus profond de moi la douceur du visage de Sainte Agnès, la grâce à l’état pure ; je me salis, j’ôte les points noirs de mon visage et je recommence, encore et encore ; ne me dites pas si j’ai raison ou tort, je suis assez grand. Pour vous juger tous, bande de lâches, pour vous pardonner, pour désirer vous ressembler, pour crever d’envie de piétiner vos visages de faux jetons sur les trottoirs de Londres.
Quand « je » racontera ça aux copains une fois revenu à bord, ils n’en reviendront pas de ce que j’ai vécu, puis tant qu’à faire, je touillerai deux histoires pour n’en faire qu’une, ou bien je broderai, tiens. J’en rajouterai un peu, histoire de leur montrer comment c’est, la vie, à cette bande de traîtres.
« Je » prend le large. Sans cesse.
Il fait le tour du monde et Dieu sait qu’il en voit de toutes les couleurs, des culs, des quais, des cons.
Mais aujourd’hui, dans le vacarme du train, Londres approche. Il y a cette fillette, là, depuis le départ. Il y a ces nonnes et leur fichue morale qui harponnent la petite. Il y a ce monde autour de « je » qui n’en fait qu’à sa tête. Il y a des corps, des cœurs et des âmes qui chavirent partout. Cette souillure de toute part, bande de minables. Il y a des vices à tous les détours de rue ; des tentations, des excès, des douleurs, que Diable, puis la nature humaine, espèce de vauriens. Et des saligauds qui voudraient me juger encore ?
Laissez-moi en paix.
Laissez-moi croire ou injurier ou bien prendre le large.
Mettez-moi à l’ombre.
Londres approche.
Il y a cette fillette.
Série noire n°1136
Archive tirée du site Pol'art noir (février 2007)
Commentaire personnel : Dans un compartiment de wagon à destination de Londres : un homme, deux nonnes et une fillette. Au fil du roman, cette combinaison va se modifier et déterminer l’orientation du long monologue que constitue Londres Express.
Un monologue mené par « je » ; ce type dont le visage visible en couverture de la réédition chez Folio Policier nous donnera une idée de la tronche et de l’accoutrement. Sosie de Tony Curtis ou gueule de crapule, on l’ignorera jusqu’au bout.
« Je » baise des putes japonaises répugnantes et je conserve au plus profond de moi la douceur du visage de Sainte Agnès, la grâce à l’état pure ; je me salis, j’ôte les points noirs de mon visage et je recommence, encore et encore ; ne me dites pas si j’ai raison ou tort, je suis assez grand. Pour vous juger tous, bande de lâches, pour vous pardonner, pour désirer vous ressembler, pour crever d’envie de piétiner vos visages de faux jetons sur les trottoirs de Londres.
Quand « je » racontera ça aux copains une fois revenu à bord, ils n’en reviendront pas de ce que j’ai vécu, puis tant qu’à faire, je touillerai deux histoires pour n’en faire qu’une, ou bien je broderai, tiens. J’en rajouterai un peu, histoire de leur montrer comment c’est, la vie, à cette bande de traîtres.
« Je » prend le large. Sans cesse.
Il fait le tour du monde et Dieu sait qu’il en voit de toutes les couleurs, des culs, des quais, des cons.
Mais aujourd’hui, dans le vacarme du train, Londres approche. Il y a cette fillette, là, depuis le départ. Il y a ces nonnes et leur fichue morale qui harponnent la petite. Il y a ce monde autour de « je » qui n’en fait qu’à sa tête. Il y a des corps, des cœurs et des âmes qui chavirent partout. Cette souillure de toute part, bande de minables. Il y a des vices à tous les détours de rue ; des tentations, des excès, des douleurs, que Diable, puis la nature humaine, espèce de vauriens. Et des saligauds qui voudraient me juger encore ?
Laissez-moi en paix.
Laissez-moi croire ou injurier ou bien prendre le large.
Mettez-moi à l’ombre.
Londres approche.
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