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L'état de l'édition et de la critique

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Message par novi Jeu 2 Avr - 10:44

Dire que jamais je ne me permets ça pour les collègues posteurs. J'ai retenu la leçon.

Super, il va falloir viser l 'AGREG de français, parce qu'hormis eux et encore, il parait qu'il n'y a guére de livres sans fautes...d'autant que Chubby n'est pas un nom propre en l'ocurrence, mais un pseudo. Mais bon, le plus drole, c'est que depuis le temps que j'interviens sur des forums de musique, je n'ai jamais assisté à ce genre de fritage du style de ceux des forums de littérature, comme quoi la musique doit véritablement adoucir les moeurs.

Non, je m'en branle. Mes écrits sont tellement géniaux

Ce qui reviendrait à dire dans la bouche dun fonctionnaire ou d'un salarié, qu'il s'en branle des chomeurs - bien sur qu'une partie des lecteurs dans un certain égoisme de consommateur efféné s'en branle de la situation de l'édition, de ce qui s'y pratique en loucedé, du moment qu'on lui fournit, sa ration d'ouvrages sur le ratelier du libraire assermenté et que donc, l'auteur d'aujourd'hui doit se battre seul, tout comme le chomeur dans une manif CFDT...
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Message par txoa Ven 3 Avr - 9:34

Aaah Novi, irrémédiablement fâché avec le second degré !...
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Message par novi Ven 3 Avr - 10:54

txoa a écrit:Aaah Novi, irrémédiablement fâché avec le second degré !...

On peut aussi réfléchir sur des seconds degrés, par exemple sur ce qu'ils peuvent révéler ou pas...
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Message par txoa Ven 3 Avr - 21:03

Après l'oracle, il nous fait le Medium.
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Message par novi Sam 4 Avr - 11:39

txoa a écrit:Après l'oracle, il nous fait le Medium.

Je préférerai visionnaire, mais ça : on ne peut y prétendre qu'aprés...

Quant à l"édition, ça se lache bien ce moment, pas mal d'interviews et d'articles ci et là - bien dérangeantes pour le prét-à-penser.
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Message par txoa Sam 4 Avr - 12:10

Visionnaire, bien sûr, excuse moi, tu es un visionnaire. Je confonds toujours, oracle, médium, visionnaire....
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Message par limbes Sam 18 Avr - 1:08

Quelques petites réflexions en vrac :

- sur le passage à l’ « horizontalité » (tout se vaut) :

N’y aurait-il pas derrière le regret d’Eric Naulleau l’idée sous-jacente qu’il existe une bonne façon de lire ? Et que ne pourrait être critique que celui qui aurait totalement compris un texte, entendu comme un contenu fermé et parfaitement objectivable (cette transcendance dont tu parles Varg ne procèderait alors pas de l’individu qui critique, mais du texte lui-même qui n’appellerait qu’une seule et unique traduction) ?

Je ne crois pas à cette conception de la lecture ; je crois que personne (pas même l’auteur) ne peut maîtriser la manière dont un texte est lu et interprété et qu’un livre, quand il est réussi, est une sorte d’objet plastique mouvant et infini (d’où alors, peut-être, son intemporalité). Personne – et pourtant on a sans cesse essayé de le faire – ne peut contrôler le lecteur, au fond. Alors ce que je trouve malgré tout intéressant sur internet, c’est finalement d’avoir un aperçu de la réception des livres par les lecteurs, quels qu’ils soient (de la critique réflexive et savante au ressenti ou au trop trop nul, ou trop trop bien). Je trouve les confrontations de regards, quand elles existent et sont un peu argumentées, assez riches.
Par ailleurs, est-ce que le simple fait que tout apparaisse sur le même plan parce que sur un même support fait que tous les contenus se valent et que les gens sont incapables de hiérarchiser ? Je n’en suis pas du tout sûre.
Je me dis aussi que par rapport à ces lieux officiels que sont l’école, les librairies, les bibliothèques, les journaux littéraires, c’est peut-être un espace où un lecteur peut grapiller en douce des désirs de lecture (n’importe quel lecteur, ou le jeune lecteur, le lecteur timide et complexé, le lecteur rebelle, etc.), en dehors de toute prescription absolue et rhédibitoire.
Puis ça rend visible un aspect de la littérature qui est celui du lien, de ses passerelles qui se tissent, de l’absolue solitude de l’écrivain au départ, à la solitude du lecteur qui se retranche du monde pour lire.
Enfin c’est peut-être une vision un peu naïve, disons le versant plus positif d’un autre constat possible, celui que vous faites, et que je partage aussi, n’étant plus à une contradiction près.

