Killer's Kiss - Stanley Kubrick (1955)
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Killer's Kiss - Stanley Kubrick (1955)
Sur le quai d'une gare, Davey Gordon se souvient. Trois jours déjà qu'il a perdu son dernier combat... Trois jours encore qu'il a rencontré Gloria Price, entraineuse dans un dancing minable... Voisins d'immeuble, leurs échecs les avaient rapprochés..
En 1955, Stanley se retrouve à la tête d'un petit pécule et de beaucoup de liberté pour tourner ce Killer's Kiss dont il va être à la fois l'auteur, le producteur, le metteur en scène, le directeur de la photo et le monteur. Il s'agit d'un (court) long métrage d'une heure environ dans lequel le futur génie cinématographique produit le pire et le meilleur. Il se fâche d'abord avec son ingénieur du son qui quitte le tournage, excédé par l'autoritarisme du bestiau qui ne pense que cadres et lumières. Du coup, la bande son du film souffre d'un certain bâclage dû à une nécessaire post-synchro pas toujours bien faite, à partir d'un enregistrement audio quasi amateur. L'utilisation de la musique réussit tant bien que mal à jouer son rôle de cache-misère mais le jeu des acteurs en est, par moment, très affecté.
Tout à son cadre et à ses lumières - il faut reconnaître que la photo en jette un max - Kuku en oublie un peu la mise en scène du machin qui souffre d'une absence de continuité forte. Il y a des tableaux souvent très bons mais l'articulation narrative entre eux pêche pas mal. La voix off est censé jouer un rôle de passerelle entre les scènes mais elle apparaitra pour certains comme un pis aller par forcément élégant. Surtout, l'histoire dépend d'une ficelle grosse comme un câble du Golden Gate (le rendez-vous entre Davey et son manager devant le dancing et la confusion qui s'ensuivra) et se voit orner d'un happy ending (paraît-il argument marketing de Kubrick pour Hollywood) d'assez mauvais goût qui contribuent à affaiblir l'ensemble.
Maintenant, Kubrick nous offre des moments excellents pour narrer la vie de ces deux perdants. Citons dans l'ordre de l'apparition à l'écran : leur "dialogue" muet via leur vie dans une chambre minuscule, presque un taudis s'agissant de Davey. Le combat de boxe perdu par Gordon alors que Gloria va entamer le sien contre Rapallo. La scène de la ballerine tandis que Gloria raconte sa vie à Davey. L'assassinat du manager, dans la ruelle derrière le dancing. Bien sûr, morceau de bravoure du film, la fuite de Davey devant les truands dans un New York désert, écrasant, inhumain (qui ressemble beaucoup à celui d'Anthony Mann, cinq ans plus tôt dans Side Street) et le combat final entre le boxeur et Rapallo dans l'usine de fabrication de mannequins qui fourmille d'idées et de plans passionnants.
Irene Kane, qui ne connaîtra pas de carrière réelle (à part un rôle dans All that jazz en 1979) campe une parfaite femme fatale : fragile, désemparée et lâche. Jamie Smith, qui fera sa carrière à la télévision, est convaincant en boxeur raté découvrant son étoile. La dernière pointe de ce triangle amoureux, le truand Rapallo, est incarné par Franck Silvera, vu déjà dans le Zapata de Kazan.
Un plaisir certain pour le cinéphile et pour toute personne s'intéressant à la carrière suivante de Kubrick.
Dernière édition par Varg le Mer 3 Sep - 19:34, édité 1 fois (Raison : Mise à niveau du français (le texte initial avait été écrit en coup de vent au bureau...))
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
Re: Killer's Kiss - Stanley Kubrick (1955)
"une absence de continuité forte", oui, c'est bien vu. C'est vraiment ça qui manque.
Re: Killer's Kiss - Stanley Kubrick (1955)
Pas encore vu.
A-t-il été réédité ?
A-t-il été réédité ?
stalker- Admin
- Messages : 3379
Date d'inscription : 03/06/2008
Localisation : un hameau paumé
Varg- Messages : 1263
Date d'inscription : 15/06/2008
Localisation : Paris
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