Des perles aux cochonnes - Pierre Siniac (1977)
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Des perles aux cochonnes - Pierre Siniac (1977)
Romuald Muzardin de Falgoncoul, noble dépenaillé et notoire bon-à-rien, aurait bien mieux fait de ne pas aller à la pêche au trésor. Car les perles qui l’y récolta, et excitèrent la convoitise de l’Irène, sa rustique et juteuse amante, avaient la satanique faculté de… De quoi ? Nous renonçons, de peur de n’être pas crus, à l’écrire. Mais pour des perles originales, ça, on vous le jure qu’elles l’étaient.
Je tenais à lire un deuxième roman de Pierre Siniac, après Carton blême. Un plus ancien ; un qui paraisse, à première vue, aborder le genre humain et les catégories sociales qui le définissent d’une autre façon, sous un autre angle.
Non seulement Des perles aux cochonnes offre effectivement ce mouvement là, mais il se trouve que l’écriture elle-même et le ton général du roman diffèrent tout à fait. Je pense que le cachet Série Noire n’y est pas pour rien. On est en plein dedans.
Le Romuald semble tout droit sorti d’un film de Tati, ou serait-ce juste le personnage du mythique facteur qui me pousse à faire cette assimilation ? Dépenaillé, c’est le mot – le royaliste raté qui roule en 2CV commerciale et revient sur les terres, non seulement de son enfance, mais surtout de ses aïeuls – terre et demeure : un château fort en ruine dont il est toujours propriétaire, mais dans lequel il n’a pas mis les pieds depuis 30 ans. C’est dans la cour de la forteresse que la belle Irène et ses chèvres attendent le retour du noble personnage. Irène, comme l’indique le synopsis du bouquin, animée d’intentions que personne n’ignore sur la commune de Quiéfrans ; que le lecteur détecte rapidement ; mais que Romuald s’entêtera à ne pas vouloir voir.
Jusqu’à ce que…
S’en suit une succession d’aventures pas piquées des vers, et de retournements de situations rocambolesques, amusantes ou dramatiques, que Siniac prend un malin plaisir à organiser, quitte à tirer certaines situations par les cheveux et à frôler avec l’invraisemblable. Une chose semble évidente : l’auteur sait ce qu’il veut raconter et il y parvient par tous les moyens. Quant à la chute de ce récit, elle a les airs d’une morale de fable.
Une comédie, à coup sûr. Interprétée par une jolie bande de fous, qu’ils soient bouseux ou bourgeois, politiques ou truands, chacun en prend pour son grade. Le tout ressemble à une alchimie condamnée dès le départ, quoi qu’il arrive, à mal tourner – à moins que cette histoire de bien et de mal, en l’occurrence, ne soit qu’une sombre arnaque depuis la nuit des temps, mais qu’il faut bien la gober pour figurer et maintenir l’ordre, les couches sociales bien à leur place, structurées, indiscutables – et tant pis si les hommes au pouvoir sont d’exemplaires crétins et les curés des obsédés sexuels ; les nobles des clochards en puissance et les miséreux les pires profiteurs qui soient.
Série Noire n°1719
Je tenais à lire un deuxième roman de Pierre Siniac, après Carton blême. Un plus ancien ; un qui paraisse, à première vue, aborder le genre humain et les catégories sociales qui le définissent d’une autre façon, sous un autre angle.
Non seulement Des perles aux cochonnes offre effectivement ce mouvement là, mais il se trouve que l’écriture elle-même et le ton général du roman diffèrent tout à fait. Je pense que le cachet Série Noire n’y est pas pour rien. On est en plein dedans.
Le Romuald semble tout droit sorti d’un film de Tati, ou serait-ce juste le personnage du mythique facteur qui me pousse à faire cette assimilation ? Dépenaillé, c’est le mot – le royaliste raté qui roule en 2CV commerciale et revient sur les terres, non seulement de son enfance, mais surtout de ses aïeuls – terre et demeure : un château fort en ruine dont il est toujours propriétaire, mais dans lequel il n’a pas mis les pieds depuis 30 ans. C’est dans la cour de la forteresse que la belle Irène et ses chèvres attendent le retour du noble personnage. Irène, comme l’indique le synopsis du bouquin, animée d’intentions que personne n’ignore sur la commune de Quiéfrans ; que le lecteur détecte rapidement ; mais que Romuald s’entêtera à ne pas vouloir voir.
Jusqu’à ce que…
S’en suit une succession d’aventures pas piquées des vers, et de retournements de situations rocambolesques, amusantes ou dramatiques, que Siniac prend un malin plaisir à organiser, quitte à tirer certaines situations par les cheveux et à frôler avec l’invraisemblable. Une chose semble évidente : l’auteur sait ce qu’il veut raconter et il y parvient par tous les moyens. Quant à la chute de ce récit, elle a les airs d’une morale de fable.
Une comédie, à coup sûr. Interprétée par une jolie bande de fous, qu’ils soient bouseux ou bourgeois, politiques ou truands, chacun en prend pour son grade. Le tout ressemble à une alchimie condamnée dès le départ, quoi qu’il arrive, à mal tourner – à moins que cette histoire de bien et de mal, en l’occurrence, ne soit qu’une sombre arnaque depuis la nuit des temps, mais qu’il faut bien la gober pour figurer et maintenir l’ordre, les couches sociales bien à leur place, structurées, indiscutables – et tant pis si les hommes au pouvoir sont d’exemplaires crétins et les curés des obsédés sexuels ; les nobles des clochards en puissance et les miséreux les pires profiteurs qui soient.
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