- sur le lecteur :
Je suis toujours un peu dubitative sur les statistiques : qui nous dit que parmi ceux qui ne lisent pas plus de trois bouquins par an, certains n’ont pas connu des expériences bouleversantes de lecture, le genre dont parle Stalker, qui les ont changé au point d’infléchir le cours de leur existence ?
Que lit donc le gros lecteur ?
Comment est prise en compte la lecture sur le net, dans ces statistiques ?
Pour avoir observé la façon dont certains lecteurs grapillent certains livres, les survolent, en prélèvent certains éléments et pas d’autres, sautent en avant, reviennent en arrière, lisent la fin avant le milieu, en lisent plusieurs à la fois, etc., je me demande si elle est radicalement différente, dans ce sens-là. Peut-être qu’elle implique alors une discipline intérieure plus forte, vu la profusion et l’immédiateté. Et que comme pour tout le reste, comme le dit Varg, la subversion ultime consiste peut-être à prendre le temps, à résister à l’urgence impérieuse ou à la compulsion frénétique.

- Sur la fiction :
Pardon, mais je n’arrive pas à comprendre au nom de quoi il serait indécent qu’un écrivain s’empare de n’importe quels sujets, de n’importe quels personnages, pour en faire de la littérature (réalité ou pas réalité).
J’ai lu l’autre jour dans un article consacré à la censure en littérature jeunesse une anecdote racontée par un auteur dont le bouquin devait sortir aux Etats-Unis, dont le personnage principal est noir. Les éditeurs américains lui ont demandé :
1. s’il était noir lui-même ;
2. si son histoire se rattachait au folklore américain.
Ayant répondu non aux deux, ils lui ont dit qu’il n’était pas légitime à écrire une telle histoire. Légitime… ça me laisse perplexe. C’est comme si on évacuait toute idée d’intérêt littéraire pour se focaliser sur le vécu de l’auteur qui garantirait une restitution exacte de La Réalité (avec un grand L et un grand R).
Je trouve que ça devient un argument marketing à deux balles, et ça me gonfle vraiment le côté c’est du vécu, et du pur.
C’est aussi une façon d’évacuer l’écriture elle-même, et n’est-ce pas ça qui compte, s’agissant de littérature?

Quant à ses effets, à la fiction, il me semble qu’elle est susceptible de délivrer à son destinataire des choses peut-être infimes, peut-être pas suffisantes pour « passer à l’action », mais nécessaires tout de même, comme un socle minimal qui relève d’une capacité d’invention. Je la vois comme une expérience plus vitale que sociale, au fond, mais c’est aussi par elle, parfois, qu’on peut ouvrir les œillères et sortir de nos places assignées. Parfois le récit, l’identification, l’émotion, une phrase, un groupe de mots, trois fois rien, peut-être, et notre regard change, s’étoffe, ou se questionne.
La fiction ne prétend pas à la réalité, pour moi, mais elle peut y conduire, par des voies détournées.
C’est parce qu’elle ne prétend à rien qu’elle est indispensable, peut-être ?

- Sur l’écrit et le numérique :

Dans la position du SNE (composé en majorité de grands groupes de l’édition), il me semble qu’il y a surtout des visées économiques, comme s’ils voulaient être sûrs de pouvoir continuer à faire du fric en inondant les étals et la tête des gens de livres-produits consommables.
C’est peut-être comparable aux braqueurs à l’ancienne, vaguement envieux mais dépassés par la cybercriminalité (bien plus lucrative, apparemment, et moins risquée en termes de sanctions encourues).

