Hillerman, Tony - La Voie de l'ennemi (1970 - Rivages 1990)

Joe Leaphorn part à la recherche d'un petit délinquant, et retrouve son cadavre sur une piste de la réserve. Dès lors, il se pose deux questions : qui a commis ce meurtre, et pourquoi la victime a-t-elle été exposée au grand jour ? Il trouvera les réponses en affrontant le Loup Navajo, un porteur de peau qui a décidé de se consacrer au mal.

J’ai décidé d’aborder l'œuvre de Tony Hillerman avec La voie de l’ennemi, son premier roman, qui est également la première enquête d’un de ses deux personnages fétiches : Joe Leaphorn.

Ce dernier est un agent de police, navajo de surcroit. Il à affaire dans ce roman à une série d’évènements inquiétants (un meurtre, du bétail tué, etc.) parvenant dans une région montagneuse et isolée. D’après les rumeurs, c’est sûr, il s’agit d’un sorcier. Leaphorn n’en est pas si sûr.

Si l’intrigue est plutôt réussie, le rythme n’a rien à voir avec certains thrillers.
Peu importe dirais-je, puisque l’on part avec Hillerman et ses personnages à la découverte du peuple navajo, de leurs coutumes, de leurs croyances. C’est un dépaysement garanti dans ces grands espaces, dans les canyons et autres arroyos.
Certes, l’assimilation de certaines données, comme celles concernant la religion navajo (complexe et fort éloignée de leurs homologues occidentales), est parfois un brin indigeste, mais découvrir le monde dans le cadre d’un polar reste un plaisir avant tout, alors peu importe si certains passages sont un peu plus « compliqués » que d’autres.

Si La voie de l’ennemi n’est vraisemblablement pas le meilleur roman d’Hillerman, c’est je pense une bonne porte d’entrée à son œuvre.


Biographie de l'auteur

Un des avantages d'être vieux comme je le suis est d'avoir assisté à la naissance de la collection Rivages et d'avoir ainsi pu entrer dans l'œuvre d'Hillerman par un autre roman (le superbissime intersidéral Là où dansent les morts) que celui-ci, qui n'est tout simplement pas... le meilleur moyen d'accéder à Hillerman. Cela explique sans doute que Guerif ait attendu 4 ans avant de le publier.

Ce n'est pas un bon roman – il est mal fichu, mal pensé, mal distribué, bourré d'erreurs ethnographiques et toute la partie culturelle du Diné est proprement indigeste – et c'est un mauvais Leaphorn, qui n'est ici qu'un personnage secondaire pas très bien exploité.

La seule chose que je concède à Hillerman dans cette Voie de l'ennemi est sa capacité à occuper et rendre compte des espaces désertiques et de leur beauté, au bénéfice de son suspense.

Je n'ai pour l'instant lu que ce roman d'Hillerman aussi je ne peux pas comparer avec le reste de son œuvre.
Par contre, on m'avait prévenu que ce n'était pas le meilleur, ce que tu confirme. J'ai effectivement trouvé des parties bien indigestes. Content d'apprendre que ça passe mieux dans les autres.

J'ai commencé par celui là parce que c'était le premier et que j'ai tendance à commencer les séries au départ pour ne pas rater l'évolution des personnages et éviter d'éventuels "spoilers" concernant roman précédents. A te lire j'aurai peut-être pu m'abstenir.

Là où dansent les morts, je note, merci.

C'est un premier roman et il arrive qu'un premier roman soit mauvais.

C'est une des faiblesses de la collection Rivages, c'est une force et une faiblesse tout à la fois, que de nous proposer l'intégrale des romans d'un auteur (enfin, ceux qui commercialement marchent, faut pas rêver non plus, certains sont restés avec un seul roman traduit et édité en France).

Bien évidemment, un auteur n'est jamais bon sur la totalité de ses livres, ou alors c'est rare, ou alors il faut de la complaisance de la part du lecteur. Hillerman, dont Rivages a publié tous les romans, n'est pas toujours bon, il est parfois médiocre aussi.