En tant que lectrice, j’aurais plutôt tendance à ne pas opposer les deux (numérique et livre traditionnel), et penser désormais le champ littéraire comme un espace plus vaste, une sorte de jungle où la machette s’avère indispensable, des deux côtés.
Quant à l’éditeur, je ne vois pas pourquoi le cœur de son métier disparaîtrait, même s’il l’exerce sous d’autres formes, d’autres formats, d’autres supports, avec de nouveaux modèles économiques. Mais ça implique à mon avis dans tous les cas une exigence accrue et radicale, s’il veut faire émerger de la littérature. C’est justement parce que tout le monde peut écrire et potentiellement être lu qu’il doit d’autant plus rechercher la qualité.

Je me demande aussi si le livre comme objet est complètement assimilable au disque, et s’il disparaîtra inéluctablement comme ce dernier a l’air de disparaître.


(Une fois j’ai rêvé d’un texte sans fond, où un premier lien hypertexte renvoyait à un autre, puis un autre, puis un autre, sans fin, si bien qu’il était impossible de lire le premier texte en entier. C’était un sacré cauchemar, car la vie passait, pendant ce temps...)
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Message par Varg Sam 18 Avr - 9:43

limbes a écrit:- sur le passage à l’ « horizontalité » (tout se vaut) :

N’y aurait-il pas derrière le regret d’Eric Naulleau l’idée sous-jacente qu’il existe une bonne façon de lire ? Et que ne pourrait être critique que celui qui aurait totalement compris un texte, entendu comme un contenu fermé et parfaitement objectivable (cette transcendance dont tu parles Varg ne procèderait alors pas de l’individu qui critique, mais du texte lui-même qui n’appellerait qu’une seule et unique traduction) ?

C'est une question difficile que tu soulèves ainsi. Je pense que Naulleau croit qu'il existe une bonne "voie de la critique" (sans qu'il précise d'ailleurs ce qu'elle serait) pour aborder un livre et qu'il constate qu'elle n'est pas suivie par la plupart des commentateurs du Web (mais il le dit aussi – le probléme étant différent – pour les critiques officiels).

Si on lui posait la question, il dirait sans doute que la critique (d'un livre, d'un film, d'un événement artistique) diffère du fait de donner son opinion. C'est ce qui se passe sur la plupart des blogs, de toute évidence, les gens ne cherchant pas forcément à tisser des réseaux de sens dans l'œuvre d'un auteur, ou en rapport avec d'autres œuvres d'autres auteurs, ou en perspective d'une situation historique, sociale, etc. ou même en défense d'un auteur ou d'un livre. Pour ce faire, il faut avoir beaucoup lu, continuer de beaucoup lire et pas seulement peut-être dans le domaine que l'on aborde, avoir une réflexion sur d'autres choses, etc. De là on commence à dessiner le portrait d'un critique de type comparatif, dialectique, dont l'activité procèderait d'une méthode singulière avec un fond intellectuel particulier. S'estimant peut-être plus neutre, moins émotionnel dans sa façon d'aborder une œuvre (Attention je ne dis pas que cela est vrai ou bien !). Donc, forcément au-dessus, ou à part, en tout cas différencié, du simple lecteur.

limbes a écrit:Alors ce que je trouve malgré tout intéressant sur internet, c’est finalement d’avoir un aperçu de la réception des livres par les lecteurs, quels qu’ils soient (de la critique réflexive et savante au ressenti ou au trop trop nul, ou trop trop bien). Je trouve les confrontations de regards, quand elles existent et sont un peu argumentées, assez riches.

Oui, je suis d'accord avec toi, il n'existe pas une seule lecture d'un livre parce que c'est bien le lecteur qui fait - en partie - le livre qu'il lit. C'est plus ou moins vrai selon les auteurs, c'est plus ou moins vrai selon les lecteurs. Certains livres sont totalement cadenassés de l'intérieur, n'offrant aucune possibilité d'échappées belles, de doutes, de sentes parfumées à parcourir seul, de traverses. Certains lecteurs adorent cela, ne supportant pas la liberté alors que d'autres y étoufferont. Certains livres sont totalement ouverts à des lectures multiples et, là également, la réception par le lectorat peut aller de l'angoisse la plus profonde à l'euphorie extatique. Et puis nous venons avec nos vécus, avec nos envies, avec nos histoires. Donc pas neutres, pas définissables, pas cernables, trop mouvants pour représenter le point fixe du partage d'expérience lorsque nous écrivons nos petites billets ou nos posts dans les fora.

limbes a écrit:Par ailleurs, est-ce que le simple fait que tout apparaisse sur le même plan parce que sur un même support fait que tous les contenus se valent et que les gens sont incapables de hiérarchiser ? Je n’en suis pas du tout sûre.

Le critique est d'abord un point fixe de partage et dans sa dimension traditionnelle (attaché à un média) il est totalement connoté avant même d'avoir écrit son premier mot. C'est plus difficile sur le web, parce que nous possédons peu d'éléments référentiels sur tel chroniqueur que nous lisons et qu'il semble malgré tout que nous ayons besoin de ce genre de choses. C'est moins vrai en fora, parce que nous nous fréquentons tous les jours et, sans nous connaître vraiment, nous possédons des points de repères supplémentaires qui fait que nous ne lirons pas de la même façon untel ou untel. Cela reste difficile pour un article ou une chronique lue à la volée à partir d'un moteur de recherche (qui reste le principal point d'accès), parce qu'il n'y a rien d'autre que le texte brut : comment en définir la valeur ? comment éventuellement étendre la valeur de ce texte à la production partielle ou totale de ce chroniqueur ? Comment opérer la hiérarchisation entre chroniques ? Tout cela prend un temps considérable.

limbes a écrit:Je suis toujours un peu dubitative sur les statistiques : qui nous dit que parmi ceux qui ne lisent pas plus de trois bouquins par an, certains n’ont pas connu des expériences bouleversantes de lecture, le genre dont parle Stalker, qui les ont changé au point d’infléchir le cours de leur existence ?
Je suis entièrement d'accord, cela reste une appréciation quantitative des habitudes de lecture. Le seul résultat à mon sens significatif est que 50% ne lisent jamais de livres.

limbes a écrit:Comment est prise en compte la lecture sur le net, dans ces statistiques ?
Ces stats sont assez anciennes, à une époque où l'internet n'était pas entré dans les mœurs (je crois qu'elles datent de 1997).

limbes a écrit:Et que comme pour tout le reste, comme le dit Varg, la subversion ultime consiste peut-être à prendre le temps, à résister à l’urgence impérieuse ou à la compulsion frénétique.
Oui, au même titre que ce qu'avait dit Edmond de ne plus consommer et les situationnistes de ne jamais travailler.
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Message par edmond Gropl Dim 19 Avr - 15:23

Varg a écrit:[
Oui, au même titre que ce qu'avait dit Edmond de ne plus consommer et les situationnistes de ne jamais travailler.

Certes mais edmond travaille (pas beaucoup) et les Situationnistes consommaient (de l'alcool, c'est vrai, essayez de trouver une photo de réunion de situationnistes sans au moins 15 bouteilles vides)
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Message par stalker Mer 22 Avr - 5:15

Ce dernier point ressemble à une lutte individuelle. On pourra certainement la qualifier d'égoïste ou d'insignifiante (dans un sens imperceptible), puisqu'elle risque de ne pas produire beaucoup d'impact sur un corps collectif, quel qu'il soit. Cela dit, puisqu'il s'agit de donner son propre avis, c'est le clan qui me convient le mieux. Qui résonne, à mon sens. C'est probablement le corps qui autorise le plus d'investissement de soi, contrairement à des partis, des syndicats ou autres formes collectives similaires, qui, la plupart du temps, me semblent solliciter davantage un abandon de soi au profit d'une cause collective, que l'inverse. Même si on parvient à s'y reconnaître un peu en globalité.
L'inverse consistant précisément à s'investir soi, intégral ou quasiment, et non une part de soi qui doit être conforme aux normes d'un groupe, plus ou moins vaste. Assez vaste, en général. Et je pense que plus il est vaste, plus il s'éloigne de soi-même. En cela, il est rassurant, car il évite à soi-même de s'impliquer tout à fait. Je dirais même qu'il permet à soi-même de démissionner, de s'en remettre à un corps extérieur. Et soi-même aura beau dire que ce corps est celui qui lui correspond le mieux, je pense qu'il ne lui en demeurera pas moins étranger.
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Message par Varg Mer 20 Mai - 8:22

Je réactive ce fuseau avec le témoignage d'un éditeur qui passait par hasard sur le blog nombrilistique d'un écrivain jamais publié. Il y est question du premier roman...

Je suis éditeur moi-même (je tiens évidemment à rester anonyme) et j'admets qu'à de très rares exceptions près, les premiers romans que nous publions le sont, disons, "préférablement" à d'autres. Un éditeur ne peut publier qu'un certain nombre d'ouvrages chaque année, plus ou moins défini d'avance. Une fois que vous avez sorti les derniers ouvrages des écrivains maison, les éventuels seconds romans de primo-romanciers prometteurs, et enfin les premiers romans de personnes qu'il serait, je l'ai dit, "préférable" de publier (pour moultes raisons politico-stratégiques), il ne reste pour ainsi dire plus de place pour qui que ce soit d'autre, même avec la meilleure volonté du monde.

C'est bêtement arithmétique en fait. Et de toute façon on n'a plus vraiment le temps de se pencher (comme on pouvait le faire jadis) sur ces manuscrits dont l'accumulation donne déjà la nausée. (Malgré tout ils sont parcourus. Mais en général la productivité nous oblige à les lire "industriellement", c'est à dire pas très attentivement.) Bien sûr il y a l' "accident", le miracle, l'ovni (comme l'a été l'imparable Truisme de M.Darrieusecq en son temps, arrivé par la Poste), ficellé de telle façon qu'il ne peut passer inaperçu (roman habile, idée best-seller, pas trop long, simple à lire et passe-partout). Il ne faut pas se leurrer : sale temps pour ce que vous appelez les "wannabe"... Ça a toujours été un peu comme ça, mais là, je le concède, ça se resserre, c'est plus dur, voire impossible.

Accrochez-vous quand même on sait jamais ! Sachez par ailleurs que si cette "ouverture aux manuscrits non sollicités" est maintenue dans la plupart des maisons, c'est pour ne pas faire mourir totalement l'espoir ; c'est parce qu'aussi une part non négligeable de nos lecteurs sont susceptible de nous envoyer leur travaux. Mais l'idée de l'éditeur "à la recherche perpétuelle de la pépite", c'est un mythe. Ça a existé au siècle dernier peut-être, mais là, avec plus de cent manuscrits reçus chaque semaine, ce ne peut être qu'une idée révolue. Hélas les jours n'ont, en ce qui me concerne, que 24 heures.
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Message par Athéna Mer 20 Mai - 9:24

Ca fait plaisir un témoignage d'éditeur sans langue de bois. Mais qu'est-ce qu'il foutait "par hasard" sur ce blog ? Glander sur internet nuit à la productivité ! Y chercher des écrivains "prometteurs", c'est contradictoire avec ses propos... Bon, d'accord, c'est moi qui cherche la petite bête, là.
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Message par novi Mer 20 Mai - 11:00

Cela ne peut que me conforter dans l'idée qu'il est parfaitement stupide d'envoyer des manuscrits à des éditeurs, ce qui équivaut dans la démarche à un chomeur envoyant son CV alors que les DRH, ces pervers ne s'intéréssent qu'aux candidats en poste et qu'ils s"échinent à débaucher...

C'est la vieille fable du Corbeau et du Renard et la base du fond de mêtier du marchand de tapis, autrement dit on attrape pas les mouches avec du vinaigre....

La seule exception à cette régle, c'est qu'un auteur inconnu, débutant, peut parfaitement prendre son télèphone pour appeler une tout aussi jeune boite d édition qui démarre - cinq minutes de conversation et plus si affinités qui feront que les deux parties auront gagné leur temps dans les deux cas de figure possibles.

Alllez la Novisaderie du jour : Lorsqu'un systéme est sclérosé, il faut en changer, innover !
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Message par Varg Mer 20 Mai - 12:23

Il n'en reste pas moins vrai que cet éditeur ne dit pas que la probabilité de découvrir un bon manuscrit ainsi est nulle. Il précise seulement qu'il est préférable d'être en place ou de faire partie d'un réseau (ce qui est désormais le lot de tout travailleur puisque le Pôlemploi vous demande «d'activer vos réseaux» plutôt que de compter sur leurs compétences et ressources).

Il montre simplement que la porte est un peu plus fermée encore que prévu...
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Message par novi Mer 20 Mai - 12:47

100% de chances de gagner au loto quoi ! encore faudrait-il avoir encore envie d'y jouer...
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Message par Varg Mer 20 Mai - 12:51

novi a écrit:100% de chances de gagner au loto quoi ! encore faudrait-il avoir encore envie d'y jouer...
N'importe. Il y a des gagnants au loto (en plus de l'Etat) et ce sont sans doute les plus démunis, ceux qui n'ont jamais accès aux réseaux de l'argent et des emplois rémunérateurs, qui y jouent le plus parce que cela reste un moyen de faire mentir le système.
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Message par novi Mer 20 Mai - 13:01

Oui, mais ça me fait penser puisque l'on parle d"éditeurs franchouillards, à ce fantastique grand écart qui se creuse - par exemple dans le polar- entre la matiére première et le produit fini proposé au grand public.
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Message par Varg Mer 20 Mai - 13:09

novi a écrit:grand écart qui se creuse - par exemple dans le polar- entre la matiére première et le produit fini proposé au grand public.
Moi je ne vois pas spécialement de grand écart. Il y a des façons différentes de parler du meurtre et de la mort ou de la violence (ce que je pense être la matière première) et c'est le but en principe assigné au roman noir.

Il n'empêche que cela reste des univers fictionnels où je ne trouverai guère de choses pertinentes sur la violence ou sur la mort, juste des reflets des façons dont elles sont traduites, perçues ou évitées par la société (le public). Pour le plus sérieux, il y a des livres plus sérieux...
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Message par txoa Mer 20 Mai - 14:09

L'oeuvre complète de Milton Friedman, par exemple, préfacée par Alain Minc et Jacques Attali.
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Message par Varg Mer 20 Mai - 14:24

txoa a écrit:L'oeuvre complète de Milton Friedman, par exemple, préfacée par Alain Minc et Jacques Attali.
Numéro 1 des ventes au Chili pendant de nombreuses années...
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Message par novi Mer 20 Mai - 14:25

Il n'empêche que cela reste des univers fictionnels où je ne trouverai guère de choses pertinentes sur la violence ou sur la mort

Normal, on peut pas tout lire...et zavez peut-étre tout simplement rater les bons.
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Message par Varg Mer 20 Mai - 14:31

novi a écrit:Normal, on peut pas tout lire...et zavez peut-étre simplement rater les bons.
Ou, au contraire, ai-je peut-être lu ceux qui font passer ceux qui viennent désormais pour une aimable plaisanterie.
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Message par novi Mer 20 Mai - 14:32

Varg a écrit:
novi a écrit:Normal, on peut pas tout lire...et zavez peut-étre simplement rater les bons.
Ou, au contraire, ai-je peut-être lu ceux qui font passer ceux qui viennent désormais pour une aimable plaisanterie.

Pas faux du tout...
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Message par edmond Gropl Mer 20 Mai - 16:43

Varg a écrit:Je réactive ce fuseau avec le témoignage d'un éditeur qui passait par hasard sur le blog nombrilistique d'un écrivain jamais publié. Il y est question du premier roman...

Je suis éditeur moi-même (je tiens évidemment à rester anonyme) .... ..... Hélas les jours n'ont, en ce qui me concerne, que 24 heures.

De plus, cet encombrement se répercute chez les libraires (ne doit il pas ls'interesser en priorité ce qu'il est susceptible de mieux vendre?) et certainement chez les critiques plus ou moins consciencieux. (qui reçoivent des tonnes de livres, je connais un bouquiniste ambulant dont le stock est uniquement constitué de ce que lui cèdent ou lui vendent à petit prix, deux ou trois critiques en vue)
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L'état de l'édition et de la critique - Page 5 Empty Re: L'état de l'édition et de la critique

Message par novi Mer 20 Mai - 17:04

De plus, cet encombrement se répercute chez les libraires

Absolument et du coup comme tu le soulignes à bon escient, chez les bouquinistes.

Je me demande souvent si dans ces conditions où il n'est plus question de tirer à boulets rouges sur tel acteur de la chaine ou un autre ; on n'en est plus là. La crédibilité dans l'écriture de nos jours n'est pas de se tenir relativement éloigné de ce genre de mic-mac digne du Titanic.
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